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Home Vie politique Dossier Madagascar 17 mars 2009 : l’heure de la vérité est arrivée

Madagascar 17 mars 2009 : l’heure de la vérité est arrivée

Marc Ravalomanana et Niels Marquardt: même mouvement de bouche...

Plus de deux ans de mensonges déversés de manière inouïe par des sites et autres blogs financés par Marc Ravalomanana à partir de mars 2009 : « Marc Ravalomanana n’a pas démissionné. Andry Rajoelina est un putschiste, c’était un coup d’état ». Mensonges déversés sur les sites et blogs financés par Ravalomanana, accompagnés d’insultes et de menaces inouïes, de la part de Malgaches même. Depuis le début, madagate.com n’a cessé de répéter que c’est archi-faux. Rupture de l’ordre constitutionnel après une lutte populaire, oui. Mais, coup de force, coup d’état, putsch : jamais ! Dossier à verser dans les archives de l’Histoire politique de Madagascar des années 2009-2010.

A présent, grâce aux câbles diplomatiques révélés par WikiLieaks, voilà les pro-Ravalomanana et les Gtt en face de leur propre fanatisme. Eux qui hurlaient comme des dingues durant 2009 et 2010, ils vont retourner à leur anonymat, rasant les murs de l’Hexagone -pour les Gtt de France-, regrettant déjà d’avoir hypothéquer leur avenir dans cette « terre d’asile ». Mais ils devaient savoir que les regrets ne viennent qu’après et que, tôt ou tard, la vérité finira par éclater. Et son heure est arrivée plus tôt que prévu. Désormais, quoi que dise Ravalomanana, il a perdu toute sa crédibiité aux yeux du monde. Un mauvais politicien est celui qui se fait attraper. Dans son cas, c’est un homme de pouvoir qui s’est fait rattraper par ses propres déclarations très malsaines à l’encontre du peuple malgache lui-même. Enfin, on aura compris pourquoi l’ambassadeur Niels Marquardt a été dégradé au rang de consul an Australie.

Traduction du câble diplomatique WikiLeaks, en date du 20 mars 2009 concernant un appel téléphonique entre Marc Ravalomanana et Niels Marquardt et impression de ce dernier sur le premier.

1. (C) L’ex-président Marc Ravalomanana a téléphoné à l’ambassadeur aujourd’hui, sur un ton essoufflé, à partir d’un endroit tenu secret (qui pourrait être quelque part près d’Antsirabe), pour expliquer un certain nombre de choses.

Se référant à la dernière de leurs deux rencontres mardi matin (17 mars 2009) -lorsqu’il a montré aux ambassadeurs des États-Unis, d’Afrique du Sud et au médiateur de l’Onu son ordonnance signée pour le transfert du pouvoir à un directoire militaire, avant de prendre la fuite-, il a déclaré qu’il n’avait pas démissionné. « J’ai été forcé de signer cela par les militaires qui sont venus à mon bureau et m’ont menacé 15 minutes avant que vous n’arriviez. L’idée de « Directoire militaire » était un moyen de ne pas faire ce qu’ils voulaient », a-t-il dit. « Puis j’ai à peine fait cela, ils sont revenus après que vous m’ayez quitté ». Il a fait remarquer que le mot « démission » ne se trouve nulle part dans le document. Il a imploré le gouvernement américain à suivre la Sadc en ne reconnaissant pas Tgv, à qui il avait refusé de transférer directement le pouvoir mardi. « C’est un coup d’État », a-t-il ajouté. Il a indiqué qu’il est en contact « avec la Sadc » pour obtenir pour lui-même (et vraisemblablement son épouse et un fils restants) une sortie du pays où il se sent très menacé. Il n’a pas fait de demande d’assistance au gouvernement américain pour sortir du pays, et l’ambassadeur ne lui en a pas proposé.

2. (2) L’ambassadeur a exprimé l’espoir qu’il pourrait sortir indemne de Madagascar et soutenu sa décision de quitter. Il a dit à Ravalomanana que le gouvernement américain avait qualifié hier (18 mars 2009) d’« antidémocratique » le changement de pouvoir et aura plus à dire après un nouvel examen. Il a expliqué à Ravalomanana que quoi que le gouvernement américain dira, « ce sera compatible avec nos lois, valeurs et principes - et ne sera pas destiné à exprimer une vue partisane de soutien pour un côté ou l’autre dans la poursuite du conflit ».

Niels Marquardt, l'ambassadeur déchu  et celui qu'il a qualifié de dinosaure politique, Manandafy Rakotonirina, celui qui mange à tous les râteliers et menteur lui-même

3. (C) Commentaire de l’Ambassadeur : Ravalomanana est manifestement encore bouleversé et hésitant sur ce qu’il veut faire ensuite : rester, fuir, s’engager dans la politique, se retirer, etc. Il a envoyé un intermédiaire, le dinosaure politique Manandafy Rakotonirina, pour me voir ce matin (télégramme séparé) ; Manandafy a parlé du désir de Ravalomanana de lancer un « retour » et a préfiguré sa dernière position selon laquelle, en fait, il n’a pas démissionné. Je n’ai aucune connaissance d’efforts de la Sadc pour sauver Ravalomanana mais continuerai de regarder ce point.

Ainsi, l’ambassadeur américain reproche à Marc Ravalomanana d’avoir cédé le pouvoir à un directoire militaire, contrairement à ce que préconise la Constitution malgache. Il veut, selon toujours le diplomate, « laisser derrière lui une situation anticonstitutionnelle et ingouvernable ».

Une chose très regrettable, c’est que Ravalomanana continue de présenter un degré élevé d’incompréhension et de mépris pour ce qui est mieux pour Madagascar. Il continue aussi (comme la plupart des Malgaches le font, malheureusement) à interpréter tout ce que les étrangers disent ou font d’une manière entièrement inadaptée, de façon partisane, cherchant à transformer en soutien à eux-mêmes une position à l’appui des principes démocratiques. Il ne changera pas, et je ne serai pas surpris quand il prendra notre décision sur la suspension de l’aide non humanitaire, lorsqu’elle sera annoncée, comme « preuve » du soutien du gouvernement américain à lui personnellement. Encore plus malheureusement, le nouveau régime, et beaucoup dans le public malgache (avec les encouragements du régime), le verra également de cette façon.

MARQUARDT

Comme madagate.com l’a maintes fois expliqué également, il y a eu, ce 17 mars 2009, le matin où Ravalomanana a remis le pouvoir à un directoire militaire au palais d’Iavoloha, à travers des déclarations télévisées ; et le début de soirée où ce directoire militaire a transmis ce pouvoir à Andry Rajoelina à la suite d’une situation tendue et confuse à l’Épiscopat catholique à Antanimena.

Le même Niels Marquardt a été clair à ces sujets. En avril 2009, il a déclaré à la presse (Topmada et surtout Midi Madagasikara) : « Marc Ravalomanana n’a pas démissionné sous la menace d’une arme. Il n’y avait ni soldat ni véhicules militaires à Iavoloha. Marc Ravalomanana a démissionné et a remis sa démission à la délégation accompagnant l’ambassadeur (...) Les négociations à Antanimena se sont faites dans un climat de menaces et d’intimidations ».

Ainsi, il est clair que l’ambassadeur américain a été plus choqué par le deuxième transfert de pouvoir à l’Episcopat que par le premier à Iavoloha. Par la suite, Niels Marquardt s’est volontiers prêté au jeu des mensonges de Ravalomanana. Il a fini Consul général à Sydney, Australie, en août 2010.

Maintenant que tout est découvert, que va inventer Ravalomanana, à la fois menteur et lâche avéré? Calomniez, insultez, il en restera toujours quelque chose pour les archives de l’Histoire politique du pays, afin que les générations futures sachent à quoi s’en tenir à l’avenir.

Jeannot Ramambazafy

 

Mis à jour ( Vendredi, 09 Septembre 2011 05:34 )  
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