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Madagascar en danger: le régime rajaonarimampianina crée-t-il sa milice ?

Le Premier ministre Kolo Roger, félicitant un de ses "protégés"

POINT DE VUE EN MALGACHE SUR RADIO FREE FM

Seul le commun des mortels malgaches n’arrivera pas au degré de compréhension suivant, à propos de ces 4.000 dahalo qui se seraient repentis (« Dahalo niova fo »). En premier lieu, il s’agit d’un mauvais film –avec des cameramen et photographes triés sur le volet- pour appâter la communauté internationale, et entrant dans la fameuse démarche de « réconciliation nationale ».


Cependant, après un temps de recul, la mise en scène, organisée par le Premier ministre Kolo Roger, est une épée de Damoclès en matière d’impunité et d’état de droit pour le pays tout entier. En effet, à quoi sert, désormais le système judiciaire et les maisons carcérales ? Les crimes de ces dahalo -qui se perpétuent de génération en génération, depuis bien avant Didier Ratsiraka- sont tout simplement atroces. Ce sont des crimes de sang, des viols, des tortures, des incendies de villages entiers, à part le vol de zébus par milliers. Un « commerce juteux » pour des gens hauts placés, « au-dessus de tout soupçon »… Bref, des crimes méritant la peine de mort, bien qu’elle n’existe pas, en pratique, à Madagascar. Mais dans certains états d’Amérique du Nord si…

Parti en Suisse en 1978, revenu en 2013, que sait-il vraiment du vécu des Malgaches, de leur identité culturelle  ?

Quelle est donc la logique de ce régime rajaonarimampianina, dès lors que le code pénal, la cour d’assises, le système judiciaire malgache tout entier sont balayés d’une simple embrassade entre le Premier ministre Kolo Roger -citoyen suisse qui n’a jamais subi une attaque de ces brigands- et un dahalo dont le « métier » est héréditaire ? Comment recaser 4.000 individus en plus de leur famille ? Plus grave encore, si l’on lit et relit le reportage de l’Express de Madagascar, ces criminels sont et seront encadrés par des militaires. Qui dit qu’une fois qu’ils seront bien formés et armés, ils ne se retourneront pas contre leur « bienfaiteur » qui est le Fanjakana (administration publique en général) ? Re-bonjour l’état provident…iel.

Il faut aussi se rappeler que le 10 août 1991, aux abords du Palais d'Etat d'Iavoloha, ce sont des gens venus du Sud, armés de frondes, qui ont stoppé la "Grande marche de la Liberté" ("Diaben'ny Fahafahana" menée par le Pr Zafy Albert qui a failli y passer), aux côtés des militaires "réguliers". Enfin, le cheval de Troie est une stratégie guerrière. Une fois l'ennemi dans la place, c'est trop tard. Mais les dirigeants malgaches actuels ne prévoient pas aussi loin. D'ailleurs, ils n'ont jamais rien prévu depuis qu'ils sont là

L’autre lecture, à terme, n’est pas une nouveauté. Les gens de ma génération se souviennent parfaitement des TTS (« Tanora tonga saina ») créés par Didier Ratsiraka pour réaliser les sales besognes des dirigeants et pour briser tout esprit de contestation comme l’élan spontané des pratiquants du Kung-fu contre les pratiques criminelles de ces TTS. Leur quartier général était l’actuel marché Pochard à Soarano et aucun membre des forces de l’ordre ne pouvait y pénétrer. Vols, rackets, jeux d’argent, viols, assassinats, kidnappings, avaient jonché cette période sombre jusqu’à ce que cette association de malfaiteur soit démantelée, à la suite d’une action radicale des pratiquants de Kung-fu dirigés par Sifu Pierre Be, père de Me Avoko. Il l’a payé de sa vie, en 1984: le régime Ratsiraka, sous la houlette du Premier ministre Désiré Rakotoarijaona, a envoyé des blindés contre eux, à Behoririka et à Amboditsiry. Mais exit les TTS tout de même. Après des centaines de morts.


Ainsi, en-deçà de cette forme de « réconciliation » vraiment… « vaovao », le régime caresse l’espoir que ces dahalo lui seront redevables et ils pourraient leur servir aveuglément de bras armés face à toute contestation populaire à venir. Dès lors, Madagascar court un très grave danger car l’embryon de la guerre civile, impensable jusqu’ici, vient de se former. Comment stopper le plus rapidement possible cet état de chose ? En organisant un système de pétition qui sera présentée à l’ONU. Car pardon et impunité ne doivent pas être mélangés.

Par ailleurs, à quoi sert d’étudier le droit en général, la criminologie en particulier si, au nom de cette forme de « réconciliation nationale » totalement insensée, les plus dangereux criminels de la planète deviennent des agneaux rien qu’en demandant pardon ? Par ailleurs, à quoi bon aussi avoir classé les infractions en catégories ?

En droit pénal, les infractions sont divisées en trois catégories selon leur gravité : les crimes, les délits et les contraventions. Les crimes sont les infractions pénales les plus graves.

Extraits du Code Pénal de Madagascar du 17 juin 1972 mis à jour au 30 juin 1998

Article 6

Les peines en matière criminelle sont ou afflictives et infamantes, ou seulement infamantes.

Article 7

Les peines afflictives et infamantes sont :

1. La mort ;

2. Les travaux forcés à perpétuité ;

3. La déportation ;

4. Les travaux forcés à temps ;

5. La détention ;

6. La réclusion.

Article 8

Les peines infamantes sont :

1. Le bannissement (Abrogé implicitement du fait de l'Indépendance) ;

2. La dégradation civique.

Article 9

Les peines en matière correctionnelle sont :

1. L'emprisonnement à temps dans un lieu de correction ;

2. L'interdiction à temps de certains droits civiques, civils ou de famille ;

3. L'amende.

Article 10

La condamnation aux peines établies par la loi est toujours prononcée sans préjudice des restitutions et dommages-intérêts qui peuvent être dus aux parties.

L'état malgache passe aussi l'éponge sur la mort des militaires en service commandé. Mais leur famille accepteront-elles que les assassins sont, à présent, sous la protection du Fanjakana ? Le monde à l'envers


Insensés sont les dirigeants des pays de la communauté internationale qui cautionnent cette démarche annonciatrice de morts en vrac… Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? On attend, maintenant, que toutes les prisons malgaches se vident car les inculpés qui les peuplent n’ont pas tous commis des crimes aussi horribles que ceux des dahalo. Faites-en des lieux de culte tant qu’on y est !

Le seul "crime" de Jean Marc Koumba: avoir été le garde du corps de l'ancien président Ravalomanana qui l'avait expulsé du pays en 2005. C'est plus mortel qu'un assaut des dahalo alors ?

Pour le moment, ce régime rajaonarimampianina a jugé que Jean Marc Koumba et les autres employés de l’ACM sont extrêmement dangereux pour la société. D’où leur emprisonnement, depuis plus de 15 jours, à Antsiranana, loin de leur famille. Non, c’est certain : Hery Rajaonarimampianina a intérêt à se préparer une sortie. Mais par la grande porte ou la lucarne de l’Histoire ? C’est une autre… histoire.

Village du Sud après le passage des dahalo

Enfin, seuls d’autres insensés peuvent croire que les milliers de familles des victimes de ces dahalo, applaudissent. Ils ont perdu des êtres chers, leurs biens, leur maison. Et ils viennent de constater avec stupeur, que ces tortionnaires, ces assassins, ces voleurs sont, désormais et offciellement, sous la protection directe du Fanjakana qui leur a fourni des uniformes verts ! S’il n’y a plus de justice à Madagascar -et même dans toute vie en société-, attendons-nous à un regain de justice populaire (« Fitsaram-bahoaka »). La vengeance est toujours mauvaise conseillère mais quand le chat n’est pas là, les souris dansent, c’est archi-connu… Il y a eu des centaines d’antécédents. Et ce sera la faute à qui ? A Jean Marc Koumba ?

Je n’ai jamais été un oiseau de mauvais augure mais je me base sur l’Histoire même de l’humanité. Que personne ne dise, plus tard -trop tard- qu’il n’a pas été… prévenu. 4.000 hommes, c'est toute une armée çà !

Jeannot Ramambazafy – 10 novembre 2014

Mis à jour ( Mardi, 11 Novembre 2014 05:20 )  
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