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Madagascar Journalisme: le virus Hvm a encore frappé

Les cinq candidats au poste de Président de l'OJM

Décidément, il y a vraiment quelque chose de pourri dans la Grande île de l’océan Indien. Une façon de penser et de voir les choses tellement aussi obtuse que la nef d’une église, et qui n’aboutira jamais à un devenir serein, paisible et développé.


Ces membres de cette « Alliance des journalistes démocrates pour la défense du choix des confrères au premier tour », surgissant de nulle part n'ont aucune histoire, ne connaissent que des bribes de l'Histoire de leur propre pays mais racontent des histoires qui font le jeu des dirigeants actuels. L'aspect dramatique est qu'ils ignorent les vrais enjeux et annihilent toutes les avancées effectuées par leurs aînés journalistes qu'ils oser traiter de "mercenaires"

C’est bien le propre des pays dits « faibles », au sein desquels, ceux qu’on croit être des intellectuels (« avara-pianarana ») se conduisent comme les derniers des imbéciles. Ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, téléguidés par la jalousie, par la haine et manipulés par quelques politiciens toujours au pouvoir momentanément. Ils ne comprendront jamais qu’ils ne seront que les instruments de la politique du « diviser pour mieux régner » chère au colonisateur Joseph Gallieni.


Ainsi des membres de cette « Alliance des journalistes démocrates pour la défense du choix des confrères au premier tour » qui, par e-mail interposé, se conduisent comme les derniers des politiciens en mal de popularité et de poste à responsabilité. Ils n’ont pas compris et ne comprendront jamais que c’est le virus Hvm qui vient de contaminer le monde journalistique malgache. Comment ce sale virus agit-il ? Tout simplement à travers des décisions officielles -qui ne doivent donc n’être sujettes à aucune réclamation- qu’il (le virus) transforme pour des raisons de calculs politiques des tenants du pouvoir.

Centre de Presse malagasy, le 08.11.2014. Aucun d'entre nous n'a pensé que les résultats seraient remis en question le lendemain même

Au lendemain de l’élection des membres du bureau de l’OJM (Ordre des journalistes de Madagascar) -ayant eu lieu le 08 novembre 2014 dans toute l’île- le Comité d’organisation avait publié le nom des deux vainqueurs au premier tour, avec leur nombre de voix respectif. La majorité des médias avaient annoncé ces noms. Qu’importe qui ils sont. Il s’agissait de respecter ces résultats et passer au second tour le 15 novembre 2014. Eh bien non : la même démarche que pour la nomination du Premier ministre et l’élection du bureau permanent de l’Assemblée nationale, a surgi. Les résultats officiels ont été chamboulés, mettant tous les électeurs devant un fait vraiment accompli.

Les seuls et uniques fautifs, dans cette affaire minable pour minables, demeurent les membres de ce Comité d’organisation. Certes, depuis, quelques-uns ont démissionné mais il en reste encore qui ont la velléité d’organiser un second tour avec deux autres candidats. Et voilà comment on arrive à créer la zizanie grâce au virus Hvm. En ce qui concerne le monde journalistique malgache, cette « Alliance des journalistes démocrates pour la défense du choix des confrères au premier tour » n'est rien d'autre que la petite-fille de la Plateforme pour la majorité présidentielle (PMP) concernant l'Assemblée nationale.


La logique veut que l’on arrête tout le processus pour repartir sur des bases n’impliquant pas les pouvoirs politiques. Déjà, cette carte de presse avec les symboles de la république et le logo du ministère de l’Information, est une manière d’assujettir les journalistes. Mais elle a été imposée à quelques jours du premier scrutin. Ramasiarisolo Mathieu, membre du Comité d'organisation et ayant démissionné en premier, reconnaît "les erreurs dus à la précipitation". De son avis personnel, l'arrêt du processus et la révision de la liste électorale même constituent la meilleure solution pour ce problème qui salit la profession toute entière.

Antananarivo couvre, à peu près, la moitié de tout l'électorat, médias publics et privés confondus

En lisant leur « réflexion » sous couvert d’anonymat -quel courage !-, ceux l’ont rédigé se découvre eux-mêmes. Ils parlent de « candidat perdant », de « mercenaire », et « pourquoi ne pas appeler la médiation de la « FFKM ». Et j’en passe. Or, le seul et l’unique problème est d’avoir remis en question les résultats annoncés au lendemain du 08 novembre. Personne n’en a rien à cirer de savoir qui est qui. C’est cette velléité à toujours remettre en question des décisions rendues publiques, donc implicitement officialisées, qui menace tous les domaines de la vie en société à Madagascar, depuis l’avènement du Président Hery Rajaonarimampianina. Ils ont beau prendre le nom d’« Alliance des journalistes démocrates », et c’est leur droit, car nous sommes censés être dans une démocratie. Mais y avoir ajouté « pour la défense du choix des confrères au premier tour » relève d’un manque évident de maturité et lucidité, indiquant que c’est eux-mêmes qui conduisent la profession « dans un terrain politique ».

Cela fait penser à la démarche connue depuis Philibert Tsiranana. Chaque fois qu’un politicien malgache est impliqué dans une affaire sombre, les intellectuels de la région dont il est issu, montent au créneau pour défendre leur honneur sali… La justice, l’Etat de droit dans tout çà ? Au dernier plan comme pour les « dahalo niova fo »… Les innocents sont tous coupables et les coupables sont instantanément innocentés sans voie de recours. A présent, voilà que c’est le métier de journaliste qui subit la même démarche spirituellement paupérisante. Personne n’interdit à personne de s’exprimer, mais il y a des domaines où il ne faut pas pousser le bouchon trop loin.


Qui sont ces membres de cette « Alliance des journalistes démocrates pour la défense du choix des confrères au premier tour » déjà sortie de nulle part qui parle de « mauvaise foi des mauvais perdants » ? Ils n’ont que Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. pour identité. Une IP, les gars, c’est facilement retraçable quand la nécessité le veut. Il faut avoir le courage de ses actes. Pourquoi veulent-ils à tout prix mettre en place un « Conseil de l’ordre de journaliste de Madagascar » sous tutelle de l’actuelle administration ? Il y a eu un avant rajaonarimampianina et il y aura toujours un après rajaonarimampianina. Mais le journaliste, le vrai, le restera jusqu’à sa mort. Aussi, ces « journalistes démocrates pour la défense du choix des confrères au premier tour » ont plus besoin de conseils que d’un Conseil qui les reniera une fois dans la place pour une période donnée.

Primo : en 30 ans de métier, j’ai pu constater que l’OJM n’a été d’aucune utilité palpable pour l’amélioration des conditions de travail de la profession ; secundo : le journaliste n’est pas un assistant ni un porte-parole pour politiciens en mal de dictature et, donc, de pensée unique; tertio : seul le cadre juridique, ci-après- doit guider le journaliste qui entend être professionnel.

Ainsi, la liberté d'expression étant garantie par la Constitution malgache (article 11 ci-dessous) et règlementée par une loi (le Code de la Communication toujours remis en question)


Aussi, face à ces « journalistes » inconscients du fait qu’ils ne seront que des instruments d’un régime qui a atteint ses limites en matière de gouvernance, il n’y a pas lieu d’aller voter pour un second tour dans des conditions de clivage alimenté par des individus peu soucieux de leur propre avenir à long terme.

19 juin 2013. L'un des fils du regretté Georges Rakotondrasoava, discutant avec Taitsy Gilbert et des membres du Club malgache des journalistes doyens (CJD). Comme cela semble facile d'insulter ses aînés de la part de ces "journalistes démocrates" anonymes. Ayez au moins le courage de vos actes les gars !

Enfin, considérer Taitsy Gilbert, plus de 40 ans de métier, comme un « mercenaire », c’est la preuve d’une manipulation qui avilit l’esprit même de ces « journalistes démocrates » anonymes. Qu’ils aillent donc « voter ». Et tout ce que je leur souhaite, c’est que ce futur « Conseil de l’ordre de journaliste de Madagascar », qu’ils vont mettre en place, leur permettra d’atteindre 30 ans de métier dans des conditions… paradisiaques.

Mon confrère et frère Latimer Rangers, interdit d'antenne à la RNM durant 11 ans, sous le régime Ratsiraka. Et avec qui j'ai bourlingué comme pas possible. Un Latimer Rangers qui vient de pondre un grand reportage, à propos de ces fameux "dahalo nivoa fo" (ICI EN PDF)

 

Extraits de ce grand reportage : « Il n’y a rien de plus dangereux que l’ignorance agissante, disait Gœthe, et rien n’est aussi dangereux que la certitude d’avoir raison », ajoutait F. Jacob. Souhaitons que ces membres de cette « Alliance des journalistes démocrates pour la défense du choix des confrères au premier tour » ne vivent pas ce que nous avons vécu aux heures sombres de la vraie censure sous Didier Ratsiraka: le magazine Jeune Afrique interdit à Madagascar; Latimer Rangers interdit d'antenne durant 11 ans à la RNM; des quotidiens interdits sur les vols d'Air Madagascar; d'autres interdits à la vente APRES leur mise sous presse par milliers...

 

Extraits du code de la loi 90-031 portant sur le Code de la communication. 24 ans après, l'heure est à la dépénalisation des "délits" de presse mais il n'en sera rien avec un Ordre aux ordres des tenants du pouvoir passés, présents et même à venir, grâce à des démarches comme celle de cette « Alliance des journalistes démocrates pour la défense du choix des confrères au premier tour ».


Ajoutons-y l'article 20 de la loi anti-cybercriminalité et nous avons un avant-goût de ce qui attend ces inconscients. Il sera réactivé, sans état d'âme, par ce régime rajaonarimampianina qui ne l'a pas créé pour attendrir ces malheureux "journalistes démocrates" anonymes qui seront inclus dans la même soubique que ceux qu'ils traitent de "mercenaires". A ce moment-là, on saura qui ils sont

Personnellement, OJM ou pas, cela ne m’a pas et ne m’empêchera pas de travailler. Seuls mes lecteurs ont le droit de me critiquer car j’ai pris sur moi le devoir d’informer leurs enfants et petits-enfants depuis 1984. Depuis, quatre présidents de la république élus ont défilés, trois présidents de l’OJM se sont succédés, plus d’une douzaine de ministres « de tutelle » ont été balayés au gré de nominations d’une dizaine de Premiers ministres. Et moi, je suis toujours là mais jamais las.

Car ce n’est pas le moment de baisser les bras. Comme le dit un proverbe saharaoui : « Nous aurons toute la mort pour dormir ». Pour l’heure, il faut lutter contre ce virus Hvm. En attendant le prochain. C’est une question de volonté non monnayée.

Fano Rakotondrazaka

Heureusement que le confrère Fano Rakotondrazaka, a lancé un appel pour une réunion le 17 novembre 2014, à la Bibliothèque nationale, à partir de 14 heures. Qui vivra verra. Moi, je suis alité (ah la vieillesse physique !) mais je serais toujours informé car tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, n'est-ce pas ? Et pas de panique : je ne suis pas (encore) mourant car ce n'est pas le virus Hvm qui me tuera.


Enfin, en dernière heure, la Confédération des Media Privés de Madagascar (CMPM) est née -CLIQUEZ ICI-, qui n'adhère aucunement à cette idée d'organiser au forcing un second tour, et dont les membres ne reconnaîtront pas la légitimité de ce nouveau bureau de l'OJM. 

Jeannot Ramambazafy – 16 novembre 2014

Mis à jour ( Vendredi, 17 Novembre 2017 11:33 )  
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