Laissons les imbéciles à leurs imbécilités. Le Président élu de Madagascar sera le seul artisan de sa chute. Mais il n’a dit lui-même : « Je n’émane d’aucun parti politique. On me connaît en tant que technicien ». Il fallait le rester alors, car aucun président élu au monde n’est sorti du néant comme lui. Didier Ratsiraka avait créé, l’Arema, Zafy, l’Undd, Ravalomanana le Tim. Et Rajaonarimampianina ? Son entité Hvm n’a aucun député à l’Assemblée nationale. Et c’est pourquoi il a donné des directives pour créer une PMP (Plateforme de la majorité présidentielle) dont les membres n’ont rien fait pour lui lors des élections, sinon l’insulter copieusement.
A présent, il laisse la situation se pourrir en piétinant sans état d’âme la Constitution sur laquelle il a prêté serment. Cela, en ne respectant pas l’article 54. En passant, moi qui ai fait des études de droit, entre autres, j’ai honte des Honoré Rakotomanana (ancien du TPI pour le Rwanda) et autre Jean-Eric Rakotoarisoa (professeur de droit constitutionnel). Ils ont oublié qu’on n’interprète pas une loi fondamentale qui doit être appliquée stricto sensu. Mais il n’y a qu’à Madagascar que le « fihavanana », le « marimaritra iraisana », le « ady gasy » (selon Pety Rakotoniaina, le politicard ingrat à 1000%) priment les textes légales. Et le président élu, grâce à moi, a le culot de parler d’Etat de droit ! Qu’il cesse d’insulter mon intelligence, car ce n’est pas après 39 ans de journalisme et 44 ans de lutte (depuis 1972) que je vais me plier à ses lubies. C’est aussi valable pour tous ceux qui « manohana tsy misy fepetra an’i Filoha Rajaonarimampianina ». Je vais effectivement utiliser les 51% d’opposition. Ce sont les mêmes -ou leurs descendants- qui ont dit la même chose de Didier Ratsiraka, de Zafy Albert et de Marc Ravalomanana : « manohana tsy misy fepetra ! ». Mais comment ces trois présidents élus ont-ils tous fini ?
La seule majorité légale et légitime politique à Madagascar, actuellement, c’est l’entité MAPAR/GPS. A entendre les cornards de la PMP, avec leur 95 députés signataires pour proposer leur candidat à la Primature, il y aurait donc 173 députés à l’Assemblée, au lieu de 147 ? Il y a donc eu aussi un « halabato be vata » (dixit Saraha Georget, membre de la PMP) étant donné qu’aucune entité de cette PMP n’a eu de sièges aussi bien à la Présidence, aux vice-présidences, au bureau permanent qu’aux présidences de Commission de l’Assemblée de Tsimbazaza. Dès lors, que va faire le Filoha ? Comme tous les dictateurs avant lui : il va foncer dans l’anti-constitutionnalité au nom du développement. Grâce à des conseillers (et cons tout court) qui ne pensent qu’à eux-mêmes, faute d’avoir combattu pour arriver au pouvoir. "Ny zavatra azo tsy nisasarana, Tompoko, tsy maharitra ela, na oviana na oviana, na inona na inona". Et comme tous les dictateurs, il va mal finir. Car ne croyez pas que Hery vaovao va faire marche arrière. Il est le président élu ! Et il croit –ou on lui fait croire- qu’il a les pleins pouvoirs : « afaka mifidy izay olona tiany ny Filoha » (le président est libre de choisir ceux avec qui il veut travailler), en régime semi-parlementaire. Ah bon ? Voici un rappel que je ne traduirai pas.
A quoi a servi tout ce cinéma, sans beaucoup de spectateurs en plus ?
Avant son entrée en fonction, le Président de la République prête le serment suivant devant la Nation, en audience solennelle de la Haute Cour Constitutionnelle, et en présence du Gouvernement, de l’Assemblée Nationale, du Sénat et de la Cour Suprême :
" Eto anatrehan’Andriamanitra Andriananahary sy ny Firenena ary ny Vahoaka, mianiana aho fa hanantanteraka an - tsakany sy an - davany ary amim - pahamarinana ny andraikitra lehibe maha - Filohan’ny Fanjakana Malagasy ahy. Mianiana aho fa hampiasa ny fahefana natolotra ahy ary hanokana ny heriko rehetra hiarovana sy hanamafisana ny firaisam- pirenena sy ny zon’olombelona. Mianiana aho fa hanaja sy hitandrina toy ny anakandriamaso ny Lalà mpanorenana sy ny lalà m-panjakana, hikatsaka hatrany ny soa ho an’ny Vahoaka malagasy tsy ankanavaka ".
C'est tout ce qu'on lui demande. En tout cas, il faut aussi cesser d’inverser les rôles : le MAPAR n’a jamais été son ennemi. Même son conseiller Kolo Roger a dit que c’est son allié naturel. Mais avec son ambition dans la rupture de la continuité (une idée à la con passez-moi l'expression), l’ancien ministre des Finances de la Transition en a lui-même fait son ennemi politique. C’est même devenu personnel. Aussi, pour sa chute, il n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même. Car il ne tiendra pas bien longtemps dans cette atmosphère de fin des années 1980. Parole.
En attendant, voici des photos du MAPAR/GPS en action. C’était le 26 février 2014, du Roxy au palais d’Ambohitsorohitra, pour renforcer la présentation de Haja André Resampa au poste de Premier ministre. Que dit la Communauté internationale ? Elle n’a rien a dire sauf qu’il faut respecter la Constitution.
Jeannot Ramambazafy
Photos : Jeannot Ramambazafy et Haja Randria
