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Madagascar Tourisme. Mise en place d’un code de conduite

ATELIER NATIONAL DE MISE EN PLACE DU CODE DE CONDUITE DES ACTEURS DU SECTEUR TOURISME
Carlton Antananarivo, 24 février 2016

COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT

MTMT- UNICEF - BIT

Les acteurs du tourisme réfléchissent ensemble sur la mise en place du Code de conduite national en matière de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales et le tourisme sexuel impliquant les enfants

Antananarivo, le 24 février 2016 – Une centaine d’acteurs du secteur du tourisme à Madagascar se retrouvent ce jour pour une assemblée générale à l’Hôtel Carlton afin de se concerter sur le mécanisme de suivi du code de conduite national contre l’exploitation des enfants à des fins commerciales et le tourisme sexuel impliquant les enfants.


Ulrich Andriatiana, Ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie

« Cette lutte, nous la menions depuis 2012 lors de la signature de la première version de ce code de conduite à Nosy Be, suivi de celle effectuée à Toliary en 2013. Par la suite, le code a subi des améliorations pour en garantir l’efficacité et impliquer davantage les diverses parties prenantes. Puisque la lutte contre l’Exploitation Sexuelle des Enfants à des fins Commerciales (ESEC) et le Tourisme Sexuel Impliquant des Enfants (TSIE) est l’affaire de tous, le Gouvernement a renforcé et formalisé en 2015 l’engagement de tous les partenaires sur la base de la signature du code de conduite des acteurs du tourisme. Et nous voilà engagés dans un processus qui requiert de notre part de la détermination et de la fermeté dans les actions que nous allons mener. Je réitère l’engagement du gouvernement à appuyer toute initiative visant à éradiquer les fléaux touristiques », a déclaré Ulrich Andriatiana, Ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie.

La signature, en mai 2015, du code de conduite national des acteurs du tourisme dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) et le tourisme sexuel impliquant des enfants (TSIE) à Madagascar a marqué la détermination des acteurs du secteur du tourisme à s’engager dans la lutte contre les pires formes de travail des enfants. Depuis 2011, ce sont plus de 200 hôtels et acteurs du secteur privé qui se sont engagés dans cette lutte dans six régions.


Christian Ntsay, Représentant - Bureau de Pays de l’Organisation internationale du Travail pour Madagascar, les Comores, Maurice et les Seychelles

« Le Bureau international du Travail (BIT), en tant que partenaire international, appuie cette initiative de promotion du code de conduite et continuera à appuyer le processus de lutte contre le travail des enfants et ses pires formes au niveau des Régions. Le BIT salue déjà les initiatives entreprises par les Offices régionaux du tourisme et les autres acteurs du tourisme au niveau des Régions, notamment Vakinankaratra, Amoron’i Mania, Boeny, DIANA qui ont commencé à s’engager à leur tour dans cette lutte à travers la signature d’un code de conduite régional et le développement de plan d’actions régional pour la mise en œuvre du code de conduite. Le BIT continuera à soutenir les Offices régionaux du tourisme dans la réalisation de leur plan d'action régional ainsi que le suivi des actions entreprises pour la mise en œuvre du code de conduite. La prochaine étape, maintenant, est d’assurer une appropriation du code de conduite au niveau de toutes les Régions et de mettre en place un mécanisme de suivi et évaluation de l’application de ce code de conduite. A travers la mise en œuvre de ce code de conduite des acteurs du tourisme, le BIT contribuera à renforcer la capacité des autorités locales et autres acteurs clés du secteur tourisme à protéger les enfants victimes et vulnérables à l’ESEC et le TSIE», a affirmé Christian Ntsay, Représentant - Bureau de Pays de l’Organisation internationale du Travail pour Madagascar, les Comores, Maurice et les Seychelles.

14 % des filles de 15 à 19 ans sont victimes des violences sexuelles à Madagascar. Dans les sites touristiques, l’exploitation sexuelle reste une problématique majeure; selon une étude menée par l’UNICEF dans deux sites touristiques et miniers de Madagascar, 16% des enfants avaient subi un premier rapport sexuel contraint. Dans la ville de Nosy Be, 40% des premières relations sexuelles des jeunes filles enquêtées ont eu lieu dans le milieu de la prostitution.

Selon Amnesty International, en 2010, les mineurs prostitués de Toamasina et Nosy Be représenteraient entre 30 et 50% de la totalité des personnes en situation de prostitution. Une étude menée par l’ONG ECPAT France en 2012 dans la localité de Nosy Be a permis de déterminer que l’âge moyen d’entrée dans la prostitution va de 13 ans à 15 ans.


Elke Wisch, Représentante de l’UNICEF à Madagascar

«La protection des enfants contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales et contre le tourisme sexuel est une responsabilité collective. L’UNICEF renouvelle ici aujourd’hui son soutien total et complet pour accompagner le Gouvernement à vulgariser le Code de conduite des acteurs et opérateurs du tourisme au niveau national et à mettre en place le mécanisme de suivi. L’UNICEF continuera d’offrir son expertise technique et financière afin d’éradiquer l’exploitation sexuelle des enfants à Madagascar », a souligné Elke Wisch, Représentante de l’UNICEF.

L’objectif de cet atelier est de mettre en place au niveau national de Code de conduite des acteurs du tourisme dans la lutte contre l’exploitation des enfants à des fins commerciales et le tourisme sexuel impliquant les enfants. Un mécanisme de suivi de la mise en place de ce Code sera établi à la fin de l’atelier et qui sera dirigé par le Ministère du Tourisme, des Transports et de la Météorologie, en étroite collaboration avec les offices de tourismes, les réseaux de protection de l’enfant et les comités régionaux de lutte contre le travail des enfants.

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Carlton Antananarivo, 24 février 2016


DISCOURS DE M. CHRISTIAN NTSAY, REPRESENTANT DE L’OIT A MADAGASCAR

Monsieur le Ministre du Tourisme, des Transports et de La Météorologie, Monsieur le Président du Conseil d’Administration de l’Office National du Tourisme de Madagascar Mesdames et Messieurs les Présidents du Conseil d’Administration des Offices Régionaux du Tourisme Mesdames et Messieurs les Représentants des Groupements professionnels Mesdames et Messieurs les Représentants des Ministères et de la Société Civile Chère Madame la Représentante de l’UNICEF Chers collègues dans la lutte contre le travail des enfants à travers Madagascar, Honorables invités, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais d’abord vous remercier pour votre présence à cet évènement d’aujourd’hui, preuve de l’importance que vous accordez, que nous accordons tous, à la mise en place du Code de conduite des acteurs du secteur du Tourisme à Madagascar, dans le cadre de la Lutte contre l’Exploitation Sexuelle des Enfants à des Fins Commerciales (ESEC) et le Tourisme Sexuel Impliquant les Enfants (TSIE).

Madagascar se trouve actuellement dans une période décisive pour lutter contre le travail des enfants. Cela entre, entre autres, dans l'ODD 8 relatif à la promotion du travail décent. Si 28% des enfants malgaches sont déjà engagés dans des activités économiques, la proportion des enfants engagés dans les pires formes de travail reste alarmante. En effet, il faut noter que le taux d’incidence de travail des enfants dans ses pires formes est passé de 82% en 2007 à 95% en 2012. L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) et le tourisme sexuel impliquant les enfants (TSIE) figurent parmi ces pires formes de travail des enfants à éradiquer conformément aux Conventions internationales 138 et 182 de l’OIT ratifiées par Madagascar.

Face à l’ampleur du phénomène de l’ESEC et du TSIE dans le secteur tourisme, Madagascar, à travers le Gouvernement et l’Office National du Tourisme de Madagascar (ONTM), s'est engagés en mai 2015 à lutter contre ces pires formes de travail des enfants à travers la signature du code de conduite national des acteurs du tourisme.

Comme vous le savez, l'UNICEF et le BIT appuient cette initiative de promotion du code de conduite et cela se développe progressivement depuis l'année dernière au niveau des Régions.

Je me réjouis des initiatives concrètes déjà entreprises par les Offices Régionaux du Tourisme et les autres acteurs du tourisme au niveau des Régions, notamment Nosy Be, Toliara, Vakinankaratra, Amoron’i Mania, Boeny, DIANA et très prochainement Anosy qui ont commencé à s’engager à leur tour dans cette lutte à travers la signature d’un code de conduite régional et le développement de plan d’actions régional pour la mise en œuvre du code. Le BIT contribuera à soutenir les Offices Régionaux du Tourisme dans la réalisation de ces plans d'action régionaux.

Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs,

Le principal défi auquel il faudrait face aujourd'hui est la conception et la mise en place d'un mécanisme de suivi de l’application de ce code de conduite, mécanisme de suivi au niveau national, mécanisme de suivi au niveau des régions.

Ce mécanisme de suivi devrait nous renseigner sur la situation de notre lutte en termes de résultat, d'efficacité et d'impact. Il s'agirait d'une plateforme de coordination, de décision et de suivi qui réunira l'ensemble des acteurs avec les outils appropriés.

Je souhaiterais que notre rencontre d'échanges d'aujourd'hui va nous permettre d'identifier et de décider à la fois sur le design et sur les modalités pratiques du fonctionnement du mécanisme de suivi du code de conduite.

Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs,

L'enjeu de nos actions est certes social mais aussi à grande portée économique. Madagascar ne pourrait pas se permettre d'avoir un secteur touristique de mauvaise réputation. Vous avez une vision et vous avez de l'ambition pour le développement du tourisme. Faisons donc Ensemble que ce tourisme soit des plus durables et des plus respectueux des droits humains.

Je vous remercie.

Dossier de www.madagate.org

Mis à jour ( Mercredi, 24 Février 2016 18:04 )  
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