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MAHALEO 2007 : Madagate vision !

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Ne pas connaître le groupe Mahaleo serait verser dans l’obscurantisme culturo-musical. Hors Madagascar, le seul film du même nom a fait l’unanimité des critiques du monde entier. En juin, ce groupe qui a 35 ans (1972-2007) sera le second, après les Surfs dans les année 1960 à monter sur la scène de l’Olympia des Coquatrix à Paris. A l’occasion du spectacle à Antsonjombe, le Lundi de Pâques 2007, madagate.com vous offre un reportage inédit. Une vision proche de la philosophie du groupe.

 

En 1972, en allant monter sur le podium dressé sur le stade de l’université d’Antananarivo, Raoul, Bekoto, Dama, Fafa, Nono, Charle et Dada n’auraient jamais imaginé qu’ils formeraient le groupe le plus populaire et le plus médiatisé de Madagascar, trois décennies plus tard. Personnellement, je les connaissais bien avant qu’ils ne soient célèbres. Tous issus du milieu rural, leur force réside dans une authenticité aussi bien au niveau instrumental qu’au niveau de leurs textes. Leur «look» des débuts avaient fait gausser les Malgaches européanisés : sandales de tireurs de pousse-pousse, chapeaux de paille et «malabary» -la chemise grand-père bien malgache-. Au plus fort des évènements socio-politiques de mai 72 dans la Grande île, ils se démarquent en imposant, lentement mais sûrement le style «folk song» hérité des Bob Dylan, Joan Baez ou encore David Crosby, Graham Nash, Stephen Stills et Neil Young. Latimer Rangers, notre confrère qui fait parler les auditeurs ne s’était pas trompé en leur consacrant un reportage auditif sur la seule radio (nationale) de l’époque. Après avoir rigolé, le public s’aperçoit qu’il a affaire à d’authentiques «Story Tellers», des griots qui parlent vrai. Avec plus de deux cent titres à son actif, le groupe Mahaleo parle de la vie à Madagascar au quotidien. Ils sont tellement dans le vrai qu’à une époque de la révolution, certaines de leurs chansons sont censurées par le pouvoir révolutionnaire, à propos de recherches pétrolières qui ont longtemps été un credo démagogique comme on n’en fait plus. Au fil du temps, ces étudiants déjà proches du peuple vont décrocher des diplômes qui leur permettront de travailler pour le peuple : médecin, chirurgien, sociologues, fonctionnaire, consultant agricole… A un moment donné, Dama fut même député de Madagascar mais sans faire de la politique politicienne.


 

 

Après un temps où l’on croyait que le groupe allait se séparer, comme tant d’autres célèbres à travers le monde, Mahaleo démontra le contraire. En fait, la pression de leurs millions de fans a été très forte. Célèbres par la force des choses, les membres du groupe Mahaleo –qui de temps en temps font des spectacles séparément- représentent à la fois une philosophie, une manière d’appréhender l’avenir, un style musical et textuel qu’on ne trouve nulle part ailleurs -même s’il a été maintes fois imité- bref, ils sont les héros qui manquent à la jeunesse malgache en mal d’identité culturelle. Ici, exit la notion « galliénienne » de côtiers et merina. Mahaleo c’est Mahaleo, un groupe malgache point barre. Des artistes qui ne se prennent pas au sérieux mais qui le sont dans tout ce qu’ils entreprennent. Sont-ils des professionnels au sens propre du terme ? Non, ils montent sur scène pour leur propre plaisir qui est devenu tellement communicatif qu’ils peuvent tout se permettre. Hors norme dans le circuit très « requin » du show business en général, Mahaleo ne fait pas de porte-à-porte, bien au contraire. Ils sont sollicités de partout. Mahaleo, c’est une valeur sûre en terme de (gros) sous. Un investissement très lucratif. Personne ne doit être dupe. On ne mise pas sur une vieille carne, nest-ce pas ?... Mahaleo, avant d'affronter le public international de l'Olympia de Paris, ira dans quelques (anciennes) provinces malgaches et fera un crochet à l'île de La Réunion. L’organisation d’un évènement autour du groupe et avec le groupe a un impact qui se chiffre en millions. Même en Ariary çà fait beaucoup. Or, le train de vie de Dama and Co n’a pas viré d’un iota. Toujours simples, toujours accessibles, ce sont des gens comme vous et moi, pas bégueules pour un sou. Dès lors, à quoi bon montrer des photos où ils sont sur une scène tellement encombrée de panneaux publicitaires que cela en devient de la saturation visuelle ?

 

Pour ce concert du 9 avril 2007, Lundi de Pâques qui plus est, madagate.com a choisi un reportage photos à la hauteur de Mahaleo. Certains auraient espéré voir de jolies filles ? Non, je vais vous emmener en coulisses, avec un fan de fan, l’ambassadeur de Madagascar auprès des Nations Unies, Sem Zina Andrianarivelo-Razafy qui avait accueilli le groupe à New-York. Ces photos inédites sont déjà ci-dessus. Puis, vous verrez des clichés que les médias, hélas, montrent rarement. J’en ferais la "madagate vision". Certes, les quinze jeunes des trois premiers groupes, gagnants du concours « Mahaleo zandriny », étaient là, qui ont entonné, façon clônes vocaux, des succès de Mahaleo l'unique. Mais, pour le moment, laissons aux autres le soin d’en parler… Mes photos tentent de réfléter une autre vision des Malgaches. Une chaleur humaine qui dérouterait la majorité des Européens. Mais il y en a eu une poignée, ce lundi pascal à Antsonjombe. A mon avis, ce spectacle n’était qu'une répétition grandeur nature et en réel du concert à l’Olympia en juin. Mais attention les gars ! Là-bas, vous ne pourrez jamais vous permettre de régler vos instruments en direct, hein ? Petit hic vers la fin de cette journée pascale. A 18h 45, alors que le groupe entamait le titre « Miaramila », la lumière fut brusquement coupée. Je ne sais pas comment çà s’est terminé mais comme « Fiat lux » ne fut pas, je suis parti vers 19H 15. Mais aucun spectateur n’en a vraiment voulu au groupe et à l’organisateur. Car on peut tout pardonner à Mahaleo. Interrogé sur la question bien plus tard, Jaobarison Randrianarivony, P-DG de l'agence Media Consulting, organisatrice de tout ce qui tourne autour des 35 ans de Mahaleo, m'a révélé qu'il s'agit d'une panne irrémédiable -donc non professionnelle à mon avis propre- du groupe électrogène de l'entreprise SOBATRA chargée du circuit électrique. Par ailleurs à propos des « Mahaleo zandriny », Dama a déclaré : « Ce groupe Mahaleo zandriny ne nous supplantera pas. Nous resterons le groupe Mahaleo tant que nous aurons un souffle de vie ! Le concours c’était simplement pour qu’ils partagent notre feeling avec nous ». L’avenir nous parlera donc de celui de ceux-là… Enfin, à propos du "maquis" tatoué sur la photo de dos, ce n'est pas une faute d'orthographe de ma part. En effet, cette vision est surréaliste. Le lémurien ou maki, symbole de Madagascar au même titre que le baobab (arbre bouteille) et le ravinala (arbre du voyageur), ici tatoué, cherche à prendre le... maquis dans une herbe réelle. Voilà, vous avez compris, en excellents francophones que vous êtes. Merci et bonne... vision.

 

Jeannot Ramambazafy

Journaliste

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