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Mamy Rakotoarivelo : victime du non-droit ? Pauvre Ravolomaso…

Mamy Rakotoarivelo

Sur la photo, on donnerait le bon Dieu sans confession à ce visage poupin. Il ne faut pas se fier aux apparences. Mais mon propos n’est pas là. Les conneries de la diplomatie française, merci Jean Marc Chataigner, n’ont d’égales que son ignorance de l’histoire politique de Madagascar.

POINT DE PRESSE DU 17 MARS 2011

AU POINT DE PRESSE DE CE JOUR, LE PORTE-PAROLE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNES A FAIT LES DECLARATIONS ET A REPONDU AUX QUESTIONS SUIVANTES :

MADAGASCAR - GARDE A VUE DE MAMY RAKOTOARIVELO

Nous prenons note, avec une certaine préoccupation, de la procédure judiciaire qui a conduit, le 15 mars, à l'arrestation de l'un des leaders de la mouvance d'opposition Tiako I Madagasikara (TIM), Mamy Rakotoarivelo, puis à la prolongation de sa garde à vue de 15 jours.

Cette mesure, qui vise de surcroît l'un des principaux acteurs des négociations inter-malgaches, ne va pas dans le sens de l'apaisement qui a présidé, de façon essentielle, à l'élaboration, sous l'égide de la SADC, de la "feuille de route" paraphée le 9 mars dernier.

Nous espérons que cet événement ne sera pas de nature à compromettre le travail de fond réalisé par l'équipe de médiation de la SADC et la finalisation de sa "feuille de route", qui nous semble enfin tracer une perspective réaliste et équilibrée de sortie de crise consensuelle à Madagascar.

Une fois validée par les instances décisionnelles de la SADC et de l'Union africaine, cette "feuille de route" servira de socle à la désignation d'un gouvernement d'union nationale pleinement représentatif.

L'objectif majeur de ce gouvernement de transition sera l'organisation, dans les meilleurs délais possibles et avec l'appui de la communauté internationale, d'élections crédibles, seules susceptibles de dégager une nouvelle légitimité politique incontestable à Madagascar./.


Bernard Valero, porte-parole (MAE français)

Bravo Valero  et vive Marco ! Le 3 mars 2011, le peuple malgache attendait aussi que la France « prenne note, avec une certaine préoccupation » de l’attentat complètement loupé sur un chef d’Etat en exercice. Eh oui, Andry Rajoelina aurait pu mourir, l’hypocrisie-diplomatie aurait envoyé des fleurs après coup sans penser aux impacts. Il y a l’Histoire et les histoires.

Quelles seraient les réactions si le même attentat à la bombe avait été perpétré sur le président Nicolas Sarkozy et qu’un membre du Front national était impliqué ? Il faudra donc classer le dossier pour ne pas avoir Marine Lepen sur le dos ? Sinon, cela augmentera son score dans les sondages car le FN ne manquera pas de crier au martyr. De leur côté, Fetison Rakoto Andrianirina et Lalatiana Ravololomanana se lèvent, à travers une association des « victimes de non-droit » pour défendre Mamy Rakotoarivelo. Ah, ah, ha (rire lugubre). Ils doivent être totalement amnésiques, ce n’est pas possible.

Guy Rivo Randrianarisoa, "vazaha taratasy"

Sur le même chapitre, voici un extrait du « communiqué » de l’autre porte-parole de la « mouvance » Ravalomanana, résidant en France, Guy Rivo Randrianarisoa, en date du 16 mars 2011. «Aujourd'hui, prenant prétexte d'une tentative d'attentat à la vie du chef de la HAT, c'est encore le chef de la délégation de la Mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, qui est privé de liberté moyennant une instrumentalisation à outrance de la justice et un détournement des principes procéduraux, toutes pratiques largement appliquées depuis le coup d'Etat du 17 mars 2009». Encore un autre « vazaha taratasy » (français sur papier) que celui-là.

Le même Guy Rivo (premier plan) est actuellement à Johannesburg, tous frais payés par Marc Ravalomanana (à  gauche)

Voici une histoire réelle et authentique, en matière de non-droit.

Ravolomaso fils n'est jamais sorti vivant de ce bâtiment au premier plan du palais d'Ambohitsorohitra

Arrêté le 10 avril 2002, dans un hôtel de la capitale, Gaby Rolland Rajaonarivelo, dit Ravolomaso, fils d'un grand rugbyman et rugbyman lui-même, partisan notoire de Didier Ratsiraka, est mort le soir même des suites de blessures après son arrestation. Gaby Rolland Rajaonarivelo avait été arrêté, en compagnie de deux autres personnes (Ralipo Be et le journaliste de la Rta, Yves Ralison), par des policiers et gardes du corps de Marc Ravalomanana. Les deux autres hommes arrêtés ont été hospitalisés, souffrant de "polytraumatismes". Après leur arrestation, ils avaient été immédiatement conduits dans les locaux des services de renseignements, un bâtiment attenant au palais d’Ambohitsorohitra. Le décès de Ravolomaso, survenu dans la nuit, a provoqué l'affolement dans le camp de M. Ravalomanana. Ses conseillers les plus proches s’étaient retranchés derrière le "secret d'Etat" avant de reconnaître un "accident" puis un "dérapage". Le Premier ministre Jacques Sylla serait alors entré dans une colère épouvantable en apprenant la nouvelle. Ravolomaso était un ancien policier devenu homme à tout faire du ministre de l'Aménagement du territoire, l'un des durs du régime Ratsiraka, Herivelona Ramanantsoa.

Le camp de Ravalomanana, a justifié ces arrestations arguant que les trois personnes étaient des complices au sein d'un "complot visant à enlever le Premier ministre Jacques Sylla". Mais le fait est là : Ravolomaso est entré vivant dans le palais, il en est ressorti « dead ». Il y a eu des cris, des pleurs, des sursauts d'aller au-devant le tribunal. Mais c'est tout ! Ravolomaso est mort comme un chien. Personne n'a été inquiété.

A l’époque, voici les déclarations de Zafy Albert : « Nous avons en notre possession des preuves sur ce dossier, ainsi que sur plusieurs autres cas identiques ». Maintenant, le professeur a aussi perdu la mémoire… Même Amnesty International est monté au créneau mais sans aucun impact.

Par ailleurs, la veille de ce meurtre qui ne dit pas son nom, trois personnalités avaient fait l’objectif d’un mandat d'arrêt collectif lancé par le procureur de la République d'Antananarivo. Ce mandat d'arrêt concernait Sophie, la fille de Didier Ratsiraka, Sophie, et de deux de ses ministres considérés comme des purs et durs du régime de l’époque.

Le premier était le ministre de l'aménagement du territoire, connu pour avoir payé à plusieurs reprises des jeunes gens des quartiers pauvres pour mener des actions violentes contre le camp Ravalomanana ; le second, le ministre des Travaux publics, Jean-Emile Tsaranazy, accusé d'avoir participé au dynamitage d'un pont pour intensifier le blocus de la capitale. Des ponts dynamités en 2002, il y en a eu une demi-douzaine...

Lalatiana Ravololomanana et Fetison, côte à côte pour défendre les intérêts de Ravalomanana

Le week-end précédant ce décès de Ravalomaso, les maisons de plusieurs caciques du régime Ratsiraka ont été pillées et incendiées y compris celle de l'ancien Premier ministre Guy Willy Razanamasy, prédécesseur de M. Ravalomanana à la mairie de la capitale ou encore celle de Lalatiana Ravololomanana, bras droit du maire Guy Willy Razanamasy, conseillère du président Ratsiraka et candidate à la mairie d’Antananarivo, contre Ravalomanana, en 1999. Elle s’est enfuie en France en 2002 et n’a pu revenir que grâce à la révolution orange dirigée par Andry Rajoelina. Comme tous les autres, d’ailleurs. Où était aussi Fetison à ce moment-là ? Voyez, à présent, la même Lalatiana Ravololomanana qui défend les intérêts de Ravalomanana. Et ne parlons pas de Zafy Albert.

Ambroise Ravonison, image même du parfait petit "vazaha taratasy"

Tout cela pour vous dire une chose. Lorsqu’il a été arrêté puis emprisonné, Fetison n’a jamais bénéficié d’une même attention de la part de la France. C'est un "gasy petaka"... Contrairement à « Tonton » Ambroise Ravonison et donc Mamy Rakotoarivelo. Il est certain que ce dernier a la nationalité française comme « Tonton » Ambroise qui est rentré « chez lui » en France.

Au centre, Eliane Naike, place de la Bastille, le 5 février 2011

Il ne faut pas oublier cette chère sénatrice Tim, Eliane Naike, au physique plus européen que malgache et bénéficiant aussi de la nationalité française. Enfin, Jean Marc Chataigner, ambassadeur de France est bien ce qu’il est : un… diplomate. Mais c’est lui qui a du transmettre cette partie des déclarations de Bernard Valero, à 10.000 km, arguant que Mamy Rakotoarivelo figure comme  « l'un des principaux acteurs des négociations inter-malgaches ». Archi-faux ! Il n’a rien signé du tout et il n’est donc que le perroquet (je n’ai pas pensé à roquet) de Ravalomanana.

Wanda L. Nesbitt, ambassadrice des USA en 2002

Pour en revenir au même Mamy Rakotoarivelo, c’est donc parce qu’il est de nationalité française et qu’il est le (dernier) leader Tim de la « mouvance » Ravalomanana, qu’il lui est permis d’être au-dessus des lois ? Madagascar est un état de droit, souverain et indépendant. Laissons la justice faire son travail. Enfin, lorsque tout cela sera terminé -car tout a une fin ici-bas-, on verra qui courra le plus vite : l’émissaire des USA ou celui de la France. En 2002, Dominique De Villepin a eu un léger retard par rapport à l’oncle Sam qui avait envoyé une missive personnelle  de George W. Bush à Ravalomanana, le jour même de sa seconde investiture le 6 mai. Remise en mains propres par Wanda L. Nesbitt alors ambassadrice.

A quoi jouez-vous, Monsieur l'Ambassadeur ?

Mamy Rakotoarivelo n’est pas mort et il n’a pas été torturé comme le pauvre Ravolomaso, sans aucune forme de procès. Il est en garde à vue. En malgache, un proverbe dit : « Ny vy tsy mikotrana irery » (Littéralement : un métal ne résonne pas tout seul. Autrement dit, il n’y a jamais d’effet sans cause). C’est l’ingérence directe de la France dans cette sale histoire qui n’amènera pas l’apaisement. S’il est français, qu’il rentre en France si la loi malgache le lui permet. Mais l’action de la justice se poursuivra. Der de der : Jean Marc Chataigner (photo ci-dessus) ignore sans doute le sort que Ravalomanana a réservé à son prédécesseur Gildas Le Lidec. C’est cela la haute diplomatie ? Non, c’est de la très vulgaire hypocrisie, basé sur le concept colonial de Joseph Gallieni : diviser pour mieux régner.

Enfin, pour bien révéler combien leur esprit est plus corrompu qu'eux-mêmes, voilà que, pour Fetison Rakoto Andrianirina (co-chef de délégation de la mouvance Ravalomanana) et Lalao Ravololomanana (une hystérique patentée), l'enquête sur la tentative d'assassinat d'un chef d'état en exercice est devenue "l'Affaire Mamy Rakotoarivelo,Secrétaire général du TIM et non moins chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, victime d’une manipulation politique…" . Chapeau !

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – 18 mars 2011

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COMMUNIQUE DE PRESSE

Mise en garde à vue de Monsieur Mamy RAKOTOARIVELO

Face aux diverses discussions entourant la mise en garde à vue de Monsieur Mamy RAKOTOARIVELO, dans le cadre des enquêtes préliminaires se rapportant à l’attentat à la dynamite ayant ciblé le Chef de l’Etat, survenu le 03 Mars 2011 au Marais Masay, la Direction de la Sécurité du Territoire (DST) tient à informer le grand public, national comme international, que celui-ci est citoyen Malagasy à part entière.

Selon les termes des textes légalement en vigueur à Madagascar, toute personne, qu’elle jouisse de la nationalité Malagasy ou étrangère, ayant commis une infraction pénale sur toute l’étendue du territoire national, reste légalement justiciable devant les juridictions judiciaires compétentes de Madagascar, en vertu du principe universel de la territorialité des infractions.

Seuls les Diplomates étrangers bénéficient de l’immunité de juridiction, en vertu du principe de Droit international public.

Consécutivement aux aveux circonstanciés faits par ses co-prévenus, Monsieur Mamy RAKOTOARIVELO est ainsi présumé avoir commis une infraction de Droit commun.

Il doit ainsi être traité comme tout prévenu.

Mais il appert de préciser qu’il est touché par une grave infraction de Droit commun : atteinte à la vie du Chef de l’Etat.

Selon les dispositions de l’article 87 du Code Pénal Malagasy, « l’attentat contre la vie du Chef de l’Etat est puni de la peine de mort ».

Monsieur Mamy RAKOTOARIVELO jouit d’un statut politique exceptionnel, en sa qualité d’acteur principal dans le processus malgacho-malgache de sortie de crise à Madagascar, sa personne étant le Chef de la délégation RAVALOMANANA.

Néanmoins, ce statut politique exceptionnel ne lui ouvre aucunement droit à une quelconque immunité judiciaire, la Constitution de la 4ème République de Madagascar étant claire en la matière : « la Loi est la même pour tous, qu’elle protège, qu’elle oblige ou qu’elle punisse » (Article 6).

Pour les besoins des enquêtes préliminaires et dans l’impératif dessein de préserver sa sécurité personnelle, Monsieur Mamy RAKOTOARIVELO a ainsi été mis en garde à vue par la DST jusqu’au bouclage des enquêtes préliminaires dont il s’agit.

Ainsi, dans le cadre de l’affaire judiciaire qui le touche actuellement, il appartient à la Justice Malagasy seule de statuer sur sa culpabilité ou non.

Ambohitsorohitra, le 18 Mars 2011

La Direction de la Communication

à la Présidence de la Haute Autorité de la Transition

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COMMUNIQUE DE PRESSE

Fonctionnement et attributions de la Direction de la Sécurité du Territoire

Consécutivement aux diverses discussions touchant la Direction de la Sécurité du Territoire (DST), son Directeur, le Commissaire de Police Charly NAKANY, tient à informer l’opinion publique, nationale comme internationale, du fonctionnement et des attributions de sa Direction.

Ainsi, la DST a été créée par Décret n°2010 – 080 du 24 Février 2010.

Son Siège provisoire se trouve au bâtiment administratif abritant le Secrétariat Général de la Présidence de la Haute Autorité de la Transition.

D’ailleurs, selon les dispositions du Décret dont il s’agit, la DST est rattachée directement à la Présidence de la Haute Autorité de la Transition et mise sous la subordination hiérarchique du Secrétariat Général de la Présidence de la Haute Autorité de la Transition, au même titre que toutes les autres Directions de cette première Institution de l’Etat.

La DST a pour mission de mener des enquêtes judiciaires sur des faits susceptibles de porter atteinte à la Sécurité, à la Sûreté intérieure et extérieure de l’Etat ainsi qu’aux intérêts vitaux de la République.

Elle est également chargée des activités de contre-espionnage.

Dans l’exercice de ses missions, la DST travaille en étroite collaboration avec les Forces de l’ordre et les Forces de sécurité.

C’est pourquoi son Directeur, le Commissaire de Police Charly NAKANY, a déjà déclaré à la presse nationale qu’il n’a pas de problème ni avec la Gendarmerie Nationale ni avec la Police Nationale.

Le rôle de la DST est d’accomplir ses missions dans le respect de la Loi qui détermine les compétences respectives des Forces de l’ordre et celles de Sécurité.

Ce qui a également amené ce premier Responsable de la DST à indiquer devant la presse nationale qu’il travaille en étroite collaboration avec toutes les Forces de l’ordre et celles de Sécurité, notamment avec le Général Richard RAVALOMANANA et son équipe, en ce qui concerne la circonscription d’Antananarivo, et avec tous les éléments desdites Forces, lors des missions menées en Provinces.

Etant un Officier de Police judiciaire assermenté, le Directeur de la DST, bien que sous tutelle de la Présidence de la Haute Autorité de la Transition, ne reçoit aucun ordre, émanant de toute autorité politique et civile, dans la conduite des enquêtes judiciaires qu’il mène avec ses éléments, ces derniers étant également assermentés.

Primant le professionnalisme et respectant à la lettre les termes des textes légalement en vigueur, la DST, une fois ses enquêtes judiciaires bouclées, procède toujours au déferrement de celles-ci au Parquet du Tribunal. La suite à donner aux dossiers pénaux afférents relève ainsi de la compétence exclusive de la Justice.

Comme tout élément pourvu des compétences de Police judiciaire, la DST n’est pas régie par un texte spécifique, car elle se plie aux dispositions du Code de Procédure Pénale.

Madagascar ayant également ratifié les Conventions internationales sur la lutte contre la torture qui interdit dans son Droit positif le recours à la torture durant toutes les phases des enquêtes, la DST affirme n’avoir torturé qui que ce soit durant les enquêtes préliminaires qu’elle a menées.

Ambohitsorohitra, le 18 Mars 2011

La Direction de la Communication

à la Présidence de la Haute Autorité de la Transition

Mis à jour ( Jeudi, 24 Mars 2011 14:51 )  
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