L'affiche de la Journée Mondiale contre le Paludisme 2011
Cette année 2011, le 25 avril a été le Lundi de Pâques. Mais depuis quatre ans, le 25 avril a été décrété par les Nations-Unies, Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme. Le thème de cette quatrième Journée mondiale a été intitulée « Progrès réalisés et impact ». Il met en avant les efforts continus qu'à entreprit la communauté internationale et observe les progrès réalisés pour atteindre l'objectif de « zéro décès dû au paludisme » d'ici 2015.
A Madagascar, les festivités pascales ont éludé ce fléau qui, cependant, concerne le pays au plus haut point. Mais il n’est jamais trop tard pour mieux faire connaître cette maladie qui tue mais qui est tout à fait guérissable. Si. Madagate.com vous offre un dossier complet signé Jeannot Ramambazafy.
Le Paludisme : faits et chiffres selon l’OMS
1. Le paludisme est une maladie pouvant être contractée à tout âge. Cette maladie est provoquée par des parasites appartenant à l’espèce plasmodium, et est transmise aux êtres humains par la piqûre de moustiques infestés. S’il n’est pas traité rapidement par des médicaments efficaces, le paludisme est souvent mortel.
2. Environ 3,3 milliards de personnes, la moitié de la population mondiale, sont exposées au paludisme. On recense chaque année quelque 250 millions de cas et 880 000 décès. Les habitants des pays les plus pauvres sont les plus vulnérables.
3. Plus d’un décès infantile sur cinq (20%) survenant en Afrique est dû au paludisme. On estime qu’un enfant africain subit en moyenne 1,6 à 5,4 épisodes de fièvre palustre chaque année. Toutes les 30 secondes, un enfant meurt du paludisme en Afrique.
4. Pour lutter contre le paludisme, deux éléments de base de la prise en charge sont déterminants: la précocité du diagnostic et la rapidité du traitement. Un traitement précoce et efficace de cette maladie peut abréger la durée de l’infection et prévenir les complications, y compris la grande majorité des décès. L’accès à la prise en charge de cette maladie ne doit pas être considéré seulement comme une composante de la lutte antipaludique, mais aussi comme un droit fondamental pour toutes les populations à risque.
5. L’utilisation inappropriée des antipaludiques au cours du siècle dernier a contribué à la propagation de la résistance des parasites palustres à des médicaments comme la chloroquine, d’où une augmentation des taux de morbidité et de mortalité. Au cours de la dernière décennie, une nouvelle famille d’antipaludiques, les associations médicamenteuses comprenant de l’artémisinine, a soulevé de nouveaux espoirs dans la lutte contre le paludisme.
6. L’objectif principal de la lutte antivectorielle est de réduire notablement la fréquence et le nombre des cas d’infestation parasitaire et de paludisme clinique. La lutte contre les moustiques vecteurs du paludisme permet en effet de réduire et d’interrompre la transmission de la maladie.
7. Pour protéger les groupes à risque, en particulier le jeune enfant et la femme enceinte dans les zones de transmission intense, on peut utiliser des moustiquaires à imprégnation durable. Ces équipements assurent une protection individuelle. Les moustiquaires peuvent aussi protéger toute une communauté lorsque le taux de couverture par ces équipements est suffisant (plus de 80% de la communauté cible dormant sous une moustiquaire). Ces moustiquaires sont efficaces pendant un certain nombre d’années (3 à 5 ans selon le modèle et les conditions d’utilisation).
8. Les pulvérisations d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des locaux constituent le moyen le plus efficace pour réduire rapidement la densité de moustiques. Cette technique atteint pleinement son potentiel lorsque 80% au moins des lieux fréquentés par les vecteurs du paludisme sont pulvérisés. Les pulvérisations à l’intérieur des locaux ont une durée d’efficacité de 3 à 6 mois selon l’insecticide utilisé et le type de surface pulvérisé (le DDT est efficace sur des périodes plus longues, jusqu’à 12 mois dans certains cas).
9. Les femmes enceintes courent un risque important non seulement de décès du fait des complications d’un paludisme grave, mais aussi d’avortement spontané, d’accouchement prématuré ou de mise au monde d’un enfant mort-né. Le paludisme est aussi une cause d’anémie sévère chez la mère et porte la responsabilité d’environ un tiers des cas évitables de faible poids à la naissance. On estime qu’il contribue au décès de 10 000 femmes enceintes et de jusqu’à 200 000 enfants chaque année dans la seule Afrique.
10. Le paludisme est à l’origine d’une perte de croissance économique annuelle de 1,3% en moyenne dans les pays où la transmission palustre est intense. Il enferme les familles et les communautés dans une spirale descendante d’appauvrissement, qui touche de manière disproportionnée les personnes pauvres et marginalisées, incapables financièrement de se procurer le traitement ou disposant d’un accès limité aux soins de santé. Les effets de cette maladie s’exercent tout au long de la vie des personnes touchées à travers leur appauvrissement et la perturbation des apprentissages. Elle réduit l’assiduité des élèves dans l’établissement d’enseignement et des travailleurs à leur poste de travail. Il s’agit pourtant d’une maladie évitable et curable.
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Les efforts déployés contre le Paludisme
La Journée mondiale contre le paludisme 2011 est un temps pour examiner les progrès accomplis dans la lutte contre le paludisme pour son éradication et le moment de redoubler d'efforts pour atteindre l'objectif de zéro décès dus au paludisme d'ici à 2015.
Nous avons parcouru un long chemin vers la réalisation de cet objectif depuis la première Journée mondiale contre le paludisme il y a quatre ans, lorsque nous avons su qu’un enfant meurt de cette maladie toutes les 30 secondes. L'augmentation considérable du soutien aux interventions de lutte contre le paludisme ces dernières années signifie que nous pouvons, à présent, constater une réduction du taux de mortalité. Alors qu'auparavant un million de personnes décédaient de la maladie chaque année, le chiffre est maintenant plus proche de 790.000. C'est un progrès qui démontre que ce que nous faisons est efficace. Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre de nous relâcher tant que ce nombre n’est égal à zéro. Cette année 2011, tout le monde dans la communauté du paludisme va se pencher sur les derniers obstacles auxquels nous sommes confrontés dans la lutte contre le fléau.
Les distributions de masse des moustiquaires imprégnées d'insecticide longue durée (MILD) et leur disponibilité croissante dans le secteur privé ont eu un impact considérable sur le nombre de cas de paludisme, mais des centaines de milliers de personnes ont toujours contracté le paludisme, et bon nombre de ces personnes n’ont aucun accès approprié et en temps opportun, au traitement.
En Asie, la résistance aux médicaments qui peuvent combattre le paludisme grave (à base d’une polythérapie d'artémisinine), constitue une menace réelle à la réalisation de l'éradication du paludisme au niveau mondial, et maintient la pression sur les laboratoires pharmaceutiques pour qu’ils poursuivent leurs recherches sur de nouveaux traitements antipaludiques.
Partout en Afrique subsaharienne, les économies déjà en difficulté ploient encore plus sous le fardeau économique de la maladie. Celle-ci est estimé à 12 milliards de dollars par an sur ce continent où le paludisme reste une des principales causes d'absentéisme scolaire et absentéisme au travail et met une pression énorme sur les revenus des ménages. La faiblesse des systèmes de santé est surchargée par la demande incessante de soins et de médicaments. Une réduction de l'impact du paludisme est essentielle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement qui visent, non seulement à lutter contre la maladie elle-même, mais aussi l'amélioration du droit des femmes et des enfants à la santé, l'accès à l'éducation, et la réduction de la pauvreté extrême.
Pour marquer cette Journée mondiale du paludisme 2011, tout le monde dans la communauté globale du paludisme s’est engagé. Agents communautaires de santé, fabricants de moustiquaires, épidémiologistes, travailleurs de la santé… Tout ce monde s’est engagé, de manière bénévole, à poursuivre la lutte pour réduire le fardeau du paludisme.
L’équipe Journée Mondiale contre le Paludisme
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Un dossier de Jeannot Ramambazafy – Antananarivo, le 25 avril 2011