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Madagascar Juan de Nova. L’inconscience de Rajaonarimampianina

A son retour, le 5 octobre 2015, le président Hery Rajaonarimampianina avait déclaré que la question des îles éparses Malgaches « n’était pas une urgence » mais plutôt une « question entrainant la stabilisation » (article ICI).


Après avoir lu l’article suivant, signé Pierrot Dupuy, le monde entier ayant la fibre patriote, mesurera l’inconscience du président malgache qui, par deux fois, n’a pas pipé mot à propos de ces îles, devant l’Assemblée de l’ONU, en 2014 et 2015.

Jeannot Ramambazafy – 6 octobre 2015


Pétrole autour de Juan de Nova : Le juge administratif de St-Denis a fait plier Ségolène Royal

Deux compagnies pétrolières nigériane et américaine viennent de se voir délivrer par le ministère français de l'Energie et de l'Ecologie des permis d'exploitation pétrolière et gazière au large de l'ilot de Juan de Nova, situé dans le canal du Mozambique.
Au grand dam des Malgaches qui revendiquent la propriété des iles Eparses françaises, qui faisaient partie de la Grande ile et qui en ont été détachées juste avant son indépendance.
Des sources sérieuses comparent le Canal du Mozambique à la Mer du Nord en matière de réserves pétrolières.

Juan de Nova, les Glorieuses, Europa, Bassas de India… Des noms connus des Réunionnais, mais qui ne disent probablement rien à une majorité de Français. L'avenir énergétique de la France pourrait pourtant bien dépendre de ces confettis français perdus dans le canal du Mozambique et dans l'océan Indien, connus sous le nom d'îles Éparses.

En ce début du mois d'octobre 2015, les îles éparses Malgaches font toujours partie des TAFF (Terres australes et antarctiques françaises). S'il était patriote, Hery Rajaonarimampianina aurait déjà pu stopper la diffusion de ce timbre qui spolie picturalement le peuple malgache

Les eaux territoriales françaises, grâce à ces îlots, représentent plus de la moitié de la superficie du canal du Mozambique et plusieurs études ont évalué ses réserves à 6 à 12 milliards de barils de pétrole et à 3 à 5 milliards de m³ de gaz. Au point que de nombreux spécialistes n'hésitent pas à voir dans le canal de Mozambique l'équivalent de ce que la mer du Nord représente pour la Grande-Bretagne en matière d'approvisionnement en pétrole et en gaz.

Cette richesse potentielle autant que soudaine n'a pas manqué de réveiller les appétits territoriaux entre autres de Madagascar, qui n'a toujours pas digéré que ces îlots au si fort potentiel aient été détachés de Madagascar, avant son indépendance, en 1960. D'autant que le 12 décembre 1979, l’assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution ordonnant la France à restituer les îles Eparses à Madagascar (Ndrl: voir plus haut). L’année d’après, faute d’exécution de la résolution de 79, la même assemblée a demandé au gouvernement français d’entamer d’urgence avec le gouvernement malgache des négociations en vue de trouver une solution conforme aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.


La surprise est survenue à l'issue de la rencontre à Paris, il y a un an, des présidents français et malgache. Si le sujet n'a pas été évoqué dans le communiqué officiel publié à l'issue de la rencontre, ni lors de la conférence de presse qui a suivi, il a fait l'objet d'un communiqué de la présidence de la République malgache quelques jours plus tard affirmant que le président Hery Rajaonarimampianina avait proposé au président Hollande une co-gestion quant à l'exploitation de ces îles éparses, et que le "président français est convaincu d'engager des discussions".

Aucune confirmation officielle n'est venue du camp français, mais un indice pouvait laisser penser que le gouvernement de Manuel Valls souhaitait se donner du temps et ne prendre aucune décision susceptible de "braquer" nos amis malgaches. D'autant que la France a déjà signé en 2010 un accord de cogestion du même type, dans un autre conflit du même genre avec l'Île Maurice concernant l'île Tromelin. Alors que les compagnies nigériane et américaine Sapetro et Marex petroleum avaient obtenu en 2008 un permis de prospection en 2008 à proximité de Juan de Nova, et qu'elles avaient déjà payé 75 millions d'euros à l'état français, la ministre française de l'Energie et de l'Ecologie Ségolène Royal opposait depuis deux ans un silence assourdissant à leur demande d'un permis d'exploitation, suite logique du premier permis.

Ségolène Royal

La préfecture des Terres australes et antarctiques françaises étant basées à la Réunion, c'est le juge des référés de Saint-Denis qui a eu à se prononcer sur ce dossier le mois dernier. Et il a donné raison à Sapetro et Marex en condamnant l’Etat français à se prononcer sous un délai d'un mois. Faute de quoi, il pourrait être contraint à payer une astreinte de 5000€ journalière aux deux compagnies.

Devant le risque financier, Ségolène Royal a finalement plié et s’est exécutée trois jours après le prononcé du jugement. Un arrêté du 21 septembre prolonge les droits des deux compagnies jusqu’au 30 décembre 2018. Ces dernières pourront donc rapidement forer pour vérifier l’existence d’une poche qui pourrait contenir des milliards de barils équivalent pétrole, soit près de dix années de consommation française. Elles ont prévu d'investir 54 millions d’euros supplémentaires.

Entre les eaux malgaches, mozambicaines, tanzaniennes et françaises, 21 compagnies pétrolières ont acquis des droits de prospection depuis une dizaine d’années dans le canal du Mozambique. Et ces droits ne couvriraient que 30% de la zone d’étude (…).

Samedi 3 Octobre 2015

Pierrot Dupuy

Mis à jour ( Mardi, 06 Octobre 2015 12:33 )  
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