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Fanirisoa Ernaivo. Laurent Mairesse, l’homme qui veut laver plus propre qu’Omo

Décidément, entre coquins et coquines, on trouve toujours des solutions menant droit dans le décor d’une pièce théâtrale tragi-politi-comique style « La Journée des dupes » de 1790. Mais qui est le plus dupe, de Fanirisoa Ernaivo et de Laurent Mairesse qui l’a présenté comme un ange tombé du ciel (et moi tombé des nues) dans l’édition d’«Opinion Internationale» (OI) du 9 mars 2021 ?

Des Laurent Mairesse, il y en a des pelles en France et même ailleurs. Rien à avoir avec l’actrice Valérie Mairesse, en tout cas. Mais celui dont je vous parle est un ancien conseiller consulaire, qui a démissionné d’office de ce poste, le 15 juillet 2019, et qui semble s’être métamorphosé en chroniqueur dans le journal en ligne « Opinion Internationale » fondé en septembre 2012 par Michel Daube, un homme très engagé. D’ailleurs, la devise d’OI est : « S’informer pour s’engager ». En fait, Laurent Mairesse n’a pas fait de recyclage mais s’est plutôt décentré vers un domaine commun à M. Daube.


En effet, en septembre 2014, en tant que conseiller consulaire pour la circonscription de Sénégal-Gambie, Guinée-Bissau et Cap Vert - vraiment aux antipodes de Madagascar, déjà-, il avait lancé une « Newsletter trimestrielle de votre Conseiller Consulaire », arguant que « la communication est nécessaire pour que chacun soit au même niveau d’information ». Pour cela, je le félicite. Seulement, la communication exige aussi des sources fiables pour éviter d’être taxé de menteur et de désinformateur patenté à la longue. Et ce qui suit ne saurait engager en rien du tout, ni « Opinion Internationale » ni le Colmarien Michel Daube dont j’ai lu attentivement le CV. Et croyez-moi, OI c’est autre chose de plus noble qu’ «Africa Intelligence» qui ne perd rien pour attendre. N’est-ce pas, Quentin Botbol qui foule au pied la loi française en matière de droit de réponse ? Tu ne perds rien pour attendre, petit lascar. Passons.

Comment se sont-ils rencontrés ? Je parle de Laurent Mairesse et de Fanirisoa Ernaivo qui à l’âge d’une de mes filles. Là n’est pas, pour le moment, le sujet. Cependant, à la lecture du contenu de l’article rédigé par le premier sur la seconde, publié sur « Opinion Internationale » le mardi 9 mars 2021, à 10H11, et intitulé « Fanirisoa Ernaivo, une femme en politique à Madagascar », la cause est entendue : Laurent Mairesse connaît certainement bien la circonscription de Sénégal-Gambie, Guinée-Bissau et Cap Vert, mais il ignore tout de Madagascar et de celle qu’il défend bêtement et les yeux fermés.


Oui, je dis bêtement car il lui aurait suffi de taper le nom de Fanirisoa Ernaivo pour en savoir assez sur cette magistrate révoquée à cause de sa langue de vipère. Et je pèse mes mots. Dans mon enfance, il y a un slogan qui m’a toujours fait marrer en matière de lessive : « Omo est là… la saleté s’en va ! ». Cela s’applique parfaitement à ce Laurent vis-à-vis de cette Fanirisoa qui s’est réfugié en France, on ne sait pas trop pourquoi, n’ayant jamais été recherchée comme Marc Randrianisa, membre du RMDM France. Étant donné que « la communication est nécessaire pour que chacun soit au même niveau d’information », Laurent Mairesse va être servi avec le présent dossier. Et vous aussi, amis lecteurs assidus de mes recherches imprévisibles.

Voici d’abord quelques extraits de sa lessive intitulée « Fanirisoa Ernaivo, une femme en politique à Madagascar », publiée donc sur OI: « (…) Très appréciée du monde syndical de son pays, elle est également jusqu’à présent la présidente de la plateforme de syndicats, dénommée Solidarité Syndicale de Madagascar (S.S.M.), regroupant les domaines publiques et privés (…). (…) En 2018, elle est la plus jeune parmi les candidats à l’élection présidentielle. Elle ne sera pas élue mais cela ne lui empêche pas de vouloir mettre au service de son pays ses savoir-faire et convictions quant à l’instauration d’un Etat de droit qui est la garantie du bon fonctionnement de l’environnement économique et social à Madagascar (…). (…) En 2020, sur le plan politique, animée d’un esprit patriotique et le souci de vouloir apporter ses contributions pour le pays, elle a fondé, avec d’autres leaders et figures connues de la politique Malagasy à l’étranger, le «Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara – Diaspora» (RMDM – Diaspora) qui est une alliance politique des opposants de la diaspora Malagasy où elle a été élue Présidente. Cette alliance se donne comme mission de sensibiliser les Malagasy sur les responsabilités de l’opposition et d’apporter leurs perceptions concernant la gestion du pays par le régime (…).


Je ne vais pas reprendre point par point cette jolie prose. Je vais (re)mettre noir sur blanc, ici, les «exploits» de cette Fanirisoa, certains étant traduits en français sur Internet. Let’s go. Le 30 octobre 2018, à Mahamasina Antananarivo, lors d’un meeting entrant dans le cadre de la campagne électorale présidentielle, la candidate n°24, Fanirisoa Ernaivo, a carrément pété les plombs. Elle a parlé en malagasy mais ses propos indécents ont été traduits en français par nombre de médias de la Grande île de l’océan Indien. Et ils ont tellement fait le buzz sur Internet, qu’il est aussi bizarre qu’étrange que cela soit passé inaperçu par un homme de communication comme ce Laurent Mairesse. Propos dont voici les commentaires lus dans le quotidien « Midi Madagasikara », le lendemain, le titre étant « Circonstance aggravante » : « Indignation dans les rangs des forces de l’ordre après les propos sidérants tenus hier à Mahamasina par Fanirisoa Ernaivo, candidate à la magistrature suprême et non moins magistrate de son état ».


Ci-après, à présent, des extraits parus dans « L’Express de Madagascar » du 31 octobre 2021 : Choquant. Un mot qui résume la réaction des journalistes présents à Mahamasina et des internautes à l’écoute des invectives lancées par la candidate Fanirisoa Ernaivo contre les éléments des forces de l’ordre présents à Mahamasina, hier. Une charge verbale en réaction au barrage que ces derniers ont dressé en début de journée. Dans sa défiance envers les Forces de l’ordre et de sécurité (FDS), l’ancienne présidente du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), «je concède que vous appliquez les ordres, mais réfléchissez un peu. C’est la raison pour laquelle vous vous faites massacrer par les gens». La candidate au statut de chef suprême des Forces armées, a poursuivi sur sa lancée en lançant, « j’ai failli être triste lorsque des policiers ont été tués à coups de moellons, mais on est tenté de dire, bien fait pour eux. Cela vous arrivera à tous, je vous le souhaite même. J’ai été triste de voir les trois policiers tués à coup de moellons [à Fénérive-Est, la semaine dernière] mais quelle en est la raison ? Ce que vous êtes en train de faire ». Avec provocation, elle a défié les forces de l’ordre d’oser l’arrêter, en ajoutant, « ils ne sont que trois à avoir été pris jusqu’ici, mais si les gens vous attrapent, il ne restera rien de votre dépouille mortelle ». Un grand merci au confrère Garry Fabrice Ranaivoson pour sa traduction.

Du coup, une vague d’indignations a suivi ces déclarations loin du «Fihavanana malagasy» de l’encore présidente du SMM. Si le ministère de la Sécurité publique a déposé une plainte pour diffamation, des magistrats se sont désolidarisés d’elle en soulignant sur les réseaux sociaux qu’en déposant sa candidature à la présidentielle, « elle a démissionné de son poste de leader syndical ». De son côté, Frédéric Ranaivo, Directeur de la communication auprès du ministère de la Justice, a déclaré : « Le ministère de la Justice ne cautionne pas ces déclarations. Le ministère et les magistrats sont conscients du rôle de la Justice dans la sécurité et l’apaisement du pays ».


Ensuite, le ministère de la Justice a sorti sa décision portant la référence N°56/2018 qui énonce « qu’en application des dispositions de l’Article 60 du Statut de la Magistrature, Madame Fanirisoa Ernaivo, (…) Substitut du Procureur de la République auprès du TPI d’Antananarivo, est suspendue de ses fonctions jusqu’à la décision définitive sur l’action disciplinaire la concernant ». Enfin, Seth Andriamarohasina, rapporteur de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH), a précisé : « Les membres des forces de l’ordre sont, aussi, des personnes qui jouissent des droits de l’homme. Quelles que soient les circonstances, l’homicide volontaire, l’atteinte ou l’incitation à l’atteinte au droit à la vie de quiconque est inacceptable ».

Certes, Fanirisoa Ernaivo avait fait un recours en sursis à exécution de la décision la suspendant de ses fonctions de magistrat, mais il a été rejeté par le Conseil d’État. Au final, quoi qu’elle ait dit pour charmer Laurent Mairesse, papa multiracial également hôtelier au Sénégal, les faits sont là. Et, malgré un pardon hypocrite, le 7 novembre 2019, elle a été officiellement révoquée de sa fonction de magistrate par le conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de Madagascar. Une décision irrévocable. A l’époque, Fanirisoa Ernaivo était déjà en France pour, selon ses propres dires, « suivre une formation à l’ENA (École Nationale d’Administration) ». En France, elle y est toujours et vit en région parisienne... Et depuis, quand l’envie lui chante, après chaque action du régime actuel en place à Madagascar, Fanirisoa, « mère de trois enfants », poste des vidéos, à bord d’un véhicule, qui me font dire : quand Omo n’est pas là, la saleté fait des dégâts…

Et il y a eu pire de sa part, Monsieur Mairesse : votre protégée a jeté le masque et s’en est pris aux enfants du Président de la République de Madagascar. Lisez attentivement pour que vous soyez « au même niveau d’information » que la majorité des Malagasy, horrifiés par celle qu’ils qualifient de « sorcière » («mpamosavy»).


TRADUCTION DES PROPOS EN MALAGASY DE FANIRISOA ERNAIVO DANS UNE VIDEO PUBLIEE PUBLIQUEMENT SUR FACEBOOK, WATCH FACEBOOK ET ZOOM, LE 22 FEVRIER 2021

« Aujourd’hui, il s’agit d’une émission spéciale. C’est un pouvoir voyou. Tous ses membres fument du chanvre et s’adonnent au trafic de cocaïne et drogues en tous genres.

Les enfants d’Andry Rajoelina -la fille et les deux garçons-, ils sont à détruire. Ne croyez pas que vous êtes les seuls capables (Note du traducteur : à elle d’expliquer ce qu’elle entend par cette phrase).

On va pas vous laisser comme ça, on va vous traquer jusque dans vos chiottes aussi ! (Note du traducteur: phrases prononcées en français).

Vos enfants sont aussi ici à l’extérieur (Note de la traduction : Andafy signifie globalement à l’extérieur de Madagascar). Nous allons tous les pister partout où ils sont (Note du traducteur : Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, peu après celle de Fanirisoa, Marc Randrianisa, membre du RMDM France cité plus haut, déclare s’être rendu expressément à la frontière franco-helvétique montre au public, derrière lui, la maison de la famille Rajoelina, avant de lancer un appel au lynchage à l’endroit des membres de la famille du Président de République de Madagascar).

Quelles sont donc les sources de revenus d’Andry Rajoelina et de sa troupe, pour qu’il puisse se permettre de faire suivre des études en Suisse à ses enfants, hein ? Et moi je vous dis aussi à vous les gendarmes : qui nous dit que ce n’est pas du chanvre indien que vous fumez au commissariat dans votre gendarmerie.

Nous saurons qui vous a ordonné de faire cela (Contexte : la fille de la Député de l’opposition, Hanitra Razafimanantsoa, avocate comme sa mère, a été arrêtée avec des amis, le 21 février, en possession de chanvre indien -«rongony»-lors d’un barrage routier, par des gendarmes,) nous saurons qui sont les juges chargés du dossier. C’est vraiment une stratégie de femmelette sans énergie, de travestis.

Ce sont les enfants d’Andry Rajoelina qui fument du chanvre. Qui ne les voit pas avec ceux qui en fument avec eux, ici à l’extérieur du pays ?

Tes enfants, Andry Rajoelina, fument aussi. Ceux qui te ressemblent s’assemblent (sic en français) ! Et attention : vous enfants sont ici à l’extérieur. Les juges, les gendarmes en charge, ou qui seront en charge de ce dossier, nous les connaîtrons. Vous en serez les complices et nous jetterons sur vos descendants la malédiction que nous profèrerons (prononcé deux fois).

Nous n’allons pas accepter facilement (deux fois), ça je vous le dis. Il s’agit bien de menaces de ma part ! Je les menace carrément ! Pour que leurs conduits auditifs entendent bien.

Voleurs  et Assassins! Fumeurs de chanvre ! Vous croyez qu’on n’est pas au courant du chanvre et de la drogue que vous prenez, vous les dirigeants (Note du traducteur : sous-entendu des actuels tenants du pouvoir à Madagascar) ?

Ils sont tous adeptes de la drogue ! Bande de drogués. Vos maisons sont remplies de cocaïne et de chanvre.

Je vous préviens, hein! On se retrouvera. Et comme je le dis toujours : les sorcières sont enterrées en bord de route, alors vous devrez supporter la vengeance.

Quant à ceux qui prendront en charge ce dossier, préparez à partir des brigadiers jusqu’à tous les supérieurs. Préparez-vous, vous les sans scrupules. Et moi je dis (en français) : les fréquentations des enfants d’Andry Rajoelina, sont des fumeurs de chanvre. S’il y a quelqu’un à arrêter pour une question de chanvre, ce sont les enfants d’Andry Rajoelina et leurs amis de Madagougou. Il importe que nous demandions la destitution de ce pouvoir le plus rapidement possible. Nous n’allons pas vous laisser tranquilles. C’est ce que je dis./. Fin de la traduction.

GRAND FORMAT ICI

C’est donc de cette manière, Mister Mairesse, que votre protégée « se veut force de propositions et n’hésite pas à interpeller le gouvernement et la justice contre les pratiques de corruption et toutes dérives dictatoriales qui peuvent être amenées à se former ». Et vous avez aussi gobé les « dérives dictatoriales » issues du mot « dictature » supplantant les mots « voyou » et « putschiste » lancés par Marc Ravalomanana il y a 12 ans. Car, je le réécris ici : En mars 2009, Marc Ravalomanana, grand anglophone présumé, avait lancé un appel à ceux qui sont passés par les formations en «leadership» et aux «seven habits of highly effective people ». Tout un programme… Mission, entre autres : Mener une campagne de communication efficace et agressive pour rallier la masse silencieuse et conforter au niveau national et international l’image de «voyous» des «putschistes».


Bravo donc pour la continuité d’actions qui n’ont mené nulle part l’ex-président sans cesse battu à plate couture lors de l’élection présidentielle de 2018 (44,34% au second tour contre le candidat Andry Rajoelina) et de l’élection législative de 2019 (16 députés de son parti TIM sur 151 que compte l’Assemblée nationale malagasy). Sur cette lancée, Mister Laurent Mairesse, après avoir tenté de blanchir cette créature sans limites verbales, vous, en tant qu’ex-conseiller consulaire, vous allez demander à Emmanuel Macron, Président de «Reny Malala», de lui octroyer la nationalité française ? Elle est belle la France. Mais, effectivement, tout est possible en ce bas monde, surtout pour contrarier ce président malagasy qui revendique des îles « d’ici c’est la France »… Chez nous, à 10.000 km de votre lessive, on dit : «Aleho enjehin’ny omby masiaka toa izay enjehin’ny erireritra». Faites-vous donc traduire tout çà par celle que vous avez titrée «Fanirisoa Ernaivo, une femme en politique à Madagascar». Pas mal le jeu de mots, même s’il ne rime à rien. Elle doit jubiler et en a de la chance de vous avoir rencontré…

Jeannot Ramambazafy - Également mis à la "Une" dans "La Gazette de la Grande île" du samedi 13 mars en version allégée

Mis à jour ( Dimanche, 14 Mars 2021 03:29 )  
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