Ce qui n’a failli que rester un secret de Polichinelle, à propos du projet avorté de l’assassinat du Président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, a été confirmé par ses propres patrons : oui, l’ex-gendarme français, Paul Maillot Rafanorahana, malgré ses apparences d’enfant de chœur et son passage à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr -que certains considèrent un peu trop vite comme si c’était un collège de formation d’anges (anges exterminateurs, sans doute…)- est bel et bien trempé jusqu’au coup dans ce projet macabre.
Il faut savoir que ce franco-malagasy, depuis 2012, a affiché plusieurs cordes à son arc d’expert en tout ce que vous voulez dans le domaine des affaires. Il se dit « expert en stratégie et en management et en accompagnement des décideurs publics et privés comme de haut potentiels » (sic). Mais il se dit aussi « Conseil du Groupe Benchmark Advantage », basé à Singapour, actionnaire principal de la société Madagascar Oil présente dans le pays depuis 2004.
A la suite de l’arrestation de Paul Maillot Rafanoharana mais aussi de Philippe Marc François, les dirigeants des sociétés citées ont été convoqués pour être entendus par les enquêteurs dans cette affaire qui sort d’un très mauvais roman d’espionnage. Puis, l’après-midi d’aujourd’hui lundi 26 juillet 2021, Russell Kelly et Willy Ranjatoelina, respectivement Directeur général de Madagascar Oil et Président du Collège des conseillers de Madagascar Oil, ont organisé un point de presse pour dévoiler un point extrêmement important de cette affaire d’attentat.
Centre de récupération des données malgré qu'elles aient été effacées par Paul Rafanoharana
Ainsi, ils n’ont pas nié l’existence de mails qui leur ont été envoyés par leur « Conseil » Paul Rafanoharana. Essentiellement ceux envoyés le 3 juin 2020 et le 12 octobre de la même année. Grosso modo, cet homme qu’on voudrait faire passer pour quelqu’un au-dessus de tout soupçon, en fait, fomentait cet attentat depuis des mois. Dans ces mails, Paul Rafanoharana sollicite tout simplement 10 millions d’euros pour financer purement et simplement un « coup d’état ». La contre-partie ? «La réussite et la rentabilisation durable de Madagascar Oil » qui œuvre déjà dans les grès bitumeux mais qui n’ont pas été jugés rentables (pour qui ?) après essais sous le régime  Rajaonarimampianina.
En plus de cette promesse de rendre Madagascar Oil plus prospère qu’elle ne l’a jamais été, Monsieur le Conseil assure ceci : « Après avoir consulté mes proches et mes réseaux, après avoir mesuré avec mes équipes les différents risques, après m'être assuré de disposer des équipes nécessaires pour prendre en mains les destinée du pays, j'ai décidé d'accomplir ce qui me paraît juste et nécessaire». Houlà là , c’est effectivement du lourd çà , n’est-ce pas ?
Mais cet ancien Capitaine de la gendarmerie française, qui a donc tournée court, aura beau être sortir de l’ESM Saint-Cyr Coëtquidan, il a commis une imprudence grossière. En effet, on peut effacer ses mails mais ils restent toujours dans le disque dur et peuvent toujours être récupérés avec un logiciel professionnel. Même un ordinateur « cramé » comme on dit les gars ! Avis aux amateurs cachottiers et autres voleurs de bas étage. Mais voilà aussi ce que c’est que de sous-estimer son « pauvre » pays natal et les services de renseignements « incompétents » malagasy.
Ne pouvant pas nier non plus l’existence de ces mails, les principaux dirigeants de Madagascar Oil, à savoir donc, Russell Kelly et Willy Ranjatoelina cités plus haut,ont confirmé leur existence. Si le premier a assuré « n’avoir jamais versé d’argent » au demandeur, le second lui, a été plus prolixe pour se défendre. « Madagascar Oil et Bennchmark Group ont comme éthique de ne pas s’impliquer dans les débats politiques. Nous sommes des hommes d’affaires, des compagnies privées et nous n’avons pas à interférer dans tout ce qui est débat politique. Nous condamnons, de manière très formelle, toute tentative d’associer notre nom à tout ce que vous savez autour de cette affaire au cours des derniers jours et des dernières semaines ».
A présent, c'est le mystère qui plane encore sur les liasses de billets de 20.000 et 10.000 ariary trouvés dans des sacoches chez Paul et Vohagangy (et non Virginie). D’une valeur de plus de 1 milliard d’ariary au taux actuel, cette seconde épouse de Paul a reconnu le montant mais a déclaré ignoré l’envoyeur et le vrai propriétaire. Ce n’est pas forcément la même personne, n’est-ce pas ? « On m’a apporté l’argent », a-t-elle dit tout simplement. Je ne sais pas, mais est-ce que vous, vous accepteriez de prendre chez vous des liasses d’une valeur de 1 milliard d’ariary, sans savoir qui vous les a envoyées et qui est le véritable propriétaire, même si vous travaillez dans la collecte d’or ? Tout de même, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin.
Cette découverte, néanmoins, n’écarte pas pour autant le danger qui plane toujours sur le Président Andry Rajoelina et sa famille. Déjà , même si l’on sait que le Marc Randrianisa est un malade mental multi-récidiviste déjà condamné en France en 2009, et qui a fui le pays, après l’attentat manqué du Marais Masay en 2011 (ICI), d’autres intérêts sont en jeu, certains économiques, d’autres géo-politiques. Qu’on le veuille ou non, l’ombre de la Françafrique se dessine toujours dans le grand dessein de Joseph Gallieni de diviser pour mieux régner.
Mais il faut que les adeptes de cette doctrine cessent de prendre Madagascar pour un département français voire une région française. Le temps béni des colonies c’est fini ! Nous sommes en 2021 et non plus au XIXème siècle que diable ! Amis lecteur, sachez ceci, au moins : L’intervention française au Mexique ou l'expédition du Mexique (en espagnol : Segunda Intervención Francesa en México) était une expédition militaire française qui eut lieu de 1861 à 1867. Elle avait pour objectif de mettre en place, au Mexique (aux antipode de l’Europe), un régime favorable aux intérêts français(voir Wikipédia) Vous ne le saviez pas ? Non ? Mais vous devez connaître le Canal du Mozambique, au moins… Monsieur le Président, attention aux ennemis de l’intérieur. Les autres, ils sont archi-connus par leur grande gueule et leurs théories fumeuses qui ne les mèneront jamais qu’à leur propre perte. Pour certains, ce sera un manque à gagner … total. Et là , attention : grand danger !
Jeannot Ramambazafy