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Antananarivo : sacré Andriamanjato fils et sacrée histoire de zébus !

Ny Hasina Andriamanjato -PDS (maire intérimaire)- qui ressemble beaucoup à son père, ancien maire élu. Mais physiquement seulement...

Timbre-poste datant de 1963. Il y a donc 51 ans !

Décidément, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume de tous les impossibles… Et, au seuil de ma mort (pensez à la vôtre aussi), je n’en ai pas fini d’en voir. Et des plus… impossibles. Mais qu’est-ce qui se passe dans la tête de Ny Hasina (le sacré, en malgache) Andriamanjato, fils de regretté pasteur Richard Mahitsison (fils de l’homme droit) Andriamanjato, plus pragmatique que mystique ? Enlever les zébus cornus des armoiries de la ville d’Antananarivo ! Cet acte est, en soi-même, un sacrilège vis-à-vis du roi Ralambo. Mais cet ingénieur formé en ex-URSS connaît-il vraiment l’Histoire même de son pays ?


Sachez alors que les armoiries de la Capitale de Madagascar ont été créées en 1950, en honneur au roi Andrianjaka et à ses « mille guerriers qui ne meurent pas en un jour » ("Ny arivo lahy tsy maty indray andro") qui est la devise de la ville d’Antananarivo. Ces armoiries sont composées d’un écu écartelé portant deux fleurs de lys et deux têtes de zébu, surmontées d'une couronne à sept donjons, symbolisant les sept villes principales de la Grande île (Antananarivo, Antsirabe, Antsiranana, Fianarantsoa, Toamasina, Toliara et Taolagnaro). Tout cela sur fond bleu et or. Ces mille guerriers, au début du XVIIème siècle, étaient partis à la conquête de la colline d’Analamanga (forêt bleue) où se dresse le palais de la reine. Ils l’ont conquise face aux troupe du roi vazimba, Rafandrana.

Par ailleurs, c’est le roi Ralambo, père du roi Andrianjaka, qui a donné le nom de « omby » (zébu) à l’animal appelé « jamoka » par nos ancêtres les « vazimba », après en avoir goûté la viande (« hen’omby ») pour la première fois de sa vie.

Style de tombe que l'on peut voir en parcourant le grand Sud de Madagascar

Il est donc indéniable que ces armoiries font partie intégrante de l’Histoire et du patrimoine culturel de Madagascar dans son ensemble. En effet, dans le Sud, il n’a pas du entendre parler de la civilisation du zébu. Une véritable culture où le zébu (dérivé du mot tibétain « zeba » signifiant bosse) a une place de choix. Et pour nos compatriotes de ce Sud profond, la vie terrestre n’est qu’un passage vers un au-delà meilleur. Vous lisez bien : de la culture et non du culte. Il n’y a rien de maléfique de le vénérer. Surtout si on se rappelle que le christianisme n’a débarqué à Madagascar que bien longtemps après le culte des ancêtres. Pour Ny Hasina Andriamanjato, maire temporairement désigné en plus, il va aussi falloir interdire le nouvel an malgache (« Asaramanitra ») alors ? Jusqu’où ira-t-il s’il est élu ? Il faut se rappeler que son comportement de divin messager fait suite à un séjour en Israël, en 2012. Mais que diable a-t-il vu et/ou entendu devant le mur des Lamentations ?

Heureusement que son élection, en tant que maire plein, n’arrivera pas (mais qui sait au pays de tous les possibles, y compris l'impossible?) et que son successeur rétablira la vérité historique (souhaitons-le). En attendant, et en parlant de patrimoine, voici les réactions de l’ami Désiré Razafindrazaka, Président de l’association Les Amis du Patrimoine de Madagascar (APM). Il est certain qu’après la disparition du pasteur Richard Mahitsison Andriamanjato, ce ne sont pas les dieux qui sont tombés sur la tête… Me concernant, c’est Jésus qui, tout à l’heure, m’a dit d’écrire cet article, pour vous révéler que la bêtise et la vanité humaines n’ont pas de limites et pour dire à Andriamanjato fils, qu’à la rigueur, ce sont les fleurs de lys (symboles typiquement français) qui peuvent être enlevées pour les remplacer par des ravinala ho des aviavy. Et pourquoi pas des feuilles de rameau ?

En attendant la suite de cette sacrée histoire, c'est ce que je vous souhaite : "Tratry ny Paska 2014 e !"

En effet, sachez que ces armoiries, en fait, ont été adoptées en conseil municipal, en 1950, donc sous l’administration… française. Mais qu’apportera ce changement au développement de la Capitale ? Rien du tout. Mais des millions d’ariary seront engloutis pour les papiers à en-tête, les cartes de visite, les insignes et enseignes dans les bureaux des 192 fokontany (quartiers), etc. Sacré Andriamanjato fils y-a-t-il pensé une seconde ? Non.

Jeannot Ramambazafy – 14 avril 2014

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Désiré Razafindrazaka

« Force est de constater que face à ce projet, la surprise a rapidement cédé la place à l’incompréhension, pour une bonne partie de la population, si l’on en croit les commentaires et interrogations de l’homme de la rue, la lecture des nombreuses réactions, dont certaines assez vives, sur les réseaux sociaux, les commentaires de la presse, ainsi que les multiples interpellations faîtes auprès des APM à ce sujet. En effet, plus que d’une simple figure ornementale, il s’agit là d’un véritable symbole identitaire de la ville et de sa population qui va disparaître ; d’un pan de l’histoire de la ville qui s’est transmis de génération en génération, et de maire en maire (sans oublier les différentes édiles transitoires) ; et donc d’un véritable patrimoine historique et urbain qui, pour la ville, appartient non seulement, à son passé mais également à son quotidien, et tout autant à l’inconscient collectif des Tananariviens.

Les arguments entendus et avancés jusque-là par les responsables comme motivant ce projet laissent notre association perplexe, de même que la levée de bouclier d’une frange importante des habitants de la « Cité des Mille guerriers » est toute compréhensible, puisqu’il est évoqué une incompatibilité du zébu avec les valeurs religieuses. Quels que soient ces valeurs et symboles auxquels il est fait allusion, on s’interroge quant à l’application du (sacro-saint) principe de la laïcité de l’Etat et des collectivités territoriales, séparant ces entités de la religion. Et qui plus est, nul n’ignore l’importance du zébu dans la culture malgache, y compris en Imerina, non seulement en terme de symbolique mais également en tant que valeur patrimoniale - et on pourrait se demander si le maintien de la fleur de Lys, vestige de la colonisation française, sur les armoiries de la ville ne serait pas, à la limite, une réflexion plus pertinente, s’il en était besoin.

Certes, face aux problèmes d’hygiène et d’assainissement, de pollution, de pauvreté, d’infrastructures routières, de densification urbaine et autres priorités très bien identifiées, définies et exposées lors de sa prise de fonction par le premier magistrat de la ville, Antananarivo a bel et bien besoin de changer de visage et de redorer son blason, mais peut-être pas en s’attaquant de façon si urgente, et en tout cas sans une consultation plus large de ses citoyens, à cet emblème dont beaucoup se sentent hélas (déjà) dépossédés ».

Pour les Amis du Patrimoine de Madagascar (APM)

Le Président,
Désiré Razafindrazaka

Antananarivo, le 11 avril 2014

Mis à jour ( Mardi, 15 Avril 2014 06:49 )  
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