Décidément, en parcourant plusieurs supports d’informations, presse écrite, radio, télévision, blog, site web… une réalité s’impose : les gens adorent utiliser toute sorte de mots dont ils ignorent pourtant le sens exact. La somme de ces heures de lecture, d’écoute et de « web surfing » a abouti à un constat : La majorité des gens entre dans le domaine du fanatisme. Surtout ceux qui se cachent sous le « privilège » de l’anonymat.
 Qu’est-ce que le fanatisme ?
La philosophie du fanatique extrêmiste
Jean Barbeau, (dramaturge et scénariste québécois) trouve que « Le fanatisme est l'apanage des ignorants ». Mais tous les bons dictionnaires vous diront que c’est « l’adhésion passionnée et inconditionnelle à une cause, un enthousiasme durable et presque monomaniaque pour un sujet quelconque, ou un attachement opiniâtre, aveugle et parfois violent ». Ainsi, le fanatique défend un parti politique ou un homme politique et le soutient jusqu'à ce qu'il décède. Il pourrait commettre un crime ou se suicider pour le défendre. Le fanatisme n’est pas unilatéral, attention… En ces temps modernes, le mot à donné « fan » (celui qui vénère un artiste) et « fana » (comme être « accro » aux sports auto-moto).
 
Des innocents aux mains sales ? Car ils ont tous profité des bienfaits du régime Ravalomanana. Trois se sont rendus, le 21 juillet, deux sont introuvables
A propos de crime et de suicide, justement, ils se sont produits dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 juillet 2009 à Antananarivo : deux agents de sécurité civile ont été froidement abattus et un homme, porteur de bombe est mort, suite à une erreur de manipulation. Cinq personnalités du régime Ravalomanana ont été accusées par des survivants appréhendés. Évidemment, tous vont nier en bloc. Pas vu, pas pris. Des innocents aux mains sales ?
Comme l’histoire vraie de cette secrétaire accusée d’avoir volé de l’argent dans la sacoche de son directeur. Et tout le monde hurle à la présomption d’innocence Elle a nié, nié, nié. Jusqu’au moment où on lui a montré une vidéo la voyant la main dans le sac. Faut-il, dès lors, équiper la ville de caméras de surveillance haute définition ?  Mais il ne faudrait pas que les témoins à charge subissent une mort subite.
Dans ce contexte de crimes terroristes actuel, enfin une portion congrue de la fameuse communauté internationale s’est manifestée, à la suite des actes terroristes perpétrés le week-end dernier.
20/07/2009 – Paris – Point de presse
Madagascar
Le quatrième gouvernement du Premier ministre François Fillon (juin 2009)
« Un homme a été tué à Tananarive dans la nuit du 18 au 19 juillet du fait de l'explosion d'un engin explosif alors qu'il préparait un attentat (NDLR : et les deux agents de sécurité de Viva ? ls comptent pour du beurre ?).
« La France condamne tout recours à la violence à Madagascar et souhaite que la lumière soit faite sur cette affaire.
« Nous appelons les différents acteurs politiques malgaches à reprendre le dialogue en vue de trouver une solution de consensus qui permette la tenue d'élections aussi rapidement que possible.
"A plusieurs reprises, la communauté internationale a marqué sa disponibilité à accompagner un tel processus inclusif de sortie de crise. A ce titre, la France salue l'initiative de l'Union africaine de réunir le Groupe international de Contact le 22 juillet à Addis-Abeba. Elle y sera présente en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Lu sur :http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/exl-php/cadcgp.php
Et, en date du 21 juillet, voici aussi une déclaration émanant de la SADC
MEDIA RELEASE
SADC MEDIATION IN MADAGASCAR
The SADC Mediation Team led by His Excellency Joaquim Chissano has become aware of the recent developments in Madagascar relating to armed attacks and attempted bombings in Antananarivo. The SADC Mediation condemns these senseless acts of violence in the strongest terms possible and considers them as seriously undermining efforts to create a conductive environment for an inclusive dialogue aimed at returning the country into constitutional normalcy.
The SADC Mediation appeals to all Malagasy to remain calm and not be detracted from the search of peace and stability in the country. At the same time, the SADC Mediation Team calls upon the perpetrators of such violent acts to forthwith refrain from such activities and give dialogue and peace a chance. Additionally, the SADC Mediation Team urges all the Malagasy stakeholders to remain steadfast in pursuit of a peaceful solution for the problems of Madagascar. The SADC Mediation Team will remain seized of the developments in the country.
Done in Addis Ababa
21 July 2009
Merci. Allons, à présent, droit vers le sujet de ce dossier qui va nous éclairer sur le fait que les Malgaches sont effectivement des canards sauvages parce qu’ils ignorent encore et toujours que le bon Dieu est avec eux. Dans ce genre de situation qui n’est pas la première et qui ne sera jamais la dernière, se situent des entités plus ou moins « neutres, « objectives » et tout et tout. On pourrait les nommer les arbitres.
Qu’est-ce qu’un arbitre ?
Joachim Alberto Chissano, l’arbitre nommé par le groupe international de contact. Pourquoi Lui, au fait ? (Lire plus bas pour le savoir)
Ce terme revêt trois sens :
1 Personne admise ou choisie par les deux parties pour régler un différend (Droit).
2 Personne qui veille au respect des règles lors d'une épreuve sportive (Sports)
3 Personne dont la compétence et l'autorité dans un domaine permettent de prononcer un jugement. Exemple :Il fait figure d'arbitre dans le conflit entre ces deux théories. Synonymes : conciliateur, expert, juge, médiateur, négociateur, tiers.
C’est ce dernier sens qui nous intéresse, pour le cas de Madagascar. A Addis-Abeba, qui va être le premier arbitre ? Joachim Chissano, ancien président du Mozambique, successeur de Samora Machel, tué dans un accident d’avion. Qu’attendons-nous de ce « dialogue » à Addis-Abeba, le 22 juillet 2009 ? Un arbitrage qui doit contenter tout le monde.
Qu’est-ce que l’arbitrage ?
 
Voilà bien une sorte d’«arbitrage» devenue de plus en plus courante et qu’espère Ravalomanana
Avec la médiation, il constitue « une alternative à un procès soumis aux juridictions de l'Etat par la désignation de personnes privées que les parties chargent de juger leur différend ». Dans le cas de Madagascar, et selon des conventions internationales qui nous échappent un peu, les composantes du groupe international de contact ont été proposées par l’Union africaine. En passant, laissons de côté le fait que certaines « mouvances » (qu’est-ce qu’on n’invente pas comme mots, hein ?) ne seront pas présentes pour une raison ou une autre. Parlons comme si tout le monde était là . Encore une fois, l’opinion publique d’ici et d’ailleurs souhaite une sortie de crise sur des bases inclusives et tout et tout. Mais, dès le départ, tout a été faussé et nous allons droit vers l’arbitraire, en tant que nom masculin.
Qu’est-ce que c’est l’arbitraire ?
Le ballon a bel et bien dépassé la ligne de but. Mais l’arbitre en a décidé autrement, lors de ce match
En gros, l’arbitraire est une autorité abusive qui n'est limitée par aucune règle. Pour être plus explicite, de nos jours, il s’agit de décisions prises unilatéralement avec en toile de fonds divers intérêts. Financiers et économiques pour la plupart.
Pourquoi une allusion à l’arbitraire ? il faut se tourner dans le passé récent. Qui a reconnu le président Marc Ralavomanana, plus d’un an après son autoproclamation ? Le même Joachim Alberto Chissano qui, ce jeudi 10 juillet 2003, était le président de l’Union africaine. Un pote (ou despote c’est selon) quoi ! Il y aura aussi cette communauté internationale pas du tout incolore ni inodore qui, s’il fallait faire un choix, éliminerait d’office ce jeune Andry Rajoelina, empêcheur d’endetter en rond, alors que l’autre, le Marc-là , avait ouvert toutes les vannes possibles et imaginables de cette Grande île. Quant aux deux autres, Didier et Zafy, ils seraient là pour justifier le « dialogue politique inclusive » inscrit dans la Convention de Cotonou. Enfin, pour bien illustrer un arbitraire, les téléspectateurs du monde entier ont bien vu ces séquences, au ralenti, de ballon ayant franchi la ligne de but refusé par l’arbitre. Mauvaise vision, médiocre appréciation : c’est cela aussi l’arbitraire.  Et Addis-Abeba n’est pas un terrain aussi neutre qu’on veut le prétendre.
Barack Hussein Obama : un Africain (Kenyan) parmi d’autres
Comme il l’a été dit plus haut, les Malgaches sont donc des canards sauvages ignorant le Bon Dieu. (Etrange si on se réfère au nombre d’églises survolées avant d’atterrir sur le tarmac de l’aéroport d’Ivato). Surtout après le discours du président américain Barack Obama, à propos de l’Afrique dont le destin est entre les mains des Africains eux-mêmes. Pourquoi ? Tout simplement parce que dans cette atmosphère de bruits, de bottes, de bombes et de fureur, les Malgaches fanatisés à outrance, ont oublié qu’il existait une entité bien malgache capable de trancher. Non pas dans le vif du sujet mais sur des questions d’ordre interne dans tous les domaines..
Le logo très visuellement explicite du CAMM
Il s’agit du Centre d'arbitrage et de médiation de Madagascar ou CAMM. Eh oui ! Car lorsque l’on passe notre vie à débattre sur les personnes plutôt qu’à propos d’idées, on se conduit comme des pauvres (d’esprit). Or, le CAMM a été créé en 2000 en tant qu'organisation d'arbitrage indépendante avec une personnalité juridique distincte. Il a déjà conclu plusieurs accords de coopération et d'assistance mutuelle avec des organisations similaires à l'étranger. Le CAMM est tout à fait capable d’organiser et superviser des procédures d'arbitrage et de médiation pour des litiges internes et internationaux selon ses règlements. Au CAMM, Dès la conclusion d’un contrat, les différentes parties peuvent convenir de régler leurs différends par voie de médiation et/ou d’arbitrage selon donc les règlements du Centre. Il leur est alors proposé une des clauses inhérentes au CAMM et selon l’option choisie.
La chaise-à -porteurs ou "Filanjana". Un cliché qui est d’actualité mais sous d’autres formes plus « subtiles »…
Voilà . Mais on a appris aux Malgaches de toujours dépendre d’autrui, étranger de préférence parce qu’il y a des per diem en perspective, des indemnités de toutes sortes, etc. Tant pis pour les générations futures, profitons du présent ! Car qui va payer les déplacements à Addis-Abeba selon vous ? Avec ces sous et une bonne dose de patriotisme, on aurait pu s’en sortir entre nous. Et avec une bonne communication sur les enjeux réels de l’entrée vers une IVème république. Mais non, le Malgache ne peut plus vivre sans un « vazaha » (étranger au pays, pas forcément blanc) derrière lui. Voici l’adresse du site du CAMM, à toutes fins utiles : http://www.camm-mada.org
Les quatre vraies "mouvances" sont celles ci-dessus. Et le peuple malgache qui a lutté dans tout çà ?
Nous n’en sommes plus là , hélas, car il fallait y penser avant. Mais les générations futures prendront note… Où en sommes-nous, actuellement, entre arbitre, arbitrage et arbitraire ? Il faut que tout le monde, surtout les Malgaches fans de tous bords, admettent une fois pour toutes, que la transition vers la IVè république est maintenant irréversible. Ni l’Onu, ni l’UA, ni la Sadc pas plus que le groupe international de contact ne peut plus revenir à la période d’avant la décision prise par la Haute Cour Constitutionnelle malgache. Que chaque fanatique utilise son propre vocabulaire (coup d’état, putsch, transfert de pouvoir, démission, etc.) tant qu’il veut mais il s’agit, désormais, de revenir à l’ordre constitutionnel qui ne peut se faire sans passer par de nouvelles élections. Ce n’est plus la peine d’épier mes moindres éternuements pour me traiter de tous les noms qui va changer quoi que ce soit. La transition est un fait mais certains dirigeants, qui se sentent « écartés » (qu’ont-ils fait pour leur pays auparavant ?), usent de ces conventions internationales qu’ils se félicitent d’avoir signé. En passant, pourquoi cette communauté internationale ne peut-elle pas « dialoguer » avec les USA pour que ce pays signe le Protocole de Kyoto sur leurs émissions de gaz à effet de serre ? Deux poids, deux mesures sur l’avenir de l’Humanité elle-même… Pas d’arbitrage mais de l’arbitraire avec des arbitres spectateurs de la désolation climatique.
Pour les forts en gueule, qu’ils prennent la peine d’aller lire attentivement la constitution camerounaise toilettée par Paul Biya en 2008
 L’heure, à présent, pour Madagascar, est de construire des institutions fortes et non des hommes forts (dixit, justement le Président américain Barack Obama) qui ne feront que passer. Pourquoi mettre à l’esprit des gens cette idée d’inclusivité ? Dans 50 ans, tous les acteurs de cette crise ne seront plus ici-bas. Il importe donc, de discuter ensemble d’une loi fondamentale qui permet de juger les présidents à venir. A l’heure où vous lirez ce dossier, le président du Cameroun Paul Biya sera reçu à bras ouvert par Nicolas Sarkozy. Or, comme je l’ai déjà écrit
Depuis le 10 avril 2008, Paul Biya peut être considéré comme l’Empereur de l’impunité totale. Car, l'article 53, alinéa 3, de la Constitution camerounaise qu’il a toiletté arbitrairement, stipule désormais que « Les actes accomplis par le Président de la République en application des articles 5, 8, 9 et 10, sont couverts par l’immunité et ne sauraient engager sa responsabilité à l’issue de son mandat ».
 
Accaparer un pays qui n’est pas le sien au nom du « dialogue » de la conférence de Berlin sur le partage du gâteau colonial
 La conférence de Berlin porta sur l’organisation et la collaboration européenne pour le partage et la division de l’Afrique. Cette conférence débuta le 15 novembre 1884 à Berlin et finit le 26 février 1885, à l'initiative du Chancelier Otto Von Bismarck,. Pays ayant participé: l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, le Royaume Uni, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la Suède-Norvège et la Turquie ainsi que les États-Unis. Maintenant, ce sont des Africains, guidés par des Européens qui veulent partager la gestion de Madagascar avec d’anciens présidents qui ont été vomis par la population. C’est bien çà le néocolonialisme !
 
Ceux qui ne connaissent pas ou ignorent intentionnellement l’histoire des « Menalamba » n’ont pas à se targuer d’être des « Malgaches qui aiment leur patrie »
 
Alors, arbitres, arbitrage, arbitraire ? L’heure s’envole mais les écrits demeurent .Revenez vite les gars et participons tous à la Conférence nationale. Ici, à Madagascar. Pour vous transcender, changez-vous-même de mentalité pour le peu de temps terrestre qu’il nous reste. Comme me l’a dit une jeune : « laissez-nous faire ». Je lui ai suggéré de relire attentivement l’Histoire politique de Madagascar, et de voir vers 2015, pour éviter de devenir… fanatique. Car avant de (dés)informer les autres, il vaut mieux s’informer des réalités vraies et authentiques
 
Jeunes élèves européens devant une exposition sur Madagascar. Le vrai pays et non le dessin animé de Spielberg trop irréel mais très commercial
Enfin, la question n’est pas non plus de savoir si j’ai ou non raison. Je vous laisse en héritage, des écrits pour savoir si l’histoire n’est vraiment qu’un éternel recommencement. Heu, en passant : l’association Tgv va se muer en parti politique à la fin du mois d’août 2009 et le président de la HAT est en train de faire une tournée dans le grand Sud de cette île de l’océan Indien, devenu un champ de bataille juridique dans laquelle le peuple, centre du conflit, reste d’éternels spectateurs. Jeunesse de tous les pays : pour améliorer votre avenir, potasser sérieusement l’histoire récente de votre patrie. Y-a-t-il eu une évolution ? Pour qui, comment et pourquoi ? Bonne vacances studieuses et ne perdez jamais le goût de la lecture !
 Jeannot RAMAMBAZAFY - Journaliste