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Moramanga : La vie continue sans Ravalomanana qui fait partie du passé

 

 

L'arrivée des personnalités, ce dimanche 4 octobre 2009

Dans un « message », en date du 2 octobre, paru sur Topmada et adressé à je ne sais qui (15% seulement des Malgaches ont accès à l’Internet), Marc Ravalomanana, écrit, entre autres irréalités : « Non accès des enfants à l’école, faute de moyens et de kit scolaire, et même ceux qui étaient scolarisés ne le sont plus ». C’est qu’il est bien informé, on dirait, de son Afrique du Sud pas natal. Mais alors, sans lui tout le monde est mort à Madagascar ? Non, la vie peut très bien continuer et elle continue sans lui. Comme elle a continué sans Tsiranana, sans Ratsimandrava, sans Zafy et sans Ratsiraka aux commandes. Bien que ces deux dernier veulent faire un baroud d’honneur de 4è âge (Ils ont respectivement 82 et 73 ans nos brontosaures encore en vie).

 

L'hymne national dans une ville hautement nationaliste

 

Une vue d'ensemble se passant de commentaires
 
Le ministre Julien Razafimanazato expliquant l'opération pour toute la Grande île
 
 
Le ministre de l'Education nationale montrant un exemple de cahier où il est écrit : interdit à la vente
 
 
On s'apprête pour la distribution

Pour prouver cela, un détour à Moramanga, en ce dimanche 4 octobre 2009. A la demande de l’association de femmes FIAMAMO (Firaisankinan’ny Andriambavilanitra Moramanga), les ministres de la Population et de l’Education nationale, Nadine Ramaroson et Julien Razafimanazato, sont descendus dans cette ville à quelque 80 km à l’Est de la Capitale. Pour quoi y faire ? Pour répondre aux insinuations de M. Ravalomanana, très informé. Ainsi, 2.000 cahiers ont été distribués aux enfants dont les parents sont en difficulté en cette rentrée scolaire 2009-2010.  Et, nous ne sommes pas en période électorale. Et ce n’est qu’un début d’une vaste opération qui sera lancée à travers toute l’île et qui devra être réalisée en un mois et demi, selon le ministre Julien Razafimananjato. Ainsi, tous les élèves qui passeront le CEPE recevront cinq cahiers de 100 pages ; tous les enfants qui entreront pour la première fois de leur vie à l’école recevront un cartable et un cahier de 50 pages ; et les enfants en seconde année de scolarité recevront chacun trois cahiers de 100 pages.  Toute cette opération implique la participation des parents, des instituteurs et des circonscriptions scolaires ou CISCO.

Par ailleurs, autre déception pour tous ceux qui insistent pour qu'il n'y ait plus de vie à Madagascar, après Ravalomanana : la Banque africaine de développement ou BAD vient de faire un don de kits pédagogiques aux CISCO de toute la région de la SAVA, dans le nord de la Grande ile. On passe à autre chose, il faudra se faire une raison. Cessez donc de désinformer Dada et laissez-le vivre sa vie sud-africaine.

 

 
La ministre de la Population et des Affaires sociales, toujours à l'écoute de tout le monde
 
" Il est temps de relever la tête "

De son côté, Nadine Ramaroson, comme à l’accoutumée, n’a pas manqué de rappeler que lorsque l’on dit que les enfants sont l’avenir de ce pays, il ne suffit pas d’en faire une simple litanie qui sonne bien mais il faut les aider, comme les personnes du 3è âge d’ailleurs. Il est important, dès leur plus jeune âge, de leur faire comprendre que Madagascar n’a jamais été pauvre. « Depuis toutes ces 49 années, on nous a donné l’habitude de vénérer une seule personne. Cela, sans chercher à valoriser nous-mêmes nos propres ressources. Il est temps de relever la tête et de refuser la pauvreté qui n’a jamais été une fatalité. Nous devons refuser de continuer à être les damnés de la terre. Toute cette grande île que Dieu nous a donné regorge de richesses naturelles, halieutiques et sous-terraines. Mais qui les valorisent avec la complicité des dirigeants passés ? Qui  s’est évertué à faire de la population malgache un peuple de battus d’avance, de malchanceux avant l’heure, de mendiants héréditaires ? ».

 

Ravalomanana ? C'est du passé pour ces descendants des nationalistes qui ont lutté en 1947. Le laitier d'Imerikasinina avait osé répondre -alors qu'on lui avait parlé de délai prescription écoulé pour les dossiers concernant les massacres de 100.000 Malgaches- qu'à l'époque il n'était pas né. Mais qu'ont donc fait ses parents ?

Bon, arrêtons ici car Marc Ravalomanana va pleurer. Je ne sais pas, mais ce n’est de sa faute si, paysan issu d’Imerikasinina, le pouvoir lui a monté à la tête. Sans aucun cursus politique, il est littéralement sorti du néant. Et le néant, forcément retourne au néant comme la poussière retourne à la poussière. Si j’étais à sa place, je resterai à l’écart pour revenir en force comme Ratsiraka, en 1996. Mais il n’a pas cette intelligence. Zafy ? Lui, au moins, a déjà été ministre de la Santé en 1972, dans le gouvernement Ramanantsoa. Et c’est pourquoi Ravalomanana, de son refuge sud-africain, continue à dire  n’importe quoi qui ne correspond plus à la réalité malgache qui est d’aller vers la IVè république. Mais à force de vivre dans un pays où l’insécurité est reine, on a tendance à transposer. Les photos cet article prouve le contraire. Les Malgaches de Moramanga sont pauvres monétairement mais ils sont heureux car l’espoir d’un meilleur avenir renaît en eux. Ravalomanana ? Ce Monsieur qui a osé dire qu’il n’était pas né en 1947, à propos de la répression française mortelle ? C’est du passé, pour eux. Les gens savent être hypocrites, ce n'est pas nouveau. Pour les Gtt pas gâtés qui vont devenir gâteux à force de s’intoxiquer de fausses informations, eux doivent savoir que c’est ici, à Moramanga, qu’a commencé les évènements de 1947 qui ont fait 100.000 morts, dans la nuit du 28 au 29 mars. Et, dans la nuit du 28 au 29 mars 2002, les partisans de Didier Ratsiraka ont dynamité le pont de Fatihita sur la RN7.  Le début de toute une série de tentatives d'asphyxie économique de la ville d'Antananarivo. Remember Brickaville bridge ! Les gars, au lieu de rester figés dans le temps présent, lisez l’histoire de Madagascar, c’est plus passionnant que de rester devant son ordinateur, bien au chaud d’une ville sécurisante hors grande île, pour inventer des histoires de coups d’état africains. Vos descendants vous remercieront car rien n’arrête la marche du temps qui, lui, n’effacera pas vos âneries actuelles.

Jeannot Ramambazafy

Photos : Andry  Rakotonirainy

Mis à jour ( Jeudi, 08 Octobre 2009 11:32 )  
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