Avant d’entamer le Sommet d’Addis-Abeba (3-5 novembre 2009), le citoyen tire ses ultimes cartouches verbales pour tenter de recouvrer un pouvoir qu’il a lui-même laissé glisser de ses mains. Si seulement il agissait avec intelligence… Mais non. Il s’enfonce davantage en se mettant la France -et par synergie la communauté internationale car l’Hexagone est une partie d’une puissance économique mondiale, l’Union européenne, il faut être réaliste- sur le dos et en mentant à qui veut l’entendre. Derniers en date, les journalistes du journal 20 minutes (en date du 2 novembre 2009) qui n’ont jamais du mettre les pieds dans la Grande île. Faut-il leur donner tort ? La démocratie implique aussi l’égalité dans le droit à la parole. Titré : « Les entrepreneurs français ont été jaloux ». Moi, journaliste malgache vivant à Madagascar, je m’en vais réparer la crétinerie (plutôt que la chrétienté) d’un homme pour qui j’ai voté par deux, et qui ose toujours prononcer le nom de Dieu comme s’il pouvait aussi le corrompre. Ce, à partir d’une interview effectuée à l’île Maurice, à l’occasion de sa fête nationale, le 12 mars 2007. Il veut qu’on parle de lui ? Je vais vous parler de lui, à travers des écrits qui n’émanent même pas de moi, mais de futurs calomniés, coupables de dire les quatre vérités vraies :
Ile Maurice, mars 2007 : Médaille de Grand Commander of the Star and the Key of the Indian Ocean pour Marc Ravalomanana. Trop pompeux pour être honnête. Mais viendront les honoris causa (nostra) américain et chinois. Et il a bien failli avoir vraiment les clés de l’océan indien pour Tikoland.
- Samedi 17 mars 2007
Question : Etat de la démocratie à Madagascar ?
Ravalomanana : la Suisse a sa notion de démocratie et Madagascar a la sienne. Nos circonstances sont différentes. Je gère mon pays, comme je gère une entreprise.
Q : Une entreprise se gérait-elle démocratiquement (et bien sûr que non, une entreprise n'est pas démocratique, elle repose forcément sur un modèle autocratique) ?
R : Dans une entreprise c’est la réussite qui compte ; pareil pour un pays. Le MAP croit dans la bonne gouvernance. Bonne veut dire bonne…
Et le journaliste mauricien d’arriver au constat suivant : « Ravalomanana ne dirige pas Madagascar selon des critères de démocratie, mais d'autocratie. Sa justification du déni de démocratie, c'est la recherche de l'efficacité, des résultats et de la réussite. Ravalomanana prend donc la posture du "dictateur éclairé" œuvrant au bonheur de son peuple. Puis, il me rejoint, en parlant du principal mal qui mine la Grande île : Cela donne un éclairage nouveau à la nouvelle constitution (Ndlr : « acceptée » par référendum, en avril 2007). Ravalomanana aménage les règles du jeu à sa volonté autocratique afin qu'il puisse agir dans le respect des lois, parce qu'il s'est engagé dans la "bonne gouvernance" et l'Etat de Droit ».
Et le journaliste mauricien, très visionnaire, de conclure (Ndlr : nous étions en mars 2007, il faut le rappeler) : « Cependant, même si je crois fermement que l'homme est sincère, tout cela me fait peur. Pour plusieurs raisons :
- D'une part, Ravalomanana doit toujours travailler avec des personnes qui ne partagent pas forcément sa volonté de développer le pays, et qui mettent en péril les résultats de la stratégie présidentielle. J'irai même plus loin, si Ravalomanana remet trop en cause les avantages de certains, je ne donne pas cher de l'homme, tant ces personnes verrouillent l'ensemble de la société malgache, tant au niveau économique que politique ou militaire. On parle ici d'une quinzaine de familles seulement. Il n'y a qu'à voir les faibles résultats du BIANCO.
- D'autre part, la qualité de l'action repose sur un homme et ses convictions, ce qui génère un risque de dérive dans le cas où l'homme renierait ses principes, ou le jour où il quittera le pouvoir (nul n'est éternel) ».
 Source : http://www.lexpress.mu/display_article.php?news_id=82452
Et il l’a fait de par lui-même, poursuivit par sa mauvaise conscience, le... 17 mars 2009. Etrange. Le reste, du Swaziland, chez le roi polygame, à l’Afrique du Sud, avec un coup de charrme au Malawi, (tous des pays anglophones) n’est que des vues d’esprits tellement étroits qu’on se demande sincèrement si les « intellectuel(le)s qui se prétendent Malgaches de cœur et d’esprit ne sont que des apatrides qui s’ignorent. Pour l’instant, ils se reconnaîtront tou(te)s. Mais patience, la justice divine est toujours immanente et ni imminente.
A présent, au moment de l’ultime sommet qui doit mettre sur rails les institutions d’une transition vers la IVè république, à travers des élections libres et transparentes pour le retour à l’ordre constitutionnel, voilà donc le citoyen Ravalomanana qui réagit par un dernier baroud d’horreurs et de mensonges. Car, concernant, Tiko, j’ai encore retrouvé des traces que l’histoire ne pourra jamais effacé. C’est encore grâce à Marc Ravalomanana si elles ressortent au moment de ce sommet vital pour l’avenir immédiat de Madagascar. Ce dossier, à part mon dossier Tikoland, tombera bien sous les yeux de quelques décideurs éclairés…
Un des sujets persistants de mécontentement de l'opposition politique à Madagascar est l'insatiable appétit de TIKO, société créée par le Président de la République et dont il est toujours actionnaire sans avoir de fonction opérationnelle.
TIKO qui était à la base une société agroalimentaire est devenu un conglomérat englobant des activités dans l'agroalimentaire (TIKO, IKO,..), dans le commerce de gros (MAGRO), dans le BTP (Alma et CCM), dans les médias (MBS radio et TV, Radio Mada, Radio Fahazavana), dans l'imprimerie (Blueprint). On a longtemps parlé d'une compagnie aérienne TIKO AIR, particulièrement à l'époque où Marc Ravalomanana avait acheté pour le compte de la Présidence un Boeing 737, avion un temps enregistré au nom de "TIKO AIR" en lieu et place de l'Etat Malgache.
Un certain nombre de personnes se plaignent donc régulièrement de l'emprise toujours plus importante du groupe TIKO sur l'économie nationale. Lorsqu’ALMA remporte un contrat de réfection de routes (de gré à gré il est vrai), on crie au scandale. Lorsque l'Etat fait toutes les misères du monde à Galana (ici et là ), on chuchote que TIKO OIL est derrière tout cela. La litanie est sans fin.
Aujourd'hui, Madagascar Tribune nous apprend que la KOBAMA (principale minoterie de Madagascar) s'est vue annuler son contrat de gestion d'un silo à farine sur le port de Toamasina, qui courait jusqu'à Mai 2007. La raison est le non-respect des obligations exigées dans la gestion du silo. Considéré hors normes, ce silo ne serait plus habilité à traiter des produits alimentaires. "Etrangement", TIKO est en train de construire un silo plus important et plus moderne juste à coté.
On attend donc les réactions de l'opposition.
Tout cela me fait repenser à un billet que j'avais rédigé il y a quelques temps, fustigeant l'immobilisme des opérateurs économiques. TIKO est une exception, et investit massivement et régulièrement pour étendre ses activités. C'est une attitude tout à fait en contradiction avec les habitudes locales. D'où les critiques incessantes.
Malgré tout, il est possible que tout ne soit pas complètement blanc pour TIKO. Le développement du groupe est-il dû au dynamisme de son équipe dirigeante ou aux passe-droits octroyés par l'entourage présidentiel? La question reste ouverte.
Il n’y a que les grands corrupteurs devant l’Eternel qui osent faire croire que leurs propres pratiques, les autres le font. Il ignore que la haute diplomatie ne consiste pas à débiter des âneries le plus vite possible et le plus longtemps possible, mais à attendre le moment où toute la vérité est découverte sur un personnage ambigu pour le prendre, non à revers, mais avec un coup… d’arrêt. D’aucuns pensent que le sommet d’Addis-Abeba ne sera pas « de tout repos ». Il y a tout de même des patriotes, même dans la mouvance Ravalomanana, quoi qu’on dise. Et là , la surprise ne sera pas pour celui à qui l’on pense… Car il a fait exactement ce qu’il ne fallait pas faire, dans le domaine de la diplomatie de haut niveau : attirer l’attention pour se poser en victime est une démarche plus que douteuse. Car qui recherche des excuses, s’accuse forcément. Dans toute stratégie diplomatique qui se respecte, il y a un temps de réflexion et un temps de vraies révélations. Alors, les bavards, rira bien qui rira le dernier. Enfin comme j’ai déjà été menacé de mort par ses séides, que pourra-t-il me faire encore ? Me trainer devant un tribunal swazi ou malawite ? Ici, je plaide déjà coupable de révéler les vérités, rien que ses quatre vérités. Et il y en a des masses. Dernières en date, la spoliation des centaines de paysans du lac Alaotra. Qu’il dise toujours n’importe quoi, je parlerai encore de lui. Quoi, tsy manaja raiamandreny ! J’ai cinq ans de moins que lui et je ne respecte pas un personnage qui ne se respecte pas lui-même. Je rappelle qu’aucun de ces GTT qui gesticulent en déshonorant le drapeau national, n’a voté pour Ravalomanana pour la simple raison qu'aucun d'entre eux n'a le droit au vote. Moi, j’ai voté deux fois pour ce monsieur mais l’espoir qu’il a prétendu apporté m’a fait prendre pour un imbécile. Et je ne suis pas le seul.
Jeannot RAMAMBAZAFY - 2 novembre 2009 (fête des morts)