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Madagascar : Andry Rajoelina reste président ; toutes autres manœuvres n’y pourront rien

Ce vendredi 6 novembre, après avoir montré qu’il n’était pas l’enfant de chœur que beaucoup tentaient de faire croire, Andry Rajoelina est revenu à la table des négociations avec l’assurance de Joachim Chissano que son titre de président de la transition ne souffrira plus d’aucune discussion contestataire. Et surtout que les dites discussions ne sortiront plus du cadre de ce qui a été décidé devant plusieurs hauts représentants de la communauté internationale, le 6 octobre 2009, à l’hôtel Carlton d’Antananarivo. Décisions faisant suite aux accords de Maputo signés là-bas le 9 août. Mais…

 Eugène Régis Mangalaza (à gauche), Premier ministre choisi le 6 octobre au Carlton, doit se demander ce qu'il fait là. A droite, l'ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo et Mme Ramisandrazana, des ministrables de Ratsiraka
 
Bras  croisés, le vice-président choisi au Carlton, le 6 octobre, Emmanuel Rakotovahiny, semble ne pas en revenir de cet art de compliquer les choses. A l'extrême-droite, Serge Radert cherche de l'inspiration vers le plafond. Ils font partie de la mouvance Zafy Albert

S’il y a quelque chose d’exportable à partir de Madagascar, dans le cadre de cette sortie de crise à rallonge, le monde entier constate, à présent, le made in Madagascar » dans l’art de bien compliquer les choses. Ainsi, malgré toutes les avancées effectuées depuis Maputo I, les anciens présidents chassés par le peuple tentent d’avoir la part belle dans ce sommet malgacho-malgache où la surenchère démontre bel et bien, qu’il ne s’agit pas d’un partage de compétences mais d’un égoïsme effréné de rattraper le temps perdu pour se faire une virginité.

Jusqu'où  ira cet héritier de Tsiranana et Ratsiraka qui ont aussi fait tirer sur la foule durant leurs mandats présidentiels ?

Je rappelle encore une fois à Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana qui ont fait tirer sur la foule le 10 août 1991 et le 7 février 2009 que le temps n’effacera jamais les crimes commis. Où en sommes-nous alors que le délai imparti (par les bailleurs de fonds) est déjà dépassé de 24 heures ? Il faut saluer la mouvance de Zafy Albert qui, avec  le temps, démontre que la sagesse surgit face à l’imbécilité des autres. En effet, pour le prof, ancien président empêché par les députés en septembre 1996, ce qui se passe actuellement fait honte au pays. Aussi, préfère-t-il prendre ses distances en attendant…

Yves Razanamasy (mouvance Zafy) a raison : il faut savoir attendre paisiblement

Attendre. On a l’impression qu’on a passé ces neuf derniers mois à le faire. En espérant quoi ? Et l’objet de l’attente est très disparate. Certains attendent le retour de leur « Dada » depuis le mois de mai. D’autres attendent que des militaires étrangers viennent envahir leur propre pays. D’autres encore attendent qu’Andry Rajoelina démissionne. Cela est dans le domaine du rêve. Enfin, il y en a qui attendent rien que pour le plaisir d’attendre, étant donné qu’ils sont nés pour çà… A l’heure où j’écris (20H30), les quatre chefs de file sont réunis en conclave depuis 17h. Il doit encore s’agir de marchandage. En… attendant, remémorons-nous les schémas proposés, entre le 3 et le 5 novembre, par le seul Ravalomanana qui doit se prendre pour le chevalier Bayard.

Le professeur Zafy Albert : la force tranquille ?

Premier acte : pas d’Andry Rajoelina comme président de la transition mais ce sera Manandafy Rakotonirina ou Raymond Ranjeva ( ?). Didier Ratsiraka y ajoute de sa partition avec une présidence tournante et pourquoi pas une présidence féminine avec Mialy Rajoelina ?

Second acte : Andry Rajoelina reste président mais il y aura un second vice-président, Fetison Rakoto Andrianirina qui épaulera Eugène Mangalaza.

Troisième acte : Un conseil de co-présidents avec les mouvances Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana et Zafy Albert. Pour imiter la troïka de la Sadc ? Et la mouvance Ratsiraka alors  ? Mais ce sont les habituels bruits de couloir car rien d'officiel n'est encore sorti, en matière de résolution finale.

Quant aux membres du gouvernement, je ne vais pas vous embarquer dans un exercice algébrique de marchand de tapis. Mais Eugène Régis Mangalaza demeure Premier ministre.

Alors que l'heure est grave pour l'avenir immédiat du pays, il y en a qui rigole encore. A l'instar de Guy Rivo Andrianarisoa et Manandafy Rakotonirina (mouvance qui vous savez) qui ressemble vraiment à un personnage de BD

Quid alors de la charte de Maputo ? Nous en sommes là, et peu avant 21h, Ravalomanana et Andry Rajoelina sont allé faire un tête-à-tête dans un coin. Effectivement, si c’est cela la haute politique, n’en faites jamais les gars ! Mais dans tout cet art de rendre les choses simples extrêmement difficile, les bailleurs de fonds se sont montrés « magnanimes », le délai de 120 jours s’étant écoulé ce 6 novembre, ils ont décidé de reporter la date butoir au lundi 9 novembre. Puis, ils se réuniront dans le courant de la semaine pour se pencher « sérieusement » sur le cas Madagascar. Mais je crois qu’ils entendent assister à plus d’inepties ce week-end avant de trancher, sans le sens vrai du mot. Ainsi, les quatre chefs de file ont jusqu’à dimanche pour cesser de faire les marioles s’ils ne veulent pas que le pied gauche de l’océan indien fasse un gigantesque pas en arrière de 50 ans.  Tout ne sera donc pas réglé ce soir.

André Haja Resampa, Ny Hasina Andriamanjato et Norbert Lala Ratsirahonana doivent subir les inepties ravalomananiennes

Car c’est typiquement malgache que cet art de faire trainer les choses jusqu’à la dernière limite. Mais ils signeront un accord, ne vous en faites pas pour çà. Et rappelez-vous ce qui semble vrai ce soir, risque d’être faux demain. Alors, tous les fantasmes vont bon train sur l’Internet. Mais une chose est acquise : Andry Rajoelina, leader de la révolution orange, reste le président de la transition. Pour une fois qu’un Malgache, jeune de surcroît, ose dire non, devant la communauté internationale et, surtout en présence d’autres Malgaches, pourquoi en faire un plat. Voilà le changement. Depuis la décolonisation, le Malgache n’a jamais su dire non aux « vazaha ». Qu’ils soient blancs ou noirs. Et il tiendra bon à en mémoire à tous les morts de février et mars 2009 à Antananarivo. Le réveil sera rude pour certains qui se rendent soudain compte que des milliers d’insultes, de mensonges, de diffamations, de désinformations, ne pourront jamais rien contre LA vérité. A quelque chose malheur est bon. Si à l’avenir il y  a un autre Ravalomanana qui prétendra « sauver » le pays (mais le peuple malgache a lutté pour que çà ne se reproduise plus), que ses futurs  Gtt et compagnie lisent et relisent leurs propres inepties qui auront duré trois trimestres. Elles feront partie des archives sombres de l’Histoire.  A moins qu’elles ne soient purement effacées comme ce qui commence à se faire actuellement.

Jeannot RAMAMBAZAFY

Mis à jour ( Vendredi, 06 Novembre 2009 20:44 )  
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