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Il y a un temps pour toute chose, comme nous pouvons le lire dans l’Ecclésiaste 3:1-8 :

1  Il y a un temps pour tout et un moment pour toute chose sous le soleil.

² Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant,

³ un temps pour tuer et un temps pour soigner les blessures, un temps pour démolir et un temps pour construire.

⁴ Il y a aussi un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser,

⁵ un temps pour jeter des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s'en abstenir.

⁶ Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour conserver et un temps pour jeter,

⁷ un temps pour déchirer et un temps pour recoudre, un temps pour garder le silence et un temps pour parler,

⁸ un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix.

Et dire que ses deux frères sont des hommes d'église... Mais sont-ils responsables des actes de leur... frère ? Comme Raymond et Marcel Ranjeva vis-à-vis de Louis...

Face aux dérives du régime Rajaonarimampianina, que les personnes censées être sensées trouvent normales -pour quelque intérêt aussi passager que le passage de ces gens au pouvoir- Harry Laurent Rahajason, ancien ministre de la Communication de la Transition, a repris son statut de journaliste d’investigation et son nom de guerre : Rolly Mercia.

Harry Laurent Rahajason redevenu le journaliste Rolly Mercia

C’est le 24 juin 2014 que Rolly Mercia s’est manifesté au micro de radio Free FM 104.2 de notre consœur Lalatiana Rakotondrazafy, sur un ton humoristique, certes, mais grave. Rien de bien sensationnel pourtant, sinon le fait que le temps pour garder le silence est terminé. Fervent fan du candidat n°3 lors des campagnes présidentielles, Rolly a déclaré qu’il s’est lui-même étouffé par les papates qu’il a ingurgité à volonté (« Kendan'ny vomanga nasesiky ny tànana »). En termes clairs : comme la majorité des 53,49% des Malgaches qui ont voté pour Hery Rajaonarimampianina au second tour, il a été berné par un personnage ingrat vis-à-vis de la révolution orange qui a occasionné mort d’hommes. En matière de rupture dans la continuité, dans la pratique c’est plutôt la cassure avec tout ce qui touche le président de la transition, Andry Rajoelina, et une continuité sans bornes des mêmes tares laissées par les régimes d’élus précédents. Mais en un temps record et en mettant le turbo.

Il n’y a aucun regret, étant donné que tous nous avons fait ce que nous pensions être logique. Lorsque des journalistes comme Rolly, Lalatiana et moi montent au créneau, c’est que quelque chose ne tourne vraiment plus rond dans les hautes sphères dirigeantes de Madagascar. Les « gasy vao tonga » (certains « Malgaches » de l’entourage du président élu ayant vécu à l’étranger) ne le comprendront jamais : lorsque rien ne va plus au sein d’un régime, ce serait un crime pour un journaliste digne de ce nom, que de garder le silence. C’est ce que nous avons fait vis-à-vis de Didier Ratsiraka, de Zafy Albert et de Marc Ravalomanana. Le monde entier sait comment ceux-ci ont tous finis, à force de n’entendre que les sirènes du pouvoir absolu, les flatteries d’un entourage aucunement préparé dans l’exercice du pouvoir et la volonté d’instaurer un état « fort » en commettant les mêmes erreurs d’embrigadement des partis « présidentiels » Arema, Undd et Tim.

Rivo Rakotovao, à la fois ministre d'Etat et Président du parti Hvm. Why ?

Mais avec le parti Hvm c’est encore plus vicieux. Je ne vais pas entrer, ici, dans les détails, puisque c’est une affaire « malgacho-malgache » qui n’intéressera pas, a priori, les « vazaha », surtout pas les bailleurs de fonds empressés d’endetter le pays tout entier avec des « facilités »… Ils auront tout le temps de retourner leur veste lorsque la goutte débordera vraiment. Pour le moment, les « intelligents » cautionnent à fond ce régime qui mène le pays tout entier on ne sait exactement pas où, à force d’effets d’annonce contraires aux réalités. Des promesses, encore des promesses, avec comme seules garanties l’argent des bailleurs de fonds et les forces armées. Le retour à l’ordre constitutionnel fait croire à tous ceux qui ont des intérêts en jeu, que tout redeviendra à la normale avec des dirigeants élus. Beaucoup risquent de déchanter plus vite qu’ils ne le pensent.

Ravalomanana et Rajaonarimampianina. Quel genre de marché ont-ils passé à Pretoria ? Un marché de dupe ? Pour duper les Malgaches ?

Pour l’heure, plus le temps passe, plus le régime Rajaonarimampianina révèle son incapacité à régler les problèmes socio-politiques du temps de la période de transition. En fait, la crise, les crises demeurent et vont même en empirant.

Invitation de l'exilé d'Afrique du Sud et de son épouse. Vraie ou fausse ? Provocation du régime actuel qui ne dit rien à ce sujet ? Intox pour semer des troubles ? Mais venant de qui ? Madagascar est vraiment le pays champion du monde toutes catégories de l'art de compliquer encore plus les choses

Ci-dessus la preuve que c'est le président Rajaonarimampianina qui a invité Marc Ravalomanana qui a besoin de ce laissez-passer pour le montrer à la justice sud-africaine

Et ce soi-disant retour de Marc Ravalomanana, à travers une invitation à la célébration du 26 juin 2014 à Mahamasina n’est ni une priorité pour les 22 millions de Malgaches, ni une bonne idée pour un régime qui continue à se chercher, mais peine à se retrouver, se fourvoyant dans une phraséologie aussi stérile qu’inefficace mais avec la ferme volonté de politiser l’administration toute entière. Au pays des aveugles, dit-on, les borgnes sont rois. Mais en dépassant les bornes de la Constitution, dès le départ, le président Hery Rajaonarimampianina a sérieusement hypothéqué son capital confiance vis-à-vis de la population malgache. Et l’erreur de tous les dirigeants malgaches de son espèce, c’est de croire le contraire, par le seul fait qu’ils ont été élus. Et aussi, ce qui est dangereux, de penser qu’ils seront au pouvoir éternellement.

Lalatiana Rakotondrazafy

Mais si les dirigeants du monde entier ne feront jamais que passer, les journalistes, eux, demeurent. Tous leurs mauvais coups sont tellement téléphonés qu’on peut prévoir à l’avance ce qui va se passer. C’est simple : aller revoir l’Histoire de Madagascar depuis l’avènement de Didier Ratsiraka en 1975, avec un détour sur le parti Psd de Philibert Tsiranana, et vous finirez pas comprendre qu’il n’y aura rien de nouveau sous le soleil rajaonarimampien. A moins d’un miracle. Mais il arrivera toujours trop tard… Lors de cet entretien du 24 juin 2014 sur radio Free FM 104.2, Lalatiana avait demandé à Rolly la raison du silence d’Andry Rajoelina. Silence complice ? Stratégie de deux larrons qui s’entendent loin du public ? («vazaha mody miady »).

Pour Andry Rajoelina, le silence est d'or, pour l'instant. "Tsy resy tsy akory ny olo-mangina"

Non. L’ancien Président de la transition préfère ne pas hypothéquer son temps de silence. C’est préférable car ces gens au pouvoir n’attendent que l’occasion pour lui mettre sur le dos leurs propres défaillances. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse pour le moment, cela ne fera qu’envenimer les choses. Car le combat n’est pas de préparer un quelconque coup d’état ni d’entrainer les gens à manifester dans la rue. Ce régime, s’il ne se reprend pas très vite, tombera de lui-même dans la fosse qu’il a lui-même creusé. Notre rôle est de dénoncer ce que certains font mine de ne pas voir, de ne pas entendre, de ne pas écouter. Le nouveau président élu n’est pas du tout en odeur de sainteté, particulièrement au sein de la population d’Antananarivo, qui, déjà, n’a pas voté en masse pour lui, mais également au sein des Malgaches des régions qui se sont sentis brusquement orphelins.

Enfin, les dirigeants actuels n’ont aucune idée de ce que certains politiciens, avec qui ils se sont alliés, sont capables pour une seule question de sous. Voyez déjà l’épisode de Jean « Mad » Max Rakotomamonjy, le président de l’Assemblée, et son histoire de dévaluation qui a fait sortir de ses gonds Henry Rabary-Njaka, Directeur de Cabinet de la Présidence et Sg du parti Hvm. Celui-ci, de nationalité française, "vocabularise" en parlant de "dépréciation". Et alors ? C'est du pareil au même au final.

Capture d'écran de la Tvm, lors du match Italie-Uruguay. Pourquoi cette insistance à parler d’entrée gratuite ("Tsy misy vidim-pidirana")? Depuis le Président Tsiranana, toutes les manifestations liées au 26 juin sont gratuites que je sache. Quelle lourdeur de communication. Non ? Rolly Mercia a dit de la communication présidentielle qu’elle était sclérosée à outrance…

Comment se passera cette journée du 26 juin 2014 à Mahamasina, avec des personnes (fonctionnaires et écoliers) obligées d’y aller sous peine de sanctions ? Rira bien qui rira le dernier à l’issue de la cérémonie.

INFO DERNIERE

Je viens d'apprendre qu'à partir de 3h du matin, demain 26 juin 2014, il sera interdit de rôder aux alentours du stade de Mahamasina. Et toutes les hauteurs seront quadrillées par des rondes armées. Mais de quoi a peur le nouveau président ? Un proberbe malgache dit: "Ny mpanao ratsy ihany no mahana" (seul celui qui n'a pas la conscience tranquille redouble d'attention suspecte). Pauvre de lui qui, bientôt, aura peur de sa propre ombre.

Jeannot Ramambazafy – 25 juin 2014