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Madagascar : au nom du Tim, du Map et du Cadenas

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Les résultats des dernières élections législatives malgaches sont sans équivoque. Au nom du Tim (Association " J’aime Madagascar ", devenue parti politique), du Map (Plan d’action pour [le développement de] Madagascar) et du cadenas (le mécanisme qui sert à verrouiller toute ouverture), le pouvoir Ravalomanana va -enfin !-… pouvoir développer la Grande île tout seul. Car la mainmise sur toutes les mairies et les conseils municipaux que comptent les 22 régions du pays ne sera plus qu’une question de formalité. Alors ? Faites connaissance avec une partie de Tikoland. Sur la photo, à droite derrière le président Ravalomanana prêtant serment, le président de la Haute cour constitutionnelle (HCC), Jean Michel Rajaonarivonys

 

Mon idée de départ, dans la rédaction de cet article, avait été de faire comme tous les autres médias d’ici et d’ailleurs. C‘est-à-dire essayer d’expliquer le pourquoi du comment et les perspectives lugubres qu’engendreront cette situation de pensée unique dans un pays qui se veut démocratique alors qu’il rechigne à utiliser le bulletin de vote unique qui équilibrerait les chances et justifierait l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Mais pourquoi vous embêter avec ce qui se sait déjà et décrire une situation que seule les vrais protagonistes pourraient redresser s'ils avaient une once de volonté ? Le pouvoir, après un certain laps de temps de pratique, corrompt et rend fou, c'est une vérité absolue, pas la peine d'en rajouter. Mais ils doivent se rappeler qu'une partie de l’Histoire de la Grande île, du PSD de Philibert Tsiranana à l’AREMA de Didier Ratsiraka, nous a appris que, lorsque le peuple malgache souverain aura trouvé son « sauveur », après le jeune et brillant officier de marine, l’homme au chapeau de paille et le laitier autodidacte, sans l’aide des opposants qui passent leur vie à s’opposer entre eux, Le Tim et son origine -la société Tiko- dégringoleront plus vite qu’ils ont atteint ces sommets vertigineux d’une richesse aux antipodes des queues aux bornes fontaines payantes de nombreux quartiers de la Capitale de Madagascar, quatrième plus grande île du monde. Un sanctuaire de l’humanité où tout augmente sauf les ressources des ménages dont le pouvoir d’achat ne leur permet plus de se nourrir convenablement.


Quand aura lieu cette dégringolade ? Je ne sais pas mais pas cette année en tout cas. Car pour le moment, Marc Ravalomanana brille de mille feux aux quatre coins de la planète, par son parler plus vrai que nature, et les Malgaches doivent encore affronter la période de soudure dans une atmosphère de hausse des prix infernale. Cependant, Madagascar, ce n’est pas lui tout seul, et sans ce peuple, qui commence à jouer la grande majorité silencieuse en s’abstenant d’aller voter, et la seconde et fatale erreur d’appréciation de la situation de l’Amiral Ratsiraka, il ne serait pas là où il est. Car, pour certains candidats députés Tim, aller fanfaronner d’avoir eu un score de 76% sur même pas 10% des électeurs censés voter, c’est plus que de l’idiotie… Et que dire d’un autre qui, alors que personne n’a voulu de lui tout Tim qu’il est, veut faire appel au « Comité pour la défense du choix du peuple »… Passons. Aussi, puisque j’avais fait allusion au fameux Tikoland, dans des précédents articles, je vais, ici, lever un voile. Surtout pour nos visiteurs hors de Madagascar. Lentement mais inexorablement, la société Tiko a étendu -et étendra encore- ses tentacules sur tous les secteurs porteurs du… secteur privé. Avec la Constitution malgache, l’appareil étatique et le développement « durable » comme atouts maîtres.

En passant, j’ose affirmer que le mirobolant Map, n’est qu’une pâle adaptation des Objectifs du Millénaire énoncés lors du Sommet de Johannesburg en 2002 où j’étais présent. Le peuple malgache ne vit pas (encore) le cauchemar « hors du Tim point de salut » en plus d’être taxé d’anti-développeur, comme avoir été anti-révolutionnaire dans un passé proche. Non, il vit sous le coup d’un gigantesque bluff où les beaux discours très intelligents sont contraires à la réalité vécue au quotidien par la majorité des Malgaches qui rongent leur frein en attendant un nouveau messie. Car en matière de distribution équitable des richesses, tintin ! Les riches s’enrichiront et les pauvres s’appauvriront. Mais je tire mon chapeau au président Ravalomanana car il a très bien goupillé son coup. Le peuple n’y a vu que du feu. Mais il devra faire attention avec cet élément ardent, justement. Car à force de jouer avec…

Bon, ce n’est pas tout car vous êtes empressés de tout connaître. Allons-y.

C’est en 1979, alors que la révolution socialiste, basée sur le petit livre rouge, allait nationaliser les grandes sociétés d’Etat clés, que la société Tiko est née. Mais il a fallu attendre 1981 pour que soit construite l’usine à Sambaina, sur la route d’Antsirabe. Avec un financement de la Banque mondiale avalisé par le pouvoir Ratsiraka, les premières productions à base de lait en sortirent dès 1982. En 1986 est créé Elvak (Elevage et Laiterie du Vakinankaratra), une unité de fromagerie. En 1989, les glaces Iko arrivent sur le marché. A ce moment, le pouvoir Ratsiraka lève la censure sur la presse et vire dans un libéralisme nominatif sans plus. En 1990, les emballages Tiko Pack enjolivent les produits alors que la révolte gronde. En 1992, les usines UHT (Ultra Haute Température) et TOP (Tiko Oil Products), démarrent à Antsirabe. Les évènements de 1991 n’ont eu aucun impact sur le développement de l’empire Tiko. Au contraire. En 1993, alors que le Pr Zafy Albert est élu président, les produits de boissons non alcoolisées voient le jour et les aliments pour bétails de Tiko Agri sont produits.

En 1996, les agences Tiko vont, petit à petit, supplanter les agences de la société d’état Sinpa (Société nationale pour la production agricole) disséminées un peu partout dans l’île. Un accord dont nul ne connaît la teneur avait été passé. En septembre de cette année, le président Zafy est empêché par l’Assemblée nationale. En 1999, c’est la création de Tiko Béton à Tanjombato Antananarivo, sous Didier Ratsiraka réélu en 1997. Puis vient l’ouverture de la première grande surface Magro (Malagasy grossiste) à Tanjombato. Au mois d’octobre 1999 toujours, Radio Mada, installée sur les hauteurs de Faravohitra, actuel lieu de résidence du président, où pousse un immeuble, commence à émettre. Puis est créée l’association Tiako Iarivo (J’aime Antananarivo). Avec le réseau de la société Tiko et cette première radio -suivie de Radio Fahazavana (plus ou moins évangélique-, le P-DG fondateur Marc Ravalomanana accède, sans coup férir, au fauteuil de maire de la ville d’Antananarivo, battant à plate couture Ny Hasina Andriamanjato, alors ministre des Postes et Télécommunications du régime Ratsiraka et déclaré favori… Les médias, moi le premier dans Madagascar Tribune, parlèrent de « campagne à l’américaine », avant les résultats.

A partir d’ici, le développement de Tiko sera ultra rapide : 2000, ouverture d’un Magro à Ankorondrano Antananarivo, Fianarantsoa et Toamasina ; lancement des boissons Classiko ; installation de Tiko Farm à Antsiranana. En 2001, les chaînes radio et télévision Mbs (Madagascar Broadcasting system) voient le jour à Anosipatrana (Antananarivo), Toamasina, Antsirabe, Fianarantsoa et Sambava. Avec tous ces supports de communication/information, ne me dites plus que c’est seulement la voix du Seigneur qui l’a poussé à se porter candidat aux présidentielles de décembre, début août 2001, au sortir de l’église de son village natal d’Imerinkasinina. Il avait effectivement bien goupillé son coup et son effet d’annonce a eu des… effets positifs au sein d’une population lasse des dérives de la famille Ratsiraka. Une Sophie qui donne des ordres à des ministres, çà fait désordre, n’est-ce pas ? Dès lors Tiako Iarivo deviendra carrément Tiako i Madagasikara ou Tim (J’aime Madagascar) avec un hymne chanté par la diva Bodo Razafindrazaka, qui remplace « Ao anaty boky mena » de la révolution socialiste, à chaque meeting du parti. On connaît la suite (socio-politique). Mais courant 2002, Mbs fleurit à Mahajanga (juin), pousse à Toliara (novembre), Antsohihy, Antsiranana et s’installe à Fort Dauphin (décembre). Tous les faits et gestes présidentiels y sont répercutés audio-visuellement, avec de larges extraits diffusés sur la chaîne nationale Tvm. Parallèlement Top II, usine de raffinerie d’huile alimentaire est lancée à Toamasina. Et, en 2003 sont ouverts un magasin Magro et une usine de fabrication de crèmes glacées à Antsirabe.

Entre 2003 à nos jours, sont venus grossir l’empire Tiko : ALMA (Asa Lalana MAlagasy) à Tanjombato, société de Travaux de génie civil, construction, bâtiment, route, petit barrage ... ; CCM (Compagnie de Construction Malagasy) à Ankadivato, société de travaux de génie civil ; les journaux « Le Quotidien » et « Ny Vaovaontsika » à Anosipatrana ; Fanampy Rice Mill (toute la chaîne de riziculture, de la collecte à la distribution en passant par le stockage dans des silos dignes des grands ranches américains) dans le lac Alaotra ; l’imprimerie Blueprint (Edition des journaux, impression de luxe : étiquettes, affiches -tiens, tiens, tiens -) à Antanimena, quartier devenu Tikoland par excellence. En effet, il y a, se jouxtant, un Magro à la place de l’ancienne boîte de nuit « Le Calumet » et la fameuse imprimerie à la place de la compagnie Air Route Services… Des terrains du domaine public, si je ne m’abuse. Actuellement, le capital de Top (Tiko Oil Products) S.A. (Production d'huiles raffinées, de beurre et de margarine) est de 1 milliard Ariary. Celui de Tiko S.A. (Transformation, achat et vente des produits Tiko) de 600 millions ariary. Quant à celui de Tiko Agri S.A.R.L (Collecte des matières premières locales, transformation des produits agricoles et d'élevage destinés à l'alimentation animale, encadrement des matières premières), il s’élève « seulement » à 200 millions Ariary. Les autres sociétés, toutes en S.A.R.L. ont un capital variant entre 100.000 Ariary (Alma) et 2.000.000 Ariary (Magro Ankorondrano, pour exemple). Car les enfants ont grandi et les petits-enfants sont déjà là. Toutes ces infrastructures sont classées zones rouges et gardées par des forces de l’ordre armées officielles. Le président Ravalomanana n’est pas le Chef suprême des armées pour rien, en effet. Quant aux chiffres d’affaires, ils sont aussi faramineux car en situation de monopole. Pour ce qui est du reste, biens meubles et immeubles personnels, parc roulant et volant, c’est classé « secret défense » (de toucher)…. Mais il est certain que Tiko, sous des prête-noms, qui prêtent à rire car secrets de Polichinelle, est actionnaire dans tout ce qui marche donc qui fait des sous rapidement et sans demande d’explications.


Ce qu’on sait, c’est ce qu’il avait déclaré, lors de son dépôt de candidature en 2001. Selon sa déclaration sur l'honneur, il possédait alors : 27 terrains, bâtis ou non, d'une valeur totale proche de 2 milliards Fmg. Outre 77 millions Fmg de revenus, il avait des parts dans trois firmes dont il est le président fondateur: 90% de Tiko SA, 50% de Tiko Oil Products SA et 80% de Tiko Agri Sarl. La valeur de ces participations s'élevait respectivement à 2,7 milliards Fmg, 2,4 milliards Fmg et 8 millions Fmg. Il faut diviser tous ces chiffres par 5 pour avoir le montant en Ariary. Un Euro valant 2.500 Ariary arrondis pour avoir une idée. Or, au nom du Tim, du Map et du cadenas, il n’a pas rempli sa fiche déclaration de patrimoine pour sa candidature de décembre 2006, arguant que celle de 2001 était suffisante. La Hcc (Haute cour constitutionnelle) et le Bianco (Bureau indépendant anti-corruption) n’ont rien trouvé à redire. Pourtant cette formalité est obligatoire pour tout tenant du pouvoir, selon la loi 2004-030 sur la corruption. Or, rien qu’un simple exemple, c’est avec un aéronef frappé des couleurs de Tiko -qui fait donc partie de son patrimoine après 2001- qu’il a fait sa campagne présidentielle à travers toute l’immensité de la Grande île, en 2006. De nos jours, il n’est pas facile de deviner qu’en fait Tikoland, sous l’égide de « l’Etat Tim » (dixit la Une de l’Express Hebdo du vendredi 12 octobre 2007) c’est bel et bien l’île de Madagascar.



TIKOLAND !

L’aéronef flambant neuf frappé des couleurs de Tiko

La Une de l’Express Hebdo du 12 octobre 2007

D’ici 2012, en croyant fermement qu’il soit encore là, cet empire s’engagera assurément dans d’autres secteurs porteurs comme l’hôtellerie, les transports, l’informatique et les carburants, l’import/export si ce n’est déjà fait. Je persiste et signe là-dessus. Voilà pourquoi personne n’ose investir dans ces domaines. Mais que reste-t-il alors ? Voilà bien pourquoi le secteur privé à Madagascar se sent obligé de se… priver de toute ambition d’investir. Avec un tel verrouillage qui pourrait ou oserait défier le président de Tikoland ? Ce serait défier l’Etat lui-même et être réfractaire au développement mapien, passible d’emprisonnement comme d’avoir été anti-révolutionnaire du temps de l’Arema. Aussi, toutes les actions style « Edbm » (Economic development board of Madagascar), « Guichet unique »… ne seront que des miroirs aux alouettes pour investisseurs naïfs. Tout est théoriquement faisable mais tout manque de réalisme face à un peuple saturé de sempiternelles bonnes intentions suivies d’éphémères actions tape-à-l’œil et invraisemblables d’illogismes. Par exemple : on remplace l’Allemand DG d’Air Madagascar par un autre Allemand actuellement remplacé à nouveau par ce même Allemand qui l’a précédé. Quelques mois après avoir déclaré que la compagnie respirait la santé mais était -à présent- en difficulté à cause de la hausse des carburants ! De quoi devenir dingue ! Je n’ai jamais été un oiseau de mauvais augure mais çà craint fortement pour l’avenir à moyen terme. C’est quoi sinon un partage de gâteau, style IIIème millénaire. C’est-à-dire à plus grande échelle. Six ministres en exercice ont été élus députés. Ils resteront ministres et les seconds de la liste monteront et le seul son de cloche sera Tim, Tim, Tim. Autre scénario possible à Tikoland. Ils deviendront députés et les seconds de la liste seront nommés ministres. Mais quel que soit le cas de figure, partout ce sera Tim, Tim, Tim ! Et les gens adhéreront au parti pour en tirer des avantages qui n’existent même pas finalement. Car pour eux, la loi (Bianco et compagnie) sera appliquée à la lettre. Je suis très sérieux en avançant cela. Mais vous connaissez le calme (populaire) avant la tempête (un tsunami pour tout pouvoir en place) ? Certes, qui n’avance pas recule. Des choses seront faites mais le peuple restera pauvre. Parce qu’en cette année 2007, Madagascar est encore en période de reconstruction (« Fanarenana »). Le vrai développement du pays (« Fampandrosoana ») commencera dans 10 ans car techniquement et financièrement, il est impossible de mettre en application tous les défis du Map en même temps, avant ce laps de temps. Et on passera son temps à faire des trous pour en combler d’autres. Ce qui reviendra à faire du sur-place. Et si tout est remis en question à cause de cette manie de tout accaparer au nom du Tim, du Map et du cadenas, je serai dead avant d’avoir vu quoi que ce soit. Comme mes parents et les parents de mes parents.

A ce moment-là, tout ce qu’il faut souhaiter, c’est que ces futurs anciens présidents de ceci ou cela, députés, sénateurs et ministres ne finissent pas clochards et illustres inconnus à leur mort. Comme c’est arrivé et çà arrive encore à leurs prédécesseurs. Pourquoi ? Parce que biens mal acquis ne profitent jamais ! Attention, je n’ai jamais dit que le président était un voleur. Disons qu’en homme d’affaires avisé, il sait donner des directives à ses doux moutons plus tim…orés et tim…ides pour saisir toutes les opportunités. Dans quelles conditions ? Au nom du Tim, du Map et du cadenas, après l’Arema, le livre rouge, l’Etat-Providence et la paupérisation à outrance. Vivement la IVème république sans l’Etat accaparateur. Pour l’instant, en ce troisième trimestre de l’année 2007, circulez, il n’y a plus rien à revendiquer. Mais voici un conseil qui vaut ce qu’il vaut : développez-vous avec modération et développez le pays (le peuple) avec largesse en construisant des usines de transformations et des logements sociaux adéquatement abordables. Sinon ? « Ny tody tsy misy fa ny atao ihany no miverina » (Ce qu’on vous a fait subir et que vous faites subir aux autres retombera toujours sur vous un jour ou l’autre). Et le Map ira trôner, dans la vitrine des essais de développement humain raté, au côté du petit livre rouge (« Boky mena »).

La force de Tikoland c’est de ne pas jouer dans la partition du misérabilisme mais de marteler que tout ira bien, bientôt... La cerise sur le gâteau c’est cette histoire de formations expresses au Palais d’Etat d’Iavoloha. Sincèrement, cela ressemble plus à du formatage qu’à de la formation. En d’autres époques, les synonymes de formatage étaient lavage de cerveau, endoctrinement massif. Car tout le monde n’a pas un Pentium 4 et un Hard Disk de 320 Go à la place du système cérébral. Mais çà marche car nombreux sont les bailleurs qui veulent financer le Map. Mais en parallèle, les avoirs de l’empire Tiko s’amoncellent car tous les grands chantiers tombent entre ses mains, appels d’offres ou pas, délits d’initiés ou non. Au final, la famille Ravalomanana et son premier cercle sera aussi riche que celle de Ferdinand Marcos des Philippines. Nous savons ce que ce dernier est devenu et ses richesses avec. Au rythme où vont les choses, nous allons directement droit vers la censure au nom du Tim, du Map et du cadenas. J’en profite donc tant qu’il est temps. Monsieur le président Ravalomanana, votre audace force mon admiration et tout le monde voudrait être comme vous mais de grâce, et il est encore temps de rectifier le tir : avec ne serait-ce qu’un tiers de vos richesses et en joint venture avec celles des autres milliardaires de la Grande île, construisez des usines d’assemblage de composants électroniques, des usines éoliennes et solaires.

D’ici 2012, cela résorbera le chômage (+2,8% de la population active), démontrera le savoir-faire des jeunes malgaches et changera les mentalités dans la prise de conscience, de responsabilité et amènera à la fierté effective d’être Malgache grâce au sens enfin acquis du bien commun. Voilà le vrai Map conforme aux réalités du pays. Car le Map tel qu’il est conçu n’est que de la littérature à dormir debout (« Mampihesona ») et vitrines sans lendemains pérennes. Car tout est bloqué et sera bloqué par ce qui suit : manque de confiance mutuelle, haut degré de suspicion, intérêts personnels trop vivaces. Si vous voyez le nombre de 4X4 nouvellement achetées qui roulent dans Antananarivo, après le Salon de l’Auto, vous n’en croirez pas vos yeux alors que le baril de pétrole a atteint les 86 dollars américains ! C’est la culture de la dépense en pensant qu’il y en aura toujours et après moi le déluge. Bon, je verse dans le hors sujet ? Non car tout s’imbrique dans ce beau pays qui est le mien, riche en tout point de vue mais appauvri culturellement donc monétairement à l’échelle nationale. Les vrais avoirs de ce pays sont entre les mains de gens qui ne forment qu’à peine les 10% de la population. Cet écart trop visible de distribution de richesses amène à tout ce qu’on lit dans les pages de faits divers des journaux. Alors qu’une minorité de nationaux chauffe leur eau courante avec des panneaux solaires, dans mon quartier les gens font la queue dès 4h du matin pour un seau d’eau à 100 Ariary. Jusqu’en 2012, au nom du Tim, du Map et du cadenas ? Dernier point : avec ou sans Sida, qu’on le veuille ou non, dans moins de 25 ans, la population à Madagascar sera de 35 millions. Aussi, gouverner c’est vraiment prévoir un avenir meilleur et forger une nation et non vivre du bon temps en son temps, sur le dos des uns et le financement des autres, au nom du Tim, du Map et du cadenas !

La seule borne fontaine payante dans le quartier de Tsiadana, route de l’université Antananarivo, en ce mois d’octobre 2007. A proximité d'une église et d'une école construite par les catholiques, tout de même et heureusement. Mais ici, plus de 55% des enfants va-nu-pieds et vêtus de haillons n'ont pas la possibilté d'aller en classe

Jeannot Ramambazafy


 

Mis à jour ( Samedi, 16 Août 2008 17:21 )  
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