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Madagascar ZES. Le peuple malgache l’aura vraiment dans l’oignon

Connaissant les promesses non tenues du président Hery Rajaonarimampianina, depuis qu’il était candidat à l’élection présidentielle de 2013, c’est en reprenant le sujet de SAJ (Sir Anerood Jugnauth, Prime Minister -ICI-) sur ce condiment, à la fois légume et fruit de la famille des Amaryllidaceae, que j’affirme d’emblée que le peuple malgache l’aura dans l’oignon dans cette histoire de ZES (Zone économique spéciale) avec la république de l’île Maurice.

Déjà, Madagascar ne fonctionnant plus comme une république et encore moins de manière démocratique (ici c’est encore une démocratie sensée être représentative et non participative), la signature de ce contrat protocole d’accord signé à Maurice, n’a jamais été prise sur la base d’une concertation au préalable avec les représentants du peuple, à savoir les parlementaires. Comme l’aéroport d’Ivato ou comme la Jirama pour ne citer que ces contrats. Pour Air Madagascar, ce sera pire…

Dans le cadre des festivités marquant le 48e anniversaire de l’Indépendance et 24e anniversaire de la République de Maurice, le président malgache y a été invité du 10 au 14 mars 2016

D’abord les gros mensonges pour appâter les investisseurs:

« La signature d'un accord entre les deux pays et portant sur la création d'une Zone Economique Spéciale (ZES) à Fort-Dauphin (Madagascar) atteste de cette ambition de faire cet axe bilatéral le moteur du développement dans cette sous-région et un pôle de croissance pour l'ensemble de la région. Tous les signaux sont au vert pour redynamiser les relations entre Madagascar et Maurice ainsi que nos relations bilatérales. Notre partenariat peut devenir le moteur de cette sous-région et un pôle de croissance pour l'ensemble de la région. C'est une émulation saine et stimulante, une complémentarité productive, une ressemblance dans les aspirations, les attentes et les espoirs de nos deux peuples, même si nous ne conduisons pas du même côté de la route et pas à la même vitesse, nous avançons dans la même direction vers un pays où il fait bon vivre, où on est en sécurité et disposant des soins de santé nécessaires. Madagascar a avancé dans la démocratie. Madagascar est sur la voie de la stabilité politique. Ce n'est pas gagné d'avance, mais votre contribution est importante pour qu'on puisse raffermir cette stabilité politique. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de politique, mais de développement des affaires, de profits. Cela contribue nécessairement à la stabilité politique et institutionnelle ».

Oui, Hery Rajaonarimampianina a déballé tout çà à l’île Maurice. PROFITS. Mais pour qui? En tout cas, il va rééditer le coup des mallettes magiques et aura un appui fort avec un Sénat à pourcentage très bleu Hvm. C’est pour çà qu’il a osé dire, en plus: « Le texte de loi sur la création de la ZES sera introduit devant les instances compétentes en mai 2016. La zone développée à Fort-Dauphin ne fonctionne actuellement qu'à 15-20% de sa capacité ».


Mais qu’est-ce qu’une ZES? Il s’agit d’une zone bénéficiant d'une règlementation économique spécifique, différente du reste du pays, dans le but d'attirer des entreprises et investisseurs étrangers. Plus encore, selon wikipédia, et je cite : lorsqu’un gouvernement crée une ZES, c'est dans le but d’attirer les investissements étrangers, la création d'emplois et surtout l'amélioration de la technologie et de la gestion. Pour cela, il met en place des mesures permettant aux entreprises de voir leurs coûts d’investissement, de financement et d’exploitation notablement réduits par rapport à un environnement économique « classique ». Ces mesures incitatives sont le plus souvent des réductions ou exonérations fiscales temporaires, mais peuvent aussi être des aides directes comme les subventions à l'installation (par exemple d'une prime à l’investissement, fourniture de terrains et de locaux à prix réduit).

Malgré leur popularité, les ZES sont souvent un échec. L'Afrique est parsemée d’éléphants blancs. L'Inde a des centaines de ZES qui n'ont jamais décollé, dont plus de 60 dans le seul État du Maharashtra. En Pologne, les zones économiques spéciales sont critiquées pour êtres des zones de non-droit pour les travailleurs, où les licenciements abusifs et l'usage de contrats particulièrement précaires sont récurrents.


Qui connaît les termes exacts de ce contrat signé par le président malgache à l’île Maurice? Personne! Mais il est certain que des avances « d’aides directes » ont déjà eu lieu. Et c’est dans l’intérêt des Mauriciens. Il faut se rappeler qu’il fut un temps où ils ont essayé d’implanter des ZES dans leur île mais cela s’est soldé par un grand flop. Madagascar, avec un régime aussi corrompu que peu regardant pour l’avenir, ignorant la notion même de souveraineté nationale, est donc un terrain vaste et vierge. 450 km2 dans la région de Fort-Dauphin à moindre coût, c’est une aubaine à ne pas laisser passer. Rappelons que la plus grande ZES au monde, depuis, se situe à Dubaï, avec une superficie de 130km2. Et le régime Hvm fera tout pour que cette ZES soit. Tant pis pour les impacts socio-économiques négatifs par la suite. Après eux, le déluge.


450km2 à la disposition des Mauriciens dans la région de Fort-Dauphin. Mais sous quelle conditions? Avec cette opacité totale, il s'agit bien d'un motif de haute trahison envers son pays et son peuple, inscrite dans la constitution malgache

En effet, en jouant l’expert comptable, voici ce que çà donne. Selon les normes internationales, la location de ce genre de terrain se situe entre 3 à 5 dollars le mètre carré. Pour des pays « pauvres » comme Madagascar, Hery Rajaonarimampianina ne se gênera pas (ne s’est pas gêné?) pour rabaisser ce prix à 1 dollar. Cela fait tout de même un pactole de 450 millions de dollars pour 450 km2 soit 450 million de m2 et nul ne sait aussi si sera mensuel, semestriel ou annuel. Et pourquoi pas 50 cents de dollar le m2?

A Tsimbazaza, comme depuis deux ans, le projet risque fort d'être entériné, avec, en plus, le Sénat d'Anosy. Merci mallettes magiques rendant aveugles!

La démarche rajaonarimampienne est aussi simple que toutes les précédentes: l’accord de principe signé, une session extraordinaire parlementaire sera dédiée à ce sujet, avec un texte prêt à signer. La « force nouvelle » (Hery Vaovao) emboitera alors le turbo du levier des mallettes magiques pour que ce texte passe et à l’Assemblée nationale et au Sénat Hvm de Madagascar nouvellement formée. Et, franchement, ce n’est plus l’argent qui manque, à présent… Et pour la conformité à la constitution, faites confiance à Jean Eric Rakotoarisoa, président de la Haute cour constitutionnelle. Il va nous concocter des "considérant" encore plus sidérants que pour l'éviction de Christine Razanamahasoa -élue pourtant démocratiquement contre Jean Max Rakotomamonjy- du perchoir de l'Assemblée nationale. Ou encore comme le pacte d'on-ne-sait-plus quoi qui n'a jamais vu le jour. Et les élites malgaches demeurent toujours comme des carpes... royales.


Pour la suite? Ce sera comme tous les éléphants blancs laissés par Didier Ratsiraka et la révolution socialiste. Car ce régime, dans l’euphorie de devenir milliardaire avec la Terre-des-Ancêtres (Tanindrazana), confond zones franches et zones économiques spéciales. Les premières ont permise de relancer l’île Maurice qui s’est même délocalisée à Madagascar au début des années 1980 (Floréal), mais elle a eu donc un fiasco en ce qui concerne les ZES initiées avec les Chinois. En tout cas, les secrets ne seront pas bien gardés longtemps. Déjà, d’où sortent ces 450 km² et cette entreprise mauricienne qui « promet de créer quelque 6.000 emplois »? Des emplois pour qui? Pour la manutention malgache qui sera étrangère dans son propre pays?


En 2007, le projet chinois Jin Fei à l’île Maurice, aura été un échec. En effet, près de 10 ans plus tard, sur les 172 hectares alloués dans la région de Riche-Terre, seule une superficie couvrant quatre hectares est exploitée par des promoteurs de projets qui ont sous-loués des terrains de l’Etat à Jin Fei. Eh oui. Il s’agit de: Mauri-China Freezone Development Limited de Hong Kong (domaine des logistiques et de la distribution avec des facilités d’entreposage); Goldox Limited de la RPC (travaux de génie et de décoration) ; Fujian Shengli de la RPC (Food Catering) et Business Line du Moyen-Orient (commerce des équipements lourds à travers le monde).


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Comme l’a démontré, en malgache, Holijaona Raboana, président de l’entité Emergence de Madagascar, dans deux émissions (radio Viva et radio Antsiva) et pour résumer ses propos: en économie, comme dans d’autres domaines d’ailleurs, mettre la charrue avant les bœufs, constitue une véritable erreur stratégique. Il incombe au préalable à l’Etat, de mettre en place les instruments d’une gestion économique efficace et de créer un environnement organisationnel et institutionnel propice aux affaires. Il doit également encadrer le marché qui ne peut aucunement fonctionner sans garde-fous ni organisation. La relance du secteur privé dans un cadre nouveau de partenariat avec le secteur public doit passer par la promotion d’une culture entrepreneuriale se substituant à la culture prédatrice et prévaricatrice qui prédomine depuis fort longtemps, au nom d’un développement sans queue ni tête. Il est de renommée mondiale que Madagascar souffre de sérieuses déficiences concernant particulièrement la création d’entreprise, la formation de la main d’œuvre, la justice et l’accès au financement.


Et la Grande île de l’océan Indien connaîtra encore un formidable bond en arrière, laissant sur la paille les descendants d’un peuple déjà surendetté. Dès aujourd’hui, on connaît les coupables. La question qui se pose toujours: pourquoi les laisser continuer? Parce que nous sommes tous complices! Dans 50 ans, nous seront tous morts mais Madagascar n’appartiendra plus aux Malgaches. Si c’est cela l’objectif, alors applaudissons Hery Rajaonarimampianina et sa clique car ce sera sa seule et unique réussite dans sa vie sur terre. Le reste, il s’en fout comme de sa première femme. Sa vision du développement à lui c’est: un tremplin vers plus de servitude.

"Ho an'ny Tanindrazana" ou "ho an'izay mpitondra eo"? (Pour la Patrie ou pour les dirigeants du moment?)

L’argent appelant l’argent, il ne s’arrêtera que lorsqu’il sera trop tard pour lui aussi. Ce sera alors la traduction de la colère divine, à travers le proverbe africain: « 99 jours pour le voleur, 1 jour pour le propriétaire ». Hery Rajaonarimampianina étant l’employé des Malgaches qui sont ses patrons. Ainsi, ce proverbe signifie que l’employé peut voler ou tromper son patron tant qu’il veut, il suffit qu’il se fasse prendre une fois pour que tout s’arrête. Ou encore: Que ceux qui s'enrichissent durant 99 jours grâce à leur pouvoir prêté par leur peuple, auront des comptes à rendre au centième jour. Mais il est aussi dit: « aide-toi et le ciel d’aidera ». Et cela ne trouve pas dans la Bible mais dans les actions. Et, à la veille de la commémoration du 29 mars 1947 (100.000 morts), la répression étatique malgache s’organise déjà pour porter une énième fois à la liberté d'expression. Mais où diantre sont les fameuses élites malgaches? Occupés à mettre en place des stratégies de cloportes, sans doute...

Dossier de Jeannot Ramambazafy – 20 mars 2016

Mis à jour ( Mardi, 22 Mars 2016 16:00 )  
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