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Hery Rajaonarimampianina. L’occasion a fait de lui un larron. Pourquoi ?

Andry Rajoelina (à gauche), Hery Rajaonarimampianina (au centre) et Mamy Ravatomanga (au fond à droite) -pour qui le président de la république en phase finale a travaillé, et qui l'a présenté au président de la transition qui l'a nommé ministre pour quatre bonnes années-. Hery était alors un homme intègre et consciencieux. Mais où Judas était assis, déjà?

« Il faut se méfier de l’eau qui dort ». Plus que jamais, ce dicton français signifiant qu’il faut être méfiant vis-à-vis de quelque chose ou de quelqu’un de calme ou d’apparence inoffensive, s’applique à ce Hery Rajaonarimampianina qui a bien goupillé son affaire.

A cela s’ajoute aussi, l’autre expression française : « l’occasion fait le larron ». Explication de deux spécialistes. 1. « Hors toute notion de vol ou de mauvaise action, cette phrase signifie qu'en présence de circonstances favorables, un individu peut passer à l'acte, commettre une action, bonne ou mauvaise, parce que les gens, le lieu, le temps, etc. s'y prêtent, lui en offrent l'opportunité ». 2. « La tentation peut être si forte que devant cette "occasion" on perd tous ses moyens, sa contenance, sa résistance, ses bonnes manières, son sens civique et... on commet un acte inavoué, impensable en temps normal ».

Le « temps normal » pour Hery Rajaonarimampianina, c’était avant sa rencontre avec Voahangy, une jeunesse issue du quartier de Tsimbazaza. Il ne s’agit pas d’entrer dans sa vie privée mais puisque, durant près de 5 ans, il a privé les Malagasy de vie, je ne vais pas me gêner car, en plus, il est un personnage public qui a amené la nation malgache toute entière dans un état de pays encore plus soumis aux étrangers que durant la colonisation. Et je mesure mes paroles. D’aucun dira que cet article est inutile et ne changera pas grand’chose à ce qui se passe actuellement à Madagascar.

Certes, mais il importe de comprendre -et bien comprendre- pourquoi, lui, fils de pasteur, homme intègre, toujours à l’écoute des autres et affable, est devenu un président de la république élu qui n’a plus rien maîtrisé dans la gestion des affaires de l’État, mais qui s’est enrichi de manière éhonté sur le dos de son peuple. Pourquoi, réellement, en est-il arrivé là, sans que personne n’ose en parler ? Vous êtes tous en droit de savoir. Allons-y pour les archives, les preuves qui serviront au Tribunal de l’Histoire qui le jugera (« ho tsarain’ny Tantara izy na tiany na tsy tiany ary mila porofo izany fitsarana izany »). Let’ go !

Après avoir obtenu, en 1982, un diplôme de Maîtrise en Sciences Économiques de l’Université d’Antananarivo, Hery Rajaonarimampianina part au Québec, Canada, où il obtiendra, en 1986, un DEA en Sciences Comptables décerné par l’Université de Trois-Rivières. A l’époque, il était marié à Claudia Nivohanta Andrianamoizana, mère de Matthieu, né là-bas en 1987. De retour au pays, il enseigne à l’INSCAE (Institut national des sciences comptables et de l'administration d'entreprises) aux 67 ha et, en 1991, il retourne au Canada pour y décrocher un Diplôme certifié d’Expertise Comptable C.G.A (Certified General Accountant’s Association).

En 1995, il quitte l’INSCAE et travaille pour le cabinet Delta, sis à Tsaralàlana, spécialisé en expertise comptable, avant de fonder son propre cabinet d’Expertise Comptable et de Commissariat aux comptes dénommé Auditeurs - C.G.A. Le siège se trouve sur l’avenue de l’Indépendance. Il travaillera pour de grandes sociétés comme Tiko et Sodiat, plus particulièrement, dans les domaines du conseil, de l’audit, de la comptabilité, du juridique, et de l’organisation financière et sociale de sociétés nationales et internationales.

En 2003, il devient Président de l’Ordre des Experts Comptables et Commissaires aux Comptes de Madagascar pour un mandat de cinq ans et, en 2004, il est nommé vice-président du Conseil Supérieur de la Comptabilité (CSC) et Conseiller du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI). A l’époque, tout le monde le loue comme étant un homme de foi et de conviction, une personnalité intègre. Ce qui était vrai et vraiment vrai de vrai. Membre de l’église protestante réformée FJKM, il participe activement aux actions en faveur de cette église ainsi que de toutes les confessions classiques traditionnelles.

Entre-temps, son mariage bat de l’aile. Et c’est justement dans ces moments de difficultés conjugales qu’il est présenté au président de la transition par Mamy Ravatomanga pour qui il travaillait pour le groupe Sodiat. En septembre 2009, Andry Rajoelina le nomme ministre des Finances et du Budget, succédant à Benja Razafimahaleo. Et dans sa vie « privée », tout va se précipiter…

Comment cela s’est-il passé ? Vous le saurez dans mon prochain livre. Pour l’heure, sachez qu’il a « rencontré » une certaine Voahangy alors serveuse chez Mad’Délices à Isoraka (elle avait aussi travaillé à la même enseigne sise Ankaditapaka Ankadifotsy auparavant), à proximité du ministère des Finances. Il divorce de Claudia, se marie en catimini avec cette jeune inconnue et achète une énorme maison dans le quartier natal de cette dernière : Tsimbazaza. A partir de là, plus ne sera comme avant pour lui et il ne sera plus jamais le même homme que tous ont connu, y compris moi. On connaît tous la suite. Question : a-t-il eu le temps de bien connaître cette Voahangy et -surtout- ses fréquentations ? Il semble bien que non, hélas.

Mais le sujet de ce dossier est de démontrer, preuve à l’appui, comment il a réussi à s’enrichir pour satisfaire aux « besoins » d’une inconnue qui lui a fait des enfants en deux temps trois mouvements aussi… Les puristes parlent de « famille recomposée » mais personne, jusqu’ici, n’a pu rédiger une biographie de cette Voahangy dont j’ai déjà, divulgué le nom de jeune fille, qui est Randriamanana. Ainsi, vous lirez, inclus dans cet article, un document qui résume tout -à partir du moment où il a été nommé ministre des Finances et du Budget- et qui permet de comprendre que le système de « jeu d’écritures » demeure face à l’inertie complice d’entités « spécialisées » en la matière : Bianco, Samfin et compagnie.


A travers le fac-similé publié ci-dessus, vous savez, à présent, comment ils s’y prennent là-haut... L'affaire d'Ambohimahamasina (Fianarantsoa) de Claudine Razaimamonjy, qui semble avoir été jeté aux oubliettes, est du même tonneau. Les jeux d’écritures sont invisibles pour l’opinion publique. Et ces dirigeants voraces sont… experts en la matière. Vous comprendrez pourquoi Hery Rajaonarimampianina est devenu milliardaire et qu’il compte bien rempiler pour tenter d’être réélu « filoham-pirenena ». Mais tous les soit-disant autour de lui ne sont pas mis au parfum, d’où ces luttes internes qui ont été dévoilées par certains médias, pourtant considérés comme pro-régime. En fait, grâce à son poste de président de la république, quelques mécréant(e)s font leur beurre, étant à bonne école. Et la corruption s’est abattue dans tous les domaine de la vie active à Madagascar depuis que le régime Hvm est au pouvoir. Et le président malgache, en phase terminale, aura été l’otage de ces créatures lucifériennes qu'il n’a jamais pu ou voulu contrôler du tout. Mais alors, pas du tout.

Cependant, et au final, c’est lui, et lui seul, qui sera pointé du doigt comment étant responsable de la situation catastrophique sociale, économique et politique qui a fait de Madagascar, en cette année 2018, le 4è pays le plus pauvre du monde. Avec l’hypocrisie condescendante et complice de certains membres de la communauté des intérêts internationaux. Pour eux, Hery Rajaonarimampianina est bien l’homme qu’il leur faut, à la place qu’il faut pour servir leurs intérêts. « Les bons comptes font les bons amis », n’est-ce pas ? Tant pis pour ce peuple fataliste et résigné. Heureusement que ce cher Hery s’est présenté pour l’élection présidentielle du 7 novembre 2018. Car, dès le 7 septembre 2018, il va redevenir un simple citoyen mais il n’est pas sûr du tout qu’il va revenir habiter le palais d’Iavoloha. « Plus jamais ça, plus jamais lui ! », est le leitmotiv des nombreux jeunes et des femmes en quantité qui vont vraiment voter et non plus déposer un bulletin dans une urne (« Hifidy fa tsy handatsa-bato »). Au final on verra qui sera le plus pauvre, du peuple ou de ce Hery qui a cessé d’être vaovao et qui, à présent se prend pour un aigle (« voromahery ») avec la complicité d’autres créatures aussi rapaces que lui.

Jeannot Ramambazafy – Article également publié dans « La Gazette de la Grande île » du samedi 25 août 2018

Mis à jour ( Dimanche, 26 Août 2018 07:44 )  
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