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Andry Rajoelina : « Séparer la religion et les affaires de l’Etat »



Ce sera l’une des priorités du Président de la Haute Autorité de Transition à Madagascar. Il l’a révélé lors de la grande messe de prière pour la Nation, ce dimanche 15 mars 2009 sur une place du 13 mai endimanchée dans de beaux habits de couleur blanche marquant la pureté. Pureté de l’âme et de l’esprit dans ce combat de la lumière contre les ténèbres. Une fois n’étant pas coutume, je vous emmène à travers des clichés pris à la volée sur Viva télévision pour illustrer ce reportage. Puis deux autres scènes de la… Tvm.

Cette grande messe qui a été officiée pour et par toutes les grandes croyances chrétiennes malgaches (catholique, protestante réformée, luthérienne, a duré deux heures de temps sous un ciel magnifique, après la pluie diluvienne de la veille jusqu’au petit matin. « Une éclaircie qui annonce un avenir meilleure pour Madagascar », selon Andry Rajoelina dans son bref discours. Mais avant, L’homélie du jour a été axée sur l’histoire des rois Saül et David. Un combat au début sans espoir mais qui finalement a vu la victoire de la foi et de la justice sur l’égoïsme et la cupidité. Des chorales évangéliques ont ponctué ce moment solennel de chants inspirés et inspirateurs d’espérance.

 

Le discours d’Andry Rajoelina -très élégant avec son costumes blanc et sa cravate orange qui vont encore faire jaser les rumeuristes impénitents- a été clair est concis. « Je ne suis pas venu ici pour faire un discours politique mais pour louer Dieu et pour accomplir sa volonté. Cependant, permettez-moi de vous dire ceci : une de mes premières priorités sera de séparer la religion des affaires de l’Etat. Il ne faut plus que l’église et les chefs religieux soient des outils du pouvoir en place. La loi divine et une chose, les lois des hommes une autre. Ainsi, nous sommes réunis, ici, en ce jour, non pas pour chercher un quelconque honneur ou de l’argent mais pour honorer Dieu, entendre sa volonté dans notre soif de changement vers une vie nouvelle plus meilleure encore. Cette quête du peuple malgache, j’en fait un devoir (« Adidy »), une responsabilité dont je ne me délierais jamais ».

 


 

Puis, au milieu d’une garde très rapprochée, Andry Rajoelina, après un bain de foule, a fait le tour de l’avenue de l’Indépendance, debout dans sa petite Mercédès. Ce qui n’a pas été possible ni envisageable une dizaine de jours plutôt. Du côté du palais d’Iavoloha, c’est le mutisme complet. Mais Marc Ravalomanana, comme tout dictateur qui se respecte, n’entend pas partir et proposerait même un… référendum. En attendant la décision de la Haute Cour Constitutionnelle, un miracle s’est produit ce dimanche 15 mars 2009.

 



Malgaches de 2009 : 70% de pauvres. Le même pourcentage qu’en 1993 alors qu’aucun bailleur de fonds n’avait donné le moindre centime d’euro ou de dollar.

En effet, la Tvm, qui a repris du service, a diffusé une émission intitulée « Maso Lavitra » ou jumelles (en bas à gauche de l’écran). Elle a été axée sur les mendiants musiciens qui « travaillent » dans les rue de la Capitale, avec des reportages de leurs proches sur leur quotidien précaire. Enfin, la réalité est mise à nue, sans faire de misérabilisme. D’où vient l’initiative ? Nul ne le sait. En tout cas, cette émission démontre que les Malgaches, en 7 ans sous le régime Ravalomanana, se sont dangereusement paupérisés. Que dire alors des millions de Malgaches dans les régions où les membres du parti présidentiel Tim ne descendent que lorsqu’ils ont besoin de cette « masse » électorale ? Une enquête de l’Institut national de la statistique indique que le pourcentage de Malgaches pauvres aujourd’hui est le même que celui de leurs parents et aînés de 1993 : autour de 70%. Enfin, il faut se mettre dans l’esprit une bonne fois pour toutes qu’un Chef d’Etat assassin ne doit plus être excusé ni excusable. La photo qui suit pour toujours rappeler que la constitution, même toilettée, n’a jamais été un permis de tuer ni un sauf-conduit pour tous les abus de pouvoir.

 

Qui sont ces Malgaches pour Marc Ravalomanana ? C’est inadmissible et honteux pour un vice-président d’une église protestante réformée couverte de dettes morales

Dernier conseil pour cette journée dominicale du 15 mars 2009, je conseille à tous de lire l’Ecclésiaste dans la Bible. C’est court mais depuis plus de 2000 ans qu’il a été rédigé, il est éternellement d’actualité.

 

Jeannot Ramambazafy - Journaliste

 

 
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