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Mahé, Seychelles, 13è Réunion du CIE Discours intégral de Sem Augustin Andriamananoro Razafinarivo



Du 27 au 29 avril 2009, a lieu la 13è Réunion du Comité Intergouvernemental d’Experts (CIE), sous l’égide de l’UNECA (Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies) et de ses partenaires. Madagascar y participe, par le biais de son Ministre des Télécommunications, des Postes et des Nouvelles technologies. Il s’agit d’une opportunité pour que la Grande île vit au diapason de ce Millénaire de l’information véhiculée par les technologies modernes dernier cri. Mais aussi une manière de démontrer que, malgré tout ce que l’on dit, La Haute Autorité de la Transition (HAT) est, lentement mais sûrement, reconnue par cet organisme planétaire que sont les Nations Unies. Il ne s’agissait pas de rester à la traine des considérations politiciennes pures. Qui n’avance pas recule, dit-on. Le monde est en marche et l’avenir appartient à ceux qui savent anticiper les choses et qui vivent avec leur temps.


Second, à partir de la gauche, SEM le Ministre Augustin Andriamananoro Razafinarivo

Vue partielle de la cérémonie d’ouverture de cette 13è Réunion du CIE

Quelques représentants des autres pays d’Afrique de l’Est

Madagascar ne sera jamais à la traine en matière de TIC

Un intervenant avant le discours du représentant de la HAT de Madagascar

SEM le Ministre malgache en plein discours

Voici, à présent, l’intervention du Ministre des Télécommunications, des Postes et des Nouvelles technologies, SEM Augustin Andriamananoro Razafinarivo, en tant que représentant de la Haute Autorité de la Transition, dirigée par M. Andry Nirina Rajoelina, le 27 avril 2009.
« Madagascar a l’honneur de participer activement, avec vous, à cette 13ème Réunion du Comité Intergouvernemental d’Experts (CIE) qui se déroule ici, à Mahé, sous l’égide de l’UNECA et de ses partenaires de l’Organisation. Dans le cadre du « suivi des progrès de la mise en oeuvre des TIC pour le développement de l’Afrique de l’Est », Madagascar souhaite révéler un état de lieu du secteur qui doit être un levier pour le développement de demain pour nos pays respectifs, qui sommes réunis au sein de cette organisation en sous-région. Du 27 au 29 avril, nous allons aborder divers sujets majeurs qui nous préocupent à ce jour, afin d’élaborer ensemble des recommandations sur la politique d’harmonisation globale de la mise en place des infrastructures régionales. Je tiens, avant tout, à féliciter le Gouvernemet des Seychelles, pays hôte de cette 13ème Réunion. Cet archipel est petit par sa taille mais grand par sa volonté. Au nom des autorités malgaches de la Haute Autorité de la Transition, que je représente, j’adresse mes vifs remerciements au Gouvernement des Seychelles, représenté ici par son Excellence Monsieur le Ministre des Finances et de l’Economie qui a bien voulu honorer cette journée d’ouverture par sa présence cordiale. A Madagascar, comme dans des nombreux pays de notre Région : 1. Les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) sontt un secteur d'appui dont tous les autres secteurs socio-économiques peuvent bénéficier ; 2. Le secteur des TIC est un secteur économique porteur en soi ; 3. L'écart entre ceux qui dominent les TIC et ceux qui n'y ont pas accès se creuse et devient une source de pauvreté ; 4. Notre stratégie numérique consiste à favoriser la diffusion des TIC et développer les accès aux réseaux de service de communications électroniques (immatériel), qui doivent prendre en considération la capacité d'usage, les contenus pertinents et le leadership.



Madagascar : Une Nation Ralliée et Reliée à la fois Madagascar se veut être une Nation à la fois ralliée et reliée. Nous construirons des routes de qualité, des chemins de fer, des ports, des aéroports et mettrons en place des systèmes de technologie de l'information dans tout le pays pour soutenir le processus de développement rapide, la facilitation des entreprises et du commerce, la communication entre nos citoyens et les visiteurs, et pour assurer que le niveau de vie et l'accès aux ressources et aux connaissances globales s'améliorent.

Notre défi est d’assurer un système de communication efficace et abordable
Objectifs le secteur se définit à travers 4 objectifs principaux : 1. La couverture de toutes les zones par un système de communication fiable et à coût abordable pour élargir l'accès aux services TIC ; 2. L'amélioration du circuit d'information, par la radio et la télévision, vers les régions ; 3. La possibilité, pour les opérateurs économiques, de communiquer à travers tout le pays ; 4. La promotion du partenariat avec le secteur privé pour le renforcement et la mise en place de nouvelles infrastructures, tant au niveau national qu'international.
Stratégie Afin d'atteindre ces objectifs, les actions se focalisent sur 4 axes principaux: 1. Le développement des infrastructures de télécommunication : le backbone national, la connection internationale par fibre optique sous-marine, les réseaux d'accès ; 2. Le développement de l'accès pour tous aux services TIC (téléphonie fixe et mobile, Internet, radio, télévision, etc.) et aux services postaux modernisés ; 3. L'amélioration du cadre réglementaire tendant vers la libéralisation du secteur, la facilitation des opérations et l'intégration à la société de l'information ; 4. Le développement de pôles technologiques TIC pour dynamiser le secteur privé.

Les Infrastructures

Le Backbone national La mise en place du backbone national se base sur le principe de mutualisation des infrastructures et de la coopération entre les opérateurs du secteur ainsi que sur une politique d'incitation à l'investissement. Elle est constituée des axes à haut débit et fiables desservant les 22 régions et est complétée par des systèmes de ramification et un réseau dense d'accès par satellite, pour les zones les plus isolées. Un mécanisme de partenariat, entre l'Etat, le secteur privé et les bailleurs de fonds, garantira à la fois l'extension jusqu'aux zones encore commercialement peu attractives et un accès ouvert et non discriminatoire à tous les opérateurs présents et à venir. Enfin, il est essentiel de pouvoir offrir des coûts abordables aux utilisateurs finaux.

Schémas du backbone cible à atteindre en 4 ans

La connexion internationale Cherchant à améliorer sa connexion internationale, actuellement à 100% par satellites donc à faible capacité, peu fiable et extrêmement chère, Madagascar participe activement, au moins, à 3 grands projets régionaux de connexion par fibre optique sous-marine:
  1. Le projet Réseau des Iles de l'Océan Indien SEGANET, initié avec la COI et le COMESA et dont un premier jalon fait l'objet d'un partenariat spécifique entre Madagascar et l'île de La Réunion. Ce premier jalon permettra à Madagascar de se connecter au réseau de câble en fibre optique sous-marine SAFE par La Réunion et, réciproquement, constituera une liaison alternative vers le réseau EASSy pour La Réunion.
  2. Le projet EASSy (East African Submarine System), dont Madagascar est partie prenante active, reliera tous les pays d'Afrique Austral et de l'Est aux réseaux mondiaux à haut débit.
  3. Le projet Lion, le fibre optique reliant Madagascar via l’île de la Reunion,en partenariat avec Orange Madagascar. La réalisation de ce projet est attendue pour fin juin 2009.

    Il est important de noter que la connexion à ces 3 réseaux permettra:

    - L'établissement de connexions fiables à haut débit vers l'international pour Madagascar ;

    - La sécurisation par redondance des liaisons ;

    - La possibilité d'une compétition favorable à la baisse de prix pour les utilisateurs ;

    - Le développement des échanges et des investissements internationaux et régionaux dans tous les domaines. Enfin la gouvernance de ces connexions par fibre optique sous-marine sera basée sur les mêmes principes d'ouverture et de non discrimination, à tous les opérateurs actuels et futurs, que ceux du backbone national.

    Les liaisons EASS
    y et vers La Réunion par rapport au réseau mondial
    Les Réseaux d'accès Pour compléter le backbone national, Madagascar est en train de se doter d'un réseau d'accès utilisant toutes les technologies disponibles avec un souci d'optimisation des coûts pour l'utilisateur final, entreprise ou personnel. C'est ainsi que:

    - L'extension de la couverture téléphonique fixe et mobile se poursuit avec un taux de croissance annuelle de 40% actuellement, pour passer de 1 Million en 2006 à plus de 3 Millions d'utilisateurs en 2012. Cette croissance sera supportée par la mise en service du backbone national et le développement des services d'application.

    - Un réseau de 200 points d'accès satellite est en cours de réalisation pour desservir les zones trop éloignés du backbone et des ramifications.

    - Des réseaux de distribution à la fois filaire et sans fil amèneront la connectivité dans toutes les communes.

    - La finalisation de la numérisation de la télévision nationale améliorera la diffusion des programmes sur l'ensemble du territoire.

    - La convergence des technologies permettra d'utiliser les mêmes réseaux (backbone et satellitaire) pour transporter la voix, les données, la télévision, la radio, etc. et ceci, encore une fois, dans un souci de facilitation des accès et de diminution des tarifs aux usagers.
    Les TIC pour Tous Considérant les TIC comme un outil puissant de développement dans tous les aspects de la vie, la politique nationale des télécommunications et TIC considère l'accès de tous à ces technologies comme une grande priorité. Les programmes y afférant se rapportent ainsi à:

    - La coopération avec les opérateurs et la facilitation du jeu de la concurrence, ouverte et transparente, pour la recherche d'une diminution des coûts d'accès pour les mettre à la portée du plus grand nombre ;

    - Le lancement de programmes pilotes de développement d'accès communautaire: télécentres, villages TIC, etc. Le principe ici est d'aider les usagers à utiliser les TIC sans qu'ils aient à supporter les coûts d'acquisition de matériels, et en ayant les possibilités de partager les coûts d'utilisation ;
    Ce lancement entre dans un programme plus vaste d'incitation au secteur privé et aux ONG pour la promotion et l'exploitation de tels moyens d'accès ;

    - L'appui à l'accès pour les acteurs des secteurs prioritaires de l'Etat : l'Education, la Santé, la Gouvernance ;

    - L'appui au programme de reconditionnement et/ou montage d'ordinateurs à faible prix pour l'usage de ces secteurs prioritaires et des programmes d'accès pour tous du Ministère ;

    - Le développement de contenus multimédia d'intérêt local pour aider la population et les entreprises locales en matière d'Education, de Santé, de Technique de production agricole et/ou artisanale, de recherche de financements et de marchés, etc. Cet effort inclut la malgachisation des TIC pour les rapprocher du plus grand nombre ;
    - L'appui à l'e-gouvernance pour permettre le développement de services en ligne et assistés par ordinateurs et ainsi :

    - intégrer la population et nos entreprises comme acteurs à part entière dans la société de l'information ;

    - multiplier et simplifier les services fournis par l'administration et en réduire les coûts ;

    - contribuer à l'éradication de la corruption et améliorer la transparence des services de l'Etat.

Le Cadre Réglementaire La dynamisation du secteur ainsi que l'établissement d'un climat favorable aux investissements passent par l'amélioration du cadre réglementaire du secteur. L'effort en ce sens se poursuivra par :

La promulgation de l’Ordonnance, au mois de juin 2009, fixant la législation du secteur des Télécommunications à Madagascar, qui sera suivie d’une adoption d’un décret d’application des lois sur les Backbones nationales. Celle-ci reste dans une logique de la poursuite de la politique d'ouverture et de libéralisation du secteur déjà énoncée dans la loi 2005-023, réglementant le secteur des télécommunications et TIC et dont les textes d'applications iront dans le même sens de facilitation, d'incitation et de simplification du business dans le secteur.

Cela permettra aux investisseurs de se préparer pour le lancement de nouvelles opérations, dès cette année 2009, à étendre le périmètre de leurs services au bénéfice des utilisateurs et de planifier sereinement la rentabilisation de leurs investissements dans un climat de concurrence et de compétitivité saine et transparente.

- La mise en place de l'ARTEC, au mois de juin 2009, le nouvel organe de régulation qui couvre un champ beaucoup plus large en régulant les TIC dans son ensemble. Cette finalisation sera poursuivie par un renforcement de capacité des parties prenantes ;

- La poursuite de la politique de concertation et de partenariat avec le secteur privé pour le développement du secteur. Ce dialogue permanent permettra alors de clarifier les objectifs et les rôles de l'Etat et de ses partenaires privés dans la réalisation des objectifs convenus.
L'Etat se donne aussi les moyens de n égocier avec des partenaires extérieurs et, en particulier, les bailleurs de fonds pour accélérer pour tant que de besoin les procédures, l'obtention et la mise à disposition des ressources supplémentaires au développement du secteur ;

- La recherche de la transparence et de l'optimisation dans la gestion des ressources publiques est enfin à la base même de notre politique nationale et sera reflétée par le cadre réglementaire dans son ensemble ;

- Le développement du cadre réglementaire et légal pour concrétiser l'intégration de Madagascar à la société de l'information.

RECOMMANDATIONS

L'expérience récente des pays émergeants montre clairement que le secteur des TIC a les moyens de contribuer de manière significative au PIB. Madagascar se propose de développer cette voie par :

- L'incitation aux investissements dans le secteur des TIC ;

- La dynamisation des entreprises existantes et à venir par le montage, toujours en partenariat avec le secteur privé, de technopôles TIC qui leur permettront de se regrouper pour plus de synergie. Ces pôles permettront aussi de concrétiser le partenariat public/privé, base de la politique de développement du secteur ;

- L'appui à la formation des techniciens de tout niveau pour renforcer la capacité du pays à faire face aux demandes du secteur privé qui vont être dynamisées par le développement du haut débit national et international.
A ce jour, Madagascar est au carrefour de son histoire, et espère qu’à travers une rencontre de cette envergure avec ses pays partenaires, il pourra réussir de manière durable, une harmonisation de sa politique globale en matière de législation et de déploiement d’infrastructures, aussi bien nationale que régionale. Nous sommes prêts à nous conformer aux directives régionales afin d’intégrer efficacement Madagascar au sein de CIE et des sous-régions de Afrique de l’Est.

Sur le même diapason de l’ICANN avec l’extension du nom de domaine « .afrika » Afin de mieux harmoniser également nos systèmes de communication régionale et sous-régionale, je propose la création d’une nouvelle extension des noms de domaine « .afrika » et je profite de la présence de l’ICANN dans cette Réunion pour nous pencher sur la faisabilité de cette proposition.

Conclusion : Madagascar est très heureux d’être parmi les pays membres de cette organisation, et au nom du Gouvernement de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar, je vous réitere mes vifs et sincères remerciements. Madagascar pourrait étudier avec vous la possibilité de tenir la 14ème Rencontre à Antananarivo pour l’année 2010, si les circonstances nous le permettent. Excellence, Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour votre attention ».

Photo souvenir de groupe, ce 27 avril 2009

Recueillis par : Jeannot Ramambazafy - Journaliste

Mis à jour ( Mardi, 28 Avril 2009 11:48 )  
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