Cela ne date pas de cette année 2015 mais, plus que jamais, le président Hery Rajaonarimampianina démontre, au fil du temps, qu’il compte développer son pays, non pas avec ses propres ressources mais avec celles des autres reposant sur leur argent non dénué d'intérêts... Avec cette pratique, il est quasiment assuré que Madagascar demeurera un pays dépendant, une nation de mendiants, une société de récupération, de rafistolage.
Casseurs de pierres traditionnels malgaches. Ils transmettent un savoir-faire inégalable de générations en générations. Mais ils ont été méprisés par les dirigeants actuels pour une question de « marché »… Budget demandé dès l’apparition des fissures : 6.000.000 ariary pour une durée d’un mois. Rejet du gouvernement malgache
16 mars 2015 sur la Haute-ville à Antananarivo. 65 tonnes de dynamites ont été utilisées pendant le premier tir de la société Colas. 4350 personnes évacuées. Budget : 57.600.000 ariary pour moins d’une semaine de travaux paysé rubis sur ongle
Or, vu de l’extérieur, Madagascar n’a rien à envier à d’autres pays plus mal lotis, en terme de ressources naturelles, minières et, surtout, humaines. Deux exemples récents. Lors de la mortelle saison des pluies de l’année dernière, plutôt que de faire appel au savoir-faire des casseurs de pierre traditionnels malgaches, l’état a préféré la société française Colas, payée en dizaines de millions d’ariary, pour dynamiter des rochers sur la Haute-ville à Antananarivo. Mais qui nous dit que le danger sera écarté pour la saison pluvieuse 2015 ?
Horace Gatien, un ministre anti-patriotique. et croyez bien qu'il n'est pas le seul à agir de la sorte, c'est-à -dire mépriser, avilir ses propres compatriotes, cassant tout esprit de création, d'innovation au profit du "tout-fait" venu d'ailleurs. Les recherches des enseignants-chercheurs malgaches, dès lors, ne servent à rien pour le développement de Madagascar
Concernant les délestages de la Jirama (société nationale d’électricité et d’eau) : alors que les techniciens malgaches ont assuré qu’avec 200 millions d’ariary, ils sont capables de remettre en état les appareils défectueux de la centrale thermique de Mandroseza, c’est le ministre de l’Energie, Horace Gatien, en personne, qui les dénigre, préférant les millions de dollars de la société américaine Symbion Power, arguant que « la différence du coût est trop énorme… ». C’est surtout empêcher les techniciens malgaches de démontrer leur savoir-faire. Rien que pour ce mépris, ce ministre restera un des responsables de la faillite énergétique du pays et du chaos qui est en train de se dessiner lentement mais inexorablement. Car il ne s’agit plus d’une « minorité active » comme annoncé, dès le début de son mandat, par le président Rajaonarimampianina, lui-même, mais d’un mouvement révolutionnaire pour défendre le patrimoine national.
Concernant ce patrimoine national, justement, les déclarations présidentielles, à propos des îles éparses malgaches dans le canal du Mozambique, sont plus que consternantes : « Nous avons demandé leur rétrocession depuis 40 ans. Il y a peu de chance pour que çà réussisse aujourd’hui (traduction libre) ». Il est donc question de « co-gestion » avec la France alors que, depuis 1979, ces îles éparses ont été déclarées malgaches par l’ONU qui attend que les dirigeants malgaches se manifestent pour enclencher les démarches officielles de rétrocession. Voilà pourquoi j’affirme que le pays est riche, mais les dirigeants malgaches sont pauvres d’esprit et anti-patriotiques. Cela dit, place au dernier spectacle rajaonarimampien en Italie.
Dans le cadre de l’exposition universelle 2015 de Milan (1er mai-31 octobre), le 13 aout a été dédié à la Grande île de l’océan Indien. Ouvrez bien vos yeux.
Milan, 13 août 2015, Exposition universelle. La journée dédiée à Madagascar s’est ouverte en présence du Président Hery Rajaonarimampianina, du vice-ministre italien des politiques agricoles, alimentaires et forestières, Andrea Olivero, et du Commissaire général d’Expo Mila 2015, Bruno Antonio Pasquino.
A la tête d’une très forte délégation gouvernementale, et prenant la parole, le président malgache a révélé des évidences en rappelant l’utopie clamée à la COI (Commission de l’océan Indien) : « C’est un honneur pour moi d’être présent, à cet évènement international. L’Italie est de train de montrer sa capacité créatrice et d’organisation qui est, pour nous, un exemple à suivre. Je suis fier de nos efforts pour réduire la pauvreté, soutenir le développement et préserver la biodiversité. Le thème «A la découverte de la biodiversité marine de Madagascar: se nourrir sainement et durablement» entre en ligne parfaite avec notre vision de développement. Grâce à un sol fertile, plus de deux millions d'hectares cultivés, une diversité climatique sans égal, Madagascar s'est posé comme objectif pour les prochaines années de devenir le grenier de l'océan Indien ».
C’est bien de le répéter mais comment va-t-il s’y prendre alors que le pays lui-même -en proie à l’insécurité rurale empêchant les paysans malgaches de cultiver, ce qui entraine un exode rural au-dessus de la moyenne- est obligé d’importer des tonnes de riz pour subvenir à ses propres besoins? Sans parler des ravages cycloniques toutes les années que le bon Dieu fait ? Occasion pour jouer aux mendiants, le mot anticiper étant inconnu des dirigeants malgaches. Or, gouverner n'est-il pas prévoir, tout prévoir?
En fait aussi, l’importance de cette exposition universelle milanaise de 2015 repose sur l'information quant à la défense et la protection de la biodiversité au niveau planétaire. Ce n'est pas une plateforme pour vendre sa patrie morceau par morceau et après Rajaonarimampianina, le déluge... Madagascar constitue un des pays qu’il importe le plus de préserver car possédant des richesses naturelles uniques au monde, mais où le peuple est aussi pauvre de Job. N'allez plus dire que ce n'est pas voulu, après 55 ans de soi-disant indépendance!
Thème de la participation « A la découverte de la biodiversité marine de Madagascar: se nourrir sainement et durablement »
Le Concept
Madagascar est la quatrième île plus grande du monde avec une surface de plus de 580 000 km² et possède plus de 5 000 km de merveilleuses côtes. L’île est parfois décrite comme étant un laboratoire vivant de l’évolution, vu l’incroyable abondance des espèces endémiques sur son territoire. En effet 91% des reptiles, 80% des plantes à fleurs, 74% des mammifères et 46% des oiseaux qu’elle abrite sont uniques à cette île. Le littoral avec une longueur de plus de 5 000 km, abrite une biodiversité très riche où les récifs coralliens et les mangroves (2% des mangroves mondiales) sont des protagonistes privilégiés.
Les récifs coralliens, ressource vitale pour les communautés malgaches côtières, souvent sont décrits comme une sorte de «oasis dans le désert» et constituent des écosystèmes tropicaux côtiers avec une population faunistiques et floristiques ainsi riche d’être comparables à la forêt tropicale. Malheureusement, les récifs coralliens sont un écosystème en voie de disparition, pour leur énorme fragilité et par conséquence sa valorisation n’est pas encore satisfaisante alors que les impacts négatifs de certaines activités humaines détruisent le récif corallien. Au même temps, les récifs et les plages de sable de corail sont particulièrement importants pour Madagascar grâce à leur énorme potentiel éco touristique.
Avec son thème de participation «A la découverte de la biodiversité marine de Madagascar: se nourrir sainement et durablement» à l’intérieur du Cluster* « Ile, mer et nourriture », Madagascar souhaite attirer l’attention des visiteurs sur la conservation en matière de protection et valorisation des habitats marins dans les écosystèmes, tels que la mangrove et le récif corallien et aussi les ressources halieutiques qu’elle possède.
Grâce à l’Exposition Universelle, il sera possible pour Madagascar d’informer le public sur l’existence de la certification biologique des ressources halieutiques exigées par les clients et les consommateurs et l’importance de s’alimenter sainement et durablement.
* Les pays de ce Cluster sont : la Communauté des Caraïbes (Barbade, Belize, Dominique, Grenade, Guyana, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les iles Grenadines, Suriname), la Guinée-Bissau, Les Comores, les îles Maldives et Madagascar.
Signature du livre d'or par un président qui a d'autres choses en tête que le développement effectif de son pays durant son passage au pouvoir. Comme le sommet de la Francophonie, par exemple. Mais combien a encore coûté aux contribuables malgaches cette sortie pas tout à fait indispensable à tout... prix
Mais quelles sont les réalités vraies qui prévalent dans le pays ? Une instabilité politique entrainant une instabilité économique sans précédent, dues à une incompétence et une incapacité de gérer Madagascar avec ses richesses connues du monde entier. Après les aéroports d’Ivato et de Nosy Be donnés à des Français pour 30 ans, la Jirama donné à des Américains pour 20 ans, que va donner le président Rajaonarimampianina aux Italiens et pour combien de temps ?
A ce rythme, les élèves malgaches d’aujourd’hui laisseront en héritage à leurs petits-enfants, un pays qui ne sera plus le leur. Et les actuels dirigeants malgaches seront les hommes les plus riches du cimetière.
Dossier de Jeannot Ramambazafy – 14 août 2015