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Madagascar transition : Accord d’Addis – Retour du Président Rajoelina

Décidément, de part et d’autre, les réactions sont tout simplement puériles. Ce qui les rendent d’autant plus dangereuses car tous veulent crier  victoire plus haut que les autres. De quelle victoire peut-on parler si l’on se réfère au cas récent du Zimbabwe  où la cohabitation est… infernale ? C’est bien de faire des déclarations, par-çi, par-là. Encore faut-il être explicite. Cette histoire de co-présidence, tant qu’elle n’aura pas été comprise va créer une confusion et une cacophonie totale. Et même bien expliquée, toujours après, elle va rester au travers de la gorge de ceux qui vont se sentir frustrés. Fanatisme et entêtement, lié aux intérêts personnels, ne feront jamais bon ménage avec la volonté d’avancer vraiment liée à l’intérêt supérieur de la nation.

 

« Ne pas agir avec la tête ni avec le cœur mais à travers mûres réflexions... (…) Les deux co-présidents du CPT assistent, conseillent, collaborent, proposent… »

 

En haut, les membres du GIC; en bas, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana 
 
Un Président de la transition et deux co-présidents du Conseil présidentiel de la transition. Nuance

Madagate va vous expliquer ce qu’il en est de cette histoire de co-présidents. Dans un précédent dossier, j’ai fait allusion à une troïka à dessein, étant donné que les premières informations distillées de 7 novembre allaient vers cette tendance. La troïka, en vérité, est la carriole russe attelée de trois chevaux qui sont placés de front. Dans le cas de Madagascar, il ne s’agit pas tout à fait de çà, en ce qui concerne les postes-clés de la transition. L’accord signé porte sur une sorte de complément à la Charte et aux accords de Maputo. Et c’est vraiment le moment d’être fort en vocabulaire. Quelle différence entre un vice-président et un co-président ? Le premier supplée au président. C’est-à-dire qu’il le seconde et, éventuellement, peut le remplacer dans des situations précises. En un mot, un président suppléant (qui remplace le président mais pas dans tous ses actes. Une sorte de vacataire permanent jusqu’au terme de la transition).

 

 

En ce qui concerne le co-président, c’est plus complexe. Littéralement, ce mot  définit la personne qui assume une présidence en commun avec d'autres personnes. A partir de là, tout est possible et les pro-Ravalomanana -surtout- ont raison de crier victoire (mais laquelle ? Le citoyen en question est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour complicité d’assassinat, référence n°11/33 du 21 août 2009. Le militaire Raoelina a craché le morceau et il y a de nombreux témoins quant à son implication directe dans la tuerie du 7 février 2009 ). Hormis ce « fait », les fanatiques ravalomananiens devront plutôt réfléchir car le passé très récent a démontré que ce n’est pas ceux qui gueulent des insultes et désinforment à outrance qui auront raison et auront raison de la vérité. « Pas de putschiste à la têtee de la transition ! ». Mais même Ravalomanana a fléchi pour l’intérêt de la nation. Finis les enfantillages. Le « Boay kely » a pris de la maturité grâce à vous.

 

 
 

Pour en revenir à l’acte additionnel à la charte et aux accords de Maputo, il comprend la création d’un Conseil présidentiel de la transition et enlève la création du poste de vice-président(s). Et c’est ce Conseil qui fait l’objet de co-présidence et non pas la présidence de la transition elle-même. Ainsi, Emmanuel Rakotovahiny et Fetison Rakoto Andrianirina sont co-présidents de ce Conseil présidentiel de la transition et non co-présidents de la transition. Nuance énorme car leurs actes sont limités à des domaines précis. Car, selon l’article 1 de la charte de la transition signée à Maputo : « Le Président de la Transition exerce les fonctions du chef de l’Etat pendant la transition ». Il n’a pas été touché. Donc, Andry Rajoelina, Emmanuel Rakotovahiny et Fetison Rakoto Andrianirina co-président le Conseil présidentiel de la transition mais seul Andry Rajoelina préside la transition. Et les débats débiles fusent comme si cette période limitée à quelques mois constituerait un avenir durable pour la Grande ile.

 

 
 
 
 

Et en malgache, ce ne sera pas de la tarte d’expliquer la nuance. Il n’y a qu’un terme pour vice-président et co-président : « Filoha lefitra ». Or, littéralement, vice-président se traduit pas « Filoha mpanampy » qu’on n’a jamais utilisé parce qu’il paraît que çà « rabaisse ».Dès lors, il y a même des « intellectuels » qui parlent de référendum à ce sujet. Tout simplement parce qu’ils n’ont pas compris eux-mêmes ou bien qu’ils ne savent rien expliquer et, comme bon nombre d’imbéciles pas heureux du tout, choisissent la première solution de facilité venue. Ils sont champions pour s’impliquer en paroles et en écriture sr l’Internet, mais à la première difficulté, ils en rajoutent d’autres. Bon, ce constat fait (mais c’est LE frein à tout développement humain chez les Malgaches), je vais tenter d’être clair et concis. Non pas pour les beaux yeux d’Andry Rajoelina mais pour l’intérêt du peuple qui n’attend plus que de sortir définitivement de cette crise 2009 par des élections. Encore un autre sujet à problème mais chaque chose en son temps.

 

L’article 2 de cet acte additionnel précise ainsi que  « les attributions du président de la transition demeurent telles que prévues par la charte de la transition (dans son article 4) signée à Maputo. Ces attributions seront exercées par le Président de la Transition assisté par les deux co-présidents du conseil présidentiel de la transitio ».Et vous allez rire (jaune) : c’est Ablassé Ouedraogo, celui que Ravalomanana a rabaissé qui a été chargé de lire les termes de l’accord (la vidéo dans un prochain dossier). Il n’y a plus rien à ajouter ni à enlever à cet accord additionnel signé par les quatre chefs de file et non pas par les chefs de délégation. Mais le propre de l’homme n’est plus le rire, dans le domaine de la politique politicienne malgache, mais bien l’art de compliquer ce qui est évident. En ce qui concerne les autres institutions de la transition, mieux vaut attendre car, il faut faire sienne l’adage : dans le doute abstiens-toi. Pour encore plus d’éclaircissements, à propos de cette troïka nuancée, veuillez écouter les explications en français dans la vidéo plus bas. Mais pour faire simple : Emmanuel Rakotovahiny et Fetison Rakoto Andrianirina co-président ce Conseil présidentiel de la transition. Il s’agit d’une entité qui s’ajoute aux autres Conseils de la transition, à savoir :

 

 

 
 LES ENTITES DE LA TRANSITION SELON LA CHARTE DE MAPUTO

Le Conseil supérieur de la Transition ou CST (qui remplace la Chambre haute avec 65 membres) et le Congrès de la Transition (qui remplace la Chambre basse avec 258 membres) ; le Conseil national de la Réconciliation (CNR) ; le Conseil économique et social de la Transition (CES) ; le Comité de réflexion sur la défense et la sécurité nationale (CRDSN) ; la Haute cour de la Transition (HCT) ; la Commission électorale indépendante (CENI). S’ajoute donc ce Conseil présidentiel de la transition. Et un malgache, le mot conseil, en tant qu’entité, se dit « Filan-kevitra ». Point barre.

 

 
 


Que cesse cette manie de faire perdurer le culte de la personnalité incompatible en ce millénaire des hautes technologies de l’information. Nous ne sommes plus au Moyen-âge… Mais certains « intellos » vont faire tour leur possible pour donne une version tirée leur esprit tourmenté. Tant pis pour eux. En tout cas, il serait impératif er urgent de traduire en malgache ce qui est écrit ci-dessus.

 

 

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY - Photographies : MIKAKELY

8 novembre 2009

Mis à jour ( Dimanche, 29 Novembre 2009 15:52 )  
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