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Niels Marquardt défie-t-il Barack Obama ?

Niels Marquardt fait couler beaucoup d’encre à Madagascar. Actuellement âgé de 57 ans, il n’a pas suivi d’école de diplomatie, à proprement parlé, mais il est spécialisé dans le management international. De 1981 à 1998, il a été responsable des affaires ECONOMIQUES dans plusieurs ambassades américaines (Thaïlande, République du Congo, France, Allemagne). Il a accédé au rang d’ambassadeur sous l’administration George W. Bush. En Guinée équatoriale (2004-2006), au Cameroun (204-2008) et finalement à Madagascar et aux Comores (poste commun). En fait, cela ne fait que 7 ans qu’il profite du statut d’ambassadeur pour mener une politique d’intéressement pur et simple.

 

Palais d’Ambohitsorohitra, le 20 janvier 2009. De gauche à droite : Marc Ravalomanana, Niels Marquardt et le Général William E. Ward, Commander of U.S. Africa Command

C’est donc sous l’administration très controversée de George W. Bush, « Past President », que Niels Marquardt a entamé son rôle « d’ambassadeur ». Par définition, ce poste sert à mettre en application la politique extérieure du pays qu’il représente. Il ne s’agit pas de créer une polémique mais de comprendre si, dans ses agissements paradoxaux depuis son arrivée dans la Grande île, Niels Marquardt possède la même vision que le nouveau Président Barack Obama à propos de l’Afrique ? Rien n’est mieux que de vous faire lire ce que celui-ci a déclaré à Accra (Ghana), en juillet 2009 :

 

« (…) Je ne vois pas les pays et les peuples d’Afrique comme un monde à part ; je vois l’Afrique comme une partie fondamentale de notre monde interconnecté… comme des partenaires au nom du futur que nous voulons pour tous nos enfants. Ce partenariat doit être fondé sur une responsabilité et un respect mutuels. Et c’est de cela que je veux parler avec vous aujourd’hui. Nous devons partir d’un postulat simple : l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains. Je le dis en toute s du passé tragique qui a souvent hanté cette partie du monde. Après tout, j’ai le sang de l’Afrique dans mes veines, et l’histoire même de ma famille témoigne des tragédies et des triomphes de l’histoire de l’Afrique (…). « Comme je l’ai dit au Caire, chaque nation accouche de la démocratie de sa manière à elle, et en conformité avec ses propres traditions. Mais l’Histoire présente un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur propre peuple, qui gouvernent par le consentement et non la coercition, sont plus prospères, sont plus stables et réalisent plus de succès que les gouvernements qui ne le font pas. Tenir des élections ne suffit pas. Il s’agit aussi de ce qui arrive entre les élections. La répression peut prendre plusieurs formes, et de nombreuses nations, y compris celles qui tiennent des élections, font face à des problèmes qui condamnent leurs peuples à la pauvreté. Un pays ne peut créer de richesse si ses leaders exploitent l’économie pour s’enrichir eux-mêmes, ou si la police peut être achetée par des trafiquants de drogue. Personne ne veut investi dans un pays où le gouvernement accapare des commissions de 20%... ou où la direction de l’autorité portuaire est corrompue. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la règle de brutalité et au gangstérisme. Cela n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, y compris même si vous y mettez une élection. Et aujourd’hui, il est temps que ce style de gouvernance s’arrête (…).

«  A travers l’Afrique, nous avons vu des exemples innombrables de personnes prenant leur destinée en main et qui sont acteurs d’un changement qui va du bas vers le haut (…). Il ne faut pas se méprendre : l’Histoire est du côté de ces braves Africains, et non pas du côté de ceux qui utilisent les coups d’Etat et les changements de constitution pour rester au pouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes. Cela dit, l’Amérique ne cherchera pas à imposer un système de gouvernement à une autre nation. La vérité essentielle de la démocratie est que chaque nation détermine son propre destin. Mais ce que l’Amérique fera, c’est augmenter l’assistance aux individus et aux institutions responsables, qui agissent pour la bonne gouvernance, pour des parlements qui signalent les abus de pouvoir et s’assurent que les voix de l’opposition sont entendues, pour la règle de droit, qui assure le caractère équitable de la justice, pour la participation civique, qui pousse le peuple à s’impliquer, sur des solutions concrètes à la corruption comme l’expertise des fraudes et les services automatisés, le renforcement des centres d’appel, la protection des arbitres permettant l’avancement de la transparence et de la responsabilité.

Et nous apportions ce soutien. J’ai engagé mon administration à accorder plus d’attention à la corruption dans nos rapports sur les droits de l’homme. Partout, les gens devraient avoir le droit de commencer une activité économique ou de se former sans avoir à payer un bakchich. Nous avons la responsabilité de soutenir ceux qui agissent de manière responsable et d’isoler ceux qui ne le font pas, et c’est exactement ce que l’Amérique fera. Cela nous conduit directement à notre deuxième axe de partenariat : soutenir un développement qui apporte des opportunités au plus grand nombre. Avec une meilleure gouvernance, je ne doute pas que l’Afrique tient une promesse : celle d’une prospérité plus partagée (…). Au fur et à mesure que les Africains s’approcheront de cette promesse, l’Amérique sera plus impliquée et tendra sa main. En diminuant les ressources qui vont aux consultants européens et à l’administration, nous voulons mettre plus de ressources dans les mains de ceux qui en ont besoin, en formant les gens à faire plus pour eux-mêmes (…). L’aide n’est pas une fin en soi. L’objectif de l’assistance étrangère doit être de créer les conditions pour qu’elle ne soit plus nécessaire (…). Les nations riches doivent ouvrir leurs portes aux produits et services venant de l’Afrique de manière significative. Cela sera un engagement de mon administration. Et là où il y a de la bonne gouvernance, nous pouvons accélérer la prospérité à travers des partenariats public-privé qui permettent des investissements qui ne s’arrêtent pas aux villes mais aussi aux zones pauvres et rurales. C’est aussi notre propre intérêt -parce que si des personnes sortent de la pauvreté et si de la richesse est créée en Afrique, de nouveaux marchés s’ouvrent pour nos propres produits-. Donc, c’est mutuellement profitable (…)

«  Laissez-moi être clair : l’Afrique ne correspond à la caricature grossière d’un continent en guerre perpétuelle. Mais si nous sommes honnêtes, pour beaucoup trop d’Africains, les conflits sont une partie de leur vie, de la même manière que le soleil. Il y a des guerres centrées sur la terre et des guerres centrées sur les ressources. Et il est beaucoup trop facile pour ceux qui n’ont pas de conscience de manipuler des communautés entières dans des combats entre religions et ethnies. Ces conflits sont une verrue sur le nez de l’Afrique. Nous avons tous des identités différentes -tribales et ethniques, religieuses et nationales. Mais définir quelqu’un en opposition à quelqu’un qui appartient à une tribu différente ou qui adore un prophète différent n’a pas de place au XXIème siècle. La diversité de l’Afrique devrait être une source de force, et non une cause de division. Nous sommes tous des enfants de Dieu. Nous partageons tous des aspirations communes qui est de vivre en paix et en sécurité, accéder à l’éducation et aux opportunités, chérir nos familles, nos communautés et notre foi. Cela représente notre humanité commune. C’est pourquoi nous devons refuser l’inhumanité au milieu de nous. Ce n’est jamais justifié, jamais justifiable de cibler des innocents au nom de l’idéologie. Quand une société force des enfants à tuer lors de guerres, elle se condamne à mort. Aucune foi, aucune culture ne devrait tolérer les outrages qu’on leur fait subir. Et nous devons tous nous engager pour la paix et la sécurité nécessaires au progrès (…)

« C’est pourquoi, en même temps que nous sommes prêts à coopérer à travers la diplomatie, l’assistance technique et le soutien logistique, nous prendrons la tête des efforts pour que les criminels de guerre soient responsables de leurs actes. Permettez-moi d’être clair : notre « Commandement Africain » ne servira pas à prendre pied en Afrique, mais à faire face à ces défis communs pour la sécurité de l’Amérique, de l’Afrique et du monde. Comme je l’ai dit plus tôt, l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains (…). Vous devez savoir une chose. Le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de tenir vos leaders responsables, et de construire des institutions au service du peuple. Vous pouvez servir au sein de vos communautés et utiliser votre énergie et votre instruction pour créer de nouvelles richesses et pour construire de nouvelles connexions avec le monde. Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits et provoquer le changement de la base au sommet. Vous le pouvez. Oui, vous le pouvez… parce qu’en ce moment, l’histoire est en marche.

Mais ces choses peuvent être réalisées si et seulement si vous devenez responsables de votre avenir. Cela ne sera pas facile. Cela demandera du temps et des efforts. Il y aura des souffrances et des retours en arrière. Mais je peux vous promettre une chose : l’Amérique sera avec vous à chaque pas que vous poserez, en tant que partenaire, en tant qu’ami. L’opportunité ne viendra pas d’ailleurs. Elle viendra des décisions que vous prendrez, des choses que vous ferez, de l’espoir que vous aurez dans votre cœur (…) Le temps présent peut être le temps où nous observons une fois de plus le triomphe de la justice. Oui, nous le pouvons (« Yes we can »). Merci beaucoup. Que Dieu vous bénisse. Merci ».

De gauche à droite : Wanda Nesbitt et James Mc Gee, prédécesseurs de Niels Marquardt

A présent, que chacun se demande sincèrement si les agissements de Niels Marquardt à Madagascar correspondent réellement aux aspirations du Président Barack Obama ?  Il faut se rappeler que Niels Marquardt succède à Wanda Nesbitt (2002-2004) qui a transmis un message du Président Georges W. Bush reconnaissant Marc Ravalomanana, en juin 2002, et à James McGee (2004-2007) dont le mandat a été écourté, car soupçonné par Marc Ravalomanana d’ingérence dans la société « Les Moulins de Madagascar », à capitaux américains… Niels Marquardt est arrivé au moment où Ravalomanana entamait un second mandat qu’il a entamé en toilettant la constitution et en méprisant le peuple, en s’accaparant de biens mobiliers et immobiliers publics. Ces méfaits escamotés par la présentation d’un MAP (« Madagascar Action Plan ») trop beau pour être honnête, réaliste et réalisable. Enfin, il faut que l’opinion publique n’oublie pas que les bailleurs de fonds ont suspendus leurs aides en décembre 2008 et non pas à cause de la révolution orange d’Andry Rajoelina. C’est inscrit dans l’Histoire qui ne ment jamais. Le père de l’opération « Epervier » (anti-corruption), au Cameroun, ne peut pas se tromper. Délibérément, il défend la cause perdue de Marc Ravalomanana, capitaliste malgache par excellence. Heureusement qu’il arrive en fin de mandat mais il ne  laissera pas souvenir impérissable pour la majorité des Malgaches.

Le président camerounais Paul Byia et Niels Marquardt qui brille par sa… tristesse. En janvier 2006, voici ce qu’il a déclaré, à propos du régime Byia :  « C’est avec une grande tristesse que je déplore le fait qu’une culture de corruption bien développée semble avoir pris ses racines au Cameroun ces dernières années, Les actes de corruption sont devenus si communs et si banals que certains observateurs se demandent si le sens du mot "corruption" a une connotation différente au Cameroun. Personne n’est au-dessus de la loi ».

Ce qu’il faut savoir encore sur Niels Marquardt

Judi et Niels Marquardt recevant les autorités de l'époque, lors de l'independance Day, en 2008, à Antananarivo. Au premier plan :  Marcel Ranjeva, ministre des Affaires étrangères, Yvan Rasandratriniony, Président du Sénat, Me Jacques Sylla,Président de l'Assemblée nationale, Yvette Sylla

En mai 2006, à l’American Business Association de Douala, il avait déclaré : « Ma principale mission ici comme ambassadeur est de faire accroître le flot de ressources des Etats-Unis vers le Cameroun (…). Je travaille toutes les semaines avec des Américains qui veulent investir au Cameroun. Ils veulent construire des ports et des chemins de fer en vue d’améliorer l’accès du Cameroun à l’exportation », etc. (cité in La Nouvelle Expression, 21 décembre 2006). En janvier 2007, il boycotte la présentation de vœux à Paul Biya. Qu’a-t-il changé après l’opération « Epervier » et son départ ? 

Le Cameroun, un cas d’école

 

Le Cameroun a accordé en 2007 des permis de prospection, d'exploration et d'exploitation d’immenses gisements miniers à cinq juniors minières qui étaient, jusqu’à cette date, ignorées des marchés financiers internationaux et des analystes. C’est seulement le 25 janvier 2008, que le gouvernement camerounais s’est doté d’un cadre organisationnel pour faire émerger une stratégie en matière de gestion des ressources naturelles. Selon une chronologie historique, c’est l’ambassadeur américain accrédité au Cameroun, Niels Marquardt, qui engagea dès juillet 2005, plusieurs négociations avec le Président Biya pour l’exploitation des gisements de matières premières et de pétrole du Cameroun par des opérateurs américains. L’ambassadeur Niels organisa le voyage que le Premier ministre Ephraïm Inoni effectua durant l’été 2007 aux Etats-Unis où il conduisit une délégation de sept personnes, parmi lesquelles se trouvait le ministre en charge de l’Administration du territoire, Marafa Hamidou Yaya, le ministre de l’économie et des finances, Polycarpe Abah Abah, et le coordonnateur du Programme national de gouvernance du Cameroun (PNGC), Dieudonné Oyono. Cette délégation entama des négociations avec des exploitants miniers aux Etats-Unis.  La question que la plupart des analystes se posent alors est la suivante : pourquoi est-ce que l’ambassadeur Niels Marquardt et ses contacts du Département d’Etat et de la Trade Development Agency (TDA) ont orienté la délégation camerounaise vers des sociétés minières juniors canadiennes, américaines, anglaises et australiennes totalement inconnues, plutôt que vers des majors américaines avec pignon sur rue ?

Source : http://www.bakchich.info/Rica-i-nerie-camerounaise,00845.html

 

Der des der : à qui profite réellement et véridiquement  l’AGOA initié par George W. Bush ?

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY

Mis à jour ( Vendredi, 22 Janvier 2010 05:41 )  
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