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Home Vie politique Dossier Andry Rajoelina : L'ingérence internationale empêche la restauration de l'ordre constitutionnel Razafisambatra Louis De Mon Désir : Droit de réponse au Parlement Européen concernant la crise malgache

Andry Rajoelina : L'ingérence internationale empêche la restauration de l'ordre constitutionnel Razafisambatra Louis De Mon Désir : Droit de réponse au Parlement Européen concernant la crise malgache

En premier lieu, cette lettre ouverte aux amis de Madagascar, émanant du Président Andry Rajoelina, a été publiée en anglais dans le « Wall Street Journal » en date du 16 février 2010. C’est-à-dire qu’elle est antérieure à l’exploit des zéros du Parlement Européen qui, à 10.000 km et sans y avoir posé le moindre doigt de pied, condamnent sans discernement aucun, sur la seule base de rapport complètement erroné. Mais c’est ce qui suit que l’Histoire, avec un grand « H » retiendra, lorsque le temps des regrets viendra. Pour le moment, la Communauté Internationale, agissant en capitaliste qui n’a pas perdu son réflexe de colonialiste, est arrivé à diviser pour mieux régner sur les immenses richesses de cette Grande île de l’océan Indien. La suivent, les inconscients qui n’ont d’autres dieux que Marc Ravalomanana et sa capacité de nuisance.

 

Les bras armés du Parlement Européen, qui ont délibérément faussé l’Histoire de Madagascar. En haut jusqu’en bas, de gauche à droite : Adam Bielan, Charles Goerens, Véronique De keyser, Filip Kaczmarek, Gay Mitchell, Michal Tomasz Kaminski, Martin Kastler, Tunne Kelam, Eidja Riita Korhola, Legutko, Ronzulli, Louis Michel, Marie-Christine Vergiat, Mario Mauro, Monica Luisa Macovei, Nicole Kiil-Nielsen, Bernd Posselt, Cristian Dan Preda, Renate Weber, Rueda, Ryszard Czarnecki, Charles Tannock, Piotr Porba

Ne voyant pas plus loin que le jour d’aujourd’hui, ces écervelés bien "motivés" font démentir le proverbe malgache : « Ny alika ihany no miverina amin’ny naloany » (Seuls les chiens reviennent sur leur vomi). Hélas, cela s’est déjà produit en 1996. Le peuple, dirigé par le Pr Zafy Albert a jeté dehors l’Amiral Didier Ratsiraka, en 1991. Un vrai coup d’état par la rue. Personne ne s’en est offusqué et la communauté internationale n’a pas encore eu l’idée saugrenue de ressusciter le président Tsiranana pour créer des mouvances. Il n’y avait pas non plus l’Internet pour mener une campagne de désinformation. Personne ne se rappelle que Zafy -et d’autres- étaient à la tête de la Grande marche de la liberté (« Diaben’ny Fahafahana »), sur le palais d’Iavoloha, le 10 août 1991. Il y a eu des morts et des disparus. Aucun écho du côté du Parlement Européen.


Zafy (à droite), le tombeur de Ratsiraka (à gauche) lors du coup d’état de 1991, aujourd’hui comme chien et chat avec lui

Et pourtant, en 1996, le même peuple qui a vomi Ratsiraka l’a réélu au détriment de Zafy Albert. Les citoyens malgaches de 2010 ne veulent plus que l’histoire se répète de cette manière et avec la complicité des blancs et blancs cassés. Surtout que Zafy, 83 ans, a eu la lumineuse idée de s’allier à ses deux ennemis politiques pour des intérêts bassement matériels. Il est vrai que la Communauté internationale a fait mieux en les appelant dans une lutte qui les concerne plus, ayant tous été vomis par le peuple (Ratsiraka, 1991 et 2002, Marc Ravalomanana qui a démissionné le 17 mars 2009) et leurs représentants (Zafy, 1996). GTT révisez l’Histoire du pays que vous prétendez aimer.


Fetison Rakoto Andrianirina, Marc Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo à Maputo III : L’Histoire de Madagascar commencerait donc par eux, à présent ?

Car, à présent donc, elle a débuté par Ravalomanana qui arrose à tour de bras pour donner une vision qui dépasse la fiction. Mais tôt ou tard, ce cauchemar va se retourner contre tous ces tristes individus qui sont déjà coupables de très haute trahison. envers la nation et la population malgaches. La vie ne s’arrêtera jamais en 2010. Ni en 2012. La fin du monde arrivera lorsque vous mourrez, lorsque nous mourrons. Voici la traduction en français de cette lettre ouverte aux amis de Madagascar. Qui explique la volonté de millions de citoyens malgaches qui veulent le vrai changement. Enfin, sachez que Madagascar, en cette année 2010, traverse sa quatrième période de transition.

Jeannot RAMAMBAZAFY

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« Madagascar, mon pays, est en train de s’enliser dans une crise politique d’une extrême gravité, et aucune issue n’est en vue pour le moment. Cette situation est le résultat de la série d’évènements suivants.

Au mois de mars dernier mon prédécesseur, Marc Ravalomanana, réveillé par un mouvement populaire sans précédent, a enfin pris conscience des limites de son exercice autocratique du pouvoir. Il a décidé de quitter le pays, et a confié le pouvoir à un directoire militaire, lequel directoire a ensuite considéré qu’il était juste de me transférer ce pouvoir, ainsi que la constitution l’y autorisait. La Haute Cour Constitutionnelle malgache, composée de membres nommés par Marc Ravalomanana, a validé ces actions et a décrété qu’elles étaient conformes à la Constitution.

La Communauté internationale, cependant, s'est insurgée contre ce qu'elle a appelé un « putsch » ou un « coup d'état » - termes contre lesquels je m'oppose vigoureusement, car ce n’est pas seulement par l’approbation de la Haute Court Constitutionnelle, mais aussi par la volonté d’une large majorité du peuple malgache que je suis à la tête de la Haute Autorité de la Transition.

Dès que j'ai pris le pouvoir, j'ai clairement dit que cette période de transition serait aussi courte que possible. J'ai demandé un retour à l'ordre constitutionnel par un référendum rapide et par des élections transparentes et démocratiques. J'ai demandé à la communauté internationale de soutenir mon pays dans ces efforts.

La réponse (qu’elle vienne des Nations Unies, de l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie comme de la Southern African Development Community) a consisté à imposer une transition « consensuelle et inclusive », sous la menace de sanctions. Dans ces sanctions il y a la suspension de l’aide économique sans laquelle mon pays est condamné à sombrer dans un chaos inévitable et durable. Le principe d’une transition « consensuelle et inclusive » est tout à fait louable en soi. Malheureusement, ce principe s'est heurté à la réalité malgache, réalité dont la communauté internationale n'a pas été apparemment capable de mesurer ou d’apprécier les limites.

Quelle sorte de consensus pourrait-on trouver avec l'ancien président qui est détesté par son peuple, qui a pillé son pays pour son avantage exclusif, et qui a ordonné de tirer sur une foule désarmée qui démontrait sa volonté légitime de voir un changement de régime ?

Pourquoi exiger à tout prix qu'un processus de réconciliation nationale inclue deux anciens chefs d’état, l’un qui a été destitué par l'Assemblée Nationale, et l'autre qui est sous le coup de poursuites judiciaires graves, et dont la représentation politique à Madagascar est quasi non existante?

Comment peut-on imaginer qu'une solution « consensuelle et inclusive » puisse être trouvée avec des chefs de partis et des anciens chefs d'état qui ont été destitués par le Peuple malgache et qui sont revenus sur la scène politique par leur seul art stratégique ? Pourquoi, quand leur seul but est de demander plus que ce qui est raisonnable pour bloquer les compromis et servir seulement les forces de l’inertie, devrais-je être tenu comme seul responsable de l'échec des négociations ?

Il y a, à Madagascar, des forces vives qui sont beaucoup plus représentatives du peuple et de ses aspirations que ceux qui sont responsables des échecs du passé et qui démontrent encore aujourd'hui leur incapacité à surmonter de purs intérêts partisans.

J'avais cependant accepté, sous la pression des autorités internationales et en prenant en considération le risque de sanctions éventuelles pour mon pays, de transiger avec les chefs de partis désignés par ces autorités. Mon espoir était que, si nous sommes guidés exclusivement par l'intérêt du Peuple et du Pays, nous pouvions trouver une voie consensuelle pour organiser des élections rapides.

Le lecteur doit se souvenir que, en dépit du fait que j'ai le soutien d'une grande majorité du Peuple malgache de l'armée, j'ai, lors des diverses négociations à Antananarivo, Maputo et Addis-Abeba, accepté davantage de compromis que de raison, en regard du large soutien que j’avais à la base. Mais ce n'est pas assez pour mes interlocuteurs. Leur esprit revanchard et leur appétit du pouvoir submergent l'intérêt général.

Et le Peuple malgache attend depuis six mois, impatiemment, la fin d’une médiation illusoire et contre-nature. Madagascar est l’otage d’une logique qu'elle ne comprend pas. Puisqu'il n'y a aucune issue en vue et que le pays est au beau milieu d'une longue stagnation, mes compatriotes sont devenus des victimes. Il faut de toute urgence mettre fin à cette situation.

J'ai pris donc la décision d’arrêter de participer aux soi-disant « négociations de Maputo ». C'est ma responsabilité en tant que Président de la Transition de donner la parole au Peuple malgache. Seule une autorité légitime pourra démocratiquement mettre fin à cette difficile période.

J'ai nommé un nouveau Premier Ministre qui dirigera le gouvernement en place, Premier Ministre que je confirme aujourd’hui dans ses fonctions et dont l’unique mission, en dehors de la gestion des affaires courantes, est d'organiser les prochaines élections. Je peux annoncer que l'élection des membres de l'Assemblée Constituante de la Quatrième république se tiendra le 20 mai 2010 (Ndt : cette date n’a pas été retenue, à la suite de la réunion sur les élections, tenus ultérieurement). À cette date, le gouvernement actuel démissionnera.

Je nommerai alors un nouveau Premier Ministre qui appartiendra au parti qui aura obtenu la majorité aux élections. Ce Premier ministre aura la responsabilité de former un nouveau gouvernement, en tenant compte de la représentation des différences forces politiques au nouveau parlement. Ce gouvernement résultant des élections législatives aura la charge d'organiser les élections présidentielles afin que le nouveau Président de la République puisse prendre ses fonctions avant le 26 juin.

Après l'échec Maputo, il n'y a aucune autre solution de mettre fin à cette crise. Le Peuple malgache doit avoir la liberté de choisir son propre avenir. Puisse la communauté internationale comprendre qu'il n'y a aucune autre alternative et nous aider à réintégrer l'ordre constitutionnel ».


ANDRY NIRINA RAJOELINA

Président de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar

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En second lieu, voici le droit de réponse de Razafisambatra Louis De Mon Désir à la Résolution du 13 février 2010 du Parlement Européen concernant la crise malgache.

« Comme tous les pays pauvres, Madagascar sombre dans une crise politique répétitive parce que le Parlement Européen n’a jamais fait preuve d’audace diplomatique pour pousser certains lobbies à remettre en question les effets pervers de la politique du « benchmarking » ; cette institution européenne n’ose pas non plus  dénoncer le féodalisme financier entretenu avec la complicité des anciens chefs d’Etat malgaches par certaines institutions financières internationales.

Le Parlement Européen n’a pas droit à oublier son immobilisme et son indifférence totale face aux coûts sociaux très élevés engendrés par le programme d’ajustement structurel, et aux conséquences néfastes des « privatisations à tout va » imposées à notre pays. S’il veut vraiment la paix sociale à Madagascar, qu’il fasse la transparence sur les enjeux stratégiques et économiques qui ont précédé les Accords de Maputo et motivé les soi-disant « facilitateurs » des négociateurs. Le Parlement européen a intérêt à réviser sa politique économique parce que la présence des anciens chefs d’Etat à ces Accords, respectivement évincés une et deux fois par le peuple malgache, ne résoudra pas la crise politique malgache. De même, une éventuelle intervention de la SADC dans le pays provoquera très probablement des affrontements meurtriers, aucun texte du Droit international ne justifiant une telle ingérence destinée à redorer le blason politique des dictateurs ; évidemment, si ces derniers étaient européens, ils ne seraient même pas élus aux fonctions municipales à cause de leur pratique dictatoriale. Mais pourquoi cet acharnement du Parlement Européen à bien soigner l’image de ces dictateurs au plan international ? Je ne laisse à personne d’autres pour y répondre.

N’oubliez pas surtout que le peuple malgache est très déterminé quand ses droits et sa souveraineté sont injustement bafoués et atteints.

Tout cela pour suggérer que les Accords de Maputo ne sont qu’artifices diplomatiques visant à faire revenir au pouvoir les anciens chefs d’Etat responsables de la pauvreté absolue de la population malgache. C’est une manière d’exprimer que le Parlement Européen peut penser à un autre scénario incarnant vis-à-vis du peuple malgache l’alternative politique et le renouveau, par exemple l’insertion dans un Accord d’une clause de disqualification politique des anciens chefs d’Etat et leur interdisant de se présenter aux prochaines élections présidentielles, et une autre clause ne leur permettant de renter au pays qu’après le résultat de ces élections. Toutefois, les membres des autres mouvances, animés par la pleine conviction de redresser le pays ne doivent pas être exclus de la Transition politique. De plus, le Parlement Européen peut proposer au Président Andry Rajoelina de destituer les membres de la Haute Autorité de Transition et les Ministres corrompus. En effet, le peuple malgache veut une Transition politique qui reflète vraiment sa soif de changement social et économique.

La diplomatie du « tape à l’œil » est révolue. Et le moment est venu pour l’Union Européenne de donner les solutions de fond telles que :

- réformes de l’architecture financière internationale et de la politique macroéconomique standard  pour prendre en considération les priorités nationales et locales ;

- un franc développement à visage humain ;

- une politique volontariste à l’égard de l’hégémonie intellectuelle mondiale;

- une politique pour une démocratie très participative ;-

repenser «la  libre concurrence ;

- abandon du « façadisme » politique et démocratique ;

- une « révolution verte » et une politique de formation de techniciens financiers et économiques dans les pays pauvres ;

- un transfert réel de la technologie;

- une autre approche même de la croissance économique ;

- un financement pour un développement équilibré et harmonieux dans ces pays et non pas de simples programmes d’assistance morcelés ;

En tout cas, la politique spectacle de l’hypocrisie humanitaire n’est pas la meilleure et la dernière solution.

Je crois qu’actuellement où le monde entier va de plus en plus mal par l’effet dévastateur du capitalisme financier spéculatif et par la quasi disparition intellectuelle de l’Etat–providence, le Parlement Européen abandonnera, au nom de la concorde universelle, les solutions de facilité pour avoir de véritables alternatives aussi bien pour les pays développés que pour les pays pauvres ».


RAZAFISAMBATRA Louis De Mon Désir

Fait à Paris, le 15 février 2010

Mis à jour ( Mardi, 16 Février 2010 19:09 )  
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