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Madagascar, sanctionné depuis le 6 août 1896, se relèvera en 2060. Mais…

Arrêtez les menaces de « sanctions » les gars de l’Union africaine, de la Sadc et de l’Union européenne. Votre vocabulaire date du 19eme siècle et rien ne changera à rien tant que les dirigeants malgaches n’arriveront pas à s'approprier leurs propres richesses au profit réel de la population qui ne cessera d’augmenter au fil des décennies.

Leonidas Tezapsidis, le 10 mai 2010, en sa résidence à Tsarasaotra

Lors de la célébration de la Journée de l’Europe, le Grec Leonidas Tezapsidis -qui succède au Français Jean Claude Boidin- a sentencieusement déclaré : « Une décision de l'Union européenne sera prise dans les jours à venir, et elle affectera la coopération au développement avec Madagascar ». Bravo ! Qu’est-ce qui aura changé depuis la conférence de Berlin sur le partage de l’Afrique ? Pour rafraîchir la mémoire de ces « nouveaux unifiés » pour et par la cause capitaliste, cette conférence de Berlin (« Afrika Conferenz ») avait été organisée dans le seul et unique but de partager et de diviser le continent africain. Elle débuta le 15 novembre 1884 pour s’achever le 26 février 1885. Ce fut une initiative du Chancelier allemand Otto von Bismärck. Voici les pays qui y ont participé, par ordre alphabétique : Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Portugal, Russie, Suède, Norvège, Turquie, Etats-Unis. Cette conférence a abouti à édicter les règles officielles de colonisation. Madagascar « revint », sans gloire aucune et sans demander l’avis des Malgaches, à la France qui roule, à présent, pour le « dialogue » et ne désespère pas. Du 6 août 1896 au 26 juin 1960, la Grande île de l'Océan Indien a été une colonie française. Les arrières-arrières-grands parents de Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana, eux, n’avaient pas leurs mots à dire en 1884. Et ces pays osent, à présent, parler de consensus, d'inclusivité. Il n'y avait pas plus unilatéral que ce partage du "gâteau africain", cette mainmise qui a engendré la race des esclaves qui, une fois  émancipés et au pouvoir, n'ont songé qu'à piller leur propre pays. Comme l'ont fait et le font encore leurs maîtres à penser. Sous une autre forme plus subtilement financière...

La Conférence de Berlin. A gauche, le « gâteau africain »

Mais cette jolie coalition pour piller les richesses du continent des esclaves n’a pas empêché deux guerres « mondiales » (1914-1948 et 1939-1945). Qui a payé le plus lourd tribut dans cette histoire de Blancs qui, de nos jours, semblent s’aimer à la folie ? Les indigènes africains et malgaches qui ont eu le malheur, par la suite -et jusqu’à présent-, d’être dirigés par des pantins qui n’ont pas été foutus de mettre en place une politique économique axée sur les richesses naturelles et minières de leur pays. Durant des décennies, toutes ces richesses ont été exportées. D’abord pour « l’effort de guerre », ensuite parce que les Malgaches ont préféré se faire exploiter plutôt que de prendre en mains leur économie. Plus précisément, les dirigeants passés ont délibérément choisi de se remplir les poches et de se laisser corrompre par des pourcentages -ridicules en regard des bénéfices pour les bailleurs de fonds- plutôt que de défendre d’égal à égal, entre pays libres, les vrais intérêts des Malgaches sur plusieurs décennies. Métallurgie, sidérurgie, usines de transformation de produits locaux… Inconnus jusqu’en cette année 2010. Tout a été et est importé. En vérité, je vous l’affirme et le confirme : même une aiguille n’a jamais été made in Madagascar ! A présent, tout est asiatique.

Les « pantins » du GIC pour Madagascar : Tiébilé Dramé, Ramtane Lamamra, Jean Ping

Leonidas Tezapsidis est Grec. Son pays, la Grèce, vient de recevoir 110 milliards d’euros, de la part de l’Union européenne, pour se « reconstruire ». Qu’est-ce qu’elle en a à cirer de l’actuelle crise politique malgache dont elle ne connaît les tenants et aboutissants qu’au travers d’une désinformation à grande échelle orchestrée par Marc Ravalomanana -le dernier des colonisés par l’argent et la gloire issus du pouvoir- qui s’est pris pour Dieu le Père ? Accro aux subsides des bailleurs de fonds, le pays des lémuriens en est toujours resté à la stratégie de Joseph Gallieni : diviser pour mieux régner. Ou plus exactement : se laisser diviser pour mieux être exploité plutôt que d’être valorisé. Qu’est-ce que le fameux GIC (Groupe international de contact) sinon un ersatz des pays de la Conférence de Berlin ? Dans cette révolution orange menée par Andry Rajoelina contre Marc Ravalomanana, en 2009, ils ont intégré les deux anciens présidents Didier Ratsiraka et Zafy Albert qui, pourtant, n’ont pas fait avancer le pays d’un pouce, malgré les promesses de « paradis socialiste », « financements parallèles », « république humaniste et écologique ». Résultats ? Un autre système style conférence de Berlin s’est enclenché : discuter de la « crise politique » malgache sur le continent noir, avec d’autres pantins noirs même pas foutus de régler leurs propres problèmes socio-politiques : Maputo, Addis-Abeba, Pretoria. Personne n’a retenu les leçons de Dakar. Mais c’est voulu.

Les îles «éparses » appartenant à Madagascar

Les fanatiques (GTT, Tim, Fjkm, « trois mouvances » …) payés par Ravalomanana, ignorant l’histoire de leur propre pays, entrent dans ce jeu malsain du diviser pour mieux régner. Mais ce fut la même chose pour Philibert Tsiranana (Psd, Frs) et Didier Ratsiraka (Arema, fédéralistes). Les « Blancs » savent pertinemment que ces « bougnoules » ne s’entendront jamais entre eux. C’est d'ailleurs pour çà qu’il a été facile de les coloniser… Alors ? La réaction de ces descendants des colons de 1885 est simple : on va vous couper les vivres. Débrouillez-vous entre vous ! Sous-entendu : entretuez-vous, nous composerons avec les survivants. Mais en attendant, le pillage officialisé se poursuit inexorablement, en toute quiétude : ilménite, cobalt… et bientôt le pétrole. L’exploitation des îles éparses appartenant à Madagascar (Glorieuses; Tromelin; Juan de Nova; Bassas da India; Europa) bat de son plein. Ce sont les vrais problèmes que l’on a « oublié », trop occupés à jouer le jeu du partage des avantages liés à un siège, même transitoire. Les peuples des grandes nations ont eu leurs pionniers, leurs héros, leurs sacrifices en tous genres. Veuillez vous référer à l’histoire de France et celle des Etats-Unis d’Amérique. C’est tout cela qui leur a permis, des siècles durant, à se construire, à s’ériger en bâtisseurs pour leurs descendants actuels. Rome, devenue ville éternelle, ne s’est pas faite en un jour.

La position inconfortable de l’Union européenne qui doit se solidariser, depuis cette crise financière « mondiale », engendrée par un clash du système capitaliste américain où l’état est venu au secours du secteur privé comme chez les communistes (prendre l'idée de biens en commun) longtemps diabolisés

Mais les « politiciens » des peuples des pays colonisés, eux, ne veulent vivre que le jour d’aujourd’hui : 4X4, portable, villas… Le matérialisme et le m’as-tu vu à leur paroxysme. Voilà le drame de ces peuples. Tragédie connue et archi-exploitée par ces pays donneurs de leçons dont les richesses se tarissent, au Nord. Ils ont les sous (dollars, euros) mais à quoi cela leur servira-t-il, s’ils ne parviennent pas à entretenir un état de dépendance vis-à-vis de leurs anciennes colonies où se trouvent les vraies richesses ? A rien. D’où cette notion de sanction, basée sur l’argent de la « coopération ». Entre la colonisation concoctée à Berlin en 1884 et les révoltes populaires des pays africains colonisés économiquement, il demeure toujours un lien de cause à effet. En cette année 2010, les Malgaches, sur encore deux générations, sont endettés jusqu’au cou mais ils n’en sont pas conscients. Et plus on leur donnera, plus ils resteront à la merci de ces beaux parleurs hypocrites car aucune grande nation de cette terre n’est désintéressée. Surtout depuis qu’elles ont compris que leur propre système capitaliste a une faille, encore dénommée crise financière « mondiale ». 1960-2010 : Madagascar, 50 ans du retour de son indépendance. Mais quelle indépendance, en regard de tous ces chantages à l’argent qui fait voler en éclats le terme même de souveraineté ? En lisant attentivement tous les accords rédigés depuis, le constat est flagrant : tout est au bénéfice de ces grands pays colonisateurs de 1884. Mais tintin lorsqu’il faut signer le protocole de Kyoto sur les changements climatiques. Ce n’est pas encore « rentable » pour eux.

Thérèse Ratsimandrava (déjà décédée) sur la dépouille mortelle de son époux, chef d’Etat et de gouvernement durant seulement deux jours. Des intérêts communs colossaux nationaux et internationaux ont été derrière son assassinat

Madagascar an 2060. La Grande île célèbre ses 100 ans d’indépendance. Si je ne suis pas mort, j’aurai... 106 ans. Mais Zafy, Ratsiraka, Ravalomanana ne seront plus de ce monde. C’est une certitude. Andry Rajoelina aura 87 ans, s’il est toujours en vie. Aura-t-il été Président élu ? Beaucoup de villages de la côte Est et du canal de Mozambique seront rayés de la carte, par la fonte des glaciers. L’héritage de la colonisation et du diviser pour régner et la ploutocratie seront-ils encore vivaces ? Perspectives à demi réjouissantes : Un Malgache, né en 2020, aura hérité de mes écrits. Il fera construire des usines de transformation marchant à l’énergie solaire et éolienne. Malheureusement, il ne restera plus grand’chose des richesses pillées depuis le 19eme siècle. Dans l’hémisphère Nord, ce sera l’époque style Mad Max, la loi du plus fort et Waterworld, car il n’y aura plus rien à explorer et exploiter, les catastrophes naturelles s’étant multipliées. Les vrais riches iront s’installer sur la Lune ou sur Mars. L’avenir, en cet an de grâce 2060, sera au Sud. Ceux qui, en cette année 2010, louent une vénération sans bornes pour Marc Ravalomanana, en sont-ils conscients ou se sentent-ils immortels ? C’est évident car, pour eux, les redevables plutôt que contribuables, la vie a commencé par ce petit laitier d’Imerikasinina qui a eu les mêmes défauts que ses prédécesseurs : tenter de rester au pouvoir à vie. D’où son acharnement d’après lui le déluge. Et des sous, ce n’est pas cela qui lui manque ; Mais jusqu’à quand ? Car, manque de bol pour lui, aucun président malgache n’est jamais resté au pouvoir jusqu’à sa mort. Sauf le colonel Richard Ratsimandrava dont la vérité sur son assassinat, le 11 février 1975, sera enfin révélée en 2040… Et après ?

Comme il est écrit dans la Bible, par l’Ecclésiaste : « Tout est absurde et inutile, tout est dérisoire. Le devoir de tout homme est de respecter Dieu en obéissant à ses ordres. En effet, Dieu demandera des comptes à rendre pour toutes nos actions, mêmes cachées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises ».

J’ai eu la chance de vivre sur deux siècles mais je constate que la folie et l’orgueil des hommes deviennent de plus en plus absurdes, inutiles et dérisoires. Et, en cette année 2010, tous les problèmes sont faux et intentionnellement faussés. Une immense cacophonie doublée de zizanie. Pour le plus grand bien des puissances financières qui peuvent se permettre de "sanctionner".

 

Jeannot RAMAMBAZAFY - 11 MAI 2010

Mis à jour ( Mercredi, 12 Mai 2010 09:08 )  
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