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Madagascar : les Malgaches n’auront à s’en prendre qu’à eux-mêmes

 

Quelque part dans le Sud profond de Madagascar (Photo : Andry Rakotonirainy)

Faut-il avoir fait des études mais être bête comme mes pieds pour ne pas reconnaître l’unique vérité suivante ? D’un côté comme de l’autre, il est inutile de chercher la reconnaissance internationale tant que les 7 millions inscrits sur les listes électorales (sur plus de 20 millions d'habitants) ne choisiront pas leurs dirigeants au suffrage universel. La grande autre bêtise c’est de parler de temps. Pour la Haute autorité de l’Etat (Hae) de Zafy Albert, la transition a bien duré de 1991 à 1993, non ? Mais à l’époque, l’Amiral Ratsiraka, parti en exil, a eu la sagesse de connaître que, dans certains cas, le silence est d’or. Et il n’a pas eu autant de milliards à jeter par la fenêtre comme le fait encore Marc Ravalomanana pour financer des « actions » et des sites de toutes sortes qui n’avilissent que ces mercenaires anonymes du clavier. De toute façon, à l’époque, l’Internet n’existait pas à Madagascar et le seul avoir connu de l’Amiral reste son domaine d’Ambodiatafana.

En parlant de Ravalomanana, « le roublard au pouvoir », dixit Zafy  Albert son nouvel ami, faut-il être tellement amnésique et de très mauvaise foi pour « oublier » qu’il n’a été reconnu qu’en 2004 ? Or reconnaissance internationale signifie endettement pour les actuels enfants malgaches qui seront parents dans quelques années et ainsi de suite. Moi je dis que lorsque le taux de participation aux futures élections atteindra les 60-65% on verra où se situera la partialité tant décriée par le Mozambicain Joachim Alberto Chissano.

Mais c’est justement pour çà que toutes les manœuvres possibles sont mises en œuvre pour contrer cette volonté du régime de transition d’en finir en allant aux élections le plus tôt possible. Et voilà les grands intellectuels malgaches qui brillent par leur verve stérile qui n’a jamais rien apporté de positif au niveau de vie de la majorité des Malgaches. J’avais dit, dans un article, que l’on construit toujours un édifice à partir des fondations et non en commençant par la toiture. Mais même cette logique, la Cnosc (semblant de « société civile » composée de politiciens sur le retour) et les 3 « mouvances » feignent de l’ignorer.

Durant plus de 45 ans, tout commençait par les présidentielles. La suite ? Toute la « crème » des politiciens s’inféodait au parti présidentiel au pouvoir, avant de le regretter amèrement et de basculer dans l’opposition. L’exemple-type : Manandafy Rakotonirina, le Mfm « rouge et expert » qui, depuis 1972, a pratiquement bouffé dans toutes les écuelles des présidents passés. Actuellement, il est Premier ministre, nommé par téléphone, de Marc Ravalomanana. Du grand Guignol, je vous dis. En fait, les politiciens malgaches sont tous comme çà… Pour vous enrichir (sur le dos du peuple), faites de la politique !

Le moment actuel que vit la Grande île de l’Océan Indien, c’est celui où le moribond fait un dernier sursaut avant de s’éteindre. Mais attention à ses mains agrippantes...  Et la Cnosc espère tout de Chissano, personnage ambigu depuis les accords de Dakar I et II en 2002, concernant l’histoire politique de Madagascar. On parle même de 200 millions de dollars pour une conférence nationale « souveraine ». Ils sont calés en vocabulaire, il faut le reconnaître. Mais ces oligarques connaissent-ils réellement le sens de ce mot ? Et qu’est-ce qu’on n’invente pas comme schémas pour tenter de revenir au pouvoir par dictateurs déchus interposés ! Si « Dadabe » Tsiranana (premier président de la première république malgache de 1959 à 1972) et le colonel Ratsimandrava (assassiné en 1975) étaient en vie, le Gic (Groupe international de contact) aurait sûrement fait appel à eux. Plus on est de fous, plus on rit, non ? Seulement, c’est encore et toujours la politique héritée de Gallieni, qui consiste à diviser pour mieux régner.

Et tous ces dirigeants déchus et empêché (Zafy), mais surtout leurs supporters, se foutent complètement du fait, qu’en ce moment même l’ilménite malgache s’envole par milliers de tonnes ; que le thon d’Antsiranana part en boîtes, que le cobalt d’Ambatovy suivra le même chemin. Ne parlons pas de l’or, du saphir et bientôt des diamants. Trop obnubilés à ne voir que le temps présent et à hurler sur le bois de rose, ne pensant qu’aux milliards qu’il représente, sans chercher qui il y a réellement derrière ce trafic et pourquoi. Ils ne connaissent vraiment pas Thierry Tan qui a révélé : « la différence de développement entre l’Asie et l’Afrique et que l’Asie n’a rien mais elle transforme tout, alors que l’Afrique à tout mais elle ne transforme rien ! ». En bref, c’est la Communauté internationale qui y gagnera le plus avec cet art consommé des Malgaches d’ergoter sans même penser aux lendemains. Bien que le temps joue contre elle avec cette crise financière créée par son système capitaliste.

QMM-Rio Tinto était là depuis Didier Ratsiraka (fin des années 1980) mais n’a jamais eu l’autorisation d’exploiter quoi que ce soit. Une fois Ravalomanana au pouvoir, ils ont eu le droit d’exploitation à la vitesse d’un… Tgv. Idem pour Sherritt à Ambatovy. Quels ont été les termes des contrats ? Mystère et boule de gomme. Mais un large pan de détournement de deniers publics a été révélé avec la société chinoise Wisco et les mines ferrugineuses de Soalala.  Car la loi sur les contrats miniers stipule que des avances substancielles doivent être versées aux autorités signataires d'un contrat. Ainsi, avant même de songer à une exploration (à ne pas confondre avec exploitation), 100 millions de dollars, ont été mis sur le tapis, comme pour une sorte de droit d’inscription sans remboursement. C’est la loi qui l'exige. 100 millions de dollars, cela fait tout de même plus de 500 milliards d’anciens francs malgaches.

Donnez çà à Ratsiraka ou Zafy ou Ravalomanana, vous verrez que le peuple sera encore plus pauvre, abreuvé de démagogie. Qui nous dit qu’ils n’ont pas reçu ce genre de droit d’inscription pendant leurs mandats ? Le petit livre rouge (« Boky mena ») ? Un beau roman mais qui attendait des sous des bailleurs de fonds, avec intérêts ; le Madagascar Action Plan ou Map ? Le même roman avec un culot monstre de Ravalomanana. En effet, il a osé demander 5 milliards de dollars, sur 5 ans (2007-2010), à la tribune de l’Onu pour sa mise en application. Ni plus ni moins. L’année 2010 arrive à son terme. Cinq ans ce n’est rien dans la vie d’une nation… Dans tout çà, qui reste imperturbable ? La communauté internationale, en digne héritière du général Gallieni. Dans 50 ans, je serais mort comme tous ces actuels vaillants adeptes du culte de la personnalité, de la culture du fric et de l’impunité. Qu’est-ce qu’on rigolera alors dans nos tombes ! Et c’est à ce moment-là que les Malgaches de demain prendront conscience ? Bravo ! Mais ils n’auront plus aucune richesse pour vivre. Tout aura été systématiquement pillé dans leur dos.

Il est encore temps de se réveiller et de penser aux générations futures les gars ! A moins que vous ne soyez immortels. Dans ce cas, continuez mais vous allez vous retrouver tous seuls. A quoi rêvent cette Cnosc et les « trois mouvances » ? Voilà le scénario « idéal » : les militaires de la Sadc débarquent et Ratsiraka et Ravalomanana reviennent. Ce sera le paradis (socialiste). ET APRES ? Et nous arrivons au vrai problème de Madagascar : les politiciens malgaches n’ont jamais eu aucune vision réelle pour l’avenir. Tout n’était que théorie et à nouveau président, nouveau système de société. Madagascar est devenu le laboratoire de toutes les expériences socio-politiques sans lendemain. Et pourvu qu’ils roulent en 4X4, que leurs enfants étudient ailleurs, qu’ils ne paient rien du tout (carburants, habitation, vacances… tutti quanti quoi !), tout va bien dans le meilleur des mondes.

Ignorent-ils vraiment qu’en agissant ainsi, ils condamnent leur propre descendance ? Mais on dit, dans nos contrées, qu’il vaut mieux mourir demain qu’aujourd’hui (« aleho maty rahampitso, toa izay maty androany »). Et les bailleurs feront encore bailler les Malgaches, jusqu’à ce qu’ils n’aient plus rien à retirer d’un pays dont les dirigeants et les politiciens auront été leurs propres fossoyeurs. Ma maigre consolation, dès lors, c’est que je serais mort pour ne pas vivre cela. Après Mao, la Chine s’est réveillé. Après Ravalomanana, Madagascar risque de s’ensevelir vivant (« Milevim-belona »)

Un dernier exemple pour que vous puissiez rigoler encore plus. Crise financière ? Mais les Malgaches la vivaient déjà depuis 1896, année de sa colonisation. Mais les « vazaha », eux, savent s’entraider. Les états français et américain ont injecté des milliards de dollars à leurs secteurs privés. Il leur a fallu sauver l’Islande dont l’Etat avait été déclaré en faillite. Mais vous croyez qu’ils donneront aux Malgaches un ou deux milliards pour construire, ici, des usines de transformation ? JAMAIS ! Car, à ce moment-là, les Malgaches eux-mêmes fixeront le coût de leurs produits. Et cela, l’Omc (Organisation mondiale du commerce) ne l’acceptera jamais…

Alors ? Quand ces braillards comprendront-ils que la communauté internationale est là pour mieux nous asservir, nous appauvrir ? Quand les poules auront des dents parce que les dirigeants malgaches passés ont toujours eu peur des « vazaha be vola » (les Blancs qui sont riches) qui leur « donnent » un million mais, en retour, gagnent cent fois plus. Heureusement, et il faut en être fier, un jeune Andry Rajoelina s’est levé (en effet j’ai attendu 38 ans semés de promesses de la part de trois présidents, mais Andry Tgv, lui, a réussi à faire ressusciter l’Hôtel de ville de la Capitale en deux ans), qui utilise à bon escient les 100 millions de dollars des Chinois de Wisco. Ces derniers construiront une usine de transformation. Et les bailleurs de fonds « traditionnels » en tremblent. Avec les nouvelles technologies, les crimes politiques n’étant plus « intraçables » (mais Benazir Butto a bien été assassinée), C’est donc « normal » s’ils préfèrent que les Malgaches s’entretuent.

Pour revenir en « sauveurs ». Comme les regrets ne viennent jamais qu’après, les Malgaches de Madagascar n’auront plus que leurs yeux pour pleurer mais ils n’auront à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Et le cycle se perpétuera. Jusqu’à ce que mort s’ensuive. Je précise bien les Malgaches de Madagascar. Car ceux qui, actuellement, font de l’esprit sur le web, de l’extérieur, renieront jusqu’à leurs origines malgaches. Déjà qu’ils ont tous une autre nationalité (« vazaha taratasy ») et que leurs enfants ignorent jusqu’à la langue de leurs ancêtres. Vous croyez que les 80% des Malgaches de Madagascar ont le temps et les moyens de s’adonner au surf sur Internet ? Ils doivent survivre d’abord avant de mourir pauvres, comme leurs parents et aussi comme leurs enfants si cette mentalité d’irresponsable perdure.

Pensez-y et à bon entendeur, salut !

PS : un exemple-type de fanatisme aigu. La semaine passée, l'ex-député TIM, Raharisaina Hery avait déclaré : " En destituant les maires dont le mandat n'est pas encore terminé, on foule aux pieds le choix du peuple. Les pratiquent inspirées de l'hitlérisme  se multiplient maintenant ".

Tiens donc ! Alors, comment s'appelle ce que Marc Ravalomanana a fait en remplaçant les maires d'Ivato aéroport et d'Ivato village par des Pds, alors qu'ils avaient été élus par le peuple ? Et comment s'appelle cette pratique de ne pas avoir permis les Malgaches de Fort-Dauphin, Sainte-Marie et Nosy Be, de voter en plaçant immédiatement des Pds ? En effet, jusqu'à aujourd'hui, aucun maire de ces localités n'a été élu depuis 2007. Aussi; l'ex-député devrait réfléchir avant de tromper ses auditeurs et lui-même. A moins qu'il ait pris la leçon de l'éminent Professeur Zafy Albert qui venait d'affirmer que : " Andry Rajoelina est un petit Hitler " ? Ce sont des Malgaches comme çà qui sont les ennemis de tous les autres Malgaches, en parlant à tort et à travers.

Jeannot Ramambazafy – 23 septembre 2010

Mis à jour ( Samedi, 25 Septembre 2010 06:36 )  
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