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Madagascar-USA : la souveraineté nationale ne se monnaie pas pour 85 millions de dollars

Symboles de la puissance des U.S.A. : les dollars et les soldats avec permis de tuer,  endoctrinés par la mégalomanie et la paranoïa des dirigeants américains

Alors là, bravo ! Le « gendarme du monde » vient encore de se faire plus d’ennemis que d’amis, au nom du dieu Dollar. En effet, pour résumer le court séjour à Madagascar de Karl Wycoff, sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines à Madagascar, sans utiliser le langage hypocrito-diplomatique, cela donne ceci : si vous ne mettez pas en place une transition « consensuelle et inclusive », vous n’aurez pas les 85 millions de dollars pour « aider le peuple malgache en cette période difficile avec un programme d’aide humanitaire ».

Pourquoi pas 85 milliards de dollars et pourquoi parler argent s’il s’agissait vraiment d’une mission « d’évaluation » ? La suspension de l’AGOA, véritable génocide économique, n’a pourtant pas eu les millions de « victimes » escomptées…

Du coup, Midi Madagasikara titre à sa Une du 3 novembre 2010 : « Les Etats-Unis rejettent le référendum et les communales ». Donc, pour Mamy Rakotoarivelo (Membre du parti Tim de Ravalomanana et propriétaire-gérant de ce quotidien fondé par sa pauvre belle-maman, Marthe Rajaofera Andriambelo), les USA représentent à eux seuls la fameuse « Communauté internationale ». Mais où diable ce Karl Wycoff a-t-il pris ses sources d’évaluation de la situation à Madagascar en deux ans ? Sur quels critères se base le gouvernement américain d’Obama, lui-même actuellement en difficulté pour les élections à mi-mandat ?

Karl Wycoff

Mais il faut se rappeler que le même Karl Wycoff, en janvier 2010, avait déjà déclaré : « Les sanctions tomberont si les acteurs de la politique malgache continuent d’entraver le retour à un gouvernement constitutionnel, c’est-à-dire le retour aux accords de Maputo et d’Addis Abeba ». Puis, il tombe dans un paradoxe qui démontre que les USA entendent faire ce qui leur plaise à travers la planète : « Pourquoi certains Etats continuent à fournir une telle assistance à un régime non constitutionnel ? (Il faisait allusion à la France à propos de la coopération militaire). Les Etats-Unis appuient les démarches de la SADC pour œuvrer de concert avec l’Union Africaine pour remettre en train le processus politique ».

Le même Karl Wycoff, à la résidence US d'Ambaranjana,  plus ou moins ombrageux encore que
du temps de l'ATU (Unité anti-terroriste)

Paradoxe car le 2 novembre 2010, à la résidence des USA à Ambaranjana, voilà-t-il pas qu’il déclare, non plus un « retour à l’ordre constitutionnel », mais réclame un « nouvel ordre constitutionnel ». Et aguiche donc « le peuple malgache » avec 85 millions de dollars « d’aide humanitaire ». Du coup aussi, Lalao Randriamampionona (Madame Cnosc, épouse du l’ancien ministre des TP de Ravalomanana) déclare : « Ce que nous recherchons d’abord, c’est la reconnaissance internationale ». Ah bon ? Et que représente le "nous", selon elle ? En tout cas, même pas le quart du peuple malgache en âge de voter, le rapport des forces (politiques) s'étant inversé depuis longtemps. Et c’est cette histoire d’argent qui fait grimper au plafond les extrémistes de tous bords. Reconnaissance internationale signifie des tonnes de dollars pour certains. Dollars dont ils comptent prélever quelques centimes par… millions au passage. C'est cette mentalité qui permet à la "Communauté internationale" de faire du chantage au fric.

Le Vietnam, la honte pour les U.S.A.

Mais à y voir clair, la venue de Karl Wycoff démontre que le « Grand Satan » entend anticiper les choses avec la montée en puissance de pays comme l’Iran, l’Irak, la Turquie à Madagascar. Je l’ai déjà écrit : ce n’est pas le sort du « pauvre peuple malgache » qui préoccupe les USA mais la peur de voir ébranler la fameuse Communauté d’intérêts internationaux dont l’Amérique en est donc le chef de file avec ces milliards de milliards de dollars en apparence. Car c’est le pays le plus endetté de la planète, qui ne respecte rien, fort de sa puissance de feu. Mais qui a engendré, lui-même, le terrorisme et la crise  « financière ». Internationaux aussi. Que Mister Wycoff sache une fois pour toutes que Madagascar a été en crise depuis 1896, après le partage du gâteau africain à Berlin. Seulement la colonisation a pris une autre forme, plus sournoise. Quant à vous, lecteurs, renseignez-vous bien sur la famille Ben Laden…

Who is Karl Wycoff ?


Karl Wycoff was in Rangoon, Burma (Myanmar), as Deputy Chief of Mission. Earlier, he served as Principal Officer of the U.S. Consulate General in Shenyang, China, and Deputy Chief of the U.S. Embassy in Vientiane. On his return to Washington, D.C., he was appointed Deputy Country Director for the Pacific Islands and, later, Deputy Country Director for Thailand and Burma. Mr. Wycoff started his diplomatic career in Africa, serving at the U.S. embassies in Monrovia, Liberia, and in Yaoundé, Cameroon, as well as at the U.S. Consulate General in Douala. A graduate of the U.S. State Department’s Senior Seminar and the recipient of numerous performance and honour awards, he holds a B.A. and M.A. in political science from the University of Georgia.

En 2005, Karl Wycoof avait succédé à Brian Woo à la tête de l’Unité anti-terroriste (ATU) de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). A présent, c’est le monde à l’envers. Il « terrorise » le peuple malgache par un chantage à 85 millions de dollars.

Ankoay, aigle à la tête blanche, rapace de Madagascar

Citoyens malgaches : c’est le moment ou jamais, à travers ce referendum du 17 novembre 2010, de démontrer que la souveraineté et la fierté nationales ne se monnaient pas. L’heure est au patriotisme authentique, avec un taux de participation plus élevé que le 4 avril 2007 (Pour s’arroger plus de pouvoirs, Marc Ravalomanana avait organisé un referendum avec une « campagne » de 15 jours, sans texte en malgache et sans bulletin unique ; taux de participation final : 43,72%. Tout lui était permis, il venait d’être réélu « démocratiquement »).

En vérité, l’histoire nous le confirme : Karl Wycoof parle comme un oligarque à d’autres oligarques. Prenez un dictionnaire si vous ignorez le sens de ce mot. Le Vietnam n’a pas suffit aux US ; pas plus que l’Afghanistan ou l’Irak. A présent, le « gendarme du monde » attend la moindre occasion pour attaquer l’Iran et ses alliés dont Madagascar. Cette assertion n’est pas une fiction, c’est ce qui va se passer si on lit le livre de Webster Griffin Tarpley : « La Terreur fabriquée : made in USA ».

Webster Griffin Tarpley

Historien spécialisé dans le terrorisme après la seconde guerre mondiale, journaliste, Webster Griffin Tarpley, s’est fait connaître en 1978 par son enquête sur l’assassinat d’Aldo Moro, à la demande de parlementaires italiens. Sa biographie de George W. Bush père et ses essais sur les dérives fascistes du gouvernement américain en avaient fait un opposant farouche du gouvernement actuel des États-Unis. Révolutionnaire, d’une écriture brillante, La Terreur fabriquée : made in USA révèle comment fonctionne le terrorisme sous faux pavillon. Expert des opérations sous fausse bannière, (son premier livre traitait des «Brigades rouges»), Tarpley démolit la théorie du complot élaborée par le gouvernement. Son analyse percutante et personnelle du 11 septembre lui a valu des réactions enthousiastes de la part de nombreux Américains eux-mêmes.

Ce sera bientôt le QG de toutes les opérations "anti-terroristes" de cette partie sud-ouest de l'océan Indien, au nom de la puissance de l'argent et des armes

Et on commencera aussi à comprendre la vraie raison de la « New Embassy Compound », Point Liberty/West Ambohidroa, sur la route digue à Antananarivo, la plus grande ambassade américaines de l’océan Indien… Lorsqu’une imbécile utilise la boîte mail de l’Usaid pour menacer des journalistes malgaches, il n’y a aucune suite. Si c’était un citoyen américain qui avait reçu ce genre de menaces, la « riposte » aurait été foudroyante, pour l’exemple, ne le croyez-vous pas ?

En passant, Webster Griffin Tarpley est aussi l’auteur de l’ouvrage : « Barack H. Obama,  the Unauthorized Biography » écrit peu avant l’élection de Barack Obama, actuellement en difficulté donc.

Jeannot RAMAMBAZAFY - 3 novembre 2010

Mis à jour ( Jeudi, 04 Novembre 2010 13:17 )  
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