Décidément, la diplomatie dépassera encore et toujours l’entendement du simple citoyen malgache. A quel moment un ambassadeur peut (ou veut)-il être présent à une cérémonie officielle du pays hôte, et à quel moment peut-il briller par son absence ?
L'Ambassadeur de France et du Sénégal se souhaitent sans doute de bonnes choses pour cette nouvelle année 2011 ? A droite, l'ambassadeur de Russie
Lors du cérémonial de remise de drapeau aux Généraux promus et nommés au titre de l’année 2010, qui a eu lieu au Palais d’Etat d’Iavoloha, ce mardi 18 janvier 2011, étaient effectivement présents, entre autres, les ambassadeurs de France et du Sénégal. Je ne suis pas diplomate mais pour moi, comme pour le simple citoyen malgache, cela signifie la reconnaissance du Président Andry Rajoelina qui, dans la Constitution, est le Chef suprême des Forces armées malagasy.
Au centre, le Général Marcel Ranjeva, ancien ministre des Affaires étrangères de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana
Les évènements de Tunisie ont-ils enfin fait comprendre aux présidents de ces pays que, le 17 mars 2009, il n’y a jamais eu de coup d’état mais que c’est Marc Ravalomanana qui a mis la Grande île dans une situation anticonstitutionnelle en transférant ses pouvoirs à un soi-disant directoire militaire ? En effet, la Constitution, dans son article 52 stipule noir sur blanc que :
Photo du jour où Marc Ravalomanana a déclaré, sans aucune contrainte à la télévision nationale, qu'il avait transféré ses pouvoirs à un Directoire militaire, après avoir dissous le gouvernement du Général Charles Rabemananjara
Article 52 - En cas de vacance de la Présidence de la République par suite de démission, de décès, d’empêchement définitif dans les conditions prévues à l’article 51 alinéa 2 ou de déchéance prononcée en application de l’article 126, il est procédé à l’élection d’un nouveau Président conformément aux dispositions des articles 46 et 47 ci-dessus. La vacance est constatée par la Haute Cour Constitutionnelle.
Dès la constatation de la vacance de la Présidence de la République, les fonctions de Chef de l’Etat sont provisoirement exercées, jusqu’à l’entrée en fonction du Président élu ou jusqu’à la levée de l’empêchement temporaire, par le Président du Sénat ou, en cas de vacance de poste ou d’incapacité du Président du Sénat constatée par la Haute Cour Constitutionnelle, par le Gouvernement collégialement.
Et je ne lasserai jamais de réécrire ce que j’avais déjà écrit en 2009 :
Il avait pourtant juré de respecter la Constitution, par deux fois et demi (le 22 février 2002, il s'était autoproclamé sous la pression populaire)
Le 17 mars 2009 au matin, Marc Ravalomanana reçoit une délégation d’ambassadeurs accrédités à Madagascar dont ceux des Etats-Unis, de l’Afrique du Sud et du représentant permanent du système des Nations-Unies. A ce moment, il n’y avait aucun élément des forces armées « encerclant le palais ». Un palais à l’entrée protégée plutôt par quelques civils pro-Ravalomanana. Cette délégation a reçu une copie de la lettre de démission de Marc Ravalomanana. L’ambassadeur américain (Niels Marquardt) l’a confirmé orbi et urbi : « Marc Ravalomanana n’a pas démissionné sous la menace d’une arme. Il n’y avait ni soldat ni véhicules militaires à Iavoloha. Marc Ravalomanana a démissionné et a remis sa démission à la délégation accompagnant l’ambassadeur. Il aurait dû passer le pouvoir au Président du Sénat, selon la Constitution malgache car la Constitution est une valeur non négociable ». Il ajoutera aussi : « Depuis le mardi 17 mars 2009, Madagascar se trouve dans une situation anticonstitutionnelle. A commencer par la remise des pleins pouvoirs à un Directoire militaire par Marc Ravalomanana. « Je lui ai dit que cela risque de semer la pagaille, mais il m’a répondu que ce n’est plus son problème ».
Zine El-Abidine Ben Ali : Même gestuel que Ravalomanana. Deux tyrans (ils ont accaparé le pays pour leurs intérêts personnels) qui se sont enfuis de leur pays sous la pression de la rue
Le président Ben Ali est assurément riche (5 milliards -de dollars ou d'euros ?- aux dernières nouvelles de TV5 Monde Afrique de ce 18 janvier 2011). Fera-t-il, à partir de l’Arabie Saoudite, comme Ravalomanana à partir de l’Afrique du Sud ? Monter un réseau de membres de la diaspora (genre Gtt) et couvrir le web avec de l’intox et de la désinformation ? Mais aussi envoyer de l’argent en Tunisie, par des voies contournées pour semer le chaos comme Ravalomanana l’a fait en février-mars 2009, avant de s’enfuir vers le Swaziland (bombes artisanales et compagnie…) ? Qui vivra verra. En tout cas, Zine El-Abidine Ben Ali a battu le record de Marc Ravalomanana. Une dictature de 23 ans balayée par la rue et les jeunes en moins d’un mois contre 7 ans balayés en quatre mois. Mais ils ont un point commun : ils ont fait tirer sur la foule. Alors ? Que le premier Gtt, qui ose encore comparer Madagascar à la Côte d’Ivoire ou à la Tunisie, se lève. Le point commun avec ce dernier pays c’est que la jeunesse a vaincu sa peur et a réussi à déboulonner un tyran. Bien avant Tikoland, il y avait Ben-Ali-Land en Tunisie. Lisez les médias du monde… Même la famille Ben Ali s’est enfuie du pays. Et il n’est pas certain que cet Ali (qui n’est pas Mohamed) baissera les bras… Perte de temps, perte d’argent, perte de vies humaines… Même si, pour le moment, les jeunes Tunisiens brandissent le « V » de la victoire. Comme les Malgaches de la révolution orange.
Pour en revenir, à ce cérémonial militaire, le discours du Président Andry Rajoelina, Chef suprême des Forces armées malagasy, était axé sur la recherche de nouvelles stratégies à adopter pour lutter contre les « Dahalo » et la piraterie maritime qui est un fléau international. Puis, s’adressant aux nouveaux généraux nommés et promus, il a déclaré : « J’espère que vous saurez porter haut ce privilège et cette estime que l’Armée Malagasy a pour vous. Et que le slogan que vous avez choisi (Ndlr : 2011, année d’éthique et de déontologie), associé à détermination et rigueur de votre part, vous aidera dans le respect de l’éthique et de la déontologie militaires».
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Dossier de Jeannot Ramambazafy - 18 janvier 2011
Liste des 30 nouveaux Officiers Généraux promus et nommés :
Médecin-Général de Corps d’Armée RAKOTOVAO Fred Joëlson
Général de Brigade VITAL Albert Camille
Général de Division Aérienne JAOTODY Jean de Matha
Dentiste-Général de Division ANDRIAMANALINJAFY Rasolo
Général de Brigade RASOLOFONIAINA Rivo Lala
Médecin-Général de Brigade RAJOMARISON Michel Aimé
Général de Brigade RAHARIJAONA
Médecin-Général de Brigade RAELIARIJAONA Adolphe Lucien
Général de Brigade RALALA Roger Pierre
Général de Brigade RAKOTOBE Abel Aimé
Général de Brigade RAZAFINDRAZAKA Maherison
Général de Brigade RAZAFIMANANTSOA Alexandre
Médecin-Général de Brigade RANARIVELO Daniel
Général de Brigade RAKOTOZAFY Dominique Jean Olivier
Général de Brigade RAKOTOMALALA
Général de Brigade RASAMOELINA
Général de Brigade FANAHIMANANA Jean
Général de Brigade LALAONIRINA RALAIMBOANDRAINY Jean Gabriel
Général de Brigade MARIUS Noël Kaderbhay
Général de Brigade RANDRIANASOLO Jean Deneri
Général de Brigade TOTO Albert
Général de Brigade TATANJAKY Martin
Général de Brigade RAVELOSON Ndriampa David
Général de Brigade RASOLOFONIRINA Béni Xavier
Général de Brigade FALIMANANA Zafindrekosony
Général de Brigade RAZAFIMANANTSOA Samuel Jean
Intendant Général de Brigade SOAMANJAKA Edmond
Général de Brigade PAZA Didier Gérard
Général de Brigade VOAHANGY Andriamanalinarivo Nirinjatovo
Général de Brigade RAVALOMANANA Richard