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Hery Rajaonarimampianina: «impitoyable contre une minorité s’activant contre la volonté du peuple»

L'impitoyable Président Hery Martial Rakotoarimanana Rajaonarimampianina

Ben çà alors ! Si je n’avais pas vécu sur deux décennies et sous tous les présidents élus malgaches depuis Philibert Tsiranana, j’aurai applaudi. Je parle du discours du nouveau président de Madagascar, lors de l’ouverture de la réunion du GIC-M, ce 28 mars 2014, au Centre de conférences internationales sis à Ivato. Il ose prendre à témoin la communauté internationale, en prétendant qu’il œuvre dans le bon sens, depuis son investiture. Il insulte mon intelligence de vétéran des luttes populaires et de journaliste depuis plus de trois décennies, ma parole !

Ainsi, sous le couvert de « problème malgacho-malgache », il affirme que, « dans la nomination du Premier Ministre et la mise en place du gouvernement, il n’y a pas de retard, juste des négociations en cours, dictées par les circonstances ». Mais que « des questions sont posées par l’opinion internationale ».

Ce qui suit est encore plus sidérant, dans le domaine de la politique. Extraits de ce discours effarant :

« Le Président de la République est élu, les députés également. La Constitution consacre un pouvoir présidentiel important et précise que c’est le Président qui nomme le Premier Ministre présenté par le parti ou groupe de partis majoritaires.

Or, cette notion de majorité, qui est pourtant évidente, pose problèmes en raison de débats et opinions qui dépassent le bon sens véhiculés par une minorité active.

En tant que Président de la République et ayant voulu être au-dessus de la mêlée, je suis resté d’abord resté à l’écart mais néanmoins à l’écoute des uns et des autres. Beaucoup de monde, la société civile, le milieu politique, réfutent l’opinion qui dépassent le bon sens de la minorité citée plus haut. Il faut le dire, elle est gênante eu égard aux principes de stabilité et de réconciliation qui sont le socle de ma politique ».

« Quant à moi, ma détermination est sans faille. L’intérêt des 22 millions de malgaches constitue ma priorité absolue et certainement pas les avantages et intérêts d’une minorité qui, comme je l’avais dit lors de mon discours d’investiture, n’a pas encore compris que le changement est en marche et est inéluctable.

Je prône le retour de l’autorité de l’Etat, un Etat de droit qui consacre enfin la bonne gouvernance qui a tant manqué depuis l’indépendance à mon pays, à notre pays, ce qui nous a valu ces années de crises cycliques ».

« Grâce à l’instauration de la bonne gouvernance, l’Etat de droit, nous pourrons prioriser le retour de la sécurité, assurer une justice impartiale, combattre avec sérénité la corruption.

Je vous demande ainsi solennellement de nous accompagner pour communiquer dans le monde entier que Madagascar est désormais tourné vers son avenir. Vous êtes aussi nos ambassadeurs aux différents endroits de la planète ».

« De la même façon, je vous demande aussi de dire à ceux qui veulent encore empêcher le changement que les temps ont changé et que vous serez impitoyables, tout comme nous, contre ceux qui seront contre la volonté du peuple ».

« Ce ne sont pas de vains mots ni une simple rhétorique. J’ai déjà commencé ».

*******************


A croire que le nouveau président malgache n’a jamais lu la Constitution de la IVème république. La « minorité » dont je fais partie va donc, ici, communiquer au monde entier, les réalités vraies de ce « problème malgacho-malgache » (autre appellation ridicule de souveraineté nationale).

Ainsi, pourquoi s’arroge-t-il toujours la paternité de l’instauration de l’état de droit et de la réconciliation nationale alors que, déjà, le préambule de la Constitution indique « qu’il est indispensable de mettre en œuvre un processus permanent de réconciliation nationale », et que l’article 1 de cette même Constitution stipule que : « La démocratie et le principe de l'État de droit constituent le fondement de la République. Sa souveraineté s'exerce dans les limites de son territoire ».

Pour répondre à sa déclaration : « La Constitution consacre un pouvoir présidentiel important », je me demande qui lui a enfoncé çà dans le crâne ? Car, jusqu’à preuve du contraire, et si l’on prend la peine de lire les 168 articles de la Constitution de la IVème de la République de Madagascar, la réalité jaillit toute nue comme la vérité sortant du puits de la très mauvaise foi.

Car, à moins d’être totalement ignare ou personnage de très mauvaise foi donc, Madagascar est une république à régime semi-présidentiel (ou semi-parlementaire), dans laquelle le président est le chef de l’Etat, et le Premier ministre chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du Parlement. Le pouvoir judiciaire, lui, est indépendant des deux premiers.

Où le Président Rajaonarimampianina a-t-il péché cette idée de « pouvoir présidentiel important » ?

Lorsqu’il prétend vouloir « assurer une justice impartiale », le problème est certainement « malgacho-malgache ». Ainsi, pour mieux assurer cette justice impartiale, sans doute, il a nommé trois nouveaux membres de la Haute cour constitutionnelle -ce qui est son droit constitutionnel- pour tenter de dévier le cours de l’Histoire. Etant donné, qu’effectivement, la notion de majorité était tellement évidente dans l’article 54, auquel il n’a pas voulu se plier, refusant de respecter la Constitution sur laquelle il avait juré de la défendre comme la prunelle de ses yeux. Le résultat de la justice impartiale de Hery Martial (son second prénom) ? La HCC « new look », vient de pondre une décision purement politique tendant à dissoudre le Bureau permanent de l’Assemblée nationale, sur une requête d’une entité illégale, la PMP (Plateforme pour la majorité présidentielle) dont les membres avaient pourtant participé aux élections internes des 18 et 19 février 2014 à Tsimbazaza. Même que le premier président au féminin de cette chambre basse, Christine Razamahasoa, avait été chaudement félicitée par le nouveau président malgache.

Quel est le but de la manœuvre ? Etant donné qu’il est évident que c’est le groupe MAPAR qui est majoritaire (déjà après le résultat des élections législatives du 20 décembre 2013) et que selon, l’article 54, c’est lui qui présente le Premier ministre, le Président Rajaonarimampianina, « ayant voulu être au-dessus de la mêlée, et étant resté d’abord resté à l’écart », cherche à gagner du temps. Pour ne pas être accusé de violation directe de la loi fondamentale, il espère que de nouvelles élections à l’Assemblée inverseront la tendance majoritaire. Car il sait pertinemment que la plupart des politiciens malgaches sont corruptibles, lui qui prétend aussi combattre la corruption. Pour lui donc rien ne presse, les Malgaches peuvent attendre et la Communauté internationale n'a rien à voir avec ce "problème malgacho-malgache"...

Il semble totalement effacer de sa mémoire les conditions qui lui ont permis d’accéder à la magistrature suprême, et a oublié les électeurs qui ont voté pour lui et qui, actuellement, sont complètement écœurés par ses manigances d’homme qui ne les respecte pas. Surtout ceux des régions. Entendu hors Antananarivo : « Il a préféré, avec sa famille et sa cour, aller se balader aux Etats-Unis et en France, avec l’argent des contribuables, plutôt que de venir nous rendre visite ». Heureusement qu'il y a quelques photos…

"Tsy nisy aho, tsy nisy isika, raha tsy io Rangaha io. Izaho tsy mba olona mitsipa-doha laka nitàna" (Je ne serais, nous ne serions rien sans ce Monsieur (Andry Rajoelina dont il a montré le portrait). Moi, je ne suis pas un homme ingrat. Paroles e paroles e paroles e que tous ces mots-là (Dalida)

Et il a aussi escamoté aux membres du GIC-M, le fait que, durant 5 années, c'est lui qui détenait les cordons de la bourse (le nerf de la guerre) du régime de transition présidé par Andry Rajoelina et dont il avait dit qu'il ne serait rien sans lui. Hery vaovao, ministre des Finances et du Budget figure même sur la liste des personnes sanctionnées par l'Union africaine. C'est donc aussi un "putschiste"... Etre amnésique semble bien l'arranger maintenant qu'il est arrivé. Mais où ? Sa descente risque d'être brutale...

Dans les années 1960, le credo était : « Pisodia izahay mandrapahafatinay » (Psd jusqu’à la mort). C’est le parti social démocrate créé par le Président Philibert Tsiranana. En janvier 1972, celui-ci est réélu avec plus de 97% des voix exprimées. En mai 1972, il est obligé de quitter le pouvoir, sous la pression de la rue.

Dans les années 1970-1980, c’était la Révolution socialiste et son « Boky mena » (livre rouge). Tous ceux qui critiquaient le régime de Didier Ratsiraka (sa première élection eut lieu en 1982 contre Monja Jaona) étaient jetés en prison sans aucune forme de procès, car taxés « d’ennemis de la révolution ». Mais après le carnage à Iavoloha, le 10 août 1991, le président ré-élu, Didier Ratsiraka, cède pour la mise en place d’une Haute autorité de la transition (HAE) dirigée par le Professeur Zafy. Puis il quitte le pays pour un premier exil en France.

De 1993 et 1996, le président élu, Zafy Albert n’en voulait faire qu’à sa tête avec ses financements parallèles et est entré en conflit direct avec son Premier ministre issu des députés. Bien qu’il ait toiletté la constitution pour pouvoir nommer directement le Premier ministre, il est l’objet d’une motion d’empêchement qui devient définitif par la HCC, le 5 septembre 1996.

De 2005 à 2009, le président élu, Marc Ravalomanana place le pays sous l’égide du MAP (Madagascar action plan). Etaient considérés comme ennemis du MAP, donc du développement durable, tous ceux qui le critiquaient. On sait tous comment il a fini, encore une fois sous la pression de la rue.

28 Mars 2014. Le président élu Rajaonarimampianina veut donc être impitoyable avec « ceux qui seront contre la volonté du peuple ». Rien n’a changé sous le soleil de la Grande île de l’océan Indien, et l’Histoire est damnée à demeurer un éternel recommencement.

Alors moi, faisant partie de cette « minorité qui n’a pas compris que le changement est en marche », je dis : à partir d’aujourd’hui, il y aura un embargo sur toutes les actions de « ce type pour qui j’ai voté » (dixit The Rock dans le film "GI Jo 2"). Je donnerai une place de choix à cette « minorité » qui n’a donc rien compris. On verra s’il s’agit vraiment d’une minorité ou d’une majorité trop longtemps silencieuse qui va bientôt faire front. A commencer par les 53,49% qu'il a irrémédiablement déçu par son entêtement. Mais "Beloha" (têtu) n'est-il pas son surnom ?

Jeannot Ramambazafy – 28.03.2014

Mis à jour ( Vendredi, 28 Mars 2014 17:37 )  
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