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Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana, président "élu démocratiquement" (sa phrase devenue fétiche, sinon démontrant un complexe certain)

Il ne se passe pas de jours sans que le nouveau président de Madagascar tente de séduire la communauté et la presse internationale par des propos qui corrompent jusqu’à la définition de mots qu’il utilise à tout va, dans une phraséologie ponctuée de rires déplacés pour un homme de son rang. Il dit vague jusqu'à en divaguer pour démontrer qu'il maîtrise la situation...

Après sa dernière trouvaille de « C’est moi qui décide à Madagascar » (Jeune Afrique), voilà qu’il remet les mêmes plats dans les mêmes assiettes d’une vision étriquée de la démocratie, avec « Une démocratie çà s’apprend ». Tiens donc…

Questions posées par l’Express de l’île Maurice (Navid Sivaramen, 30 avril 2014) :

■ À Maurice, le leader de l’opposition et le Premier ministre ont entamé des discussions constitutionnelles pour revoir le fonctionnement de la démocratie. Il a été question d’une évolution vers un régime semi-présidentiel proche du système malgache. Quels enseignements pouvons-nous tirer de votre situation politique ?

Réponse du président « Hery » :

« En fait, tout dépend des pays, de leur avancée démocratique atteinte. Nous sommes, quant à nous, dans les débuts d’une vraie démocratie. Tout le monde peut parler. Tout le monde peut exprimer ses opinions. Ce qui est particulier, à Madagascar, c’est cette crise, cette transition, qui était relativement longue, et qui permet à tout le monde d’être conscient, d’avoir une réelle prise de conscience qu’il nous faut tendre vers une vraie démocratie. Dans l’action, on ne se pose pas la question de savoir si c’est une démocratie semi-présidentielle ou semi-parlementaire. L’essentiel c’est qu’on a désormais un président qui est élu démocratiquement et il faut que ce président ait les moyens d’aller de l’avant, de travailler librement ».

C'est dans ce ministère que l'actuel président de Madagascar a été l'inamovible grand argentier de septembre 2009 à novembre 2013. Pratiquement toutes les transactions passaient par lui, jusqu'à en devenir président du conseil d'administration de la compagnie Air Madagascar où il avait placé des hommes de son actuel premier cercle...

Ben voyons, comme je le disais dans un de mes dossiers, la transition est devenue l’excuse toute trouvée pour se défiler face aux responsabilités réelles et urgentes pour le bien du grand nombre. Au passage, je rappelle que le président « vaovao » a été ministre des Finances et du Budget de la transition, qu’il voue à présent aux gémonies, de septembre 2009 à novembre 2013. Poste-clé de tout régime au monde, on se demande pourquoi il n’a pas démissionné si tout allait si mal. Des secrets, il en a, qui font finir à devenir des secrets de Polichinelle lorsque l’entourage qu’il a façonné -et qui l’a façonné- se retournera contre lui. En effet, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. C’est vieux comme le monde.

Pour en revenir à cette interview de notre confrère Navid Sivaramen, c’est simple : Monsieur le président « Hery », si Madagascar veut vraiment tendre vers la démocratie, il faut avant tout respecter le choix de son peuple. Ce, à travers le respect de la Constitution sur laquelle vous avez prêté serment devant Dieu et les hommes… Mais vous avez déjà plusieurs fois piétiné cette loi fondamentale sous le prétexte fallacieux de vouloir « travailler librement ». Vous osez parler de démocratie en balayant d’une périphrase dangereuse la notion de démocratie semi-parlementaire (ou semi-présidentielle) que beaucoup de pays africains, et même l’île Maurice, rêvent de même en pratique chez eux. Pour vous, l’essentiel est donc d’avoir été « élu démocratiquement ». Le reste est donc une question de diktat, de totalitarisme et tant pis pour l’état de droit dont le fondement a été défini par les Nations Unies.

3 MAI, Journée mondiale de la Liberté de presse

En ce qui concerne la démocratie dont vous aimez tellement à parler à chaque intervention face à la presse, retenez ceci : selon l’Union européenne, « la véritable démocratie passe par la possibilité pour les hommes et les femmes de participer sur un pied d'égalité à la vie politique et au processus décisionnel. La promotion de l'égalité des sexes et des droits de la femme n'est pas seulement indispensable en soi, c'est aussi un droit humain fondamental et une question de justice sociale ». (Conseil de l’Union européenne, Bruxelles, le 18 novembre 2009).

Finances publiques : circuit d’une "innovation réputée majeure" au mimétisme qui débouche sur la fragilité financière

Quand alliez-vous cesser de divaguer afin de gagner du temps pour asseoir un régime dictatorial dans lequel la constitution n’a plus sa raison d’être ? En trois mois, il y a eu plus d’effets d’annonce et d’actions isolées que de réelle volonté de se pencher sur les problèmes des 22 Malgaches que vous mettez toujours en exergue comme étant la contrepartie de toute aide financière extérieure par le fait que vous avez été « élu démocratiquement »? Bientôt, avec le retard du déblocage des fonds promis, vous allez bassinez le peuple avec des histoires « d’orthodoxie financière ». Or, d’ici peu, vous allez vous retrouvez face à des revendications socioprofessionnelles qui vont vous jouer de très mauvais tours…

Kolo Roger, choisi Premier ministre. Qu'on le veuille ou non, quelles que soient ses compétences,  à 71 ans on a l'avenir derrière soi et non devant soi. Voilà donc l'image d'un futur prometteur selon Hery Rajaonarimampianina ?... C'est déjà au-delà du troisième âge actif

Autre question, autre réponse du même tonneau :

■ Vous avez été critiqué parce que vous avez pris deux mois et demi avant de nommer votre Premier ministre, Kolo Roger, un parfait inconnu des milieux politiques. Pourquoi ce délai et pourquoi ce choix ?

« Il me fallait ce temps pour mettre en place des principes de réconciliation nationale, de stabilité et de continuité dans la vision du développement. Pour cela, j’ai dû consulter, j’ai dû négocier avec différents partis pour rassembler un peu les idées, pour être suivi par la majorité des députés à l’Assemblée nationale comme le préconise la Constitution. Il a fallu que se dégage cette majorité absolue pour asseoir les principes précités. Pourquoi Kolo Roger ? Parce que c’est la personne qui me semble réunir le plus de qualités nécessaires - dans le contexte - pour être à ce poste ».

A mon sens, et déjà par le simple fait que les jeunes forment la majorité du peuple malgache, pour eux -dans leur esprit-, à 71 ans (âge du Premier ministre Kolo Roger), on a l’avenir derrière soi et non devant soi. C’est une règle simple mais rompant définitivement l’image même cet avenir « nouveau » que vous promettez aux Malgaches. Vous avez donc choisi -et non nommé selon la constitution- la personne « qui vous semble réunir le plus de qualités nécessaires pour être à ce poste ».

En tout cas, pour mieux éclairer la communauté internationale sur ce qui est véritablement un fait de prince, je reviens sur l’article 54 de la Constitution. Il ne faudra pas se demander, par la suite, (car la vie continue et la terre ne cessera pas de tourner) pourquoi rien ne va plus à Madagascar.

 

CONSTITUTION DE LA IVè REPUBLIQUE DE MADAGASCAR SUR LAQUELLE IL A PRETE SERMENT

Stade de Mahamasina, le 25 janvier 2013

Article 54 : Le Président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l'Assemblée nationale.

Andininy 54.- Ny Filohan’ny Repoblika no manendry ny Praiminisitra araka ny tolotry ny antoko na vondrona antoko maro an’isa ao amin’ny Antenimierampirenena.

Lors des élections législatives jumelées avec l’élection présidentielle, 41 groupes de partis et partis politiques (personnes morales selon le droit) avaient présenté plus de 2.000 candidats au total. A la proclamation des résultats officiels, 147 députés (personnes physiques), issus d’une trentaine de ces groupes de partis et partis politiques, ont été élus démocratiquement aussi. Et c’est le groupe du Mapar, avec 49 députés, qui a été majoritaire et qui a fait voter pour vous. Voilà la vérité vraie sans besoin d’être super diplômé en langue de Molière. Et, dans la langue de J-J Rabearivelo, c’est clair comme de l’eau de roche. Et voilà pourquoi il vous a fallu trois mois pour contourner « l’obstacle » constitutionnel, avec l’appui de complices antipatriotiques, qui ont largement été récompensés…

Une "majorité" hétéroclite qui lui rappelera assez tôt ce que sont l'ingratitude et la traîtrise politiques à la malgache... Aucun de ces députés ne l'a soutenu durant ses campagnes électorales, c'est lui le "président élu démocratiquement" qui a renié sa famille politique qui l'a fait élire. Cela, l'Histoire ne devra jamais l'oublier, les hommes ayant la fâcheuse tendance à devenir amnésiques au fil du temps...

« J’ai dû consulter, j’ai dû négocier avec différents partis pour rassembler un peu les idées, pour être suivi par la majorité des députés à l’Assemblée nationale comme le préconise la Constitution. Il a fallu que se dégage cette majorité absolue pour asseoir les principes précités ». Cette périphrase est une insulte au monde entier et au peuple malgache qui vous a élu. Ni plus ni moins. D’où sort cette fameuse majorité de députés sinon pris çà et là dans des groupes de partis et partis qui vous ont insulté tout au long des deux campagnes électorales ? Si vous pensez, au fond de vous-mêmes (autre image phrasée de la divagation au plus haut sommet), que cette démarche inique vous apportera la stabilité politique pour réaliser un programme de développement -dont personne ne connaît les tenants et aboutissants, à part les promesses non tenus de tous vos prédécesseurs- alors là cela signifie effectivement que vous n’êtes pas –vous n’avez jamais été- la personne qu’il faut à la place qu’il faut.

Pièce à conviction extrêmement importante pour le tribunal de l'Histoire. Ces trois-là ont juré de défendre la cause totalitaire du président élu Rajaonarimampianina et après eux le déluge...

Pour le moment, ce qui n’est pas chose nouvelle à Madagascar, vous êtes devenu « puissant » et tout le monde fait semblant d’oublier vos manigances inconstitutionnelles. Mais, tôt ou tard, comme vos prédécesseurs, viendra le temps de rendre vraiment des comptes à tout ce monde que vous avez trompé. Comme je l’ai écrit pour Marc Ravalomanana, je l’écris ici pour vous : on peut tromper quelqu’un une fois, mais on ne peut tromper tout le monde tout le temps. Vous étant précipité de vous-même dans le gouffre de la facilité de vous imposer parce que vous avez été « élu démocratiquement », on verra qui restera à vos côtés le jour où vous amorcerez la pente descendante de ce pouvoir éternellement passager. Pour l’heure, la HCC à vos bottes va entériner cette histoire forcenée de règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Que faire sinon vous laissez faire, jusqu’à la dissolution de cette Assemblée (« une option » aviez-vous osé déclarer), au cas où vos plans de devenir un homme « fort » (ce qui est le pire des fléaux politiques en Afrique) seraient contrariés.

Mais c’est après que le début de la fin va retentir. « Dia iza amin’izay no homen-tsiny ? Tsy izaho velively, tompoko ! Nampaneno, mampaneno lakolosy foana aho. Fa ny afaràny dia avelako eo ianao ho hitan’ny havanao tokoa ! ». Enfin, méfiez-vous: en ce millénaire des nouvelles technologies, aucun secret ne peut plus être gardé longtemps…

Aussi, soyez honnête envers vous et envers les autres. Il est encore temps. Après, j’appellerai Ponce Pilate. Et encore heureux que « tout le monde peut parler. Tout le monde peut exprimer ses opinions ». Mais qu’en sera-t-il dans la réalité sur terrain, une fois le pouvoir absolu (temporaire) installé ? Autant en profiter alors.

Enfin, en ce premier mai 2014, je dédis la fable de Jean de La Fontaine ci-dessous, à tous les courtisans de ce pouvoir ayant des airs de déjà-vu déjà vécu depuis plus d’un demi-siècle

La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le BÅ“uf - Livre I - Fable 3

Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant: "Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez? Dites-moi: n'y suis-je point encore?
- Nenni - M'y voici donc? -Point du tout. M'y voilà?
-Vous n'en approchez point."La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout prince a des ambassadeurs,

Tout marquis veut avoir des pages.

Jeannot Ramambazafy – 1^er mai 2014

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ARCHIVES HISTORIQUES WIKILEAKS 2009

Wikileaks : la vérité triomphera toujours

Hery Rajaonarimampianina, qu’il le veuille ou non, a été le pivot du régime de transition. Il n’a pas à médire sur ce qu’il a fait lui-même, voulant démontrer qu’il n’était qu’un « simple exécutant ». C’est sur cette malhonnêteté intellectuelle que repose sa démarche de vouloir devenir un dirigeant « fort » qui n’en fera qu’à sa tête, en cachant son jeu avec de la belle phraséologie et des rires intempestifs devenus ridicules. Mais rira bien qui rira le dernier...

Dans cette liste dressée par Niels Marquardt (qui a écrit Hery Rajaonary Mampianina), deux noms transparaissent (en gras), dans l'actuel gouvernement de Kolo Roger. Ah bon ? N'avait-on pas entendu parler de redoublement zéro ? Mais il est le « président élu démocratiquement », n’est-ce pas ? Il a tous les pouvoirs. Même celui de vous jeter en prison, bientôt, si on « oublie » de le mentionner. Car il est certain que, dans ce domaine de la liberté de presse et d'expression, les futures "sanctions" seront rétroactives aussi... Comme à la HCC remodelée où l'on juge deux fois une décision constitutionnelle pourtant irrévocable...

Date: 2009 September 8, 14:05 (Tuesday)	Canonical ID: 09ANTANANARIVO634_a
Original Classification: CONFIDENTIAL	Current Classification: CONFIDENTIAL
Handling Restrictions: -- Not Assigned --	Character Count: 10269
Executive Order: -- Not Assigned --	Locator: TEXT ONLINE

Classified By: P/E CHIEF DOVIE HOLLAND FOR REASONS 1.4 B AND D.

6. (C) Following is a complete listing of the proposed transition administration.

President: Andry RAJOELINA

Vice President of the Transition: Rajemison RAKOTOMAHARO (New)

Prime Minister: Roindefo MONJA

Vice-Prime Minister in Charge of Interior: Cecile MANOROHANTA (New)

Vice-Prime Minister in charge of Public Health: Alain Djacoba TEHINDRAZANARIVELO (New)

Vice-Prime Minister in charge of Foreign Affairs: Ny Hasina ANDRIAMANJATO (New, formerly foreign minister)

State Secretary in Charge of Vocational Training: TOTO RAHARIMALALA Marie Lydia (New)

Minister of Sports: Virapin RAMAMONJISOA (New)

Minister of Livestock: Jean De Dieu MAHARANTE (New)

Minister of Agriculture: Jaona Mamitiana Jucelyno (New)

Minister of Environment and Forests: Colonel Caliste RANDRIAMIANDRISOA (New) Minister of Youth: Serge Harianala RANAIVO (New)

Minister of Budget and Finances: Hery Rajaonary Mampianina (New)

Minister of Public Works and Meteorology: Eric RAZAFIMANDIMBY (New)

Minister of Communications: Nathalie RABE (New)

Minister of Fisheries and Halieutical Resources: Alain ANDRIAMISEZA (New)

Minister of Mines and Hydrocarbons: Mamy RATOVOMALALA (New)

Minister of Armed Forces: Col. Noel RAKOTONANDRASANA

Minister of Justice: Christine RAZANAMAHASOA

Minister of Energy: Rodolphe RAMANANTSOA

Minister of Decentralization and Town Planning: Hajo ANDRIANAINARIVELO

Minister of Higher Education and Scientific Research: Athanase TONGAVELO

Minister of Transports: Roland RANJATOELINA

Minister of Tourism and Handicrafts: Irene ANDREAS

Minister of Water: Nirhy Lanto ANDRIAMAHAZO

Minister of Population and Social Affairs: Nadine RAMAROSON

Minister of National Education: Julien RAZAFIMANAZATO

Minister of Culture and Patrimony: Gilbert RAHARIZATOVO

Minister of Labor, Civil Service, and Social Law: Noelson WILLIAM

ANTANANARI 00000634 003 OF 003

Minister of Telecommunication, Post, and New Technology: Augustin ANDRIAMANANORO

Minister of Commerce: Jean Claude RAKOTONIRINA

Minister of Economy and Industry: Richard FIENENA

Minister of Internal Security: Organes RAKOTOMIHANTARIZAKA

State Secretary in charge of Gendarmerie: General Claude RAVELOMANANA

President of the Transition Congress: Jacques SYLLA (New)

MARQUARD (photo récente pris en Australie par Kathryn Topley, où l'Ambassadeur américain à Madagascar a dégringolé Consul général à Sydney)