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Hery Rajaonarimampianina. Fossoyeur du Futur de la Nation malgache

Terres ravagées  par l’exploitation accélérée des sables bitumineux dans la province de l'Alberta (Canada). En médaillon, le président dont le nom sera retenu par l'Histoire pour avoir été l'artisan de ce genre de désastre écologique à Madagascar

C'est presque un quart de la superficie de la Grande île qui est concerné

Donc, c’est fait : après 11 ans de ténacité, Madagascar Oil a enfin pu obtenir du président Hery Rajaonarimampianina, le droit, « en collaboration avec l’OMNIS », d’exploiter les gisements d’hydrocarbures de Bemolanga et Tsimiroro.

En effet, Le président malgache a décrété, en Conseil des ministres du 15 avril 2015, ce qui suit :

MINISTERE  AUPRES  DE  LA  PRESIDENCE  CHARGE  DES  MINES  ET  DU  PETROLE

– Décret constatant l’approbation de l’Avenant N°2 au Contrat de Partage de Production signé le 29 avril 2004 entre l’OMNIS et MADAGASCAR OIL SA, pour l’Exploration et l’Exploitation d’Hydrocarbures dans le Périmètre Contractuel Tsimiroro (Bloc 3104).

– Décret octroyant à l’OMNIS un Titre Minier d’Exploitation d’Hydrocarbures et un Titre Minier de Transport d’Hydrocarbures relatifs au Périmètre Contractuel  Tsimiroro (Bloc 3104).

Joeli Valérien Lalaharisaina, lors de son discours, le 19 juin 2014, au CCI Ivato, à l'ouverture du Salon des Mines, des Hydrocarbures et des Equipements. Alors ministre auprès de la Présidence, chargé des ressources stratégiques, il avait appelé tous les acteurs du secteur extractif à s'engager dans la mise en oeuvre de l'EITI

Quels sont les arguments du ministre auprès de la présidence chargé des Mines et du Pétrole, Joeli Valérien Lalaharisaina, à l'issue de ce conseil des ministre du 15 avril 2015 ? «Le pétrole reste aux Malgaches (ndlr: ????), car c'est la société d'État malgache (OMNIS) qui a obtenu les titres d'exploitation et de transport. L'OMNIS collaborera par la suite avec des entreprises étrangères… Madagascar Oil et OMNIS ont déjà établi un contrat de partenariat».

De g. Ă  dr. Daffy, Elmer et Bunny

Ce n'est pas un peu tiré par les... cheveux çà ? En passant, pour la touche humoristique dans ce sombre dossier, je ne peux m'empêcher de penser à Elmer, dans les films de Daffy Duck et Bugs Bunny, à chaque fois que je vois ce ministre. Vous, non ?


Mais qu’est-ce que l’OMNIS de nos jours, si ce n’est qu’une simple chambre d’écho et d'enregistrement de la présidence de Rajaonarimampianina ?


Ce qu'on omet également d'expliquer au peuple malgache, c'est la suite de ce fameux 18 juin 2014. en effet, à partir de cette date, déjà, Madagascar Oil avait eu l'autorisation du président Rajaonarimampianina pour effectuer une vente-test de pétrole lourd sur le marché malgache. Même le dit-président avait fait un discours "extraordinaire" sur ce sujet... Puis, le silence total sur cet énième effet d'annonce. A cette date, Madagascar Oil avait six mois pour "ajuster le tir", soit jusqu'au mois de novembre 2014. Nous sommes en avril 2015, et plus personne ne parle de ce pétrole lourd sensé sauver les Malgaches des délestages...

En deçà de cette manœuvre qui passe donc totalement inaperçue pour la majorité des Malgaches, un danger grave plane sur le Futur même de Madagascar. Un rappel est nécessaire pour comprendre cette menace à terme.


Parmi les compagnies qui se sont récemment implantées sur la Grande île, la société Madagascar Oil est l’objet d’une attention particulière. Ce n’est pas en raison de son logo très «couleur locale » et «vert» qui exploite le lémurien, symbole de Madagascar, à son compte, que cette petite société, domiciliée aux Bermudes mais dont le siège se trouve à Houston (Etats-Unis), intéresse les observateurs. C’est parce que cette « junior » s’est vu attribuer en avril 2004, à des conditions extrêmement avantageuses, les contrats de partage de production (CPP) pour l’exploration et l’exploitation des deux gisements de pétrole non-conventionnel perçus jusqu’à ce jour comme les plus prometteurs de la Grande île : Bemolanga et Tsimiroro.

EXPLORATION

Tous deux classés dans la catégorie du pétrole «non-conventionnel», et situés de part et d’autre de la frontière administrative séparant les régions de Melaky et de Menabe, ces gisements sont pourtant différents :

• Le champ de Bemolanga (région de Melaky) est un gisement de sables bitumineux. Sur un bloc de 5.463 km², il occuperait un périmètre de 424 km² et abriterait 1,2 milliards de barils de pétrole en place. Le champ ayant une profondeur moyenne de seulement 15 mètres, l’exploitation se ferait à ciel ouvert.

• Le champ de Tsimiroro (à cheval sur les régions de Melaky et de Menabe) est un projet d’huiles lourdes. Sur un bloc de 6.670 km², il occuperait quelque 1.600 km² et contiendrait 1,7 milliards de barils en place (pour un volume récupérable estimé à 1,1 milliard de barils). La profondeur du champ se situant entre 40 et 300 mètres en sous-sol, il faut recourir au procédé d’extraction par injection de vapeur « in situ ».


Madagascar Oil étant une compagnie de taille réduite, dotée d’un capital limité, elle s’est rapidement mise à la recherche de partenaires techniques et financiers pour mener à bien ses recherches. Des partenariats d’autant plus nécessaires que les contrats qu’elle a signés avec l’OMNIS l’obligent à mener une activité de recherche effective sur les blocs qui lui ont été attribués.

C’est ainsi que la société s’est associée, en 2008, avec Total, très intéressée alors par le développement du pétrole non-conventionnel (voir plus loin). La « major » française a acquis 60% du bloc de Bemolanga contre un investissement de 100 millions de dollars. Devenue opérateur du bloc, Total a immédiatement affiché ses ambitions : « lancer, à l’horizon 2020, une production minière d’un potentiel de 200.000 barils/jour ». Mais les études effectuées dans la zone entre 2008 et 2011 n’ont apparemment pas donné les résultats escomptés sur le plan commercial.


En juin 2011, date à laquelle son permis d’exploration arrivait à échéance, Total a annoncé qu’elle arrêtait la prospection des sables bitumineux à Madagascar.

La multinationale française ne semble pourtant pas avoir abandonné toute ambition à Bemolanga : son contrat avec l’Etat malgache a été amendé et étendu à deux reprises en juin 2011 et juin 2012, pour lui permettre d’étudier le potentiel de la zone en matière de pétrole conventionnel (des explorations de surface, aéro-magnétiques et d’acquisitions ismique, sont en cours).

Par ailleurs, en dépit de démonstrations d’optimisme, un certain scepticisme flotte autour de Madagascar Oil, tant les promesses, concernant aussi bien la taille des réserves que le calendrier des opérations, ont varié depuis que Madagascar Oil est en activité sur la Grande île en 2004.

D’aucuns s’interrogent même sur les ambitions réelles de cette « junior » et se demandent si les efforts que cette dernière déploie pour prouver « l’importance » de ses gisements n’ont pas pour objectif principal de rassurer les marchés boursiers, où Madagascar Oil s’est introduite fin 2010, voire de s’en débarrasser rapidement en les cédant au meilleur prix à d’autres opérateurs.


Une analyse partagée par Mme Lalanirina Rasoanandrianina, consultante spécialiste des questions pétrolières, qui rappelait le contexte en juillet 2012 :

«Nul ne peut prétendre à ce jour parler d’extraction ou d’exploitation pétrolifère à Madagascar. Et si on n’en a parlé, ce n’était qu’une stratégie pour se faire coter en bourse».


Ci-dessus, les impacts de l’exploitation du pétrole non-conventionnel qui, au fil des années, va détériorer définitivement l’environnement des régions où sont implantés les gisements.

Rober Estill, actuel Chief Executif Officer de Madagascar Oil

Et selon Madagascar Oil, elle-même, le contrat d’exploitation court sur 25 ans ! Soit jusqu’en 2040. Mais Hery Rajaonarimampianina ne sera même plus président de la république bien avant !


Sur un autre plan, ce régime Rajaonarimampianina n’a aucune once de patriotisme. Lisez ce qui suit :


« La répartition des produits de la ristourne au taux de 1,4%, prélèvement prévu par le Code minier ». Eh oui, c’est écrit noir sur blanc dans une loi adoptée par les Députés de Madagascar.

Reportage Ă  Londres sur Rio Tinto ICI

Concernant QMM/Rio Tinto, le président Rajaonarimampianina va encore monter sur ses grands chevaux et oser dire que c'était avant qu'il ne soit élu président de la république. Oui mais le grand changement de la force nouvelle ("Hery vaovao"), dans l'intérêt supérieur de la Nation et du peuple malgache, aurait été une révision de ces minables 1,4%

En passant, c'est valable aussi bien pour le projet Ambatovy que pour l’ilménite exploitée par QMM/Rio Tinto qui n’est pas non plus un modèle en matière de préservation de l’environnement (ci-dessus)… Mais combien d’entre eux sont-ils allés jusqu’au bout des 327 articles que contient cette loi loi n°2014-020 du 20 août 2014 ?

Rendons à César ce qui est à César. Ce misérable 1,4% a été révélé au public lors d'une émission sur Viva Tv, le 16 avril 2015, par Patrick Raharimanana (à gauche ci-dessus). CLIQUEZ ICI POUR LA VIDEO

Lors de conseil des ministres du 15 avril 2015, on a également appris ce qui suit :

MINISTERE  AUPRES  DE  LA  PRESIDENCE  CHARGE  DES  MINES  ET  DU  PETROLE

– Communication relative à la visite officielle à Madagascar de Mme Clare Short, Présidente de l’EITI International (Initiative pour la Transparence des Industries Extractives).


Ce sera pour le 20 avril 2015. Mme Clare Short (ci-dessus) n’y verra-t-elle que du feu, face au danger que représente l’exploitation du pétrole non-conventionnel ? Dernière information émanant de la présidence de la république, à 15h 30 : " L'audience (ce jour) du Président de la République avec Madame Clare Short (Présidente EITI), a été annulée à cause d'un incident de vol qu'elle a rencontré ".


Mme Daniella Randriafeno

Selon la direction de la Communication de la Primature, c'est le 21 avril 2015 que Mme Short rencontrera le Premier ministre, Jean Ravelonarivo qui sera entouré de Mme Daniella Randriafeno, Secrétaire exécutive d'EITI Madagascar, et le ministre Joeli Valérien Lalaharisaina, ministre auprès de la présidence chargé des Mines et du Pétrole qui, pourtant, s'est envolé pour Jakarta.

Ou bien va-t-elle, quand même -et merci d’avance- faire siennes les recommandations suivantes émanant des Amis de la Terre ?



Nous verrons bien. Pour l’heure, tout ce qui précède indique que le candidat par substitution devenu président de la république par procuration n’a qu’une idée en tête : s’enrichir grâce au poste que le suffrage universel lui a prêté momentanément. Il n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. La question est de savoir comment il va quitter le pouvoir ? Des dirigeants richissimes, il y en a eu bien avant lui. Mais comment ont-ils -TOUS- finis ? Dans la fuite et la misère. L’Histoire retiendra de ce Hery Rajaonarimampianina qu’il aura été le fossoyeur du Futur de la Nation malgache. Ce n’est pas de la divination, c’est ce qui se passera.

J'ai voté pour Hery Rajaonarimampianina, censé apporter un nouveau souffle pour Madagascar, mais c'est Martial Rakotoarimanana qui est apparu avec des velléités dictatoriales de parvenu de seconde zone, copiant-collant allègrement sur tous les travers de ses trois prédécesseurs élus et qui ont tous mal finis leur carrière temporaire. Mais y'a un truc que je vous raconterai au moment opportun, en ce qui concerne ce "Hery Vaovao"...


En fait, il aurait du se présenter sous le nom de Martial Rakotoarimanana. Car il n’est plus l’affable et le gentil Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances et du Budget modèle -que j'ai côtoyé aussi bien à Madagascar qu'ailleurs-, qui a su mener la barque de la période de transition, sans l’appui des bailleurs de fonds qui avaient suspendu leurs aides dès décembre 2008.

Majax

A présent qu’il est président de la république, il passe la majeure partie de son temps à aller littéralement quémander des sous à ces mêmes bailleurs de fonds, oubliant toute notion de fierté nationale. Comment voulez-vous que l’étranger ne peut avoir que du mépris pour le « pauvre » peuple malgache ? Mais, comme le disait le magicien, Gérard Majax, des années 1970 en France : « Y' a un truc » derrière tout çà. Que je vous raconterai bien assez tôt…

Jeannot Ramambazafy – 19 avril 2015
(Source de base : les Amis de la Terre)

Mis Ă  jour ( Mercredi, 22 Avril 2015 21:05 )  
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