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Madagascar. Ne pas régler les problèmes en en créant d’autres

Marie Odette Claudine Razaimamonjy, financière occulte, spécialiste prioritaire de marchés publics non publiés, et le couple Hery et Voahangy Rajaonarimampianina

Sanio Rapaoly ne vit plus à Madagascar mais y a vécu durant une partie de son adolescence, sous la première république. A la vitesse où le pays a régressé inexorablement vers un sous-développement bien entretenu, il n’a pu s’empêcher de me contacter pour que je puisse publier son analyse qui constitue un constat partagé. Mais plus qu’un constat, elle doit interpeler les fameux intellectuels (« avara-pianarana ») malgaches qui semblent vivre avec des œillères et parallèlement à une population que ne cesse de faire du sur-place en se contentant de râler sans plus. Car, plus le temps passe, plus ce cinquième président de Madagascar élu persiste à régler les problèmes en en créant d’autres, tout en vend, sans état d’âme, son pays morceau par morceau (Aéroports d’Ivato et Nosy Be, Jirama…). Et cela ne développera en rien un pays dont les ressources et les richesses humaines sont méprisées à outrance.

Jeannot Ramambazafy

Afin de mieux suivre l’analyse de Sanio Rapaoly, elle a été subdivisée en 5 sections :

LE CONSTAT

Parmi les pays indépendants d'Afrique, combien se sont-ils développés convenablement en terme d'amélioration de la vie quotidienne de la population ? En terme de progrès social, en terme de santé, etc.? Ils se comptent sur les doigts d'une seule main. En dépit des indices économiques mirobolants, la population continue a s'agglutiner dans des bidons-villes autour des métropoles ; le chômage demeure incontrôlable ; le travail dans le privé est  précaire pour les non diplômés ; les conditions sanitaires et d’hygiène, la scolarisation, etc. sont négligées au point d'encourager l'immigration illégale chez les jeunes. Ceci étant, peut-on encore honnêtement considérer Madagascar comme un pays  indépendant et souverain? Alors que toute l'Afrique regorge de ressources naturelles de toutes sortes capables de fournir du travail aux autres pays du monde. Il y a matière à réflexion. Pour sortir du dilemme, il y a lieu de se creuser la cervelle, de faire marcher la matière grise pour résoudre le problème.

L'ELEMENT HUMAIN

Avec 50% de sa population ayant moins de 20 ans, Madagascar possède un joker en main pour développer son économie. Le problème est que cette population, dans sa majorité, ne partage pas la même vision que ses dirigeants d'une part ; et d'autre part, ces derniers ne veulent pas ou ne peuvent pas regarder la réalité en face. En effet, la population continue à entretenir une vie contemplative et refuse d'évoluer vers la modernité ; les leaders tiennent un langage populiste qui semble plaire à tout le monde. D'où les déconvenues depuis 55 ans d'indépendance et le sous-développement pérenne.

LE TRAVAIL

En fait, dans l'histoire de tous les pays qui se sont développés, il y avait un dénominateur commun qui est le travail, encore le travail et toujours le travail. Or, que voit-on dans la majorité des pays africains? Les politiques et la politique se concentrent dans la vulgarisation de la démocratie, dans la rédaction de lois pour consolider leurs pouvoirs sans même se rendre compte que pour être vraiment indépendant, il faut savoir promouvoir le travail, le gérer et partager le fruit de ce travail. Le résultat est sans appel que vous, moi et d’autres personnes sensés nous déplorons aujourd'hui. A dire vrai, la démocratie et la liberté souveraine constituent les deux pires ennemis pour sortir de la pauvreté. Cela est valable pour un pays, et aussi pour une famille.  Pourtant, personne ne souffle mot de l'effort du travail que chacun citoyen doit fournir. Tout le monde se contente de critiquer, de démolir et les tenants du pouvoir se l’accaparent dans le  but unique de s'enrichir. Et rebelote à chaque changement de Président et de gouvernement. L'avenir du pays est laissé aux soins du bon Dieu.

LES BAILLEURS INTERNATIONAUX

Tous les intellectuels du pays sont conscients du contrôle virtuel venant de l'étranger. Cependant, nul n'ose le décrier afin d’obliger les politiques à prendre les mesures adéquates pour le bien et pour l'avenir du pays. On accepte toujours tout, et on redemande de l'aide de toute nature et sous toute forme. Cela devient de l'assistanat, de la dépendance éternelle. Pendant ce temps, les luttes intestines perdurent, le peuple souffre, le pays fait du sur-place laissant la voie libre aux pillages organisés au niveau international, aux exploitations immondes de l'homme par l'homme. A la face du monde, le pays est démocratique et souverain mais, dans le fond, il est dominé par une forme invisible d'esclavage moderne généré par la corruption orchestrée d’en haut lieu.

Les politiciens, les gens riches et instruits, les diplômés de hautes études, etc. sont parfaitement capables de sortir leur pays de ce mauvais pas. Mais la volonté et même la moindre intention manquent ; le cœur n'y est pas. Faire un effort pour le pays relève de l’insurmontable ou relève de l’acte d'un imbécile. Avec un fort taux de démunis dans au sein de sa population, on ne peut se permettre de diriger le pays avec les mêmes règles et lois des pays de l'Union européenne, par exemple. Il faut absolument trouver un autre mode de gouvernance pour s'en sortir.

LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT

Le « moramora » (nonchalance) n'est pas un vrai défaut en lui-même mais plutôt un mode de vie différent de celui que l'on nous a appris. C'est une attitude face la vie qui ne demande rien d’elle si ce n'est de la vivre paisiblement dans un bonheur relatif. En conséquence, ce « moramora » constitue un frein dans la réalisation même du développement.

Un autre frein se situe dans les mentalités des gens de la côte et ceux des hauts plateaux. Les uns entretiennent le sentiment de supériorité tandis que les autres refusent la dominance venant du haut.  Les uns aspirent au développement économique en exportant les ressources naturelles sans trop se fatiguer ; les autres font la sourde oreille pour se mettre au boulot. Si l'on prend aussi en compte un orgueil mal placé conjugué avec un égocentrisme certain, on est tenté de tout laisser tomber pour s'adonner à la corruption qui est plus profitable.

EN CONCLUSION

Ceci dit, existe-t-il des solutions? La situation est-elle désespérée? Faut-il attendre la destruction pour reconstruire sur du nouveau assaini? Prions avec toutes nos forces pour que les dirigeants actuels du pays acceptent de regarder et de voir la réalité en face pour le salut de la population. Prions avec toutes nos forces pour que cette population, dans sa majorité, prenne conscience de la gravite du moment, sinon le pays sera à nouveau colonisé d'une manière ou d'une autre. Mais non plus par des « vazaha » (étrangers, blancs de manière péjorative), mais par la contrebande. Courage, mes concitoyens pour le travail ! Le ciel y mettra du sien pour l’accomplissement du développement effectif. Car il est dit quelque part : aide-toi et le ciel t’aidera.

Sanio Rapaoly – 9 août 2015

Mis à jour ( Dimanche, 09 Août 2015 15:09 )  
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