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Home Vie politique Dossier Hery Rajaonarimampianina. Les îles éparses, c’est pas porteur du développement économique malgache?

Hery Rajaonarimampianina. Les îles éparses, c’est pas porteur du développement économique malgache?

Eh bien non, le président malgache n’en a pas pipé un seul mot, pour la énième fois qu’il en a eu l’occasion. Il a parlé « d’îles sœurs » et a même déclaré que les « superficie du territoire, les espaces de croissance et de développement inclusifs sont identifiés ». D’îles éparses malgaches, point.

Derrière ce discours qui n’engage que lui-même, si l’on se réfère aux réalités vraies auxquelles est confrontée la population malgache à Madagascar, il y a la patte de Richard Attias & Associates, si ce n’est du cabinet ESL & Network. En effet, comme la photo ci-dessus vous le montre, le titre générique de ce discours était « Appel à l’action ».

Le très dynamique Richard Attias, animateur hors pair et maître de la communication institutionnelle

Mais que peut-on faire face à une force d’inertie qui se transforme, lentement mais sûrement en refus engagé de suivre les directives de ce président pas comme les autres? L’avenir nous le dira. Pour l’Histoire et son tribunal, voici la transcription de ce discours du 27 octobre 2015, à Paris, dans le cadre du 2è Forum économique de la Francophonie.

Celle qui vous regarde est Véronique Resaka, Chargée d'Affaires de l'ambassade de Madagascar à Paris. Mais où sont passés les Malgaches de France et de Navarre?

Un Forum qui, passez-moi l’expression, n’a pu attirer que deux pelé et un tondu alors que l’OIF se targue d’avoir 80 pays membres. Quant à la diaspora malgache, à part la Chargée d’Affaires de l’ambassade, pas grand monde. Mais où diable sont passés les Patrick Rajoelina et le fameux HVM France ? En passant, de retour au pays, il a fui la presse comme la peste...

Merci au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour sa présence active

******************

« Mes chers collègues Présidents Macky Sall et Ali Bongo,

Monsieur le Premier ministre,

Madame la Secrétaire générale,

Monsieur le ministre,

Madame le Secrétaire d’Etat,

Madame le Maire de Paris,

Cher Président Attias,

Honorables participants,

Mesdames et Messieurs,

Voahangy X. suivie d'Anne Hidalgo, Maire de Paris

Ce forum me donne l’occasion de faire un petit voyage chez moi, chez nous, à Madagascar, pour vous dire déjà que mon pays recevra le XVIè sommet de la Francophonie l’année prochaine. Si le thème choisi est « Croissance partagée et Développement responsable », les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone, ce progrès marquera des progrès significatifs dans la mise en œuvre de la stratégie économique de la Francophonie, pour la lutte contre la pauvreté, les inégalités, pour la sauvegarde de l’environnement, et la préservation du capital et du patrimoine culturel. Nous sommes totalement engagés dans les défis des ODD, dans l’agenda post 2015 qui a été mentionné par mes prédécesseurs, par l’agenda 2063 de l’Union africaine, et je crois qu’il est temps, aujourd’hui, d’activer la coopération qui est exigée par ces défis là, reconstruire notre économie.

A droite, Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l'Oif

En effet, face à la globalisation économique et financière, et face aux enjeux climatiques mondiaux, la Francophonie économique constitue une arme et un levier que les pays membres et leurs ressortissants pourraient manier avec profit. Madagascar se trouve dans une position géographique que j’estime privilégiée. Dans le contexte géopolitique et géostratégique mondiale, la partie de l’océan Indien où Madagascar se trouve, est une aire de stabilité, préservée des conflits globaux, épargnée par les menaces terroristes, à l’abri des tensions migratoires. Mais elle reste victime, bien évidemment, des changements climatiques, des gaz à effet de serre, et il faudrait qu’on prenne vraiment, heu, les solutions, et qu’on trouve les solutions importantes à tout cela. Nous nous trouvons dans une zone où les ensembles régionaux, tels que la Sadc, le Comesa, la Commission de l’océan Indien, constituent de grands bassins d’opportunité. Il y a des anglophones, il y a des lusophones, certes, mais Madagascar et les îles-sœurs à côté de Madagascar sont à l’avant-garde de l’influence francophone.

A gauche, Hugues Ratsifera, Conseiller très spécial du président malgache, qui a lu le message de ce dernier. VIDEO ICI

Nous disposons des atouts géographiques, comme je l’ai dit tout à l’heure, pour être une aire de croissance et de développement durable et pour contribuer au renforcement de l’espace économique francophone. Depuis deux ans, le pays procède avec détermination à la normalisation de sa vie politique. Ce n’est pas toujours facile, comme partout ailleurs dans le monde, mais nous allons y arriver. Nous allons établir une base institutionnelle solide et nous renforçons les règles de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, d’une justice équitable pour reconstruire notre économie. Cet engagement va renforcer l’état de droit, la stabilité politique, et je pense que cette stabilité politique est la base de tout engagement économique, de tout développement économique de tous les pays y compris Madagascar.


Nous mettons en œuvre une stratégie économique opérationnelle basée sur un développement multipolaire, multisectoriel et inclusif respectueux de son écologie et de sa biodiversité. Donc, dans le cadre de la relance économique, et de sa reconstruction, Madagascar engage et axe les efforts sur des secteurs prioritaires qu’on peut citer : l’énergie, l’environnement, les mines, l’agriculture, l’agrobusiness, etc. etc. Donc, nous développons et nous encourageons les initiatives locales et la coopération internationale. Et c’est là l’intérêt, comme je le disais tout à l’heure, de l’espace francophone. C’est un monde de partage, de partage non seulement de la langue, sinon ce serait trop limitatif ; c’est un partage de valeurs ; un partage de solidarité, de solidarité économique. Chacun a des atouts pour contribuer à renforcer cet espace.



Nous voulons mobiliser ce qu’on appelle les 4P: le partenariat public-privé et j’ajoute une autre dimension « population » qu’on sous-estime trop souvent. Donc, compte tenu de la superficie du territoire, les espaces de croissance et de développement inclusifs sont identifiés. L’Etat favorisera l’implantation des secteurs économiques privés. Je suis convaincu que le secteur privé est, reste et restera la cheville ouvrière du développement économique en créant des valeurs, des emplois et en stimulant l’esprit d’entreprenariat surtout pour les jeunes. Nous allons adopter un cadre juridique et fiscal cohérent et incitatif. Nous allons assurer de manière efficace la sécurité des biens, des personnes ; nous allons mettre en place un mécanisme financier pouvant catalyser et accompagner les investissements. Et ce sera vraiment un plus, on accueille avec grande joie, heu, ces apports, au niveau international et de l’espace francophone pour trouver des structures de financements qui seront innovantes.


L’espace économique francophone, je le crois, avec ses outils de coopération, ces entreprises, ces capacités d’investissement, peut contribuer efficacement à l’accomplissement de ce plan de développement partagé et responsable. Je disais, au départ, qu’il faudrait une croissance partagée et un développement responsable. C’est çà qui devrait renforcer la stabilité politique de la Francophonie et çà contribuerait à mettre en place cette stabilité politique dans le monde. Donc la Francophonie doit se positionner, je le crois, comme fer de lance de cette nouvelle approche. Il nous faut trouver ensemble la traduction en actes visibles, lisibles et crédibles de cette approche innovante. Comment, par exemple, faire en sorte que, dans l’espace francophone, tout investissement soit rapidement perçue comme porteuse de mieux-être dans la communauté qui accueille le projet économique et dont les retombées, en tant que telles, répondent à un cycle plus long, à une certaine durabilité.


Parce que nos pays, nos populations ont été trop longtemps nourris de trop de promesses non tenues. Nos peuples, aujourd’hui, s’impatientent. Donc, aujourd’hui, il ne s’agit simplement pas d’une vision prospective mais un appel concret à l’action. C’est pourquoi nous sommes là, nous sommes là pour dire à tout le monde, pour vous dire à tous, notamment le secteur économique et le secteur privé, que nous sommes engagés pour le développement, pour le développement de nos pays. Et je crois que le plus important de cet engagement c’est de bâtir avec vous une relation de confiance. C’est pourquoi on est là. Pour vous dire qu’on est prêt. On est prêt à bâtir une relation de confiance dans un esprit de synergie mutuelle.


On a des atouts à partager, et j’ai bien dit tout à l’heure, on a des atouts au niveau de nos ressources, au niveau, surtout, de nos ressources humaines. A Madagascar, la moitié de la population a moins de 25 ans. Donc ce sont des ressources qui constituent un atout mais qui nous inquiète aussi si on ne s’en occupe pas. Il faut leur créer des emplois demain. Donc voilà autant de défis, Mesdames et Messieurs. Et les préparatifs du sommet de 2016 nous donnent, déjà, l’occasion de nous engager dans cette voie du développement économique. C’est très important. C’est très important pour nos populations parce qu’il faut combattre la pauvreté. C’est en combattant la pauvreté qu’on mettra en place la stabilité dans le monde ; qu’on mettra en place la sécurité dans le monde ; qu’on assurera le vrai partage et, pourquoi pas, pourquoi pas ne pas commencer çà dans cet espace de la Francophonie.

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de votre aimable attention./. »

Transcription du discours intégrale prononcé : Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Lundi, 02 Novembre 2015 14:21 )  
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