Cette vidéo, elle, sera éternelle, immuable et qu’on ne pourra jamais interpréter. Même dans 100 ans. L'Histoire est têtue et moi aussi jusqu'à mon dernier souffle
17 mars 2009-17 mars 2016. Cela fait 7 ans que Marc Ravalomanana a dissous son gouvernement, transmis ses pouvoirs à un directoire militaire inexistant dans la constitution, avant de démissionner et de s’enfuir en Afrique australe d’où il a raconté une histoire de forêt et de pistolet sur la tempe.
Niels Marquardt présentant un officier supérieur américain au président Ravalomanana, au palais d'Ambohitsorohitra. Cela l’a peut-être rassuré mais n’aura servi à rien face à la colère populaire
Et, avec la complicité de Niels Marquardt, ambassadeur des U.S.A. dégradé au rang de consul en Australie, la thèse du « coup d’état » a eu la peau dure aussi coriace que celle d’un rhinocéros. En effet, les supposés officiers supérieurs de ce « directoire militaire » ont préféré remettre ces pouvoirs au leader de la révolution orange, Andry Rajoelina. Surtout après le carnage du 7 février. Cependant, au fil du temps, la vérité demeure et demeurera unique. Et heureusement que les vidéos et les audios existent. Le reste n’est qu’est que conte pour enfants embrigadés par le parti des présidents élus au pouvoir pour chaque époque donnée: Psd, Arema, Tim, et, actuellement Hvm, un parti qui n’ira jamais bien loin. Car il est dit que l’histoire est un éternel recommencement. Et les dirigeants malgaches actuels ignorent totalement l’Histoire politique de leur propre pays. Ils sont arrivés au pouvoir sans aucune préparation et voyez le piètre résultat depuis plus de deux ans à présent. Car sans connaître le passé, son passé, comment pourrait-on imagine même l'avenir, son avenir? Or, il s'agit de celui de toute une nation. Bon, les regrets ne viendront toujours qu'après.
Si c'est cela un coup d'état, alors en 1972 et en 1991 aussi. En tout cas, c'est le peuple qui avait réclamé le départ de Ravalomanana, surtout après la tuerie du 7 février
En mars 2009, personne ne connaissait Hery Rajaonarimampianina, personnage effacé plus occupé à compter l’argent des autres, loin, très loin de la res republica (chose publique) et de la politique. Devenu donc président de la république par sale opportunisme, le voilà qu’il répète exactement les mêmes erreurs que Marc Ravalomanana, actuellement blanchi, impuni de ses autres crimes envers sa nation (ICI). Mais aussi celles de Didier Ratsiraka et de Philibert Tsiranana. Les partis Psd et Arema sont les aïeux de l’actuel Hvm. On sait où a conduit la politisation de l’administration: à la chute sans gloire de présidents qui se croyaient éternels.
En ce mois de mars 2016, Hery Rajaonarimampianina se croit aussi invulnérable. Le pire est qu’après Matthieu, son autre fils, Lova, vient aussi de démontrer que çà apprendra au Malgaches d’avoir choisi, non pas un dictateur, mais un pleutre qui mène sournoisement le pays tout entier vers « l’indianisation » des Malgaches. Vous n’allez pas me dire que vous n’avez jamais entendu parler des massacres des peaux-rouges et des réserves indiennes imposées par les yankees, tout de même ? A deux ans de l’élection présidentielle prévue en 2018, il oublie tout son peuple pour « staliniser » une majorité de déjà intellectuellement pauvres. La stalinisation (en malgache "fandemen-tsaina", littéralement ramollir le cerveau), c’est quoi, déjà ?
Exemple-type de stalinisation des masses. L'émission "Ady gasy" sur la Tvm (couvrant l'ensemble du territoire). Animée par le ministre de la Communication, Vonison Andrianjato Razafindambo, en personne et son directeur de cabinet, Nivo Ratiarison, avec comme fond uni -et unique-, la couleur du parti présidentiel. Des monologues de 10 à 15 minutes narrant des souvenirs vécus (Culte de la personnalité par excellence). Et ils montent sur le front, en diabolisant le président de la dernière transition -qu'ils ne connaissent même pas, qu'ils n'ont jamais connu- avec la hardiesse des lâches qui détaleront au premier coup de feu
Un projet
Transformer la société
Le pouvoir politique est confisqué
Un chef unique concentre les pouvoirs
Un seul parti est autorisé
La population est embrigadée
La propagande est utilisée
Le culte de la personnalité est mis en place
Une culture de masse est imposée
L'économie est sous contrôle
L'Etat oriente la politique économique du pays
Une ambition
Influencer et modifier le monde qui l'entoure
Mais chaque chose, ici-bas, a une fin. Comme le dit un proverbe malgache: «ny vy aza mety ara-fesina» (même le métal peut rouiller).
Début 2009, avenue de l'Indépendance à Antananarivo: "Que le gouvernement soit dissous", réclamé par un comité de travailleurs pour la défense de la démocratie
Mars 2016. On entend déjà gronder les mêmes revendications qu'il y a 7 ans. Il est certain que Rajaonarimampianina et sa clique, paniqués, n'hésiteront pas à faire tirer dans le tas. Car il ne démissionneront jamais. Et c'est là leur drame.
Accumulant bévues ridicules sur bévues anticonstitutionnelles, assuré de l’appui de l’armée, du suffrage universel et de l’argent mal acquis, Hery Rajaonarimampianina est, en fait, un danger pour lui-même et pour son premier cercle. Ils se tiennent par la barbichette et l'on sait qui porte réellement la culotte. Bien sûr, il quittera le pouvoir, tôt ou tard. Mais c’est la manière qui sera brutale, inattendue. Mais espérée par la majorité du peuple malgache qui le guette comme un chat guette une souris. Et lorsqu’il descendra brusquement de son nuage, qu’il déclarera s’occuper plus du peuple, il sera trop tard.
De toute façon, il est déjà trop tard pour lui. A partir de ce 17 mars 2016, ces jours au pouvoir sont comptés mais il ne s’en rend même pas… compte. Le comble pour un expert comptable qui aurait du le rester. Surtout lorsqu'il ose affirmer qu'"on n'est pas obligé de respecter une décision de justice". Incroyable mais vrai!
Jeannot Ramambazafy – 17 mars 2016