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Madagascar, affaire Cello. Entre le journaliste Cello et le citoyen Fernand Avimana

NOTE: Avant toute chose, sachez que le retour infernal des délestages à Antananarivo, m'a empêché de publier ce dossier, hier. En effet, sans aucune explication, l'électricité a été coupée dans mon quartier toute la nuit du 7 mai et n'est revenue que le 8 mai 2017 à 9h, avec un "bonus" entre 17h et 18h. Vive le nouveau ministre de tutelle! Vive le nouveau Dg de la Jirama, spécialistes des ressources humaines! Voilà, c'est dit.

En début d'année 2016, le journaliste Cello est évacué à Antananarivo, Des individus l'avaient tabassé à mort à Ilakaka. Il faut dire que ses investigations dérangent beaucoup de personnes, allant à des trafiquants d'organes à des autorités locales, en passant par des éléments des forces de l'ordre. Certaines de ces personnes ont été emprisonnées. C'est dire la fiabilité de son travail. Mais pour certains, un bon journaliste est donc un journaliste mort...

Manifestation des habitants, en 2016, lorsque Niry Maherlla a coupé l'électricité de la radio Jupiter à Andohanilakaka

Dans cette affaire, tout le monde se trouve en porte-à-faux. En effet, qui exactement les autorités judiciaires d’Ihosy poursuivent-elles exactement? Le journaliste Cello de radio Jupiter Andohan’Ilakaka ou le citoyen Fernand Avimana?

5 mai 2017. Le citoyen-journaliste était réellement sous voie veineuse (sous sérum), lors de l'irruption de ces individus se disant gendarmes et qui l'ont emmené de manière musclée. Droits fondamentaux de l'Homme où étiez-vous?

Littéralement kidnappé (je persiste et signe qu’il s’agissait d’un kidnapping) alors qu’il était sous sérum dans une clinique à Anosizato Antananarivo, il a été emmené dans un état maladif à Ihosy, où, initialement, il est sous le coup de sept chefs d’inculpation, ci-après, qui s’entrechevêtrent comme pas possible.

Cela, comme par hasard, au lendemain de son déballage sur la chaine privée Tv Plus Madagascar ci-dessus. C'est ce qu'on appelle, sans doute, passer au mode turbo?!...

1- Abus de confiance

2- Vol de chèque

3- Diffamation publique

4- DĂ©nonciation abusive

5- Propagation de fausses nouvelles

6- Incitation Ă  la haine

7- Atteinte à la sûreté intérieure de l’État

A la lecture de cet amalgame, le but est clair comme de l’eau de roche: quoi qu’il arrive, quelle que soit sa défense, le citoyen-journaliste Fernand Cello Avimana sera condamné de l’une, au moins, de ces inculpations. Pour l’exemple. Mais des exemples de ce genre, il y en a eu des tas depuis que ce régime Hvm est au pouvoir! Ce n’est plus de l’intimidation, c’est du terrorisme d’état pur et simple.

Reporters Sans Frontières avait donné son avis à ce sujet ICI

Et c’est ce monsieur qui a coupé l’électricité, en août 2016 -parce que radio Jupiter critiquait sa société, entre autres- qui, actuellement, porte plainte pour vol de chèque. Ce Ravelonirina Benjamain est aussi connu sous le nom de Niry Maherlla et semble avoir le bras très long. En effet, il est le directeur de cabinet du Maire d'Andohanilakaka. Ceci explique donc cela... Par ailleurs, en lisant bien (c'est en malgache mais faites-vous traduire), il semble que la plupart des chefs d'inculpation actuels sont énumérés dans la lettre ci-dessus. Une vraie main-courante de commissariat de police... Ce qui a permis à l'autorité judiciaire du coin, 9 mois plus tard donc, de faire bouger des éléments de la gendarmerie avec extension de territorialité. Quel pouvoir, n'est-ce pas?

Allons-nous laisser la justice faire sans réagir alors? Il parait que le citoyen Avimana traine «des casseroles». Ah bon? C’est très facile à dire mais qu’entend-on par «casseroles» à dire vrai? Cela peut vouloir tout dire mais ne rien dire du tout non plus. Le fac-similé ci-dessus n’est qu’un aperçu. Pour le moment, l’important pour les autorités locales protégées par le procureur local aussi, c’est de mettre Cello dans une cellule. Au fait, quel est donc le montant de ce chèque supposé avoir été volé?


Arrêter le citoyen Fernand Avimanana pour emprisonner le journaliste Cello ne servira à rien puisque tout est déjà découvert et çà n’arrêtera jamais les investigations de se poursuivre. Par ailleurs, dans le domaine de «propagation de fausses nouvelles», «diffamation publique» et «atteinte à la sûreté intérieure de l’État», pourquoi ne pas arrêter Sœur Noëline, Paolo Raholinarivo -conseiller du Premier ministre-, plusieurs habitants d’Andohan’Ilakaka et moi-même qui publie ces informations? Maintes fois, le mot «procureur» a été prononcé. Voyez ou revoyez la vidéo ci-dessus.

De qui s’agit-il? Sans nul doute de Rabendrainy Tinah Sylvia. Il faut savoir appeler un chat un chat, tout de même! Personne n'a osé la nommer jusqu'ici. Un procureur çà a un nom, que diable et est-ce un crime de le prononcer? Passons. Donc, Rabendrainy Tinah Sylvia est en poste à Ihosy depuis 2011 et a été élue membre du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) le 24 novembre 2014 avec comme titre: procureur de la République au tribunal de première instance d’Ihosy (représentant les magistrats de la Cour d’Appel de Fianarantsoa). C’est dire, déjà, sa puissance territoriale et, par synergie, sa grande autorité (judiciaire) sur l’administration territoriale elle-même. Et c'est vraiment l'image mise en pratique du terme «avoir le bras long». Dirigerait-elle un état dans l’État... mine de rien?

A 100 millions d'ariary le gramme, désormais, il semble bien qu'on tuerait père et mère, qu'on mentirait sans remords ni état d'âme pour cette pierre bleue qui ne profitera jamais qu'à quelques personnes prêtes à tout, vraiment à tout

Enfin, je rappelle que le président du CSM n’est autre que le président de la république Hery Rajaonirimampianina. On va donc venir aussi m’arrêter pour «incitation à la haine envers un magistrat»? Mais moi en prison, l’information ne s’arrêtera pas là les gars! Au contraire, il y aura l’effet boomerang qui surgira subitement.

L’affaire de la carrière d’Ampandramitsivala est clair: des entités gravitant autour du président Hery vaovao se la dispute et chacune veut l’accaparer comme cela a été fait dans les carrières d’Anjozorobe et d’Ambatondrazaka.

Pour l’heure, concernant le journaliste Cello, l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) présidé par Gérard Rakotonirina en fin de mandat, se dit «prêt à monter au créneau s’il s’avè­re que l’arrestation de ce journaliste relève d’un délit de presse». Bon, qui vivra verra.


ICI LE REPORTAGE COMPLET DE LA DESCENTE DE MADAGATE A ILAKAKA, LE 27 AVRIL 2017

Jeannot Ramambazafy – 08 Mai 2017

Puisqu’on parle de citoyen, ci-après un article lié directement aux investigations du journaliste Cello, paru dans le journal «Le Citoyen».


L’argent reste le maître, la vérité ensevelie sous terre

17 janvier 2017


CORRUPTION À ILAKAKA – Il est navrant de le dire mais c’est une vérité générale: l’homme devient aveugle face à l’argent. Les exemples sont légion à ce sujet: certains gendarmes et autres autorités chargés d’assurer la sécurité  des personnes et de leurs biens se considèrent au-dessus de la loi…; certaines propriétés privées sont violées voire usurpées par des tiers sans que les autorités «compétentes» n’interviennent, malgré les plaintes déposées par les victimes…

Andry Zo

Le Komity Miaro ny Vahoakan’Andohanilakaka (Kmva) a, le 04 décembre dernier, fait parvenir une lettre au Chef de Région d’Ihorombe, au Préfet d’Ihosy, au Procureur d’Ihosy, à la Gendarmerie et Commissariat de Police d’Ihosy et à la Commune Andohanilakaka. Cette lettre dénonce des exploitations illicites entreprises dans la région, et les attitudes de certaines autorités civiles et militaires, demandant par la même occasion la fermeture de l’exploitation illicite menée par une entreprise. Mais suite au dépôt d’une plainte, un homme a été trouvé mort dans le fokontany Tsaratanàna samedi dernier. Un décès qui, selon les rumeurs, serait en liaison avec l’affaire…
Selon cette même lettre, l’entreprise en question et ses «gros bras», ainsi que certaines autorités déjà soudoyées, exploiteraient illicitement les mines d’Ampandramitsivala et de Mangatokana. Une exploitation qui risque fort d’endommager une grande partie de la rizière et des barrages, et de bloquer les canalisations qui approvisionnent en eau la population d’Andohanilakaka.

La même lettre dénonce également les barrages routiers effectués par la Police de la route (Pr). A chaque barrage, les transporteurs seraient obligés de s’acquitter d’une somme de 5 000 ariary. Or, sur une portion de route de 16 km, entre Sakaviro Manombo et Andohanilakaka, il y aurait pas moins de 7 barrages…

La Commune ferait aussi des siennes puisqu’elle ferait payer des sommes exorbitantes à ses usagers-administrés. Elle demanderait, par exemple, 20 000 ar pour l’obtention d’une copie d’acte de l’état-civil, et 5000 à 10 000 ar pour la délivrance d’une carte d’identité nationale. Ceux qui s’y opposent n’obtiendraient rien de la Commune…

Affaire de la carrière Bekaraoka du fokontany Bepeha à Ilakaka près du mont Isalo

Un autre scandale! Trois ans après, aucune peine sévère n’aurait été prononcée à l’encontre des gendarmes chargés de la protection de la zone de restauration Bekaraoka, gérée par la Voi Filongoa en 2014. Rappelons que le 27 novembre 2014, ces gendarmes auraient laissé des particuliers pénétrer dans la zone pour en extraire des pierres précieuses, ce qui est formellement interdit par la loi normalement (loi N° 96-025 du 30 septembre 1998 et loi N° 2000-27 le 13 janvier 2000).

Outre la transgression des lois en vigueur, ces gendarmes auraient eu des comportements plutôt agressifs à l’endroit des villageois. D’après les témoins et les victimes, pour pouvoir exploiter ces mines de 21 heures à 3 heures du matin, ils devaient payer 300 000 ar par jour…

A ce moment-là, certaines autorités locales ont démenti l’existence d’une telle «pratique», jusqu’à ce que l’on découvre un corps enseveli sous terre (victime d’un éboulement…?) sur les lieux de l’exploitation illicite, éveillant les soupçons. D’où l’envoi d’un contingent de la gendarmerie d’Antananarivo, pour mener une enquête plus approfondie.

La population locale attend toujours la suite de cette affaire pour qu’enfin justice soit faite. Rappelons que cette affaire a déjà été jugée à Ihosy et une vingtaine de personnes ont été emprisonnées. Mais les gendarmes n’auraient pas été inquiétés.
Des dossiers et des plaintes restent encore en stand by jusqu’à ce jour: fausses cartes d’identité, faux et usages de faux, vols de signatures… Autant d’affaires qui attendent encore les décisions du tribunal.

Il est à noter que ce sont ces genres d’ «affaires» et «pratiques» que le Président de la République a dénoncé lorsqu’il a mis en garde les responsables à tous les niveaux lors de la cérémonie de présentation de vœux de l’année 2017. «Affaires» et «pratiques» qui donnent une mauvaise image de l’État et du régime. A ces responsables donc de réagir en conséquence… Et pas seulement dans l’Ihorombe!

Mis Ă  jour ( Lundi, 15 Mai 2017 14:11 )  
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