Décidément, ils n’ont pas compris qu’avec les nouvelles technologies de l’information et l’Internet, on ne peut plus rien cacher sur la planète Terre. Malgré l’imminence de l’arrivée d’émissaires d’entités internationales -ce qui signifie que la crise est là , bien réelle-, malgré les palabres de bonnes intentions du filoha Hery à Faratsiho (« dialogue » après 4 ans de surdité totale et de « c’est moi que je suis »), voilà que son entourage remonte au créneau de la corruption et du mensonge avec une donne plus exécrable encore : le tribalisme. Et là , il importe de le dénoncer très fort.
Le dimanche 29 avril 2018, à la Primature de Mahazoarivo, le Premier ministre Olivier Mahafaly a convoqué les ministres de la Défense, de la Justice, de la Communication, de la Fonction publique, de la Police nationale et le Secrétaire d’État à la Gendarmerie. Répression en vue dans l’administration publique… Pourquoi ceux-là précisément ? On le verra à partir de ce lundi 30 avril 2018. Mais comme il n’est pas sûr que les forces de l’ordre vont encore obéir aux ordres de tuer, et comme les gros bras ne se bousculent plus au portillon car ils ont compris de quel côté penche le plus grand nombre, voilà que «l’argent facile» refait surface pour mettre en pratique une stratégie tribale tout simplement.
Trois députés élus dans le Nord de Madagascar et qui ont voté -moyennant 12.000 euros chacun minimum-, pour les trois lois électorales scélérates, constitue le triumvirat de cette stratégie extrêmement dangereuse pour eux-mêmes et pour le pays lui-même. Il s’agit de Jean-Pierre Laisoa alias Jaovato (milliardaire du bois de rose), Anthelme Ramparany (ancien ministre de l’Environnement) et Freddy Mahazoasy (actuel vice-président de l’Assemblée nationale). Ce dernier, que je l’ai connu plus intègre, plus droit, connaissant son frère Roger et leur père le docteur Mahazoasy, ami de mon propre père. Il faut dire que l’argent (« jala ») rend fou alors. Le dimanche 29 avril encore (ils ont oublié que c’est le jour du Seigneur et se sont mis au service du saigneur Hery), ils ont organisé une « réunion » de tous les députés Hvm qui avaient été bloqués à l’hôtel « Le Paon d’Or », à Ivato, durant le week-end pascal pour ne réapparaître à l’Assemblée nationale de Tsimbazaza en cars loués et sous bonne escorte. Comme de vulgaires otages emmenés pour témoigner faussement devant un tribunal en somme.
Lors de cette réunion du côté de Bemasoandro Itaosy, le triumvirat du nord avait espéré la présence de députés issus des 73 non corrompus. Mais aucun n’est venu, comme quoi l’argent ne peut acheter tout le monde. Stratégie : faire prévaloir la « cause côtière » en utilisant les médias proches du pouvoir (journaux, télé, radios) pour faire (encore) un copié-collé sur les actuelles radios « mianara-manonja » (jumelées) Free FM, Kolo et Viva. En guise de pendant à la place du 13-Mai, ils comptent utiliser le stade Makis d’Andohatapenaka. Et là , déjà , l’argent coulera à flots pour des membres du lumpenprolétariat malgache. Pour les ignorants, sachez que le lumpenprolétariat est un terme marxiste (de Karl Marx), parfois traduit par « sous-prolétariat ». Il désigne les « éléments déclassés, voyous, mendiants, voleurs, sans-abri, etc. » du prolétariat. Le terme est emprunté de l'allemand « lumpen » (haillons) (Wikipédia). On les fera brandir des banderoles et hurler à la gloire du Hery Vaovao moyennant un billet de 10.000 ariary minimum par « prestation ». En passant, en 2009 au moment où Marc Ravalomanana se trouvait dans la même situation, il avait fait distribuer jusqu’à 60.000 ariary par tête dans les bas quartiers pour perturber les meetings au jardin d’Ambohijatovo. On connaît la suite. Et ces gars du Hvm espèrent avoir des résultats autres avec la même recette. Didier Ratsiraka, en 1991, comme Marc Ravalomanana, en 2009, ont résisté trois mois. Passons.
Mais se sentant très intelligents, ces Malgaches du Nord de l’île, vont distiller l’idée d’un candidat côtier à la prochaine présidence car «il n’est pas obligé que ce soit toujours un Merina qui dirige le pays». Et attention, pas un côtier de n’importe quelle région mais un côtier issu du Grand Sud. Oui. Ayant connu et vécu tous les mouvements populaires à Madagascar depuis 1972, j’ose affirmer que ce sera peine perdue, de l’argent jeté par la fenêtre comme tout argent sale. Pourquoi ? Parce qu’à présent, je le répète, tout se voit et tout se sait. Comme ils sont des traîtres, et à la nation commune, ils seront toujours trahis et tous leurs mouvements seront connus en temps réel, il ne faut pas qu’ils se leurrent sur çà . Mais d’une part, ce que l’on peut tirer tout de suite de cette stratégie, c’est qu’ils comptent laisser l’actuel président, un Merina, en plan. Est-il au courant au moins ? En tout cas, Jaovato semble avoir assez d’argent pour tout financer lui-même.
D’autre part, dans ce jeu malsain et intéressé de politiciens ignorant tout de la politique, d’ici à ce que le filoha Hery se rende à l’évidence que le mouvement -qu’il a lui-même enclenché avec les morts du 21 avril- a fait tache d’huile à travers tout le pays, d’ici là il y aura des arrestations et encore des morts et des blessés. A combien (de morts et non de milliards perdus) rendra-t-il les armes ? Là est l’ultime question, après le départ des émissaires. Pour l’heure, un semblant démocratie vase mettre en place. Et, pour mieux cacher leur jeu tribaliste, ils comptent se rendre dans les ministères, pour donner « un choix » aux fonctionnaires. Mais comme le chante l’ami Dédesse, issu du Nord également, d’Anivorano pour être précis : « Misy farany raha jiaby » (tout a une fin).
Pour ma part, je dédie personnellement ce qui suit à ce fils de pasteur d’Antsofinondry, qui a réellement perdu les pédales :
« Aza manotrika ao akaikin'ny tranon'ny marina hianao, ry ilay ratsy, Aza ravanao ny fonenany. Fa potraka impito ny marina, nefa tafarina ihany; Ary ny ratsy fanahy kosa solafaka ka idiran-doza » (Ohabolana 24: 15-16)
« Ne tends pas méchamment des embûches à la demeure du juste, Et ne dévaste pas le lieu où il repose. Car sept fois le juste tombe, et il se relève, Mais les méchants sont précipités dans le malheur » (Proverbes 24:15-16)
Jeannot Ramambazafy – 29 avril 2018