]
Les quotidiens du 23 Dec 2024
[ Midi ]
[ Express ]
[ Moov ]
Home Vie politique Dossier Andry Rajoelina. Un entourage à la communication nombriliste

Andry Rajoelina. Un entourage à la communication nombriliste

Andry Rajoelina, un Président de la République mal entouré

Une fois le candidat n°13, Andry Rajoelina, élu « Filoham-pirenena », l’atmosphère, autour de lui, est bien devenu celui du début de la transition : tout est tatillonnement, tout est poursuite d’un fauteuil ou d’une chaise voire d’un strapontin parce que « c’est nous qui l’avons fait élire ». Ce, au nom d’un « fiaraha-mitantana » (gouverner ensemble) qui n’a vraiment pas/plus sa raison d’être. Je ne rentre pas dans le domaine de la politique pure et dure, mais j’axe cet article -qui fera bondir certains au plafond- sur le volet « communication ». Andry Rajoelina était déjà à la tête du pays, même s’il n’a pas été élu, de 2009 à 2014. Tout un mandat entier. Il connaît donc la valeur nulle et l’impact nocif d’un système de communication institutionnelle inefficace. Car autour de lui, il apparaît que toute une équipe de branquignoles parachutés cherchant à tout écarter sur leur passage, attend certainement que le Président de la république en personne vienne aussi montrer et démontrer ce qu’il faut faire. Mais qui sait aussi s’il n’aime pas ce rôle d’éternel mentor ?... Il est grand temps de responsabiliser tous ces irresponsables dont le refrain est « Oui, Monsieur le Président », mais faisant leurs affaires une fois que celui-ci a le dos tourné.

Pour l’heure, c’est le monopole d’une communication qui vire carrément au culte de la personnalité nord-coréenne, et c’est cela qui est dangereux si l’on se réfère au passé, avec un Marc Ravalomanana au splendide démarrage à l’américaine qui a fini en une pitoyable défaite due au « raharahan-gasy » du fort minable Rolly Mercia. Le journaliste dévoyé des vengeances perdues... Mais Dieu déteste les créatures diaboliques. Ainsi, dernièrement, seule Viva, la chaine audiovisuelle créée par Andry Rajoelina, appuyée par quelques médias « affiliés » (à qui, à quoi et en quoi ?) a diffusé en boucle sa descente dans le Sud de Madagascar, comme s’il s’agissait d’une nouvelle campagne électorale. Le personnage central finit par en devenir un peu ridicule car la communication c’est surtout les à-côtés de ces visites et non un théâtre filmé où est ressassé, vraiment du matin jusqu’au soir, ce que tout le monde sait déjà, en se référant à son discours d’investiture (je l’ai retranscrit et traduit en français. Il paraîtra sur madagate bientôt, étant donné que les « pros » présidentiels ne l’ont pas fait). Je fais allusion et veux parler, ici, du traitement des informations.

Étrangement, sur le site officiel de la Présidence de Madagascar, hier 1er février 2019, les dernières infos remontaient au culte œcuménique du dimanche 27 janvier 2019. Bientôt une semaine. Rien, mais alors rien, sur la descente présidentielle dans le Sud ! Or, ce site doit être le site de référence. Non ? En parlant, justement, de ce culte à Manjakamiadana, mon équipe (celle de madagate) -et non moi- n’a été avisée que la veille à 22h. Et sur place, au Temple du Rova, le triste idiot (il se reconnaîtra) qui avait appelé, a osé demander à mon photographe où est-ce que j’étais ? Rien que pour charger la batterie de ma caméra, il faut 24 heures, ô simple rédacteur qui se croit je-ne-sais-où. Auparavant, ce même personnage faux et fourbe (ce qui revient au même) qui écarte systématiquement certains médias, dont madagate, avait aussi osé affirmer : « Madagate ? Mais c’est sur Internet ! ». Et alors ? Il ignore déjà que madagate est un journal de référence existant depuis février 2001. Et il semble avoir transmis son virus de la bêtise au JT de Viva. Ainsi, lors de la rubrique « Revue de presse » (« Feon’ny gazety »), la « Gazette de la Grande île » est systématiquement écartée, ainsi que d’autres journaux. Pourquoi, en ce temps où Andry Rajoelina Le Transparent Magnifique est Président de la république élu (« President elect ») ?

J’ai lu, quelque part, ce qui suit : « Quand vous êtes au sommet, n’humiliez jamais celles et ceux qui sont en-dessous car vous pourriez bien les croiser en redescendant ». Andry Rajoelina me connaît, nous connait, et c’est sur vous que sa colère tombera et non le contraire. Nous sommes les gardiens de la démocratie, nous sommes les fers de lance de la transparence depuis assez fort longtemps, ce qui nous permet d’avoir été et d’être toujours imperméabilisés face à toutes tentatives d’intimidation, de manipulation et/ou de corruption. Ce sont ceux qui ont quelque chose à cacher, quelque chose à fomenter qui ont peur -et doivent avoir peur- de nous. L’actuel Président de la république n’a pas à être au four et au moulin de son IEM (Initiative pour l’Emergence de Madagascar). Il n’a pas le don d’ubiquité. Sa tâche et son rôle sont clairs : être la locomotive du développement effectif de la Grande île en un temps très court, en donnant des directives devant être concrétisées par des personnes capables et compétentes, bref professionnelles, sur qui il peut compter les yeux mi-clos. Andry Rajoelina n’a pas usurpé de son surnom de TGV. Or, certaines personnes de son entourage actuel peinent à le suivre et, personnellement, cela me fait de la peine…

Le Président Andry Rajoelina veut être un chef d’État moderne, ouvert, franc et, surtout donc, transparent. Soit. Mais alors, pourquoi n’y-a-t-il pas de calendrier hebdomadaire de ses déplacements sur le site officiel de sa Présidence ? Raison de sécurité, invoqueront ceux qui ne veulent même pas user l’huile de coude (« Elbow grease » en anglais). Et ils attendent des ordres alors qu’ils doivent surtout prendre des initiatives. Hélas, la peur de perdre leur tabouret (et les avantages allant avec) leur coupe tout esprit… d’initiative. Annoncer à l’avance les déplacements présidentiels n’est pas une nouveauté mais un droit pour le peuple et un devoir pour l’élu. Et cela ici et MAINTENANT. Gouverner c’est prévoir et non décevoir au fil du temps comme l’ère… Rajaonarimampianina. En attendant toujours des ordres, n’étant pas sûrs d’eux, ils créent le désordre frisant la zizanie dans les rangs même des alliés.

Aussi, je rappelle que les déplacements d’Andry Rajoelina dans le Sud font penser à ceux de Hery Rajaonarimampianina dans ses dernières années de règne : c’est à travers les médias étrangers que l’on a su qu’il était à l’étranger. Les NTICs (facebook, twitter, instagram…) c’est bien et c’est beau mais combien d’habitants à Ankililaoka en a l’accès ? Par ailleurs, à qui sont destinées exactement les informations ? Certes, il faut un compte-rendu pour les bailleurs de fonds étrangers, mais ils ont, eux, leurs propres canaux de transmission. Au final, tout débouche sur une cacophonie certaine, surtout en matière de chiffres. Pour en revenir à la notion d’institution (dans le cadre de la communication institutionnelle), ce terme fait référence à une structure et non à des personnes. Ainsi, depuis la transition, au moins, n’allez pas me dire que le ou les responsables de la communication de la Présidence de la république n’ont pas les adresses mail de tous les journalistes œuvrant à Madagascar. Sous le régime Hvm, c’est le jour même d’un évènement que ceux-là étaient avisés. Cela ne doit plus être mis en pratique sous l’actuel règne de l’IEM qui, bien, au contraire, a besoin d’une très grande visibilité, quant à son démarrage avant sa mise en pratique.

Pour l’instant, ce n’est pas le cas et on a la mauvaise impression que la cachotterie règne. Et c’est ainsi que l’on fabrique une dictature qui ne bénéficie qu’à une poignée de « privilégiés »… Andry Rajoelina est très rapide dans la trilogie réflexion/décision/action. Le laps de temps entre ces trois étapes est extrêmement court chez lui. Ainsi, sa cour de m’as-tu vu a tellement de mal à le suivre qu’elle confisque sinon monopolise tout bêtement les informations. Et, à défaut de données fiables à la source, les journalistes professionnelles vont chercher ailleurs des informations qui démentent la réalité. Par exemple, des images trop belles pour être vraies : en parlant d’adduction d’eau via pipe-lines pour le Sud de Madagascar, pourquoi diable montrer des photos de gazoduc en Afrique du Sud? Il y a réellement erreur sur la marchandise… Mais ce n’est pas la faute au Président Rajoelina. J’en suis certain. A moins qu’on veuille sciemment lui faire porter le chapeau. Déjà.

Se tromper de rubrique, ça ne fait pas sérieux du tout

« Le début d’une ère nouvelle pour Madagascar » peut-on lire en haut à gauche sur le site officiel de la Présidence (http://www.presidence.gov.mg/). Ah bon ? Quand le Président Andry Rajoelina y jettera un coup d’œil, vous allez l’entendre… Dans la rubrique « Communiqués » lus hier 1er février 2019, le dernier en date remonte à la nomination aux hauts emplois de l’État du 21 janvier 2019. Quant aux « Actualités », on y lit le… Communiqué du conseil des ministres du 31 janvier 2019 ! ? « Ataovy sérieux nama a ! ». Mais rien du tout sur la récente descente présidentielle dans le royaume du Kere. Il n’y en a pas un qui sait ce que « mise à jour » signifie ? Vous rabaissez le Tgv en un omnibus tortillard s’arrêtant à toutes les gares. Attention, 5 ans çà passe très vite. Pourquoi cet état de fait ? Tout simplement parce que l’entourage du Président Rajoelina ignore ce que communication même veut dire. Je ne tiens pas à faire, ici, un cours, mais je vais révéler le BA-BA à mettre en pratique à la vitesse Tgv…

Le sens de la communication remonte à l’époque de Jésus Christ (vous avez bien lu !) à travers l'Hexamètre de Quintilien, QQOQCCP. Du latin « Quis, Quid, Ubi, Quibus auxiliis, Cur, Quomodo, Quando », ce sont les 7 questions qui définissent les « circonstances » d'une situation (en latin : « circum-stare » désigne « ce qui se tient autour de »). En français cela donne : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? C’est de cet Hexamètre qu’émanent les fameux 5W utilisés en journalisme : « Who did What, Where and When, and Why » c'est-à-dire : Qui a fait Quoi, Où, Quand et Pourquoi ? Pour en revenir à ce qui se tient autour d’Andry Rajoelina, sa communication institutionnelle ne fait que retranscrire que ce qu’il dit et répète au micro. Je fais allusion, surtout, au canal officiel représenté par le site présidentiel. Alors que tout doit émaner de celui-ci -qui doit être la source officielle pour tous les communicateurs dont les journalistes-, c’est le contraire qui se produit, distillé sur les réseaux sociaux, amenant à toutes sortes d’interprétations. Avec ce style éculé donnant sur une porte ouverte aux « tsaho » (rumeurs), « Le début d’une ère nouvelle pour Madagascar » n’est pas pour aujourd’hui, en matière de communication institutionnelle dans la Grande île de l’océan Indien.

Et des rumeurs nous sont même parvenues comme quoi les attachés de presse des ministères seraient désignés par une dame du cercle de cette communication nombriliste. Eh, ça va pas la tête ? Vous êtes des non-élus au service du peuple et non au service des beaux yeux du Président qui, pourtant, compte beaucoup sur vous, sur votre faire-savoir et votre savoir-faire (mais les avez-vous réellement ?), pour que « le début d’une ère nouvelle pour Madagascar » devienne une réalité effective.

« Ny olona tiana ihany no anarina ». L’équivalent en français est : qui aime bien châtie bien. A présent, allez cafter au Président. Vous aurez de ses… nouvelles. Et soyez heureux que je n’ai (encore) cité aucun nom. Quoi ? Cela ne fait même pas un mois qu’il est là ? Ce n’est pas une excuse, les gars ! Il s’est préparé depuis quatre ans, lui. Donc, quelqu’un, quelque part, lui a fourgué des incapables qui s’essaient à jouer aux professionnels en humiliant qui ils peuvent, histoire de démontrer qu’ils sont des « Sefo »... « Tena mampisefosefo sy mampisendaotra mihitsy aza». Ce sont ces « quelqu’un » qui sont les plus coupables. A lui, Président de la république, de redresser la barre, et le plus vite sera le mieux. Car la patience de l’Éternel n’est pas… éternelle.

Jeannot Ramambazafy - Dossier également publié dans "La Gazette de la Grande île" du samedi 2 février 2019

Mis à jour ( Dimanche, 03 Février 2019 06:05 )  
Bannière

Madagate Affiche

 

Cathédrale Ambohimanoro, Antananarivo, Samedi 21 Décembre 2024. Le Concert de musique classique de l'Orchestre Symphonique Saint Paul

 

Andry Rajoelina élu Leader politique africain de l'année 2024

 

Madagasikara « Orange Day » 2024. Hafatry ny Première Dame, Mialy R. Rajoelina

 

Antananarivo. Harilalala Ramanantsoa, kandida Numéro 7. Ny antony hifidianana azy ho Ben’ny Tanàna

 

W.M.G. MADAGASCAR. Un Bazar de Noël 2024 autrement exceptionnel

 

Madagasikara JIRAMA. Hatramin’ny oviana no hanjaka ny tsy matimanota mpandrendrika ny Firenena malagasy ?

 

Donald Trump, élu 47e Président des États-Unis d’Amérique, le 05 novembre 2024

 

Madagascar. Lancement officiel du Plan National d’Action II sur la lutte contre le travail des enfants (2025-2035)

 

Senseï Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo s'en est allé à 75 ans, le 5 octobre 2024

 

Tiana Rasamimanana - JIRAMA : Position du SIM (Syndicat des Industries de Madagascar)