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Madagascar. PAGOSE ou les pots cassés de la clique à Rajaonarimampianina

La JIRAMA, est la compagnie nationale d’eau et d’électricité de Madagascar. Créée le 17 octobre 1975, elle résulte de la fusion de deux sociétés qui exerçaient des activités similaires alors. A savoir : la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Énergies de Madagascar (SEM). La Jirama est une société anonyme de droit commun détenue entièrement par l’État Malagasy. Elle est dirigée par un Conseil d’administration auquel répond un Directeur Général nommé en Conseil des ministres.


Face aux insanités de quelques créatures francophones d’ici et d’ailleurs, dont le mensonge et les « tantara mitohy » constituent le fonds de commerce, avec les réseaux sociaux en guise échoppes pour attardés mentaux, il est temps, pour moi, après trois mois de retrait volontaire de la scène journalistique -remise à neuf de madagate qui existe depuis le 13 février 2001 et séjour prolongé aux États-Unis dû à la suspension des vols sur Antananarivo-, de laisser des archives historiques concrètes, vraies et vérifiables sur les derniers pots cassés laissés par la clique à Rajaonarimampianina qui ne perd rien pour attendre de payer toutes ses infamies envers le peuple et la nation malagasy.


Mme Idah Z. Pswarayi-Riddihough qui travaille à la Banque mondiale depuis 1995

Le projet PAGOSE, soudain ces derniers temps, a été mis à toutes les sauces. Surtout de la part de minables individus qui en ignorent les tenants et aboutissants, empressés dans leurs attaques systématiques et irréfléchies sur le Président de la République, Andry Rajoelina. Cela a découlé d’une lettre en date du 16 novembre 2021, émanant de Mme Idah Z. Pswarayi-Riddihough, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, Madagascar, Maurice et l’Afrique orientale (Est) et australe (Sud). A mon habitude, je publie cette lettre ci-dessous.


En gros, il est demandé à l’Etat malagasy, via son ministère des Finances, le remboursement d’une certaine somme suite à un audit des immobilisations initié en août 2021 et dont le rapport final a été transmis à l’Association Internationale de Développement (IDA) le 28 Octobre 2021. Cela concerne des dépenses relatives au Projet d'Amélioration de la Gouvernance et des Opérations dans le Secteur de l'Electricité (PAGOSE). Mais qui est à l’origine de ce PAGOSE, justement ?

L'actuelle ministre des Finances, Mme Rindra Hasimbelo Rabarinirarison  à qui a été adressée la lettre de Mme Idah Z. Pswarayi-Riddihough

Initialement élaboré en décembre 2015, un an tout juste après l’élection de l’expert-comptable Hery Rajaoanarimampianina, il s’agissait d’un projet mirifique sensé couvrir presque toutes les régions de Madagascar. Afin d’éviter de vous emmener sur un chemin techniquement tortueux et soporifique, ci-après des détails qui éclaira votre lanterne mais ne résoudront pas les problèmes de délestages et autres coupures intempestives qui persistent jusqu’en ce début du mois de décembre 2021.


Ils sont énumérés, noir sur blanc, dans le document du Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) du projet PAGOSE de décembre 2015. A Madagascar, il faut dire que les intellos et assimilés sont fortiches en siglomanie (Syndrome de l'acronyme redondant). Voici :

« D’une façon générale, ce Projet couvrira le territoire national car ses zones d’investissement prioritaires touchent presque toutes les régions de la Grande Île. Il comprend 4 composantes, mais seule la Composante 3 comprend des travaux physiques, les autres étant des composantes liées à la Gouvernance du secteur, à la planification, à la viabilisation financière et à la gestion du Projet. Elles ne sont donc pas concernées par la mise en œuvre du CGES.

La Composante 3 comprend 6 sous-composantes dont la sous-composante 3.6 concerne la conception, la préparation des documents d'appel d'offres et la supervision des travaux.

(1) Sous-composante 3.1 : Investissements urgents dans la réhabilitation et le renforcement du réseau de transport du Réseau Interconnecté d’Antananarivo ou RIA :

Cette sous-composante concerne les réaménagements suivants :

• Poste Ambohimanambola

• Poste Ambodivona

• Poste de Tanà-Sud : arrivée ligne 63 kV

• Poste de Tanà Nord : départ ligne 63kV

• Liaison 63 kV Tanà Nord - Tanà Sud

• Liaison 63 kV Tanà Nord - Ambodivona

(2) Sous-composante 3.2 : Investissements urgents dans la réhabilitation / mise à niveau des réseaux de distribution y compris de l’équipement pour son installation par la JIRA-MA

• Acquisition des matériels et équipements de distribution

• Acquisition de poteaux en béton

• Travaux de montage et d’installation d’équipements et matériels de distribution

• Contrat de location de matériels pour la JIRAMA (camions à grue, véhicules, etc)

(3) Sous-composante 3.4 : Pièces pour conversion de diesel en HFO

Cette sous-composante concerne les quatre grandes centrales suivantes :

• Centrale thermique d’Antsiranana

• Centrale thermique de Mahajanga

• Centrale thermique de Toamasina

• Centrale thermique diesel de Toliara

(4) Sous-composante 3.6 : Installation d'un dégrilleur au barrage d'Andekaleka

(5) Sous-composante 3.7 : Remise en service d’un alternateur à Antelomita ».

A ce moment-là, le Directeur général de la Jirama était Nestor Razafindroriaka, nommé lors du Conseil des ministres du 18 décembre 2014. Il s’agit de l’ancien ministre de l’Énergie du Premier ministre Jean Omer Beriziky. Certes, des sous ont été débloqués par la Banque mondiale mais qui du commun des Malagasy ont constaté de visu ces fameuses sous-composantes ? Bien au contraire, les délestages ont fait rage… Et le changement suivi de succès ne fut pas au rendez-vous puisque le Conseil des ministres du 19 janvier 2017 a limogé toute l’équipe de la Jirama : le Dg, le PCA (Rachidy Mohamed) et certains membres de ce Conseil d’administration. A cette date, c’est l’ancien ministre des Finances, Lantoniaina Rasoloelison, qui fut nommé Administrateur délégué de la Jirama. Sa mission ? En finir dans les meilleurs délais avec les délestages et les coupures d’eau. Eh oui…

Il faut savoir que dans le cadre de ce PAGOSE, l’accord de financement de l’IDA (Association internationale pour le développement) a été signé le 8 avril 2016 : IDA 5773-MG d’un montant de 47,1 millions de DTS. Il est bon à savoir que le DTS (Special Drawing Right ou Droit de tirage spécial) n’est pas une monnaie et ne constitue pas non plus une créance sur le FMI. Il représente plutôt une créance potentielle sur les monnaies librement utilisables des pays membres du FMI. Les DTS peuvent être échangés contre ces monnaies. La valeur du DTS exprimée en dollars US est déterminée chaque jour par le FMI, en fonction du cours en dollars US des devises constituantes du panier (euro, renminbi, yen, livre).

Malgré ce PAGOSE mirobolant exposé dans un rapport de 245 pages qu’aucun dirigeant de l’époque n’a jamais pris la peine de lire jusqu’au bout, dans la vie courant des Malagasy, rien n’a changé au niveau des délestages et autres coupures d’électricité et même d’eau.

En avril 2017, Aimé Olivier Jaomiary est nommé Dg de la Jirama. Mais l’équipe du Conseil d’administration est restée la même, jusqu’à la fin du mandat écourté du Président Rajaonarimampianina, en 2019. Qui étaient les membres de la clique à Rajaonarimampianina, et que représentaient-ils au sein de la Jirama ? Les voici, les voilà :

Befeno Todimanana Hyacinthe (Présidence de la République) ; Ranivoarisoa Herilala (Primature) ; Feno Pierre Jean (ministères des Finances et du Budget ) ; Raseliarison Mamiarivao Julien (ministère de l’Eau de l’Assainissement et de l’Hygiène) ; Razanakoto Norbert (ministère de l’Energie et des Hydrocarbures) ; Lemanarina Jean Christophe (ministère de l’Economie et de la Planification) ; Rasamoel Jean Jacques Nambinina (ministère du Commerce et de la Consommation) ; Rafidy Onisoa Josielle (ministère de l’Industrie et du Développement du secteur privé) ; Rajaonera Fredy (représentant du Secteur Privé) ; Haja Maminirina (représentant du Personnel) ; Andriambolonosy Robinson Jean Douglas (représentant du Personnel) ; Eric Randrasana (pour compétence particulière).

Malgré des résultats n’ayant, jusqu’à ce jour, aucun impact sur la population malagasy, en matière d’« en finir dans les meilleurs délais avec les délestages et les coupures d’eau », voilà-t-il pas qu’en mars 2018, un autre document est rédigé, relatif à un « un financement additionnel du projet PAGOSE ». Oui ! Celui-ci comprend 162 pages « seulement »…


Lisez attentivement ce qui suit pour savoir à quoi était destiné ce financement additionnel, de 2018 à 2019, et vous comprendrez pourquoi Mme Idah Z. Pswarayi-Riddihougha parfaitement eu raison d’écrire que : « suite aux conclusions d’un audit externe des états financiers du Pagose, au titre des exercice 2018 et 2019, la Banque a recommandé à la JIRAMA de mener un audit de son système de gestion des immobilisations pour déterminer les montants des anomalies constatées et de produit un registre exhaustif des immobilisations acquises sur le Pagose. La revue dudit rapport a conclu que des dépenses de plus d’un 1 750 000 USD, effectuées ne respectent pas les procédures de gestion financière recommandées par l’Association internationale de développement (IDA) et sont donc déclarées « inéligibles ».

Ainsi, il est de la responsabilité du gouvernement malgache de les rembourser à l’IDA.

De quoi s’agissait-il ? Voici, écrit noir sur blanc aussi dans ce rapport final pour l’obtention d’un financement additionnel du projet PAGOSE :

14. BUDGET POUR LA MISE EN OEUVRE DU CPR (Cadre politique de réinstallation) ET DES P.A.R (Plans d’action de réinstallation)

14.1 CONSIDERATIONS PRELIMINAIRES

Les sessions de renforcement des capacités prévues dans le cadre du PAGOSE additionnel complèteront la série de sessions du PAGOSE initial.

Elles seront donc organisées uniquement pour les zones où il n’y a pas encore eu de renforcement des capacités.

14.2 BASES

Toutes les études ainsi que les voyages y afférents peuvent être pris en charge par le Crédit.

Pour ce qui est des compensations, selon ce qui a été mentionné ci-haut, il peut y en avoir diverses catégories :

- Compensations en numéraire

Toutes les charges y afférentes seront à la charge de l’emprunteur. Pour ce faire, le GoM (Gouvernement malagasy) sera représenté par le Ministère de l’Energie qui, lui-même, sera représenté par la JIRAMA pour les charges financières.

- Compensations en nature

A titre d’exemple, un arbre abattu sera remplacé par un jeune plant. Ou encore un étal qui devra être déplacé sera remplacé par une table, etc. Les charges y afférentes seront affectées à la JIRAMA.

Par contre, toutes les éventuelles constructions (exemple: clôture) seront éligibles dans le cadre du crédit.

- Compensations mixtes

Ces principes de base seront repris dans le cadre du Document d’évaluation du projet (Project appraisal document)

14.3 MISE EN OEUVRE DU CPR

Afin de faciliter la mise en œuvre et les procédures de déblocage des fonds requis, les sous-projets qui nécessiteront des PAR seront regroupés par zones qui seront à définir selon les critères suivants :

- Proximité et subsidiarité

- Existence d’une Direction JIRAMA

Sans être limitatif, le budget pour la mise en œuvre du CPR comprend les volets suivants :

 Les coûts de préparation des P.A.R :

• Voyages et déplacements

• Consultations : habituellement, un certain budget est requis pour l’organisation des consultations nécessaires pour la préparation d’un P.A.R donné : location de salle, pause-café …

• Etudes socioéconomiques de base

• Maintien d’une base de données sur les P.A.R

• Autres coûts

 Les coûts de la mise en œuvre des P.A.R à venir (compensations / indemnisations diverses, appuis divers, compensation des pertes de services ou de location, le suivi/ évaluation…) qui devront s’aligner sur les principes de base ci-dessus définis.

 Autres coûts.

Il s’agit, entre autres, des coûts de suivi/évaluation et des coûts des évaluations

finales en vue de la clôture des divers P.A.R mis en œuvre.

En passant, comme par hasard, le dernier ministre des hydrocarbures du régime voleur Hvm/Rajaonarimampianina était Lantoniaina Rasoloelison. La boucle du détournement de deniers publics a bien été bouclée…

Combien toute cette « mise en œuvre du CPR » a-t-elle coûté ? Les sous de l’IDA ont-ils vraiment servi aux coûts de préparation des P.A.R ; aux voyages et déplacements ; aux consultations ; aux locations de salles, aux pauses-cafés … Ces dépenses étaient-elles éligibles ? Personne ne l’a su, jusqu’au jour où un montant a été publié, devant être remboursé par l’actuelle administration que les divers « mpanohitra » champions de l’amalgame, forcent à être responsable de cette très mauvaise gouvernance, marque de fabrique du régime Hvm/Rajaonarimampianina et sa clique.

En ce mois de décembre 2021, le PAGOSE sera jeté dans les poubelles de l’histoire politico-économique de Madagascar. Concernant particulièrement la JIRAMA, les compteurs font-ils être remis à zéro avec un autre programme du même type ? Surtout après le temps perdu (qui ne se rattrapera jamais) avec un Vonjy Andriamanga, nommé ministre de l’Eau, de l’Energie et des Hydrocarbures en 2019, limogé neuf mois après pour être nommé… Directeur général de la JIRAMA puis (enfin) limogé de ce poste stratégique que, lui, ancien haut cadre d’EDF (Eau et Électricité de France), a réussi a ramené à une situation de délestages et coupures de courant intempestives qui refont surface avec rage dans la Capitale de Madagascar mais, pourtant, sans pluie, sans coups de tonnerre. Pourtant, ce ne sont pas les fonds qui manquaient le plus, n’est-ce pas ?


Quoi qu’il en soit, continuité de l’État oblige, c’est effectivement l’administration Rajoelina qui doit payer les pots cassés de Rajaonarimampianina et sa clique.

En tout cas, le successeur de l’inénarrable Vonjy Andriamanga, Rivo Radanielina, qui n’est « que » Dg intérimaire, a tout intérêt à ne pas promettre la lune comme certains de ses prédécesseurs. Hélas, il ne s’est pas empêché d’annoncer qu’il « priorisera aussi l'amélioration du réseau électrique de la compagnie et la facilitation des branchements en eau et électricité ». Ah bon ? C’est quoi alors toutes ces coupures matinales qui détériorent les matériels électriques et informatiques depuis trois jours, à Antananarivo, bordel ? Ce juron n'est pas un gros mot mais l'expression ultime d'un ras-le-bol unanime.

L’Histoire du genre humain, ne sera-t-elle vraiment qu’un éternel recommencement de conneries, pourtant facilement évitables si les lois et textes en vigueur étaient mises en application effective à Madagascar ?…

Jeannot Ramambazafy

10 décembre 2021

Mis à jour ( Vendredi, 10 Décembre 2021 17:06 )  
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