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Honoré Rakotomanana, un revenant de très loin. Mais quelles nouveautés peut-on faire avec des vieilleries, à moins de rafistolage...

Doucement les basses, hein! Si l’amnésie devient collective et durable au fil du temps, les archives de l’Histoire sont implacables et éternelles. A qui fais-je allusion ? A Honoré Rakotomanana, of course. Une histoire d’il y a 20 ans mais qui remonte à la surface. Hélas, on connaît, désormais, l’ignorance et le dédain du président Hery Rajaonarimampianina pour son pays. Mais auparavant, texte d’ambiance.

Concernant le syndrome de Procuste, je n’y reviendrai plus, c’est ICI. Plongeons dans le cœur du Sénat (« Antenimieran-doholona ») imposé par un Hery Rajaonarimampianina de plus en plus merina et de plus en plus royal. Dans le mot Fanjakana que je déteste, il y a mpanjaka (roi); fanjanahan-tany (colonie) et Fanjakazakana (abus de pouvoir). Un mot à bannir comme la phrase d'avant 1972: "nos ancêtres les Gaulois" dans toute l'Afrique colonisé par la France qui n'a jamais demandé pardon aux Malgaches pour ses crimes commis entre 1896 à 1960.

Antananarivo, 9 février 2016. Le Palais du Sénat à Anosy a littéralement été noyé de cravates bleues, si bien que le terme Sénat de Madagascar n’est plus adéquat. La réalité est  Sénat Hvm de Madagascar. Après la « Hachevéimisation » d’une institution dont l’utilité, dans des pays sous perfusion financière comme Madagascar, est plus que futile et budgétivore, voilà l’infantilisation de personnages considérés comme « sages »… En tout cas, avec sa forme actuelle, plus aucun débat n’aura lieu. Cette chambre haute, censée observer et même critiquer les actions du pouvoir exécutif ne sera plus qu’une chambre d’écho de la voix de son maître.

En matière de démocratie rajaonarimampienne, la candidature unique été institutionnalisée. Cette stalinisation du système a débuté avec «l’élection» de Jean Max Rakotomamonjy, président de l’Assemblée nationale, contre lui-même. Mais Tsimbazaza a échappé à la royale mérinitude parce qu’ici le nombre est le double du Sénat et le Hvm n’était qu’un amas de personnages. Et l’on se demande franchement si les élections n’ont servi que de garniture à une dictature pré-établie à travers cette histoire de quota présidentiel.

En effet, voici la composition du au Bureau permanent du Sénat, version Procuste Rajaonarimampianina. Il y a trois sénateurs désignés et deux élus.

Président : Honoré Rakotomanana, sénateur désigné, quota présidentiel

1er Vice-président : Kolo Roger, sénateur élu HVM, tête de liste à Toliara

2ème Vice-président : Malo Benoit, sénateur élu HVM, tête de liste à Toamasina

Questeur : Abdirassoul Mohamed Mourad, sénateur désigné, quota présidentiel

Rapporteur : Betina Bruno, sénateur désigné, quota présidentiel

Franchement, peut-on espérer faire du neuf avec du très vieux ? Quid du renouvellement et du rajeunissement de la classe politique malgache ? En effet, Honoré Rakotomanana a déjà été président du Sénat, en 2001, sous Didier Ratsiraka.  Qu’a-t-il donc fait de si remarquable pour son pays ? Fervent défenseur de l’autonomie des provinces, étant « spécialiste » en constitution, celle-ci n’a jamais vu le jour.

16 ans après, il voit l’avenir en …bleu comme s’il avait encore devant lui, à 82 ans. Figurez-vous que, selon l'article 52 de la constitution de la IVème république malgache, c'est le président du Sénat qui remplace le président de la République en cas de vacance du pouvoir. Il est donc le number two de cette république. Position assez aléatoire car au moindre coup de rhume fatal (ben quoi? 82 ans ce n'est plus 28 ans, hein?), "les fonctions de chef de l'État sont exercées collégialement par le Gouvernement". A croire qu’à Madagascar, les relations Etat/peuple se cantonnera définitivement au système parents/enfants («Ray aman-dreny sy zanaka»), les seconds n’ayant aucun mot à dire. Cela a aussi un autre nom: gérontocratie. Mais quel aura été l’ «exploit» continental d’Honoré Rakotomanana ?

Honoré Rakotomanana est un politicien malgache en même temps qu'un juge. En 1995, Il a été le premier Procureur Adjoint du Tribunal Criminel International pour le Rwanda (ICTR), mais a été forcé de démissionner en 1997, en raison de charges d'incompétence.

Honoré Rakotomanana, version wikipedia

juge Richard Goldston, prix Thomas J. Dodd pour la Justice internationale et les Droits de l'Homme. "Richard Goldstone bénéficie d'une solide réputation de sérieux et d'objectivité" (Jeune Afrique)

Honoré Rakotomanana était un juge à Madagascar avant sa nomination à l'ICTR. Le 20 mars 1995, en recommandation de Procureur ICTR Richard Goldstone, le Secrétaire général de Nations unies Kofi Annan a nommé Rakotomanana comme premier Procureur Adjoint de l'ICTR. Parce que Goldstone a été basé à la Haye, aux Pays-Bas, Rakotomanana était responsable des opérations quotidiennes du ministère public ICTR à Arusha, en Tanzanie, où cette Cour été basée. Le 26 février 1997 Rakotomanana et le Conservateur de la ICTR Andronica Adede, du Kenya ont été contrains de démissionner leur poste, à l’issue d’une réunion avec Koffi Annan, après qu'un rapport a critiqué Adede sur la mauvaise gestion de fonds d'ICTR et Rakotomanana qui fait défaut dans poursuivre les cerveaux du Génocide Rwandais. Rakotamana avait alors déclaré qu'il a démissionné "à cause des divergences de vues entre mes supérieurs hiérarchiques et moi-même et dans les intérêts supérieurs de la population du Rwanda". En 2001, Rakotomanana est devenu président du Sénat de Madagascar. il a été élu par un vote de 89 contre 1 par les nouveaux sénateurs Malgaches. Rakotomanana est (était) du parti Arema (Parti révolutionnaire de Madagascar) fondé par Didier Ratsiraka.