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Madagascar. Pathétique IVème république hypothétique

La Russie vient de gifler le Président Hery Rajaonarimampianina (ICI), et le Premier ministre Jean Ravelonarivo l’a laissé à ses responsabilités. Il n’est plus fiable, l’ami rotarien, s’il ne sait pas défendre son patron. Non ?

J’aurai pu titrer ce dossier « Madagascar, la IVè république sans lendemain ». En effet, le régime actuel, dirigé par Hery Rajaonarimampianina, semble ne vivre que pour le temps présent, tandis que la majorité des Malgaches vit au jour le jour. Aucune vision à long terme, aucun esprit d’anticipation, mettant à chaque fois en exergue 50 ans de je-ne-sais pas-quoi. Mais les gars : c’est vous qui êtes là depuis deux ans ! Où en êtes-vous ? Toujours à la « mise en place » de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. Aveu sans conteste que cela n’existe pas à Madagascar et que chacun fait ce qu’il veut. Et la souveraineté nationale, bord...ure?


A présent, l’objectif, la priorité des priorités, est l’organisation du XVIème sommet de la Francophonie en 2016. Et c’est tout ce qui compte pour le régime. Le reste c'est des trucs de seconde zone... Mais où trouver des milliards d'ariary pour deux jours de rencontres (Infrastructures-transports-gite-couvert-cadeaux souvenirs...) et une photo souvenir ? Côté économique, les bailleurs de fonds ont dit qu’il faut étoffer les recettes fiscales. Oui, messieurs, et boum! Selon la prochaine loi des Finances, les Malgaches paieront encore plus d’impôts alors que leurs sources d’argent s’amenuisent comme neige au soleil. Mais la Banque mondiale a dit… sinon pas de gros sous de leur part. A détourner, au détour d'ateliers, voyages et tralala.

Députés de Madagascar avec, au centre et sans écharpe, Jean Max Rakotomamonjy, Président de l'Assemblée nationale élu, à la suite d'un formidable holp-up constitutionnel de la HCC de Jean Eric Rakotoarisoa, à 100% et sans adversaire. La démocratie à la sauce malgache

Sur le plan politique, l’instabilité est permanente car à la merci des caprices de certains députés qui ignorent complètement pourquoi ils ont été élus par une frange de la population qui, elle, dans son ensemble, paie leur salaire. La majorité présidentielle a été bâtie sur des sables mouvants depuis le début.

Hery et Voahangy Rajaonarimampianina, avec le président de l'Inde, Pranab Mukherjee, le 29 octobre 2015 à New Delhi. Etaient-ils vraiment obligés de s'accoutrer ainsi?


C'en est devenu tragi-comique, clownesque. Non? Dessin d'un enfant de 5 ans ayant vu la photo ci-dessus


A Madagascar, il y a le "malabary" (à gauche) et le "lamba" (à droite) traditionnels que diable!

Mais le président tragi-comique persiste à croire le contraire, grâce à la complicité d’une HCC (Haute cour constitutionnelle) coupable de maints dénis de justice. Mais la loi c’est eux. Jusqu’à quand ? Pas éternellement en tout cas.


En parlant d’anticipation, les iles éparses ne sont plus la priorité présidentielle, contrairement à sa promesse de lutter, de lutter dur (« Hiady, hiady mafy ») (ICI) pour leur restitution. Mais Hery Rajaonarimampianina n’a aucune excuse et devrait se cacher dans un terrien, en ce moment où la question s’internationalise. Entre-temps, du côté de la France, on en débat sérieusement. Voici des extraits lumineux de la séance du 18 juin 2014 au Sénat français. Vous m’en direz des nouvelles. Car lorsqu’il s’agit des intérêts de la France, il n’y a plus de bord, il n’y a plus de gauche, de droite, de centre ; il n’y a pas de Hvm bleu dominateur et corrupteur de lois à la sauce malgache. Et les parlementaires débattent réellement mais ne se contentent jamais de lever la main en pensant à un 4X4 à 1 milliard… C’est pour cela que je ne mentionne pas le parti politique d’origine de ces Sénateurs français. A vous de trouver, l'important n'étant pas là.

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Débat du Sénat français, le 18 juin 2014 - EXTRAITS


Présidence : Mme Bariza Khiari


Secrétaires : M. Jean Desessard, Mme Catherine Procaccia


Président de la commission des affaires étrangères : M. Jean-Louis Carrère


Président de la délégation sénatoriale à l’Outre-mer : M. Serge Larcher


Rapporteur de la commission des affaires étrangères : M. Jeanny Lorgeoux



Rapporteur de la commission des affaires étrangères : M. André Trillard



Rapporteur de la délégation sénatoriale à l’Outre-mer : M. Jean-Etienne Antoinette


Rapporteur de la délégation sénatoriale à l’Outre-mer : M. Joël Guerriau


Point 6 : Débat sur les zones économiques exclusives ultramarines


M. Jeanny Lorgeoux

Les limites de nos ZEE ne sont ni clairement ni complètement établies, tout particulièrement dans l’océan Indien. En effet, si des accords bilatéraux ont pu être conclus avec l’île Maurice, en 1982, et avec Madagascar, en 2005, respectivement pour l’est et l’ouest de la Réunion, les limites ne sont pas fixées officiellement autour de l’île Tromelin, faute d’accord. Pourtant, la souveraineté de la France sur sa ZEE est d’ores et déjà contestée – je le dis sans ambages. De fait, sur les désaccords touchant à la délimitation se greffe parfois une contestation de la souveraineté même de la France sur le territoire concerné.

Je pense aux îles Éparses, dans le canal du Mozambique, revendiquées par Madagascar de façon plus ou moins forte – plus souvent forte à mesure que les résultats des explorations laissent entrevoir des gisements d’hydrocarbures prometteurs. En vérité, l’enjeu est de taille : dans cette zone, la ZEE de la France correspond potentiellement à un espace de 425 000 kilomètres carrés, ce qui représente les deux tiers du canal du Mozambique.

 


M. Jean-Etienne Antoinette

Dans l’océan Indien, la ZEE française des îles Éparses recouvre une large partie du canal du Mozambique, où des gisements de pétrole et de gaz sont hautement probables (…). Outre les hydrocarbures, les ZEE apparaissent comme des lieux de prédilection pour le développement des énergies marines renouvelables. C’est un sujet stratégique majeur pour les territoires ultramarins dont les difficultés d’approvisionnement énergétique contribuent au renchérissement du coût de la vie.


M. Joël Guerriau

Les pillages de ressources halieutiques, hélas devenus habituels au large de la Guyane ou de l’île de Clipperton, se doublent en effet de remises en cause du rattachement à la France de certains îlots et surtout des ZEE qui leur sont associées. Ainsi en est-il de l’île de Clipperton avec le Mexique, ainsi que cela a été rappelé, même si un accord a été signé en 2011, des îles Éparses avec Madagascar, de l’île Tromelin, dont la souveraineté française est contestée par l’île Maurice, ou encore des îles Matthew et Hunter disputées par le Vanuatu.

Les tensions ont aussi été ravivées avec les Comores et Madagascar depuis que la prospection pétrolière se développe dans le canal du Mozambique. Effectivement, les Comores mènent, depuis le mois de janvier 2014, une politique de revendication active en accordant des permis d’exploration dans un secteur ressortissant, pour la France, à la ZEE de Mayotte.

Autre paradoxe, la façon dont la France se comporte dans les instances mises en place par la convention de Montego Bay qui assure la gouvernance internationale des océans.


M. Yves Pozzo di Borgo

Dans son discours de Brest, le général de Gaulle estimait : « L’activité des hommes se tournera de plus en plus vers la recherche de l’exploitation de la mer. Et, naturellement, les ambitions des États chercheront à la dominer pour en contrôler les ressources ».

La concurrence étatique n’est pas le seul risque lié à l’exploitation de notre ZEE ultramarine, loin s’en faut. C’est dans l’océan Indien que la situation est la plus délicate. La frontière de notre zone avec la zone malgache est encore mal cartographiée.


Mme Eliane Assassi

De quoi parle-t-on avec ces ZEE ? Définies par la convention internationale de Montego Bay, que la France a signée en 1982, les zones économiques exclusives octroient aux États 370 kilomètres de souveraineté marine au large de leurs côtes.

Ces zones regorgent de ressources minérales, comme le cobalt et le platine en Polynésie française, ce que l’on appelle les « terres rares » – cadmium, mercure, sélénium –, autour de Wallis-et-Futuna, le nickel le platine et des métaux stratégiques autour de l’île de Clipperton, ou évidemment l’or, le platine et le nickel autour de la Nouvelle-Calédonie.

Ce sont aussi de potentielles sources d’approvisionnement en énergies fossiles, avec des réserves pétrolières autour des îles Éparses, dans le canal du Mozambique, qui nous sont contestées par Madagascar, ou au large de la Guyane.


M. Jacques Mézard

Nul ne l’ignore, l’avenir de notre planète réside en grande partie dans la richesse de nos océans, qui représentent 71 % de la surface du globe.

Les ressources, en particulier minérales, des fonds marins, constituent d’ores et déjà un enjeu économique majeur.

Deux rapports sénatoriaux citent de nombreux autres exemples de lieux où la délimitation de la ZEE française n’est pas stabilisée, ou pas respectée. Je pense singulièrement à l’île Tromelin, revendiquée par Maurice, ou aux îles Éparses – Europa, les îles Glorieuses, Juan de Nova, Bassas da India –, revendiquées par Madagascar. Nous devons faire reconnaître nos droits sur ces zones, et les faire respecter, non seulement pour en exploiter les ressources dans la perspective d’une compétition mondiale, mais aussi pour les protéger. Ce dernier souci est malheureusement loin d’être unanimement partagé.


M. Michel Vergoz

La France doit également se donner des moyens à la hauteur de ses ambitions légitimes et des enjeux dans nos ZEE.

Le doute est permis lorsque, dans l’océan Indien encore, de multiples contestations ne sont pas réglées et s’amplifient à mesure que se précisent les perspectives d’exploitation pétrolière. Il en est ainsi autour des îles Éparses, dans le canal du Mozambique, et autour de Mayotte, où Madagascar et les Comores contestent toujours les limites de nos ZEE. À Tromelin, notre ZEE a fait l’objet d’un accord de cogestion de la ressource halieutique avec l’île Maurice, laquelle, tenez-vous bien, a délivré par la suite des licences de pêche à des navires étrangers, japonais et asiatiques entre autres !

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Les deux grandes révélations tues sinon cachées, jusqu’ici, sont contenues dans la phrase de Jeanny Lorgeoux: « des accords bilatéraux ont pu être conclus avec l’île Maurice, en 1982, et avec Madagascar, en 2005 ».

Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka

Qui étaient les présidents élus en ces deux années précises ? Didier Ratsiraka et... Marc Ravalomanana. Que pourra dire, à présent, ce dernier car il ne peut pas nier les faits. On saura, tôt au tard, sur quoi reposent ces « accords bilatéraux conclus » de 2005…

En tout cas, cette année coïncide avec l’arrêté du 3 janvier 2005 confiant au préfet de la Réunion, l'administration  des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Et, depuis la loi française 2007-224 du 21 février 2007, les îles Eparses font partie intégrante de ces TAAF et en constituent même le 5ème district.

Heureusement que grâce aux archives et à la transparence des états démocratiques, cette histoire de ZEE ne sera plus une zone d’ombre.

Et la revendication légitime des Malgaches, les vrais descendants de nos ancêtres avant la colonisation française, prend une toute autre tournure. Ce, malgré un président sans personnalité, sans patriotisme, ayant juste la velléité de s'enrichir et de vivre le temps présent sur le dos de son peuple. Et après lui le déluge.

Dossier de Jeannot Ramambazafy – 3 novembre 2015

Mis à jour ( Mardi, 03 Novembre 2015 12:53 )  
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