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Dominique Christophe Raineteau. Fanirisoa Ernaivo, son autre combat

Ce matin du mercredi 24 mai 2023, je vais sur facebook et je tombe sur la photo ci-dessus. Allant plus loin, je découvre la personne qui l'a publié en premier, qui se nomme Dominique Christophe Raineteau et qui se définit comme sur la photo ci-dessous.


Encore un Français qui va se faire gruger comme Laurent Mairesse ? Non, c'est plus pire (façon de parler) car ce Dominique Christophe Raineteau est un personnage qui a été expulsé de Madagascar pour une histoire de mercenariat en Centre Afrique. Ainsi, il ne connait ni Fanirisoa Ernaivo ni Marc Randrianisa, mais sa démarche entre dans l'esprit de vengeance pure et simple.

Voici d'abord, retranscrit, le texte qu'il a pondu, accompagnant la photo des deux mercenaires d'un genre autre:

Sortie du commissariat central de Paris pour Fanirisoa Ernaivo et son compagnon de garde à vue. Le chef de l'état Malgache ainsi que l'ancien ministre des affaires étrangères Malgache avaient lourdement appuyé pour que ces deux opposants à la corruption et au blanchiment soient retenus 48 heures par la police Française.
Au total ce sera 12 heures de g.a.v et des policiers de l'antiterrorisme médusés qu'on ait pu leur demander de descendre chercher Fani à Dijon pour la "serrer" à 6h00 du matin ( heure légale) et la remonter à Paris pour audition.
Ce jour fut une victoire pour le peuple Malgache tout entier,  un pas vers le triomphe de la justice... et un camouflet pour l'état Malgache déliquescent!

Quel vocabulaire ! Mais qui diable est donc ce Dominique Christophe Raineteau ?

Aux mois de mai et juin 2018, le nom du Christophe Raineteau, citoyen français,  a été entendu dans presque tous les principaux médias africains, en lien avec la dégradation de la situation en République centrafricaine (RCA). Surnommé « Alpha », originaire des Gorges, près de Nantes, il est né le 16 octobre 1968. Il a reçu une formation économique à l’université de Hartford (University of Hartford, Cape Town, Afrique du Sud). De 1988 à 1993, il a étudié et vécu en Afrique du Sud.


A partir de 1998, il se considère comme entrepreneur et expert en géopolitique africaine et en sécurité. De 2003 à 2005, il est Conseiller spécial du Président de la République centrafricaine de l'époque, François Bozize qu'il a aidé pour son coup d’État. Et, cette même année 2003, il était consultant aux affaires africaines pour l'Etat français ! (Source : le-cera.com). Par ailleurs, il a travaillé pour différentes "missions" au Niger, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, en Crimée (lorsqu’elle faisait partie de l’Ukraine, photo plus haut avec le drapeau bleu et jaune) et en Mauritanie.

Le 30 mai 2018 au cours de l’entretien «Des ennemis de la paix œuvrent à la déstabilisation de la Centrafrique» sur France24, le Président de la République centrafricaine Touadera a déclaré que « les citoyens français, Bernard Cousin et Christophe Raineteau  manipulent certains hommes politiques, des groupes armés et une partie de la société civile en Afrique centrale dans le seul but de déstabiliser le régime démocratique de Bangui. Ils communiquent régulièrement avec l’un des chefs rebelles Abdoulaye Hissène ».

Photo non datée prise au Niger

Le 3 juin 2018, Bernard Cousin et Christophe Raineteau  sont officiellement mis en accusation par le Procureur général de la République centrafricaine. Dans sa déclaration, celui-ci a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre deux Français après les violences entraînées la mort de 24 personnes et les blessures de centaines, le 1er mai 2018. En plus d’être proches des rebelles de Séléka, les Français sont accusés de collaborer avec le général Nimery Matar Djamous, surnommé « Force », et de former son équipe en matière de sabotage.



Les actes de terrorisme, les meurtres et la destruction de la sécurité intérieure de l’État font partie des dix paragraphes d’accusation. Un mandat d’arrêt international pour les Français selon ces accusations était en préparation pour soumission à Interpol. Dans sa déclaration, le Procureur affirme également qu’il avait fourni au juge des preuves irréfutables sous forme de photographies et d’enregistrements audio. Les représentants officiels de la France n’ont pas réagi. Et qui ne dit mot, consent... Mais comme Bernard Cousin, Christophe Raineteau est donc resté libre comme l'air.


Qu'est venu faire Christophe Raineteau dans la Grande île de l'océan Indien  en pleine élection présidentielle malagasy de 2018 ?

Puis, début décembre 2018, voilà-t-il pas que Christophe Raineteau débarque sans tambour ni trompette à... Madagascar. Oui. Qu'est-il venu faire dans la Grande île de l'océan Indien, en plein second tour de l'élection présidentielle? Il n'y a pas de place au hasard dans les affaires de barbouzes, tout est programmé. En tout cas, ce séjour malgache coïncidait, je le répète, avec l'élection présidentielle malgache, il y a 5 ans, dont le vainqueur, le candidat Andry Rajoelina, avait ouvertement été accusé de non-légitimité par certains médias français que l'on connaît que trop...

Entre-temps, un mandat d’arrêt international avait déjà été émis à son encontre par la Cour centrafricaine du 20 décembre 2018. Mais le mercenaire entreprenant ou mercenaire entrepreneur, on ne sait plus, avait joué la fille de l'air. Mais sûr de lui, il revient à Madagascar le 5 février 2019 et est immédiatement appréhendé à l'aéroport international d'Ivato. Puis, une délégation des représentants des forces de sécurité centrafricaine débarque à Antananarivo, dans l'espoir d'obtenir une extradition vers leur pays, la RDC, qui est liée par un accord de coopération judiciaire avec Madagascar. Hélas, le soir du 9 février 2019, les autorités malgaches ont préféré extrader le mis en garde-à-vue, à l’ambassade de France locale.

Ainsi Christophe Raineteau a rejoint l'Hexagone libre comme l'air. Comme partout, les murs ont des oreilles. Ainsi, l'information est parvenue -et même publiée- que "dans l’entourage de Christophe Raineteau, on a eu le sentiment que les autorités françaises l’ont un temps lâché avant de se reprendre, in extremis. En tout cas, la justice malgache a préféré l’expulser vers Paris plutôt que de l’extrader à Bangui".

Deux ans plus tard, en 2021, l'affaire Paul Rafanoharana/Philippe François (ancien gendarme et ancien militaire français) est éventée. Il n'y a pas de place au hasard, dans les affaires de barbouzes, vous ai-je déjà dit. aussi, le fait que ce soit Christophe Raineteau qui publie en premier la photo de la sortie de mise en garde-à-vue des "deux opposants à la corruption et au blanchiment" n'est et ne sera jamais fortuit. Et 2023 est l'année de l'élection présidentielle à Madagascar.

A présent, voilà que, par enchantement, Christophe Raineteau prend sous son aile Fanirisoa Ernaivo et Marc Randrianisa, les présentant comme deux sauveurs du peuple malgache. Attention, car il n'y a pas de fumée sans feu. Avec ce genre de créatures, aidée donc à présent par un personnage aux activités floues, la vie risque d'être un grand théâtre... sanglant. Prudence est mère de sûreté intérieure du pays


Jeannot RAMAMBAZAFY - 24 mai 2023

Mis Ă  jour ( Mercredi, 24 Mai 2023 13:02 )  
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