Tout le monde -gouvernements, parlementaires, société civile, peuple paupérisé, secteur privé- exige des programmes qui aideront à amener à des résultats durables
Contrairement à ce qu'affirme un quotidien malgache, le « Program for Results », ou Programme pour les résultats, de la Banque mondiale, n’est pas nouveau car il a été approuvé le 24 janvier 2012 par les administrateurs, sous la présidence de Robert B. Zoellick. Il s’agit d’un instrument de financement qui subordonne le décaissement de prêts à l'obtention de résultats tangibles au plan du développement.
Robert B. Zoellick
M. Zoellick avait alors expliqué que « renforcer l’efficacité du développement en aidant les pays en développement à obtenir des résultats est au cœur de la mission de la Banque mondiale. Les financements accordés dans le cadre du Programme pour les résultats exigent des pays partenaires qu’ils rendent mieux compte de l’emploi des ressources fournies, ce qui aidera les pays à pérenniser les résultats sur le long terme, après que la Banque aura mis un terme à ses activités au titre du projet. Le moment est venu de mettre en œuvre cette nouvelle approche du développement ».
Il s’agit d’un instrument de financement novateur pour les pays bénéficiaires, qui établit un lien direct entre le décaissement des fonds et l’obtention de résultats définis au préalable. Les fonds seront décaissés une fois que les prestations auront été fournies et vérifiées.
Le Programme pour les résultats entend renforcer la transparence et la responsabilité des programmes des pays en développement, ainsi que les systèmes de lutte contre la fraude et la corruption. Désormais, la Banque peut contribuer à financer, en partie, un programme d’envergure financé par un pays en développement, mais aussi fournir des conseils techniques se rapportant à l’ensemble du programme gouvernemental.
Joachim von Amsberg
Pour Joachim von Amsberg, alors Vice-président Politique opérationnelle et services aux pays à la Banque mondiale, à présent Vice-président du DFi (Development Finance): «La contribution effective au développement et l’obtention de résultats tangibles passent par la mise en place d’institutions efficaces et responsables dans les pays partenaires. Nous sommes convaincus que ce nouvel instrument permettra à la Banque mondiale et aux autres acteurs – notamment les pouvoirs publics, les partenaires de développement, la société civile et le secteur privé – de mieux collaborer et cibler leurs efforts sur l’obtention de résultats concrets, le renforcement des institutions et l’instauration de partenariats plus efficaces ».
L’élaboration de ce programme de résultats émane de consultations au niveau mondial, auprès d’un large panel de parties prenantes, notamment responsables publics, partenaires de développement, organisations de la société civile, secteur privé et milieux universitaires.
Ainsi donc, l’argent de la Banque mondiale n’est pas la seule affaire des dirigeants malgaches du moment qui manquent de transparence totale et renient leur devoir de redevabilité vis-à -vis de leur peuple.
Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana
Quels ont été leurs résultats en une année au pouvoir ? Au nom d’une ridicule « souveraineté nationale » utilisée lorsque cela arrange ce régime Rajaonarimampianina inénarrable. Quelques exemples devenus des « spécialités » :
-Violation répétées de plusieurs articles de la Constitution (articles 54, 72, 166, 167 et 168 entre autres)
-Non respect de la séparation des trois pouvoirs
-Non respect de la mise en place de la Haute Cour de Justice, prévue dans les 12 mois à compter de la prestation de serment du nouveau président de la république
-Mainmise sur l’Assemblée nationale à travers une « majorité » créée artificiellement et création d’un parti politique inexistant avant, pendant et après l’élection des députés qui le composent
-Opacité totale dans l’achat d’avions destinés à Air Madagascar, compagnie nationale appartenant à l’Etat donc au peuple
-Opacité encore plus totale dans l’octroi de marchés publics
-Politisation à outrance de l’administration publique, surtout dans le secteur de l’Education nationale
-Processus, procédures et procédés iniques des prochaines élections communales
-Déni de justice des présidents de la HCC et de l’Assemblée nationale (un dossier sera publié bientôt à ce sujet, avec preuves à l'appui sur madagate.com)… Le dossier du journal "La Vérité" ICI en attendant.
Â
"L'important c'est le développement". Ah bon ? Ce n’est pas en 100 jours, ni même en 1.000 jours que toute cette mauvaise sinon exécrable gouvernance sera redressée. L’important n’est pas « d’empêcher » la Banque mondiale de donner des sous à ce régime fantaisiste et ingrat envers son peuple. L’important est de l’obliger à honorer son serment et ses promesses à partir du discours de prestation du 25 janvier 2015. Le président Rajaonarimampianina et sa cour ne seront jamais éternels au pouvoir. Le peuple ne leur a donné que jusqu’en 2018 pour reconstruire le pays avant de développer quoi que ce soit. Au train où vont les choses, il ne leur reste plus que trois ans, et leur chance de terminer ce mandat s’amenuise à cause de leur propre « désinvolture » pour ne pas dire plus.
Les projets sous Hery Rajaonarimampianina
L’impopularité grandissante du candidat de substitution devenu président de la république par procuration -il faudrait vraiment être aveugle et sourd pour ne pas en être convaincu- doit être prise en compte par la Banque mondiale. Dire qu’il a été ministre des Finances et du Budget, durant plus de quatre ans et sans aides financières étrangères, apparait… irréel. Et je ne cesserai de le répéter : pour le temps qu’il leur reste -trois ans au maximum- il importe de les obliger à achever d’abord ce qui ne l’a pas été (dossier à ce sujet ici). Au nom de la continuité de l’Etat. Et non les laisser inventer encore des projets qui n’aboutiront nulle part, leur idée fixe étant d’avoir des sous de la Banque à tout prix, et après eux le déluge.
Â
Le Président du groupe de la Banque mondiale depuis le 1er juillet 2012
Â
Monsieur Jim Yong Kim, la balle est dans votre camp : il faut que la paupérisation de tout le peuple malgache cesse une fois pour toutes. Puisqu’il s’agit de l’argent de la Banque, un droit d’ingérence est plus que primordial. Pour ne pas démentir votre double objectif: mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030 et promouvoir une prospérité partagée parmi les 40 % les plus pauvres de la population des pays en développement. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. C’est ici et maintenant.
Dernière information concernant ce programme pour les résultats de la Banque mondiale : Les principes d’ouverture et de transparence que la Banque s’est engagée à respecter seront appliqués à l’ensemble du programme bénéficiant de son soutien, notamment à travers l’application de la nouvelle politique d’accès à l’information de la Banque aux opérations du Programme pour les résultats.
A l'heure actuelle, le PND (Programme national de développement) n'est toujours pas expliqué au peuple malgache, ni aux organisations de la société civile, du secteur privé et des milieux universitaires de Madagascar. 100 jours, hein ?...
Jeannot Ramambazafy – 28 avril 2015