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Madagascar-Sadc-Sandton : un communiqué relevant de la fantasmagorie

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Fantasmagorie, nom féminin. Etymologiquement, c’est « l’art de faire parler les fantômes en public », en projetant et en animant sur un écran de toile ou de fumée, des tableaux miniatures peints sur des plaques de verre ou bien gravés sur un support opaque (fin du XVIIIè siècle). Ainsi, par extension, quelque chose de fantasmagorique, c’est quelque chose d’étonnant, d’invraisemblable, qui consiste en des spéculations abstraites, qui se rapporte à une théorie.

Relisons alors attentivement la partie de ce communiqué final, issu du second sommet tripartite Comes-Eac-Sdac (Sandton Convention Centre, les 11 et 12 juin 2011), sur la crise politique à Madagascar.

TRADUCTION TIREE DE L'ORIGINAL EN ANGLAIS


7. Le Sommet a examiné des rapports sur la situation politique et sécuritaire prévalant à Madagascar et au Zimbabwe.

8. Abordant la question malgache, le Sommet a pris note des conclusions de la réunion qui a été convoquée les 6 et 7 juin à Gaborone (République du Botswana) par S.E Hifikepunye Pohamba, Président de la République de Namibie et Président de la SADC, S.E. Rupiah Bwezani Banda, Président de la République de Zambie et Président de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité, et S.E. Joaquim Chissano, ancien Président de la République du Mozambique et Médiateur de la SADC sur la crise malgache pour donner suite au mandat que lui a confié le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la SADC tenu le 20 mai 2011 à Windhoek (Namibie).

9. Le Sommet a noté également que onze acteurs politiques de Madagascar ont assisté à la réunion de Gaborone, à savoir : l’AREMA, l’ESCOPOL, les Autres Sensibilités, le HPM, le MDM, la Mouvance Ratsiraka, la Mouvance Ravalomanana, la Mouvance Zafy, le TGV, l’UAMAD/MONIMA, l’UDR-C.

10. Le Sommet a salué le Président de la SADC et le Président de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité pour avoir convoqué la réunion avec les acteurs politiques malgaches.

11. Le Sommet a aussi remercié le gouvernement et le peuple de la République du Botswana et le Secrétariat de la SADC d’avoir accueilli la réunion.

12. Le Sommet a noté que le retour de Madagascar à la normalité constitutionnelle constitue une question à régler d’urgence.

13. Le Sommet a noté que huit (8) des onze (11) acteurs politiques malgaches ont déjà paraphé la Feuille de route qui vise à permettre le retour du pays à la normalité constitutionnelle.

14. Le Sommet a entériné la Feuille de route présentée par le Médiateur de la SADC pour la question malgache, qui vise à assurer le retour du pays à la normalité constitutionnelle, après que les amendements nécessaires y auront été apportés.

15. Le Sommet a exhorté les dirigeants des mouvances Ratsiraka, Ravalomanana et Zafy de parapher la Feuille de route dans les meilleurs délais dès que les amendements nécessaires y auront été apportés.

16. Le Sommet a exhorté également la Haute Autorité de Transition (HAT) de permettre à tous les malgaches en exil pour des raisons politiques de retourner au pays sans conditions, y compris M. Marc Ravalomanana.

17. Le Sommet a aussi exhorté la HAT de développer et de promulguer d’urgence les instruments juridiques en suspens afin d’assurer la liberté politique de tous les Malgaches dans le processus inclusif débouchant sur la tenue d’élections libres, justes et crédibles.

18. Le Sommet a salué les acteurs politiques malgaches pour leur engagement au dialogue et à la recherche d’une solution inclusive et les a exhortés de demeurer concentrés sur l’application de la Feuille de route convenue afin de réaliser les aspirations à la paix, à la stabilité et au développement socioéconomique du peuple malgache.

19. Le Sommet a également salué Son Excellence Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique, pour les efforts inlassables qu’il entreprend pour réunir les acteurs malgaches dans la recherche d’une solution durable à la crise actuelle à Madagascar.


L’axe de ce communiqué se situe aux points 14 et 15 (en rouge ci-dessus). Mais dès sa diffusion publique le monde a commencé et continue de fantasmer. En première ligne, Marc Ravalomanana qui croit dur comme fer qu’il a le droit de participer, dès demain, aux affaires politiques malgaches. Ce qui est archi-faux car, même son retour est lié au point 15 qui stipule sans équivoque qu’avant toute chose, des amendements doivent être faits à cette feuille de route entérinée. Et qu’il devra signer. Rien que sur ces points, nous allons pénétrer dans un dédale de batailles infernales. Aussi bien verbales que juridiques.

Il faut admettre une chose : en tant que médiateur, la Sadc ne peut aller plus loin que dresser des principes de non-exclusivité. C’est là, la partie théorique de ce communiqué relevant de la fantasmagorie. Elle a tracé des grandes lignes valables pour n’importe quel pays en voie de sous-développement intellectuel avancé comme la Grande île. Dans la pratique, Il appartient aux Malgaches -et à eux-seuls- de trouver la stratégie adéquate. Et c’est là que le bât blesse. La majorité des politiciens malgaches ne brillent pas pour leur humilité dès qu’on leur tend un micro. Et ce n’est plus le débat d’idées mais le dénigrement systématique avec comme slogan : avec moi ou contre moi. Et la période de transition entre la IIIè et la IVè république de Madagascar durera une décennie. Le temps pour certains d’entre eux de décéder de manière aussi terne qu’ils ont vécu... Il y en a qui sont déjà partis. Quelle veine, hein ? Ne plus vivre ni entendre ces envolées lyriques pour quelques ariary de plus. Cela a même fait tache d’huile dans les corps enseignant et médical…

Prenons aussi le point 16. Quoi qu’il dise ou qu’on dise, le retour de Ravalomanana n’est pas encore pour demain. Même si le verbe « exhorter », très peu diplomatique, est utilisé. Ce principe de non-exclusivité de la Sadc, « y compris M. Ravalomanana », concerne les raisons politiques et non pas les crimes et délits qu’il a commis. CLIQUEZ ICI POUR AVOIR UNE IDEE DES "EXPLOITS" DE RAVALOMANANA. Il est impensable que la Sadc -ou une autre entité- mobilise des troupes pour le protéger sur le sol malgache. Une fois arrivé au pays, il devra répondre de ses actes, qui ont été loin de toute raison politique. Et c’est là aussi que se jouera la souveraineté de Madagascar. 27 mois, 27 ans, 27 siècles n’effaceront jamais les crimes qu’il a commis. Aussi, qu’il cesse de rêver. Les Fantômes des morts du 7 février 2009 risquent de l’étrangler dans son sommeil. Pour çà, l’être humain n’y pourra rien. Ce sera fantomatique tout court. Mais Ravalomanana a-t-il encore une conscience ? Au vu de ses mercenaires blancs qui se démènent comme de beaux diables pour le remettre en selle, le doute est permis.

Concernant Didier Ratsiraka, c’est Marc Ravalomanana qui est responsable de son exil (Remember Dakar I and Dakar I, in 2002). Voilà aussi pourquoi ce communiqué a quelque chose de fantasmagorique : s’il était possible de ressusciter Philibert Tsiranana (premier Président de Madagascar), la Sadc aurait inventé le point 16 bis. Comme l’avait dit Michel Camdessus, en visite à Madagascar dans les années Ratsiraka : « Plus j’écoute, plus je ne comprends rien ». Pour cette crise politique malgache du XXIè siècle, plus on lit, plus on ne comprendra rien du tout également. Et il s’avère de plus en plus exact qu’il est de plus en plus extrêmement pénible de vivre que de mourir. Après qui le déluge ? A mon sens, il n’y a qu’une seule et unique solution pour casser tout ce mouvement qui sent très mauvais : que tous rentrent au pays pour répondre de leurs actes, pour certains, et que ni Zafy Albert, ni Didier Ratsiraka, ni Marc Ravalomanana, ni Andry Rajoelina ne se présente à l’élection présidentielle qui remettra Madagascar sur la voie de la constitutionnalité. Le combat cessera alors faute de combattants.


Du côté d’Andry Rajoelina, on attend ses réactions. Elles ne vont pas tarder. En effet, selon un communiqué qui vient de me parvenir à l’instant, du service « Communication » de la Présidence de la HAT : Le Président de la Haute Autorité de la Transition, SEM Andry Nirina RAJOELINA, va tenir un point de presse, ce Mardi 14 Juin 2011 à partir de 17h au Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, consécutivement au communiqué officiel qui a récemment été publié à l’issue du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la SADC à Sandton (Afrique du Sud).

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAZFY-13 juin 2011

Mis à jour ( Mardi, 14 Juin 2011 07:18 )  
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