On aurait dit un diable sorti de sa boîte. Mon Dieu, pourquoi est-il tombé si bas ?
Après deux exils en France (merci Zafy, merci Ravalomanana) et un premier retour en novembre 2011, l'amiral Didier Ratsiraka, revient pour la seconde fois dans le pays qu'il a mis à genoux avec ses histoires de révolution socialiste (1975-1993) et de république humaniste écologique (1996-2001. Opportuniste malgré l'âge, n'ayant pas signé la feuille de route, voilà qu'il se permet, « sans vanité d'auteur », d'être à l'origine de la réunion malgacho-malgache concoctée par le FFKM (Fédération des églises chrétiennes de Madagascar). Sans doute pour plus compliquer encore cette situation de «crise».
Aéroport d'Ivato, le 24 novembre 2011. En lunettes, à gauche, Avoko Rakotoarijaona, expert en kung-fu, candidat déclaré à l'élection présidentielle du 24 juillet 2013. Il a pardonné et vite oublié que c'est le Premier ministre de Didier Ratsiraka, le Général Désiré Rakotoarijaona qui a été responsable de la mort de son père Si-fu Pierre Be, en 1985
Après avoir chanté à tue-tête, «Non, je ne regrette rien», d'Edith Piaf, -immortalisé par mes soins ICI- sans doute va-t-il changer de registre pour entonner « je reviendrais my love » (un tube des années 1960 composé par John William et chanté aussi par The Cousins, Rika Zaraï et même Nana Mouskouri) lors de ce second retour ? Nous n'en sommes plus à une ineptie près car qui aime bien châtie bien.... Vous connaissez l'histoire véridique de ses 36 pompes ? C'est immortalisé ICI aussi. Seulement voilà : qui va-t-il proposer pour représenter l'Arema historique qu'il a fondé il y a 38 ans, à l'élection présidentielle du 24 juillet 2013 ? Raymond Ranjeva ? Il ne faut jamais douter de rien avec des gars comme eux...
Ratsiraka en campagne en 2001. Encore sûr de sa victoire. Il a sous-estimé un certain Ravalomanana
Certains médias en mal de vente ont trouvé un schéma qui ne rentre même plus dans le domaine de l'extraordinaire mais dans celui d'un culte de la personnalité et de l'infantilisme indélébile (qui ne s'efface pas comme l'encre du même nom): «Ratsiraka ambitionne de diriger la transition». Je ne suis plus sûr de la nationalité de Marc A. auteur ce titre (Ma-Laza du 13/04/2013), mais il doit ignorer totalement les méfaits de l'amiral rouge envers son propre pays -étant sûrement encore enfant dans les années 1970, 1980, 1990- et, dans la démarche du retour vers le sous-développement durable de l'esprit, il mérite le prix Nobel des bêtises. Personnellement, j'ai été victime de son régime, ayant été pris en otage à Diego Suarez en 1991. Mais purée de pommes de terre ! Depuis quand le temps efface-t-il les crimes commis ? Il faut que cesse à jamais ce culte de la personnalité.
J'ai fait aussi des études de droit pour savoir qu'en matière de prescription, c'est l'exécution des peines qui est prescrite et non pas les condamnations. L'Amiral rouge n'a pas intérêt à vouloir revenir en sauveur de la nation si tant est que Madagascar est bien un état de droit.
Ratsiraka, alors ministre des Affaires étrangères du Général Gabriel Ramanantsoa. Très jeune et très brillant à l'époque
Qu'il rentre et qu'il finisse ses derniers jours paisiblement, en jouant au grand-père qu'il est devenu. Ne lui prêtez plus encore des ambitions de retour au pouvoir. Terminée l'euphorie du jeune capitaine de corvette qui a révisé les accords de coopération franco-malgaches qui n'ont abouti à rien. Pas plus que notre sortie de la zone franc. Finie l'époque magnifique du paradis socialiste qui a engendré le phénomène 4'mis et les éléphants blancs. Madagascar n'a pas besoin d'un vieux croulant de 77 ans ! Deba est né le 4 novembre 1936 et va atteindre la limite de lire Tintin et Milou (pour les jeunes de 7 à 77 ans).
Ratsiraka ayant subi les impitoyables outrages du temps. C'est lui qui deviendra pitoyable s'il persiste à se croire la "solution" de cette 5è période de crise que traverse Madagascar.
Personnellement si lui, il ne regrette rien, moi je regrette que le fringant officier de marine des débuts, porteur de tous les espoirs, est devenu un dictateur qui, je ne cesserai de le répéter, a entraîné tout le pays dans le gouffre de la pauvreté extrême pour finir comme ce vieux croulant de 77 ans que certains veulent faire revenir à la barre. Non mais des fois, il ne faudrait pas prendre les jeunes malgaches pour des canards boiteux ignares et robotisés !
Ce qui doit être mis en exergue, c'est la partie de la feuille de route qui indique, dans son point 19 que:
19. Le Parlement de Transition devra adopter une loi sur le Statut des Anciens Chefs d’Etat comme une des mesures clés pour assurer la paix sociale et un climat apaisé au pays. Le Statut d’Ancien Chef d’Etat doit être réservé aux Anciens Chefs d’Etat qui ont décidé de cesser toute activité politique partisane, en tenant compte de la considération due à leur rang passé et de la nécessité de préserver et garantir leur dignité et leur sécurité.
L'ancienne Première Dame, Céline, n'est pas en forme du tout. Ah mais non !
Didier Ignace Ratsiraka, à 77 ans, aura-t-il la sagesse de finir sa vie paisiblement ou bien les démons du pouvoir vont-ils (encore) avoir le dessus pour lui faire dire qu'il n'a pas signé cette feuille de route et, donc, qu'il a toujours un rôle important à jouer dans cette crise qui ne l'a jamais directement concerné, à dire vrai ? Tout dépend de son entourage qui va encore s'abriter sous sa personnalité d'antan et le pousser sur le devant de la scène en lui disant qu'il est « incontournable ». Ce sont plutôt eux les cons tourneurs. Non, Deba n'est plus ce qu'il était, laissez-le tranquille! En plus Céline Velonjara, sa douce moitié, doit toujours suivre des soins intensifs. Mais tout dépend de lui-même. Un début de réponse dans ses déclarations du 11 avril 2013 sur Radio France Internationale :
« J'ai décidé de rentrer à Madagascar, en chair et en os, et bien vivant malgré l'annonce de mon décès dans un certain nombre de sites internet aujourd'hui. Je quitterai Paris, théoriquement si Dieu le veut, mercredi 17 (Ndlr : 1er avril 2013), pour arriver le jeudi 18 par le vol d'Air Madagascar.
Je vais m'installer à Madagascar. Vous savez qu'il y a un dialogue malgacho-malgache qui a été patronné et sponsorisé par le FFKM (Fédération des Eglises de Madagascar). Comme je suis un peu, sans vanité d'auteur, à l'origine de ce sommet, de cette conférence, de ce dialogue malgacho-malgache, je crois qu'il serait de bon ton que je sois présent pendant cette période ».
Mais oui, «Masoandro» (nom que Didier Ratsiraka a décliné pour donner des ordres à l'hélicoptère de poursuivre et de tirer sur les manifestants, le 10 août 1991 du côté d'Iavoloha) : on veut bien pardonner mais on n'oubliera jamais.
Il a la chance d'être encore vivant, par la grâce de Dieu qu'il invoque (qu'ils invoquent tous d'ailleurs mais en se comportant comme les pires des mécréants par la suite) et à peu près en bonne forme (on verra après les 72 prochaines pompes). Il ne tient plus qu'à lui de finir sa vie dignement comme l'officier de marine de formation qu'il était, ou comme un vieillard qui s'est accroché à un rêve à jamais perdu, après deux tentatives infructueuses et désastreuses.
"D'abord ils vous ignoreront, ensuite ils riront de vous, puis ils vous combattront, mais à la fin vous serez victorieux". Mahatma Gandhi, apôtre de la non-violence
"Tout paraît impossible jusqu'à ce que cela soit accompli ". Nelson Mandela, premier président noir de l'Afrique du Sud après le régime de l'apartheid. Il n'a jamais brigué un second mandat
Laissez la place aux jeunes, Monsieur Ratsiraka et entrez dans le cercle des Sages de ce monde (comme Nelson Mandela et le Mahatma Gandhi)! Je vous connais depuis le foyer d'Arago au début des années 1960. Intelligent, bon stratège, vous avez oublié, une fois au pouvoir, que si ce pouvoir corrompt, un pouvoir absolu corrompt absolument. Mais le peuple malgache vous a fait prendre conscience par deux fois (1991 et 2002). Jamais deux sans trois ?
Jeannot Ramambazafy – 14 avril 2013