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Madagascar GIC-M : entre principes et stratégies, où est le piège ?

Il n’y a pas à dire, Joachim Chissano et Ramtane Lamamra (de gauche à droite sur la photo ci-dessus) sont de vrais diplomates. Ils savent dire des choses sans vraiment les dire. Le problème c’est que cela amène à toutes sortes d’interprétations. Pour éviter cela, en ce moment crucial que traverse Madagascar, rien ne vaut des vidéos et leur transcription intégrale. A vos méninges pour tenter de sortir de leur ornière jonchée de principes et de stratégies… Et attention, il doit bien y avoir un piège quelque part. Mais de la part de qui et pour qui exactement ? Là est la question.

Jeannot Ramambazafy


VIDEO EN CLIQUANT ICI

JOACHIM CHISSANO, Médiateur pour le Groupe International de Contact dans la crise à Madagascar (GIC-M)

« Nous avons eu des entretiens avec la CENI-T qui va fixer les dates et terminer les consultations au siège des Nations Unies. Mais les dates qui seront fixées visent à tenir les élections, c’est-à-dire le deuxième tour, jusqu’à la fin du mois de novembre. C’est une bonne chose, la communauté internationale va continuer maintenant à faire les efforts pour venir en appui à la CENI-T, mais cela va dépendre -cet appui va dépendre- de ce qui va venir de la nouvelle liste électorale, heu pardon, de la nouvelle liste des candidats qui va être arrêtée par la nouvelle Cour Electorale Spéciale qui est en train d’être créée par la loi qui vient d’être promulguée, hier, par le Président de la Transition ».

« Nous avons eu aussi un entretien avec le Président de la Transition et il nous a assuré sa détermination de tout faire pour assurer que les élections se tiennent cette année. Et, si possible, vers la fin de novembre. Donc, cet engagement du Président et cet engagement de la CENI-T nous rassure, nous donne un optimisme sur ce qui va se passer dans les jours à venir. Je crois que c’est le souhait du peuple malgache, et nous avons appelé au calme pour que tous contribuent pour qu’il y ait des élections, et que les élections se déroulent dans un climat de paix ; d’éviter la prise d’attitudes qui peuvent créer des affrontements, de la violence ».

« Madagascar a besoin d’avoir un climat de paix pour pouvoir résoudre des problèmes difficiles qu’on ne peut pas résoudre d’ici les élections. C’est après les élections, vraiment, que le peuple malgache devra faire la véritable réconciliation, en discutant profondément des problèmes dans un climat de confiance, dans un climat d’acceptation de la différence, et dans un climat de la recherche du plus grand consensus. Donc il faut toujours renouveler l’esprit du « Fihavanana » comme disent les Malgaches. Est-ce que j’ai bien prononcé ? ».

« Le vouloir que les élections se réalisent a prévalu sur les différences entre un candidat et un autre, entre un membre signataire et un autre, mais l’esprit était le même : vouloir que les élections se tiennent et qu’il y ait cette entente dans la famille malgache ».


Question : Monsieur le Président (Ndlr : Chissano est un ancien président de la république du Mozambique), vous avez dit tout à l’heure que le Président de la Transition s’est engagé à nous assurer de la tenue des élections avant la fin de cette année… (question coupée par Chissano)

« Il nous a dit sa détermination de tout faire pour que les élections se tiennent cette année ».

Reprise de la question : Cela veut-il dire qu’il se retire de la course présidentielle?

« Ce n’est pas çà. J’ai dit « il va tout faire ». C’est ce qu’il nous a dit. Nous n’avons pas cherché à savoir ce qu’il va faire. Il connaît l’opposition, c’est à lui de savoir comment le faire. Parce que, contrairement à ce que certains Malgaches pensent, nous ne nous substituons pas au Président de la Transition, aux Institutions, aux désirs du peuple malgache. Ce que nous disons, c’est que nous, la communauté internationale, on ne peut pas accepter que les trois candidats se présentent à ces élections ».

« Donc, la CES va se baser aussi sur quelque chose qui a été demandée, qui est une des raisons de sa réforme. Donc, on attend jusqu’à ce que la CES reçoive le communiqué du GIC et peut-être elle posera des questions ».

Question : Vous avez lancé un appel au calme à l’endroit du peuple et vous avez dit et que la réconciliation se fera après les élections, ce qui est contraire à la démarche du FFKM. Est-ce que vous craignez des troubles ?

« Je fais confiance au peuple malgache. Cela fait quatre ans que je viens à Madagascar et je n’ai jamais vu deux personnes qui se bagarrent dans la rue. C’est une référence. Donc, je comprends que le peuple ici est pacifique et j’ai confiance. Mais je sais aussi que dans la politique, il y a parfois des gens qui peuvent « instiguer » à la violence. Mon appel est que personne ne doit suivre les désirs de personnes qui veulent « instiguer » la violence pendant ce processus, ou même après. Parce qu’il y a des gens qui parlent toujours : si çà ne se passe pas comme çà, il y aura de la violence ; si çà ne se passe pas comme ci, il y aura de la violence. Il faut toujours dire à la population : gardez-vous contre çà : les provocations, les incitations ne doivent pas être suivies par la population. Au contraire : renforcez votre esprit de paix et fraternité ».

Joachim Chissano n’a pas répondu à la question touchant le FFKM.

 


VIDEO EN CLIQUANT ICI

RAMTANE LAMAMRA, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine

« Il est incontestable que ce sur quoi nous travaillons est dans l’intérêt du peuple malgache et que c’est l’intérêt du peuple malgache de sortir de cette crise et de trouver les voies et moyens de retrouver l’ordre constitutionnel à travers la tenue des élections avant la fin de l’année 2013 ».

« En tant que représentants de la communauté internationale, nous sommes plus que jamais déterminés à aider le peuple malgache à aller aux urnes avant la fin de cette année, et à réaliser les élections libres, régulières et crédibles qui vont restaurer la légitimité et l’ordre constitutionnel du pays ».

« Notre objectif est donc celui-ci : mettre Madagascar en mesure de renouer avec la pratique démocratique pluraliste avec les élections et avec l’ordre constitutionnel. En tant que communauté internationale, notre engagement à travailler dans ce sens avec toutes les parties malgaches est un engagement plein et entier ».

Question : vous aviez posé un ultimatum, comme le retrait des trois avant le 31 juillet. Est-ce qu’il y a, maintenant, un nouvel ultimatum pour le retrait des trois ?

« Nous ne procédons pas par ultimatum, nous sommes ici dans l’intérêt de Madagascar…».

Mais si vous aviez dit le 31 juillet : les trois points des 7 points doivent être appliqués avant le 31 juillet. C’est écrit noir sur blanc.

« Laissez-moi d’abord vous dire que VOUS N’ETES PAS SUPPOSEE CONNAITRE CET AIDE-MEMOIRE ».

Mais çà a été envoyé par la communication de la SADC, officiellement à tous les journalistes !

« Ah bon, la SADC est généreuse (en fait, l’aide-mémoire, envoyé effectivement en masse par mail à tous les journalistes, est signé par Dr. Salvator Nkeshimana, Chef du bureau régional du département de la paix et la Sécurité de la COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE et non de la SADC)».

« En tout cas (et ici, c’est Joachim Chissano qui continue pour sortir Ramtane Lamamra de l’embarras) ce que nous voulons c’est que les élections se tiennent cette année. Nous aussi, nous allons tout faire qu’elles tiennent cette année car c’est notre responsabilité. Le peuple malgache doit en faire autant. (Puis M. Lamamra poursuit). Laissez-moi vous dire, qu’ajouté à ce qu’à dit le Président (Ndlr : Chissano), le fait que l’évènement que constitue l’adoption, la promulgation de la loi portant réforme et restructuration de la Cour Electorale Spéciale (CES) est in évènement très important, qui est de nature à déclencher une dynamique qui permettrait à l’ensemble des idées qui ont été échangées -et dont l’aide-mémoire ne fait que synthétiser-, que cette dynamique devrait pouvoir se déclencher à la faveur de ce premier point qui est extrêmement important : le point de la réforme de la Cour Electorale Spéciale ».

« Dans le communiqué du GIC du 26 juin à Addis-Abeba, il a été souligné l’importance essentielle de la réforme et de la restructuration de la CES, en vue de mener à bien, à la fois, un exercice de révision et d’assainissement de la liste des candidats, et de gagner en crédibilité, afin de pouvoir se saisir des résultats du processus électoral, avec le maximum d’autorité politique, morale et juridique pour qu’il n’y ait pas de contestations. Donc, cette étape est extrêmement importante dans ces deux directions : la révision de la liste et la crédibilité de la Cour en ce qui concerne la phase des résultats. Nous avons non seulement de l’espoir, mais nous travaillons également d’arrache-pied pour que cette dynamique s’enclenche bien. Et c’est dans cet esprit que la CENI-T, qui est un organe central, la locomotive de la préparation des élections, a eu avec nous une séance de travail, ce matin, et que nous sommes satisfaits des échanges que nous avons eu avec la responsable de la CENI-T, qui est, maintenant, en mesure de fixer des dates qui s’inscrivent bien dans cette perspective de la tenue des élections avant la fin de cette année, et naturellement, de préférence, avant la fin du mois de novembre ».

« Pour nous les choses sont tout à fait claires, et les choses sont prometteuses ».


Question : la mouvance Ravalomanana a dit qu’elle ne changera pas de candidat…

« Ecoutez, il y a ce qui relève du principe et ce qui relève de la stratégie politique. Nous sommes, en tant que communauté internationale, tout à fait désireux de promouvoir une situation de pluralisme démocratique électoral de ce pays, qui permettrait au peuple souverain, de choisir entre toutes les sensibilités. C’est pour çà –puisque vous avez lu l’aide-mémoire- qu’il est prévu dans les éléments sur lesquels nous avons discuté dans les éléments du document que nous avons suggéré, que les candidats qui se retireraient volontairement, que les candidats qui seraient amenés à être éliminés, auront la possibilité de continuer à être dans la liste d’attente de la famille politique, à travers un autre candidat ou candidate qui aura été présenté(e), qui aura rempli les conditions. Le reste est une question de stratégie et de choix politique. Pour notre part, nous souhaitons une participation maximale. Il ne s’agit pas simplement de telle ou telle personnalité, il s’agit surtout de famille politique et de sensibilité politique, afin que le peuple souverain puisse avoir un large choix de s’exprimer en toute connaissance de cause. Donc nous encourageons la participation la plus large, aussi bien aux élections au niveau de la liste des candidats, nous avons déjà dit cela ; nous souhaitons surtout que tout cela se passe dans une atmosphère de réconciliation, dans une atmosphère d’apaisement et qu’un certains nombre de problèmes qui ne peuvent pas se régler avant les élections, sera réglé après les élections parce que la réconciliation nationale est un processus ».


Je tire mon chapeau à Ramtane Lamamra pour cet art de présenter les choses ainsi. C’est simple : tout le monde peut se présenter, au nom de la souveraineté du peuple, que ce soit le charbonnier du coin ou le coiffeur, sauf les trois candidats incriminés mais aussi bien d’autres qui n’ont pas rempli les conditions....

Comme le Président de la Transition a promis que les élections auront lieu avant la fin de cette année, que va-t-il proposer en matière de stratégie pour sortir de ce piège, en respectant le principe de "peuple souverain" précisé par Ramtane Lamamra? Attendre et voir comme d’habitude. Et surtout vérifier si le prochain communiqué officiel du GIC-M correspond à ce que Chissano et Lamamra ont déclaré ce 2 août 2013 à l'hôtel Colbert d'Antaninarenina Antananarivo. On ne sait jamais...

Transcription : Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Dimanche, 04 Août 2013 17:41 )  
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