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Pourquoi pas une DGV ( Diplomatie à grande vitesse) pour un second mandat ?

Pourquoi surtout les esprits éclairés ne sont-ils pas aux commandes de Madagascar ? En cette veille de la Nativité, j’ai reçu un mail très intéressant. Une fois n’étant pas coutume, et à la manière du groupe “Le Monde” (pas de photo mais du texte), madagate.com vous offre ce texte en guise de cadeau de Noël. Je vous préviens que ce n’est pas du tout mon style de rédaction mais le contenu global interpelle indéniablement. L’auteur ? Simon Tahiana Ramanantsoa. Illustre inconnu pour l'heure. s

Dans un monde globalisé et mondialisé, la notion de souveraineté est virtuelle. Des chefs d’Etats, notamment africains, tout en continuant à demander une aide massive aux bailleurs, n’hésitent pas à lancer des critiques virulentes contre le système international qu’ils jugent inique et pervers.

Les projets, quoiqu’on dise, ont besoin des investisseurs étrangers. Le sentiment d’orgueil de ces grands messieurs de l’Afrique est incompréhensible. Vouloir faire montre d’un nationalisme débridé à toutes les occasions parait déplacé pour ne pas dire suicidaire. La deuxième république se servait de l’idéologie pour défendre sa cause. Il y avait les bons et les justes d’une part, et les mauvais et les impérialistes de l’autre. Madagascar était fier d’avoir été le premier pays à reconnaître la république arabe saharaouie démocratique. Le pays du grand leader bien-aimé était la référence majeure pour un idéal de justice sociale et de paix dans le monde. Khadafi et son livre vert représentaient un puissant symbole. La diplomatie tous azimuts, omni-directionnelle, orientée principalement vers les pays de l’Est, servait surtout à renflouer les caisses noires du régime. On pourrait continuer la liste. Les évènements actuels, à la lumière des élections communales à Madagascar et principalement celles d’Antananarivo, nous interpellant : que voulons-nous?  Où voulons-nous aller?

A Bâli, un agenda stratégique sur le réchauffement climatique conviait la communauté internationale. Nul n’avait besoin d’avoir les qualités d’un expert pour comprendre les enjeux d’une telle conférence et pourtant, pour raison d’Etat, le président Ravalomanana, a préféré snober ladite conférence. Le Sommet Europe-Afrique de Lisbonne  représentait également un enjeu d’envergure. Les rencontres internationales offrent des opportunités mises à profit par les uns et les autres, soit pour renforcer les relations traditionnelles, soit pour explorer de nouveaux partenariats. Ce n’est un secret pour personne, Madagascar a besoin de financements pour son MAP et, à cet égard, les pays européens ont toujours contribué positivement à ses projets de développement. Le président de la république a toute lattitude de partir ou de rester, selon son programme. Le fait est cependant regrettable car son absence à ces deux importantes conférences pourrait être mal interprétée et, en conséquence, donner une image peu reluisante de nos relations avec l’extérieur.

En définitive, quand aurons-nous enfin compris que la diplomatie s’apprend, s’acquiert, et se maitrise? Le fait parait élémentaire mais il est pourtant très mal maitrisé. Madagascar et ses responsables doivent arrêter de marcher à coup d’improvisations. Avons-nous  une diplomatie ? Il ne s’agit pas de pourvoir aux postes vacants, de déplacer untel pour le mettre à un autre endroit. Ces hommes et/ou femmes qui nous représentent à l’extérieur doivent, par delà leur competence, avoir une moralité irréprochable, le sens de la rigueur et de l’honnêteté dans la gestion de leurs budgets ainsi que l’esprit de tolérance et de traitement équitable dans la gestion de leurs personnels. La défunte seconde république, à travers nos représentations extérieures, était au service des intérêts des copains et des coquins. La troisième république avec Zafy Albert et sa clique en avait fait autant. Et aujourd’hui encore, les choses n’ont pas beaucoup évolué sur ce plan. Nous devons assumer ce constat sans complaisance si nous voulons réellement progresser.

Certains ambassadeurs se permettent de passer leur temps à prendre des vacances au pays pour une durée indéterminée, aux frais de l’Etat et donc des contribuables. Un ambassadeur c’est comme un douanier et s’il reste longtemps  à un endroit il n’est plus opérationnel, il devient un affairiste . Cet exemple vaut pour toutes les autres catégories professionnelles. Quels progrès le pays peut-il  attendre de ces chefs de mission souvent absents de leurs postes et qui, en définitive, daignent ignorer leurs responsabilités?

Le président de la république devrait bien regarder autour de lui et se demander si dans son entourage, ses conseillers, ses directeurs, ses ministres et ses représentants, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, répondent aux critères sus-mentionnés. A titre d’exemple, la récente décoration dont il a fait l’objet et qui place le chef de l’Etat dans une très mauvaise posture. Que font tous ces hommes qui, soi-disant, travaillent avec le président? Sont-ils réellement efficaces? Ou se contentent-ils tout simplement de faire les courtisans pour se maintenir indéfiniment à leurs postes? Il y a là matière à réflexion.

Le pays a besoin de toute urgence d’une nouvelle race d’hommes au service des intérêts de la collectivité, des hommes compétents, intègres, des hommes capables d’insuffler de réels changements et offrir un meilleur avenir à nos populations en état de pauvreté chronique. La Diplomatie à grande vitesse (Dgv) peut et doit contribuer à promouvoir un réel développement pour le peuple malgache.

Le Président de la République, de par les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution, a la capacité de changer le cours des évènements. Il ne faut pas qu’il s’enferme dans l’orgueil et le repli sur lui-même. Le moment est venu de passer à la vitesse supérieure. Il faut l’encourager à se ressaisir et à ne pas hésiter à enlever de leurs postes tous ceux qui ne méritent pas de le représenter au niveau national et international. C’est à ce prix qu’il pourra continuer à être au service des intérêts de la nation malgache et relever les défis de la pauvreté et du développement.

Simon Tahiana Ramanantsoa

PS : On ne le répètera jamais assez, le président Ravalomanana a besoin qu’on le rappelle à l’ordre, de temps en temps. Mais si rien ne change palpablement c’est qu’au royaume de la Médiocratie, il y a vraiment quelque chose d’archi-pourri. La pratique du “Faites ce que je dis et non pas ce que je fais” aura encore de beaux jours devant elle. Et plus le temps passe, plus les mauvaises pratiques du passé déteindront sur le comportement même de cet homme, Marc, qui somme toute ne sera jamais un… Saint. Je me demande pourquoi le Général Marcel Ranjeva, inamovible ministre des Affaires étrangères, après Lila Ratsifandrihamana, n’a pas saisi l’opportunité de partir à la retraite comme ses pairs, récemment ?  Jusqu’au bout donc, il aura fait partie de cette équipe qui gagne et qu’on ne change pas. Jusqu’à ce qu’elle perde. Et bien M. Ranjeva (Marcel de son prénom et non Louis, son frère, en fuite à l’extérieur et impliqué dans le vol de tas de milliards à la Banque centrale de Manakara) a bien perdu en se vourvoyant dans une campagne de proximité intérieure qui n’était vraiment pas son combat. En ayant mis en exergue le retour de l’Etat-Providence. Effectivement, il ne faut plus que le président Ravalomanana s’enferme dans l’orgueil et le repli sur lui-même en s’entourant de gens qui n’apportent aucun résultat positif. 2008 sera vraiment l’année de la remise à plat où le début de la fin. En attendant "Joyeux Noël !".

Jeannot Ramambazafy

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